Architecture préromane de tradition wisigothique

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Chapelle Saint-Michel de Sournia.
Chapelle Saint-Laurent de Moussan.
Chapelle Saint-Martin de Fenollar.
Chapelle Saint-Georges de Lunas.
Chapelle Saint-Nazaire de Roujan.

L'architecture préromane de tradition wisigothique est la survivance de l'architecture wisigothique aux IXe et Xe siècles dans les foyers de résistance wisigothique, à savoir les Asturies, la Catalogne et la Septimanie.

Les foyers de résistance wisigothique[modifier | modifier le code]

Après l'invasion arabe de 711, les Wisigoths résistèrent non seulement dans la région des Asturies, qui devint le berceau de la future nation espagnole, mais également en Catalogne et en Septimanie (Languedoc et Roussillon).

En Catalogne, une série de seigneuries wisigothiques résistèrent à l'envahisseur arabe dès 716. En 786, plusieurs de ces seigneuries (Cerdagne, Gérone, Urgell, Emporda, Osona) se placent sous la protection de Charlemagne et seront intégrées à la Marche d'Espagne carolingienne[1].

La Septimanie était une partie du royaume wisigothique de Toulouse (419-507) et regroupait les sept diocèses de Narbonne, Béziers, Nîmes, Lodève, Uzès, Agde et Maguelonne : elle correspond donc aux actuelles régions du Languedoc et du Roussillon, qui dépendait de l'évêché de Narbonne[2]. Fait remarquable, la Septimanie continua à faire partie du royaume wisigothique de Tolède (507-711) après que les Wisigoths eurent perdu le sud-ouest de la France : en effet, après avoir été vaincus par Clovis à Vouillé en 507, les Wisigoths ont rapidement récupéré la Septimanie[3], grâce à l'intervention de Théodoric le Grand[4],[5], roi des Ostrogoths d'Italie. En 720, les musulmans prennent Narbonne et installent un gouverneur chargé de surveiller les comtes wisigoths qui avaient accepté de se soumettre[6]. En 759, Pépin le Bref libère Narbonne et les musulmans se retirent au sud des Pyrénées[7].

Louis le Pieux, fils de Charlemagne, rassembla les comtés catalans de la Marche d'Espagne et les comtés de Septimanie au sein du Marquisat de Gothie[8].

Caractéristiques stylistiques[modifier | modifier le code]

La tradition architecturale wisigothique du VIIe siècle ne s'est pas éteinte avec l'invasion musulmane du VIIIe siècle mais a connu une continuation dans ces trois foyers de résistance wisigothique tout au long des IXe et Xe siècles.

L'architecture asturienne étant "l'art de la monarchie asturienne", elle jouit à notre époque d'une grande notoriété et éclipse totalement la modeste architecture préromane de tradition wisigothique de Catalogne et de Septimanie, à tel point que celle-ci n'a pas reçu de dénomination spécifique. Dans le meilleur des cas, elle est qualifiée très banalement d'art préroman; dans le pire des cas, elle est qualifiée abusivement d'architecture carolingienne.

Une différence stylistique remarquable oppose ces architectures : l'arc outrepassé (arc en fer à cheval), caractéristique la plus marquante de l'architecture wisigothique, est étrangement absent dans l'architecture asturienne alors qu'il est omniprésent dans l'architecture préromane de tradition wisigothique de Catalogne et de Septimanie où on le retrouve sous de très nombreuses formes :

  • arc triomphal outrepassé
  • abside de plan outrepassé
  • portail outrepassé
  • voûte outrepassée
  • arc doubleau outrepassé

Asturies[modifier | modifier le code]

Septimanie[modifier | modifier le code]

Languedoc[modifier | modifier le code]

Roujan : un chapiteau

Roussillon[modifier | modifier le code]

Catalogne[modifier | modifier le code]

  • IXe siècle
  • Xe siècle
    • S.Hilari d'Abrera
    • Santa Maria del Marquet : arc outrepassé
    • Sant Vicenc d'Obiols : arc outrepassé
    • La Tossa de Montbui : arc outrepassé
    • Sant Feliu de Sassanova : arc outrepassé
    • Santa Maria de Bell-Lloc d'Aro : abside de plan outrepassé
    • Sant Feliu de Guíxols : arc outrepassé
    • Santa Julia de Boada : arc triomphal outrepassé; arc doubleau outrepassé

Références[modifier | modifier le code]

  1. Alícia Marcet i Juncosa, Abrégé d'histoire des terres catalanes du Nord, Perpignan, Éditions Trabucaire, coll. « Història » (no 1), , 197 p. (ISBN 2-905828-31-5, BNF 35469857), p. 32
  2. Alícia Marcet i Juncosa, op. cit., p. 27
  3. Alícia Marcet i Juncosa, op. cit., p. 28
  4. Atlas historique, Librairie Académique Perrin, 1987, p. 117
  5. Michel Zimmermann, L'Espagne wisigothique
  6. Alícia Marcet i Juncosa, op. cit., p. 30
  7. Alícia Marcet i Juncosa, op. cit., p. 31
  8. Alícia Marcet i Juncosa, op. cit., p. 33
  9. a b c d et e Encyclopédie Quid
  10. Journées du patrimoine de l'Aude 2003
  11. Journées du patrimoine de l'Aude 2005
  12. Escapades en pays narbonnais
  13. Association Amis des Orgues de Narbonne & de la Narbonnaise
  14. Culture.fr
  15. Le petit futé Hérault
  16. Marcel Durliat, Roussillon roman, Saint-Léger-Vauban, Zodiaque, , 321 p. (ISBN 978-2-7369-0027-4, BNF 37375561), p. 264
  17. Xavier Barral i Altet, haut Moyen Âge, Taschen, p. 224