Assia Noris

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Assia Noris
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Assia Noris dans Monsieur Max (1937).
Nom de naissance Anastasia von Herzfeld
Naissance
Saint-Pétersbourg
Empire Russe
Nationalité Drapeau de l'Empire russe russe
Drapeau de l'Italie Italienne
Décès (à 85 ans)
Sanremo, Ligurie
Italie
Profession Actrice, scénariste
Films notables Je donnerai un million
Le Voyageur de la Toussaint
Le Capitaine Fracasse

Assia Noris, née Anastasia Noris von Gerzfeld le [1] à Saint-Pétersbourg et morte le à Sanremo, est une actrice italienne d'origine russe qui s'est illustrée en tant que vedette du cinéma des téléphones blancs.

Biographie[modifier | modifier le code]

Anastasia von Herzfeld[2] est née à Saint-Pétersbourg, alors capitale de l'Empire russe, en 1912 : son père Baron Nikolai Karlowitsch von Herzfeld était un officier allemand, sa mère Marija von Herzfeld née Prodjaiko était issue de Petite Russie[3]. Après la révolution russe, Assia Noris s'est réfugiée en France, puis en Italie en 1929. Elle a épousé le premier de ses cinq maris, l'Italien Gaetano d'Assia[4], dont elle a tiré son pseudonyme à l'écran.

Elle débute au cinéma en 1932 dans Trois Hommes en habit de Mario Bonnard (qui tournera l'année suivante une nouvelle version du même film pour le marché italien, Tre uomini in frak, avec Noris), mais sa renommée est surtout liée aux films réalisés par Mario Camerini (avec qui elle sera mariée de 1940 à 1943) et jouera en duo avec Vittorio De Sica.

Sa capacité à jouer le personnage de l'honnête fille a été l'un des éléments du succès de films tels que Monsieur Max (1937) et Les Grands Magasins (1939) : Assia Noris a conquis le public par sa beauté et son jeu fin et élégant, à la fois naïf et espiègle, devenant l'une des grandes divas du cinéma italien des années 1930 et 1940.

Assia Noris dans Les Grands Magasins (1939).

Elle incarne, aux yeux d'une génération d'Italiens, l'idéal de la femme avec un grand F[5], décrit dans les chansons de l'époque et dans les films des téléphones blancs, dont elle est peut-être l'actrice la plus représentative, c'est-à-dire l'héroïne vertueuse et angélique d'un monde rassurant et romantique, dépourvu de nuages et de drames.

Son succès se poursuit avec la comédie Dora Nelson (1940) de Mario Soldati, puis grâce à des films comme Une aventure romantique (1940), L'Ombre du passé (1942), tous deux réalisés par son mari, Un coup de pistolet (1942) de Renato Castellani et Le Voyageur de la Toussaint (1943) de Louis Daquin, elle prouve sa capacité à aborder également des rôles dramatiques, mais, après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la chute du régime fasciste et son divorce d'avec Camerini, sa renommée s'étiole très rapidement. Après sa liaison avec le réalisateur romain, les relations avec Jacob Pelster, Tony Habib et Roberto Rossellini se succèdent.

L'un des épisodes les plus emblématiques de son apogée est sa rencontre avec Adolf Hitler, décrit par Assia Noris comme un bonhomme de neige au nez, à la moustache et aux yeux fourbes[6], qui, entre deux postillonages sur son visage, lui a demandé de jouer pour la Universum Film AG (la plus importante société cinématographique allemande de l'époque), mais a reçu une réponse négative embarrassée[7]. Son comportement, qui suscite l'étonnement des Italiens, inclut une apparition provocante et inhabituelle dans un costume deux pièces à l'époque, tandis que certaines de ses attitudes, considérées comme non conformes à l'« éthique du régime », lui valent non seulement des reproches constants de la part du ministère de la Culture populaire et du ministre Gaetano Polverelli (it), mais aussi l'expulsion vers l'Allemagne[7].

Après la guerre, Assia Noris s'est essayée au théâtre et a également joué dans quelques films à l'étranger, avec des résultats plutôt décevants. Après une quinzaine d'années d'absence, elle fait un retour surprise en 1965 dans le film La Célestine de Carlo Lizzani, mais ne parvient pas à retrouver son succès d'antan et quitte définitivement le monde du spectacle.

Elle meurt en 1998 à Sanremo, où elle vivait depuis des décennies, après avoir été hospitalisée à la suite d'une maladie[8] : elle est enterrée au cimetière de Valle Armea[9].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Actrice de cinéma[modifier | modifier le code]

Assia Noris dans Je donnerai un million (1935).
Assia Noris dans La Maison du péché (1938).

Scénariste de cinéma[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (de) Kay Weniger, Das große Personenlexikon des Films. Die Schauspieler, Regisseure, Kameraleute, Produzenten, Komponisten, Drehbuchautoren, Filmarchitekten, Ausstatter, Kostümbildner, Cutter, Tontechniker, Maskenbildner und Special Effects Designer des 20. Jahrhunderts. Band 6: N – R. Mary Nolan – Meg Ryan, Berlin, Schwarzkopf & Schwarzkopf, (ISBN 3-89602-340-3)
  2. Par transcription du russe Анастасия Николаевна фон Герцфельд ; on trouve aussi la transcription « von Gerzfeld ».
  3. (ru) [doc] lire page 23
  4. Stefano Masi et Enrico Lancia, Les séductrices du cinéma italien, Gremese, (ISBN 9788873010753, lire en ligne)
  5. (it) Enrico Lancia et Roberto Poppi, Dizionario del cinema italiano : Le attrici, Gremese Editore, , 106 p. (ISBN 978-88-8440-214-1 et 88-8440-214-X, lire en ligne)
  6. « Assia Noris, una diva alla corte di Goebbels », sur avvenire.it
  7. a et b Paolo Ruggieri, Canzoni italiane, Fabbri Editori, 1994, vol. II, pag. 172-175
  8. (it) « Addio Assia Noris la fidanzata d' Italia », sur ricerca.repubblica.it
  9. (it) « La Noris, superdiva del cinema negli anni '30 e '40, è morta ieri a Sanremo Assia, zarina d'Italia Celebri i film con De Sica, diretti da Camerini », sur gelocal.it (version du sur Internet Archive)

Liens externes[modifier | modifier le code]