Argiope (genre)

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Argiope
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Classification WSC
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Sous-embr. Chelicerata
Classe Arachnida
Ordre Araneae
Sous-ordre Araneomorphae
Famille Araneidae

Genre

Argiope
Audouin, 1826

Synonymes

  • Austrargiope Kishida, 1936
  • Chaetargiope Kishida, 1936
  • Coganargiope Kishida, 1936
  • Heterargiope Kishida, 1936
  • Brachygea Caporiacco, 1947

Argiope est un genre d'araignées aranéomorphes de la famille des Araneidae[1].

Distribution[modifier | modifier le code]

Les espèces de ce genre se rencontrent sur tous les continents sauf aux pôles[1].

Description[modifier | modifier le code]

Macrophotographie d'Argiope bruennichi
Dimorphisme sexuel : Argiope appensa (mâle nettement plus petit que la femelle)

Leurs couleurs en général noir et jaune leur permettent d'échapper aux prédateurs (oiseaux, lézards, poules...)

Face ventrale

Les espèces d'Argiope (femelles au moins) portent typiquement des dessins abdominaux de couleurs dominantes noire et jaune. Le mâle est d'ordinaire beaucoup plus petit que la femelle et moins coloré.

Pour rester cryptiques sur leur toile (où elles passent d'ailleurs la majorité de leur temps), les argiopes joignent leurs pattes deux par deux, ce qui leur vaut le nom vernaculaire anglais de cross-spider (« araignée en croix »).

Elles se nourrissent d'insectes et sont capables de consommer des proies jusqu'à deux fois plus grosses qu'elles.

Elles ont au bout des pattes de petits crochets, ce qui leur permet de s'accrocher à un mur.

Elles possèdent huit yeux, huit pattes, deux crochets (chélicères), ainsi qu'une paire de pédipalpes. Outre la vue, leurs seuls sens sont le goût (des pédipalpes) et le toucher (des pédipalpes et de leurs poils).

Reproduction[modifier | modifier le code]

Argiope et son cocon
Cocon d'argiope
Argiope appensa juvéniles

Sexuellement adulte avant la femelle, le mâle tisse sa toile près de celle de la partenaire qu'il a choisie. Au moment où celle-ci devient elle aussi adulte, si elle est réceptive, l'accouplement a lieu. Plus petit que la femelle, le mâle se fait dans la majorité des cas manger par la femelle, après l'accouplement, ou même parfois avant.

La femelle peut produire jusqu'à trois sacs d'œufs, qui sont de couleur brun clair, quasiment ronds et peuvent atteindre 25 mm. Chaque sac peut contenir jusqu'à 1 400 œufs. Ces cocons sont attachés à la toile, près de l'endroit où l'araignée se tient à l'affût, afin qu'elle puisse les surveiller.[réf. nécessaire] À la naissance, au printemps, beaucoup de bébés ne survivront pas.

Les œufs peuvent être parasités par plusieurs espèces d'insectes[2].

Toile[modifier | modifier le code]

Les argiopes construisent une toile verticale à l'aide d'un fil solide et collant excepté au centre de la toile (la place de l'araignée) où le fil n'est pas collant. La toile est munie d'un stabilimentum, motif blanc de soie plus ou moins en zigzag. L'araignée attend au milieu de sa toile jusqu'à ce qu'un insecte saute, tombe ou même vole dedans. Dans ce cas, à l'aide de ses pédipalpes (sens du toucher) elle repère immédiatement où est l'insecte et va l'attraper.

Venin[modifier | modifier le code]

Le venin des Argiopes contient une toxine, l'argiotoxine, qui pourrait être utilisée en médecine. Il n'est pas dangereux pour l'homme aux doses que l'araignée est susceptible d'injecter. Les araignées ne mordent pas l'homme, sauf pour se défendre en dernier recours. Cette morsure peut causer une douleur mais ne laisse pas de traces persistant plus de quelques heures, sauf en cas d'allergie particulière.

Argiope keyserlingi
Argiope bruennichi
Argiope aetherea au centre de sa toile
Argiope aurantia : femelle et mâle
Argiope pulchella en position « en croix » caractéristique

Liste des espèces[modifier | modifier le code]

Selon World Spider Catalog (version 22.0, 15/03/2021)[3] :

Selon World Spider Catalog (version 20.5, 2020)[4] :

Publication originale[modifier | modifier le code]

  • Audouin, 1826 : « Explication sommaire des planches d'arachnides de l'Égypte et de la Syrie publiées par J. C. Savigny, membre de l'Institut; offrant un exposé des caractères naturels des genres avec la distinction des espèces. » Description de l'Égypte, ou Recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française. Histoire Naturelle, tome 1, partie 4, p. 99-186.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Rodríguez & Gamboa, 2000 : « Memory of captured prey in three web spiders (Araneae: Araneidae, Linyphiidae, Tetragnathidae). » Animal Cognition, vol. 3, p. 91–97 texte intégral (en).
  • Craig, Wolf, Davis, Hauber & Maas, 2001 : « Signal polymorphism in the web-decorating spider Argiope argentata is correlated with reduced survivorship and the presence of stingless bees, its primary prey. » Evolution, vol. 55, no 5, p. 986-993 (en).
  • Blamires, Hochuli & Thompson, 2007 : « Does decoration building influence antipredator responses in an orb-web spider (Argiope keyserlingi) in its natural habitat ? » Australian Journal of Zoology, vol. 55, p. 1-7 DOI 10.1071/ZO06098 texte intégral (en).
  • Timm & Losilla, 2007 : « Orb-weaving Spider, Argiope savignyi (Araneidae), Predation on the Proboscis Bat Rhynchonycteris naso (Emballonuridae). » Caribbean Journal of Science, vol. 43, no 2, p. 282-284 texte intégral (en).

Notes et références[modifier | modifier le code]