Forces armées de Côte d'Ivoire

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Forces Armées de Côte d'Ivoire
FACI (ancienne FANCI)
Image illustrative de l’article Forces armées de Côte d'Ivoire
Fondation 1961
Branches Armée de terre
Marine nationale
Armée de l'air
Gendarmerie nationale
Commandement
Président de la République Alassane Ouattara
Ministre de la Défense Téné Birahima Ouattara
Chef d'état-major des armées (Côte d'Ivoire) Général de corps d'armée Lassina Doumbia (du 27 decembre 2018)
Main-d'œuvre
Âges militaires 18 ans (2002)
Disponibles au service militaire 3 963 166[1] hommes
Aptes au service militaire 2 071 011[1] hommes
Atteignant l'âge militaire chaque année 188 411[1]  hommes
Actifs 12 000
Réservistes 2 000
Budgets
Budget 200 millions de dollars (2022)
Pourcentage du PNB 5% (2022)
Industrie
Fournisseurs étrangers Complexe militaro-industriel français
Articles annexes
Grades Grades de l'armée ivoirienne

Les forces armées de Côte d'Ivoire comprennent des organismes interarmées et quatre composantes principales. Il s'agit de :

Présentation des forces[modifier | modifier le code]

Armée de terre[modifier | modifier le code]

Organisation[modifier | modifier le code]

L'organisation de l'Armée de terre comprend :

  • l'état-major de l'Armée de terre (EMAT) qui assure la direction générale et la gestion de l'ensemble des composantes ;
  • l'inspection de l'Armée de terre ;
  • la direction des ressources humaines de l'Armée de terre (DRHAT, ancienne DPMAT) ;
  • les forces ;
  • une organisation territoriale (quatre régions militaires) ;
  • les services ;
  • les organismes chargés de la formation du personnel et de l'enseignement militaire supérieur.

Toutes ces composantes sont placées sous le commandement du chef d'état-major de l'Armée de terre (CEMAT). L'Armée de terre compte 25 000 militaires d’active [2].

Signes distinctifs[modifier | modifier le code]

Au sein de l’Armée de Terre se distingue :

  • Les bérets bleus : assurément les plus nombreux. Ils composent le génie militaire et des troupes d'infanterie ;
  • Les bérets noirs : soldats rattachés à l'artillerie lourde, par exemple les bataillons blindés ;
  • Les bérets rouges : para-commandos qui sont les troupes aéroportés ;
  • Les bérets verts : composés des fusiliers marins commandos (FUMACO) ;
  • Les bérets marron : le Groupement des forces spéciales (GFS) ;
  • Les bérets treillis : composés des Fusiliers Commandos de l'Air (Fuscoa) ;
  • Les bérets bleu foncé : toute la Marine nationale sauf les FUMACO.

Marine nationale[modifier | modifier le code]

La marine de Côte d'Ivoire est chargée de la surveillance de ses 515 km de côtes. Elle a des bases à Abidjan, San Pédro et Adiaké. La plupart de ses unités sont basées à Abidjan, à Locodjro[3].

Armée de l'air[modifier | modifier le code]

Gendarmerie nationale[modifier | modifier le code]

La gendarmerie nationale bien qu'initialement taillée sur le modèle français, a opéré une mutation afin de répondre au besoin de sécurité de la population ivoirienne. Ses missions se sont accrues surtout depuis la crise militaire. Cependant son rôle de police reste et demeure la principale spécialement en milieu rural. Elle est dirigée par un général de corps d'armée. Elle peut être appelée à défendre le pays en cas de crise aux côtés des autres forces des FANCI dont elle est une composante.

Par ailleurs, chaque année, la Gendarmerie recrute par un concours direct et forme environ 1 800 personnes à travers ses deux écoles de formation, situées respectivement à Abidjan et à Toroguhé.

Effectifs[modifier | modifier le code]

Le général Soumaila Bakayoko, ex-chef d'état-major des rebelles, passe en revue ses troupes des Force nouvelles à Odienné en 2009.
Le général Soumaila Bakayoko, ex-chef d'état-major des rebelles, passe en revue ses troupes des Forces nouvelles à Odienné en 2009.

Les forces armées de Côte d'Ivoire comptaient en décembre 2010 60 000 hommes éléments dont 12 000 réservistes et 2 500 hommes appartenant à la Garde républicaine. Ce sont :

  • Les forces aériennes : 12 000 hommes ;
  • Les forces navales : 3 000 hommes ;
  • Les forces terrestres :30 000 hommes ;
  • La gendarmerie : 15 000 hommes.

Les effectifs de cette armée avaient volontairement été limités par le président Félix Houphouët-Boigny qui voulait se prémunir d'un coup d'État. Cependant, l'instabilité provoquée par la mort du chef de l'Etat ont poussé l'armée sur le devant de la scène, avec notamment le coup d'État de Robert Guéï, ancien chef d'état-major, en 1999.

L'armée ivoirienne disposait en 2010 d'un effectif de 60 000 militaires et 12 000 réservistes, les 15 000 gendarmes étant dorénavant rattachés au ministère de l'Intérieur. L'effectif réel, dans le contexte de la crise ivoirienne de 2010-2011, reste difficile à déterminer. À la suite de l'avancée des forces d'Alassane Ouattara sur Abidjan en mars 2011, le leadership des forces armées à ce moment est peu clair, certains médias ayant rapporté la défection de plusieurs gradés, dont le chef des armées Philippe Mangou, potentiellement remplacé par le général de brigade Bruno Dogbo Blé, commandant de la garde républicaine avant la chute de Laurent Gbagbo[4],[5]. De 2011 à 2017, le chef d'état-major de l'armée ivoirienne est un Soumaila Bakayoko.

En 2017, les effectifs de l’armée s'élèvent à 23 000 hommes. L'armée ivoirienne souffre du nombre trop important de sous-officiers, qui représentent 70 % de ses effectifs, alors que ce ratio devrait être de 25 %. Ce déséquilibre est dû à la promotion d'ex-rebelles intégrés dans l'armée en 2011 et aux mutineries de 2014.

En 2017, les anciens rebelles se mutinent à nouveau pour demander des bonus financiers, ce qui pousse le gouvernement à accélérer la mise en place d'un processus de démobilisation[6].

Organisation[modifier | modifier le code]

Les forces armées de Côte d'Ivoire sont composées :

  • des Forces Armées de Côte d'Ivoire (dépendent du ministère de la Défense) ;
  • de la Police nationale (dépend du ministère de l'Intérieur) ;
  • de la Police forestière (dépend du ministère de l'Environnement) ;
  • des Douanes ivoiriennes (dépendantes du ministère de l'Économie et des Finances).

Après la fin de la crise post-électrorale de 2010-2011, Alassane Ouattara unifie les forces armées de Côte d'Ivoire. L'armée ivoirienne rassemble désormais les Forces armées de Côte d'Ivoire (FACI), elles-mêmes composées des Forces nouvelles et des ex FDS de la précédente armée nationale (FANCI).

Le centre opérationnel interarmées (COIA) est l'organe de l'état-major des armées chargé de la planification et de la conduite des opérations au niveau stratégique (à l'instar du CPCO français).

Les forces armées de Côte d'Ivoire dispose de trois écoles militaires pour la formation de son personnel ses école :

  • l'École militaire préparatoire technique (EMPT) situé à Bingerville
  • l'École nationale des sous-officiers d'active (Ensoa) situé à Bouaké
  • l'Académie forces armées (Afa) situé à Zambakro près de Yamoussoukro.

Régions militaires[modifier | modifier le code]

La Côte d'Ivoire est divisée en cinq régions militaires, chacune sous la responsabilité d'un colonel.

La Ire région militaire[modifier | modifier le code]

Elle concentre l'essentiel des effectifs, autour d'Abidjan. Les unités qui y sont basées sont :

  • le 1er bataillon de commandos parachutistes (1er BCP) ;
  • le 1er bataillon d'infanterie ;
  • un bataillon blindé ;
  • le bataillon d'artillerie sol-air (BASA) ;
  • un bataillon de commandement et de soutien (BCS) ;
  • du Groupement No 1 de la Garde Républicaine

La IIe région militaire[modifier | modifier le code]

Son quartier-général est à Daloa. Elle dispose du 2e bataillon d'infanterie.

La IIIe région militaire[modifier | modifier le code]

Son quartier-général est situé à Bouaké. Les unités basées sont :

  • le 3e bataillon d'infanterie ;
  • le 1er bataillon du génie ;
  • le bataillon d'artillerie sol-sol (BASS).

La IVe région militaire,[modifier | modifier le code]

Son quartier-général est à Korhogo. L'unité basée en son sein est le 4e bataillon d'infanterie.

Bataillons de Sécurisation[modifier | modifier le code]

Ils ont été créés après la crise post-électorale afin de constituer un verrou contre toutes menaces aux frontières du pays. Ils sont dirigés par un lieutenant-colonel ou chef d'escadron. Ce sont :

Le Bataillon de Sécurisation du Nord Ouest (BSNO)[modifier | modifier le code]

Il a pour mission la sécurisation de la frontière nord et ouest du pays son quartier général est basé à Odienné.

Le Bataillon de Sécurisation du Sud Ouest (BSSO)[modifier | modifier le code]

Il a pour mission de sécuriser la frontière Sud Ouest du pays son quartier général est basé à San-Pedro.

Le Bataillons de Sécurisation de l'Ouest (BSO)[modifier | modifier le code]

sa mission est d'assurer la sécurité le long de la frontière ouest du pays. Il est basé à Man.

Le Bataillon de Sécurisation de l'Est (BSE)[modifier | modifier le code]

Il a pour mission de sécuriser la frontiere est du pays. Elle est basée à Bondoukou.

Forces spéciales[modifier | modifier le code]

La crise politico-militaire a favorisé le développement des forces spéciales ivoiriennes, leurs existence et leurs effectifs relèvent du secret défense. En 2011, Le président ivoirien Alassane Ouattara, par communiqué du gouvernement, indique que la nouvelle unité va renforcer le dispositif de sécurité mis en place dans le pays.

Sous le commandement du général de brigade Lassina Doumbia, les éléments de la force spéciale ivoirienne ont suivi des formations intenses dans des pays étrangers dont le Maroc, et, selon certaines rumeurs[réf. nécessaire], aux États-Unis et en Égypte. Les forces spéciales ivoiriennes ont fait leur première apparition officielle le 7 août 2013 lors de la fête nationale. Leur devise : « ultimum recursum », qui signifie « dernier recours ».

La force spéciale ivoirienne est un ensemble d’unités militaires spécialement formées, instruites et entraînées pour mener un éventail de missions particulières allant des opérations spéciales dans le cadre d’un conflit classique à celles relevant de la guerre non conventionnelle. Elle est composée d'opérateurs radio, de parachutistes, de nageurs de combat, de démineurs, de tireurs d'élite, etc. Ils sont issus de toutes les branches de l'armée. Elle participe à la protection du contingent ivoirien de la MISMA.

Une base militaire ivoirienne dans la sous-préfecture d’Olodio, dans le département de Tabou, a été attaquée par surprise dans la nuit du mardi 1er au mercredi 02 novembre 2015 par des individus non identifié venus du Libéria voisin. Bilan : 7 morts côté ivoirien (3 militaires, 4 membres des Forces Spéciales), 4 morts côté assaillants.

Le 13 mars 2016, des terroristes lourdement armés ont assailli une plage de Grand-Bassam ainsi que trois établissements hôteliers qui se trouvaient à proximité. 45 minutes après le début de l'attaque, les forces spéciales ivoiriennes interviennent et tombent nez à nez avec les trois djihadistes sur la plage. L'affrontement est bref, les trois assaillants sont tués ainsi que trois membres des forces spéciales (2 par balle et 1 par éclat de grenade).

Les forces spéciales dans un nouveau quartier général[modifier | modifier le code]

Les Forces Spéciales Ivoiriennes (FSI) se préparent à dire au revoir à leur caserne provisoire d'Adiaké et à déménager dans un nouveau quartier général à Jacqueville. Dans le cadre des efforts continus visant à renforcer la sécurité nationale, le ministre d'État, ministre de la Défense, Tene Birahima Ouattara, a annoncé l'achèvement imminent de la construction d'une caserne dédiée aux Forces Spéciales Ivoiriennes. Située dans la pittoresque ville balnéaire de Jacqueville, cette nouvelle installation représente bien plus qu'un simple projet de construction. (2023)

Autorisée en 2022 par le Président de la République, commandant en chef des forces armées, la caserne sera dotée de toutes les infrastructures nécessaires pour assurer le bien-être des soldats et renforcer leurs capacités opérationnelles.

Garde républicaine (GR)[modifier | modifier le code]

La Garde républicaine (GR) dépend du cabinet militaire de la Présidence de la République au même titre que le Groupement de sécurité du président de la République (GSPR) dont les éléments sont issus des forces terrestres.

La garde républicaine est chargée de missions de sécurité et d'honneur au profit des hautes autorités de l'État et des institutions.

Elle est la seule force armée autorisée dans les palais nationaux. Les gardes sont présents au Palais présidentiel à Abidjan, au Sénat et à l'Assemblée nationale de Yamoussoukro, au palais de justice, à la primature et dans les principaux ministères.

Dirigée par un général de corps d'armée, elle est composée d'un état-major, 2 Groupement : à Abidjan (le Groupement no 1) et à Yamoussoukro (le Groupement No 2). Elle dispose de 2 500 hommes.

Service de santé[modifier | modifier le code]

Deux hôpitaux militaires sont en service dans le pays, dont l'hôpital militaire d'Abidjan. La construction de nouveaux hôpitaux militaires est en projet[7].

Programme de réarmement[modifier | modifier le code]

Un rapport de l'ONU de 2009 signale un réarmement du pays créant de facto un certain déséquilibre militaire pouvant avoir des conséquences politiques et économiques[8]. Un rapport de 2013 le confirme[9].

Les forces armées de Côte d'Ivoire bénéficient d'un programme de réarmement conséquent depuis la crise militaire de 2002. L'Armée de terre serait dotée de :

Blindés
Artillerie
  • des dizaines de missiles antichars type konkur ;
  • M46 (field gun) ;
  • 6 BM-21 (LRM) ;
  • obusiers automoteurs 122 mm ;
  • environ 5 000 obus de même calibre ;
  • 200 mortiers de 120 / 82 mm ;
  • une trentaine de canons de 20 et 23 mm ;
  • plusieurs dizaines de canons de 90 mm ;
Armements
  • milliers de grenades à main ;
  • des grenades à fragmentation et anti-véhicules pour bazookas ;
  • plus de 200 lance-roquettes type RPG-7 et RPG 28 en provenance pour la plupart de Chine ;
  • 100 mitrailleuses lourdes ;
  • 200 mitrailleuses légères Neguev ;
  • plusieurs dizaines de fusils de précision Dragunov ;
  • 5 000 fusils d’assaut (dont des Kalachnikovs et des 56-1) ;
  • des quantités importantes de munitions (notamment pour pistolet-mitrailleur, fusil d'assaut et mitrailleuses).
Autres véhicules
  • plus de 500 véhicules ACMAT: VLRA et ALTV ;
  • 200 camions de transport de troupes.
  • 9 AMX (Hummer de SYLLA)
  • 22 UAZ-3151 jeep 4x4
L'aviation a été équipée de

En janvier 2017, Le TITUS de Nexter (véhicule blindé 6X6) est présenté au salon ShieldAfrica organisé à Abidjan (Côte d'Ivoire) est testé à l’occasion d’une évaluation menée par les Forces ivoiriennes sur le champ de tir de Lomo-Nord, dans le centre du pays[12].

En mars 2019, un avion de transport casa C-295w était rendu opérationnel au profit des forces[13].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Estimations 2002 [source insuffisante]
  2. « Classement des États d'Afrique par effectif des armées nationales », sur Atlasocio.com (consulté le )
  3. (en) « country-data.com Ivory Coast : Defense Mission and National Policy », sur Country-data.com,
  4. « État major des Armées / Mangou s’en va, Dogbo Blé arrive ? », Le Jour plus,
  5. « Côte d’Ivoire : Philippe Mangou de retour chez Gbagbo », AfriScoop.net, (voir archive)
  6. « La Côte d'Ivoire a commencé le dégraissage de son armée », sur RFI,
  7. « Le projet de construction de trois nouveaux hôpitaux militaires revient sur la table | HOSPIHUB », sur www.hospihub.com (consulté le )
  8. Philippe Balopion, « Un rapport de l'ONU s'inquiète du réarmement en cours en Côte d'Ivoire », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  9. rfi, « Côte d’Ivoire: les anciens «com-zone» plus forts que jamais », rfi,‎ (lire en ligne)
  10. « Côte d’Ivoire – Togo le scandale des hélicoptères PUMA et le viol de l’embargo », sur Afrik 53.com : Média citoyen libre , média Africain libre , actualité Ivoirienne, nouvelle Afrique, info Côte d'Ivoire, news en côte d'ivoire, info Abidjan, info Africaine, Diaspora Africaine, femme Africaine, news africaine, politique africaine (consulté le )
  11. « Livraison au gouvernement ivoirien d’un hélicoptère AW139 (AgustaWestland ) », sur Intellivoire, (consulté le )
  12. AIP, « Côte d’Ivoire: Démonstration de « force » du Titus à Lomo-Nord (Toumodi) », sur rti.ci (Radiodiffusion télévision ivoirienne), (consulté le )
  13. Abidjantv, « Défense: La côte d’Ivoire se réarme. », Abidjantv,‎ (lire en ligne)

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Raphaël Outtara, « Côte d'Ivoire », in Alan Bryden, Boubacar N’Diaye, Security Sector Governance in Francophone West Africa: Realities and Opportunities, Lit Verlag, 2011 (ISBN 978-3-643-80109-8), chapitre 4 [lire en ligne] [PDF]

Liens externes[modifier | modifier le code]