Archidiocèse de Paris
Archidiocèse de Paris (la) Archidioecesis Parisiensis | ||
La cathédrale Notre-Dame de Paris | ||
Informations générales | ||
---|---|---|
Pays | France | |
Affiliation | Église catholique en France | |
Archevêque | Mgr André Vingt-Trois | |
Langue(s) liturgique(s) | français | |
Superficie | 105,4 km2 | |
Création du diocèse | IIIe siècle | |
Élévation au rang d'archidiocèse | 1622 | |
Patron | saint Denis (de Paris) Sainte Geneviève |
|
Province ecclésiastique | Paris | |
Diocèses suffragants | Créteil Évry Corbeil-Essonnes Meaux Nanterre Pontoise Saint-Denis Versailles |
|
Adresse | Archevêché de Paris 10, rue du Cloître-Notre-Dame 75004 Paris |
|
Site web | http://www.paris.catholique.fr/ | |
Statistiques | ||
Population | 2 212 851 hab. | |
Population catholique | 1 548 996 fidèles | |
Pourcentage de catholiques | 70 % | |
Nombre de paroisses | 116 | |
Nombre de prêtres | 1 296 | |
Nombre de diacres | 108 | |
Nombre de religieux | 1 252 | |
Nombre de religieuses | 2 500 | |
Localisation du diocèse | ||
Diocèses suffragants | ||
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||
modifier |
L'archidiocèse de Paris (en latin : Archidioecesis Parisiensis) est archidiocèse métropolitain de l'Église catholique en France.
Depuis 2005, l'archevêque métropolitain de Paris est le cardinal André Vingt-Trois, qui a pour évêques auxiliaires Mgr Jérôme Beau, Mgr Renauld de Dinechin et Mgr Eric de Moulins-Beaufort.
Histoire
L’évêché de Paris aurait été créé au IVe siècle. Selon la tradition, Paris aurait été évangélisée par saint Denis, premier évêque de la ville, mais le premier évêque de Paris attesté est Victorin (Victorinus) cité en 346.
L'évêché n’a pendant plusieurs siècles qu’une importance relative dans le royaume, Sens ou Reims ayant un rôle primordial dans la partie nord. Ainsi, contrairement aux six pairs ecclésiastiques primitifs du royaume de France — l'archevêque-duc de Reims, l'évêque-duc de Laon, celui de Langres, l'évêque-comte de Beauvais, celui de Châlons et celui de Noyon — et à l'abbé de l'abbaye Saint-Remi de Reims, gardien de la Sainte Ampoule, et celui de l'abbaye de Saint-Denis, gardien des autres insignes royaux et de la nécropole royale, les évêques puis archevêques de Paris ne participaient pas au cérémonial du sacre des rois de France en la cathédrale de Reims. Cependant, du fait du rôle politique de Paris, la royauté soutient la transformation de l'évêché en archevêché qui est obtenue en 1622. Par la bulle Universi orbis du , le pape Grégoire XV élève ainsi Paris au rang de siège archiépiscopal.
En 1674, le roi Louis XIV renforce encore le pouvoir de l’archevêque en faisant de sa propriété de Saint-Cloud une duché-pairie. Ainsi, de 1690 à 1790, les archevêques de Paris sont ducs et pairs de Saint-Cloud.
Entre 1790 et 1801, Paris est le siège épiscopal du diocèse du département de Paris puis de la Seine, un des quatre-vingt-trois diocèses de l'Église constitutionnelle créés par la constitution civile du clergé. Ce diocèse couvre le département de Paris devenu, en 1795, celui de la Seine.
De 1801 à 1822, les archevêques de Paris relevènt les titres d'archevêque de Reims et d'archevêque de Sens. En effet, la bulle Qui Christi Domini vices (), qui entérine le concordat, prévoit que l’archevêque de Paris joint à son titre ceux des sièges alors supprimés de Reims et de Sens. Cette adjonction cesse avec le rétablissement de ces sièges par la bulle Paternae caritatis du .
Depuis 1967, les archevêques de Paris sont créés cardinaux-prêtres de l'église Saint-Louis-des-Français de Rome.
Territoire
Érigé au IIIe siècle, le diocèse de Paris (en latin : Dioecesis Parisiensis) est élevé au rang d'archidiocèse métropolitain en 1622. Il est l'archidiocèse historique de l'Île-de-France.
- À la veille de la Révolution française, l'archidiocèse de Paris s'étendait sur le pays de France, le Hurepoix et une partie de la Brie, la Brie française. Il confinait : au nord-ouest, avec celui de Rouen ; au nord, avec le diocèse de Beauvais ; au nord-est, avec celui de Senlis ; à l'est, avec celui de Meaux ; au sud-est et au sud, avec l'archidiocèse de Sens ; et, au sud-ouest et à l'est, avec le diocèse de Chartes. Paris et sa banlieue étaient divisées en deux archiprêtrés : celui de la Madeleine et celui de Saint-Séverin.
- L'archiprêtré de la Madeleine comprenait les cures d'Auteuil, Boulogne, Chaillot, Charonne, Clichy, Montmartre et Villiers-la-Garenne.
- L'archiprêtré de Saint-Séverin comprenait les cures de Vaugirard et Montrouge ainsi que celles d'Aubervilliers, La Chapelle-Saint-Denis, Conflans, Passy et La Villette-Saint-Lazare.
- Le reste de l'archidiocèse était divisé en trois archidiaconés, subdivisés en sept doyennés : l'archidiaconé de Paris ou grand archidiaconé comprenait les deux doyennés de Chelles et Montmorency ; celui de Josas, les deux doyennés de Châteaufort et Montlhéry ; et celui de Brie, les deux doyennés de Lagny et Vieux-Corbeil ainsi que, enclavé dans l'archidiocèse de Sens, le doyenné de Champeaux. Le doyenné de Chelles comprenait notamment les paroisses de Chelles, Le Bourget, Charenton, Dugny, Gagny, Montreuil, Pomponne, Villepinte et Vincennes. Le doyenné de Montmorency comprenait notamment les paroisses de Montmorency, Argenteuil, Conflans-Sainte-Honorine, Écouen, Frépillon, Gonesse, Louvres, Luzarches, Marly-la-Ville, Saint-Denis et Villiers-le-Bel. Le doyenné de Châteaufort comprenait notamment les paroisses de Châteaufort, Arpajon, Chevreuse, Dampierre, Limours, Meudon, Nanterre, Saint-Cloud, Saint-Germain-en-Laye, Palaiseau, Sceaux, Trappes, Versailles et Villepreux. Le doyenné de Montlhéry comprenait notamment les paroisses de Montlhéry, Ablon, Athis, Choisy-le-Roi, Courcouronnes, Écharcon, Gentilly, Ivry, Lonjumeau, Morangis et Savigny. Le doyenné de Lagny comprenait notamment les paroisses de Lagny, Champigny, Chenevières, Chessy, Jossigny, Gournay, Malnoue, Pontcarré, Roissy et Serris. Le doyenné de Vieux-Corbeil comprenait notamment les paroisses de Vieux-Corbeil, Brie-Comte-Robert, Chatre, Chevry, Créteil, Croquetaine, Grégy, Sansalle, Sognolles, Sucy, Tournan et Villeneuve-Saint-Georges. Le doyenné de Champeaux comprenait les sept paroisses de Champeaux, Andrezel, La Chapelle-Gauthier, Fouju, Saint-Méry, Quiers et Verneuil-l'Étang.
- De 1801 à 1968, il couvrait le département de la Seine, enclavé dans celui de Seine-et-Oise qui formait le diocèse de Versailles. Depuis 1968, il couvre la commune-département de Paris.
- Depuis 2002, il a pour suffragants les diocèses de Créteil, Évry-Corbeil-Essonnes, Meaux, Nanterre, Pontoise, Saint-Denis et Versailles. La province ecclésiastique de Paris couvre ainsi la région Île-de-France.
Le siège de l'Archevêché de Paris
- L’archevêché de Paris fut d’abord installé dans un palais à proximité de Notre-Dame de Paris. Agrandi et embelli sous les différents évêques et archevêques, Luc-Vincent Thiéry le décrit ainsi en 1787[1] : « Ce palais, situé au côté méridional de l’église cathédrale, a son entrée près le passage qui conduit au Pont-au-double. La porte de la première cour est décorée de deux colonnes ioniques, surmontées d'un fronton demi-circulaire. Dans les bâtiments de la droite, sont les salles des Officialités métropolitaine et diocésaine du bailliage de la duché-pairie de l'archevêché de Paris, la Chambre Ecclésiastique du diocèse, et la bibliothèque des avocats. On arrive à la seconde cour par une arcade pratiquée sous le bâtiment du Trésor, qui fait le fond de la première. Ce bâtiment présente une belle façade, tant du côté de la première que du côté de la seconde cour. [...] Le palais archiépiscopal forme l'équerre dans cette seconde cour. Il est dans une belle situation, sur le bord de la rivière : sa vue s'étend très loin du côté du levant et est fort agréable. Il doit son agrandissement à différents prélats qui ont gouverné l'Église de Paris, principalement au Cardinal de Noailles, qui y a fait faire de grandes augmentations et beaucoup d'embellissements en 1697. Feu M. de Beaumont du Repaire, dernier archevêque, y a fait bâtir, sur les dessins de M. Desmaisons, architecte du Roi et Chevalier de ses Ordres, le grand escalier, ouvrage estimé des connaisseurs. II a fait aussi réparer le principal corps de logis où sont de fort belles salles destinées à recevoir les seigneurs de la Cour, lors des Te Deum, ou autres cérémonies quelconques. Elles sont ornées des portraits des princes de la Maison de France. Le jardin de ce palais archiépiscopal est en terrasse sur la rivière. »
- Sous l'Empire, Napoléon Ier souhaita installer la Papauté à Paris ; par un décret du 8 novembre 1810, il décida que le palais de l'archevêché de Paris celui du Pape ; on avait cessé d'embellir ses alentours depuis le début de l'Empire : destructions des maisons qui s'y adossaient, construction de quais, rénovation de la voirie. Dès la nomination de Fesch à l'archevêché en janvier 1809, le palais épiscopal, alors en mauvais état, avait été l'objet des soins du gouvernement, avec le déblocage d'un crédit de 600 000 francs, qui fut accru en août 1810, sous Maury, de 150 000 francs, notamment pour faire développer le jardin[2]. Un an plus tard, on le remeubla et on l'agrandit, sous la conduite de l'architecte Poyet, l'empereur faisant en outre acheter et abatte de nouvelles maisons pour mieux le dégager pour 500 000 francs[3],[4]. À l'été 1812, on proclama que le « palais du Pape à Paris » était prêt mais la chute de l'Empire et le refus de Pie VII empêchèrent l'aboutissement du projet.
- L'archevêché de Paris fut saccagé en février 1831 lors d’un épisode révolutionnaire. Le pont de l’Archevêché et le quai de l’Archevêché perpétuent le souvenir de cet ancien archevêché, ainsi que le square de l’Archevêché avant qu’il ne devienne le square Jean-XXIII.
- Après ce saccage, l’État loua de 1840 à 1849 l’hôtel de Chenizot[5] sis 51, rue Saint-Louis-en-l’Île, dans l’île Saint-Louis. C’est dans cet archevêché que les Parisiens défilèrent devant la dépouille de monseigneur Affre, mortellement blessé devant une barricade.
- En 1849, l’archevêché s’installa en l’hôtel du Châtelet sis 127, rue de Grenelle pour y rester jusqu’en 1906[6] (loi de séparation des Églises et de l’État).
- Sous le Second Empire, Eugène Viollet-le-Duc proposa l’édification d’un palais de l’Archevêché de Paris dans la partie nord-est de l’île de la Cité[7].
- Depuis l’été 2013, le siège de l’archevêché est installé au 10, rue du Cloître-Notre-Dame, sur l’île de la Cité, face à la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Galerie
-
Le palais de l'évêché de Paris au Moyen Âge.
-
Le plan de l'évêché de Paris au Moyen Âge.
-
Le sac de l'Archevêché de Paris en 1830.
-
Le projet de palais de Eugène Viollet-le-Duc.
Évêques et archevêques de Paris
Évêques originaires de l'archidiocèse de Paris
- Cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris
- Mgr Maurice de Germiny, évêque de Blois
- Mgr Éric Aumonier, évêque de Versailles
- Mgr Alain Castet, évêque de Luçon
- Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon
- Mgr Jacques Benoit-Gonnin, évêque de Beauvais, Noyon et Senlis
- Mgr Luc Ravel, évêque aux Armées
- Mgr Jean-Yves Nahmias, évêque de Meaux
- Mgr Michel Aupetit, évêque de Nanterre
- Mgr Jean-Pierre Batut, évêque auxiliaire de Lyon
- Mgr Jérôme Beau, évêque auxiliaire de Paris
- Mgr Renauld de Dinechin, évêque auxiliaire de Paris
- Mgr Éric de Moulins-Beaufort, évêque auxiliaire de Paris
- Mgr Michel Coloni, archevêque émérite de Dijon
- Mgr Georges Gilson, archevêque émérite de Sens-Auxerre
- Mgr Émile Marcus, archevêque émérite de Toulouse
- Mgr Albert Rouet, archevêque émérite de Poitiers
- Mgr Guy Thomazeau, archevêque émérite de Montpellier
- Mgr Michel Guyard, évêque émérite du Havre
- Mgr Jacques Perrier, évêque émérite de Tarbes et Lourdes
- Mgr Philippe Breton, évêque émérite d'Aire et Dax
Notes et références
- M. Thiery, Guide des amateurs et des étrangers voyageurs à Paris, tome II, Paris, Hardouin et Gattey, 1787, p. 74-76.
- Thierry Lentz, Nouvelle histoire du Premier Empire, tome II, L'effondrement du système napoléonien, éd. Fayard, 2004, p. 115.
- G. Vauthier, « Le cardinal Maury au palais de l'archevêché », Revue des études napoléoniennes, janvier-juin 1930, p. 311-317.
- P. Marmottan, Le Palais de l'Archevêché sous Napoléon. Sa transformation de 1809 à 1815, Paris, 1921.
- Jacques Hillairet, L’Île Saint-Louis, rue par rue, maison par maison, Les Éditions de Minuit, 1967, 285 pages, pages 243-244.
- Jacques Hillairet, L’Île Saint-Louis, rue par rue, maison par maison, Les Éditions de Minuit, 1967, 285 pages, page 243.
- Yvan Christ, Paris des Utopies, éd. Balland, Paris 1977, p. 41.
Voir aussi
Article connexe
Liens externes
- (fr) Site officiel
- (fr) Diocèse de Paris sur www.eglise.catholique.fr (consulté le 9 mars 2013)
- (fr) Diocèse de Paris sur www.archivesnationales.culture.gouv.fr (consulté le 9 mars 2013)
- (fr) Évêché puis archevêché de Paris sur www.archivesnationales.culture.gouv.fr (consulté le 9 mars 2013)
- (en) Archdiocese of Paris sur www.catholic-hierarchy.org (consulté le 9 mars 2013)
- (en) Metropolitan archdiocese of Paris sur www.gcatholic.org (consulté le 9 mars 2013)