Aqueduc de Mons à Fréjus
Aqueduc de Mons à Fréjus | ||||
Géographie | ||||
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Pays | France | |||
Région | Provence-Alpes-Côte d'Azur | |||
Département | Var | |||
Commune | Mons, Fréjus | |||
Coordonnées géographiques | 43° 26′ 16″ N, 6° 44′ 28″ E | |||
Fonction | ||||
Fonction | désaffecté | |||
Caractéristiques techniques | ||||
Longueur | 26 000 m | |||
Matériau(x) | en pierres | |||
Construction | ||||
Construction | IIe siècle | |||
Historique | ||||
Protection | Classé MH (1886) | |||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
Géolocalisation sur la carte : Var
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L'aqueduc de Mons à Fréjus est un aqueduc romain qui alimentait la ville de Fréjus depuis Mons et Montauroux. L'aqueduc est classé Monument historique depuis 1886[1],[2].
Description
À sa mise en service, la longueur totale de l'aqueduc est de 41 567 m, 26 km en longueur orthodromique.
Au début de son utilisation, l'aqueduc est alimenté par la Foux de Montauroux. Environ 20 ans plus tard, une seconde source, la Siagnole, ou Neissoun vient compléter l'alimentation de l'aqueduc. L'aqueduc, alimenté par deux sources différentes est alors qualifié de « bicéphale ». Au départ de l'aqueduc, l'altitude est de 516 m et la température moyenne de l'eau est de 10,5 °C. L'aqueduc suit son cours pour atteindre Fréjus, situé à une altitude de 34 m en suivant une pente moyenne de 1,1 %. L'eau met environ 17 heures à parcourir la totalité de l'aqueduc, à la vitesse moyenne de 2,4 km/h. Le débit moyen est estimé à 34 litres par seconde, soit un débit journalier d'environ 26 000 mètres cubes. Les dimensions internes de l'aqueduc sont d'1,6 mètres de haut pour 70 centimètres de large (soit 2 pieds romains).
L'aqueduc franchit un grand nombre de vallons où il se trouve assailli par le résultat des précipitations méditerranéennes et réchauffé par le soleil, ce qui accentue les dépôts carbonatés. Le trajet est en majeure partie souterrain, sauf à l'approche de Fréjus dont il aborde le point le plus haut à une altitude de 34 m. Il y a été partiellement réutilisé pour y installer la conduite d'alimentation en eau de Fréjus dite de la 2e convention (1794).
La date de construction a été estimée au milieu du Ier siècle, mais de nombreuses données concernant la construction de l'aqueduc restent inconnues à ce jour ainsi, la durée, le coût et le financement n'ont pu être déterminés.
La durée d'utilisation globale a pu être définie à 305 ans en étudiant l'épaisseur des concrétions internes (dépôts carbonatés) : Le dépôt augmentant d'environ 1 mm par an. Toutefois, les 5 à 7 premiers kilomètres sont encore utilisés de nos jours.
La ligne de chemin de fer Fréjus-Montauroux (dite de la mine des Vaux) aujourd'hui détruite empruntait sensiblement le même trajet.
Trajet global
- Couverture aérienne des 41,567 m du trajet de l'aqueduc romain entre Mons (Var) et Fréjus
- Les cercles représentent les points retrouvés sur le terrain.
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1-Sources du Neissoun en dessous de Mons ⇒
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2-Roche-Taillée, San-Peyre Pibresson Jas-Neuf
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3-Descente de Callian ⇒
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4-Plateau et plaine de Callian-Montauroux ⇒
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5-Plateau et plaine de Callian ⇒
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6-Plaine de Callian- Montauroux ⇒
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7-Plaine de Montauroux ⇒
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8-Plaine de Montauroux ⇒
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9-Montauroux et Nord lac de St-Cassien ⇒
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10-Site de la Foux et branche Sud de Serminier
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11-Fondurane, Serminier et branche ouest du lac ⇒
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12-Nord lac de St-Cassien ⇒
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13-Branche ouest du lac de St-Cassien ⇒
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14-Branche sud du lac, vue axiale ⇒
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16-Lac de St-Cassien et Estérets du Lac ⇒
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15-Zone du tunnel romain 'de la mine des Vaux' ⇒
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17-Col des Vaux et Estérets du Lac ⇒
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18-Sud Estérets : les "Oures" et le Reyran ⇒
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19-Les "Oures - Fontfrèye ⇒
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20-Jaumin nord et sud ⇒
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21-Vallée du Reyran et Malpasset ⇒
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22-Zone du barrage de Malpasset ⇒
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23-Sud Malpasset et Esquine ⇒
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24-Boson, Grisolle, Ferro ⇒
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25-Site des grandes arches : Sénequier ⇒
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26-Site des grandes arches : Bouteillère ⇒
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27-Site des grandes arches : Bouteillère ⇒
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28-Site des grandes arches : Moutte ⇒
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29-site du Gargalon
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30-Gargalon sud et plaine du Reyran
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31-Plaine du Reyran ⇒
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32-Fréjus-Ville.
La montagne : la Roche-Taillée
La Roche-Taillée représente un obstacle majeur sur le trajet initial montagneux, toujours en exploitation. La première tentative s'est rapidement soldée par un effondrement, les Romains ont alors persisté dans la réalisation d'une tranchée monumentale et non d'un tunnel.
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Roche Taillée 1er état : voûte avant engravement.
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Roche-Taillée 1er état : effondrement
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Passage de l'aqueduc à Roche Taillée (2e état).
La transition : descentes de Pibresson puis du plateau de Callian
À la fin de son trajet montagneux, l'aqueduc romain descend vers la plaine avec deux zones de fortes pentes : les 'rapides de Pibresson' et la descente du plateau de Callian. Le trajet de la descente de Callain est maintenant bien identifié à la suite de plusieurs travaux publics ou chez des particuliers. Contre toute attente, son trajet est alors rectiligne, avec une pente moyenne de 8 %, sans puits de chute ni bassin de ralentissement. Curieusement son trajet n'a pas été retrouvé lors des terrassements très importants du lotissement 'Château Camiole', zone extrêmement humide, et minée par des carrières de Gypse.
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Prolifération de racines dans le canal romain
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Destruction sur la D56 pour une conduite d'assainissement
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Portion d'aqueduc transformée en cave à vin
La plaine : Callian, Montauroux et le lac de Saint-Cassien
Le trajet dans la plaine de Callian et de Montauroux a été détruit à la suite d'exploitations agricoles anciennes ou de lotissements récents, et même de de parkings automobiles. C'est un trajet très rectiligne, qui présente des modifications de structure d'âges différents.
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Portion d'aqueduc recouverte d'une restanque.
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Destruction de l'aqueduc lors de la construction d'un parking
Le franchissement du Biançon entre la Foux de Montauroux et Fondurane
À la suite de recherches aux archives départementales, confirmées sur le terrain, il apparaît que :
- La branche dite de la Foux prenait sa source à la Foux de Callian (en amont de la Foux de Montauroux).
- Il existe un branche de dérivation franchissant le Biançon peu après les Foux et qui rejoint la branche principale à Gayet par le pont (connu) sur la Carpénée, cette branche étant vraisemblablement destinée à suppléer la fragilité des deux ponts successifs de la branche principale pour le franchissement du Biançon plus en aval.
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Première carte de France à représenter l'aqueduc de Fréjus : Delisle 1844 (Coll. Perso.).
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Rapport de Louis Just au préfet du Var (1839) AD-83, 7 S, Art 150
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Schéma de Dabadie Chem.Fer (1876) AD-83 7 S, Art 77-3
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Regard romain de la Foux de Callian.
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Trace de section de l'aqueduc dans la rive droite du Biançon à 'Plaine-Neuve'
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Bloc de calcite provenant vraisemblablement du pont Serminier
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Ruines de l'aqueduc en rive droite du vallon de Serminier
Le franchissement du Biançon à Fondurane (Gayet)
Ce franchissement est de découverte récente. Il était pourtant largement décrit dans plusieurs documents d'archives et même sur le cadastre napoléonien, mais personne ne les avait notés. Sa localisation avait longtemps été confondue avec l'exutoire du moulin et de la scierie de Fondurane. L'importance du bassin versant du Biançon offre une explication de poids à l'existence de deux états successifs ainsi que de la voie sud de suppléance (passant par Plaine Neuve). Ce passage sensible, tardivement connu, semble avoir causé plus de problèmes que celui de la Roche-Taillée.
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Description des franchissements du Biançon dans le cadastre napoléonien (AD-83) méconnu jusqu'à maintenant.
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Schéma des différentes branches le l'aqueduc de Fréjus autour de Fondurane.
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Franchissement du Biançon à Gayet : 1er état
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Franchissement du Biançon à Gayet : 2e état
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Essai de restitution du pont de Gayet par Vito Valenti
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Triple confluence des branches de l'aqueduc romain à Gayet
Trajet immergé dans le lac de Saint-Cassien
Sur tout le trajet du lac, l'aqueduc romain a été réutilisé en 1892 pour y installer un conduite de 40 cm en amiante-ciment afin d'alimenter les villes de Fréjus et Saint-Raphaël.
Ces travaux ont fait l'objet d'une étude préalable particulièrement détaillée par les ingénieurs des Ponts-et-Chaussée Perrier et Périer.
L'aqueduc a pu être intégralement observé en septembre 2006 du fait de la sécheresse importante ayant abaissé inhabituellement le lac de Saint-Cassien[7].
- en rouge le tracé de l'aqueduc romain
- en noir = tunnels
- en vert clair = canal 'Jourdan' (1892)
- en vert foncé = canal E2S de 1965
Branche ouest du lac :
Branche sud du lac
Ponts et Ponceaux de franchissement des nombreux vallons
Les très nombreux vallons sur le trajet de l'aqueduc de Fréjus sont une de ses caractéristiques remarquables. Ils ont été franchis à l'aide de ponts, et non en les contournant (comme pour l'aqueduc d'Aix-La Traconnade). Ces vallons souvent très encaissés représentent le point faible de l'aqueduc :
- leur entartrage les alourdissait considérablement,
- cet entartrage était accentué par l'exposition au soleil, source de réchauffement localisé
- les orages méditerranéens les ont souvent détruits, et plusieurs fois : dans de nombreux cas, on retrouve deux états successifs, sinon trois (Jaumin).
- le recours à des passages en tunnel a été rare.
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Cartes des frontières de l'est montrant les ponts de franchissement des vallons
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Ruines des deux états du pont de Larquet (appelé à tort Saoutet)
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Ruines du pont des Coulombons
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L'aqueduc remanié à la pointe de Gavolone
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Conduite de 1892 dans le canal romain à la Verrerie
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Ponceau de la Verrerie sud
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vue aérienne des ruines du pont de Tabaroun
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pon de Trans-Carros aval
La galerie romaine des Vaux
Le franchissement du col des Vaux (ligne de partage des eaux) a nécessité le forage d'une galerie de 852 mètres de long. Du fait de son altitude la galerie n'a jamais été visible depuis la formation du lac de Saint-Cassien. C'est un des points faibles du lac, qui pose également des problèmes d'étanchéité ayant nécessité la mise en place d'un drain.
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Plans de la galerie romaine des Vaux (AD-83)
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Lumière de l'aqueduc à la sortie de la galerie romaine au col des Vaux
Vallée du Reyran : trajet anciennement immergé dans la retenue de Malpasset (1959)
La vallée du Reyran a été inondée lors de la mise en eau de la retenue du barrage de Malpasset, qui s'est dramatiquement rompu en 1959. La construction en 1962 du barrage-poids de Saint-Cassien a encore une fois inondé l'aqueduc en créant la retenue du lac de Saint-Cassien. C'est une zone accidentée, initialement à forte pente, où on ne retrouve que peu de traces de l'aqueduc.
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Pont de Jaumin
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Section de ponceau très entartrée, en amont de Malpasset
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Sortie du tunnel suivant le mur de Malpasset-amont
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Section en partie écroulée,juste en aval du barrage de Malpasset
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Localisation de l'entrée du tunnel de l'Esquine
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Le pont de l'Esquine
Trajet final
À partir de l'autoroute A8, le canal romain est séquestré dans des propriétés privées. On en retrouve quelques ruines au nord de la ville, à Sainte-Croix, et au Clos de la Tour. Dans la ville, une urbanisation agressive en a détruit la fin ainsi que les thermes de Villeneuve
Construction
Architecture
Ornementation
L'ouvrage est d'une très grande rusticité, sans élément de décor surajouté notable.
Ponts, tunnels, barrages, murs
Le trajet de l'aqueduc de Mons à Fréjus est caractérisé par une utilisation préférentielle de ponts ou de tranchées, mais rarement de tunnels. Les principaux tunnels sont ceux de San-Peyre, de Pibresson, de l'Esquine, et principalement la galerie des Vaux (852 m), les autres sont beaucoup moins importants: Gayet, Boson Escoffier, Moutte. On ne retrouve pas de traces du barrage du franchissement du Biançon à Plaine-Neuve décrit par Perrier en 1892. Plusieurs franchissements sur des murs ont été utilisés : Malpasset-aval, Bosquets, Sainte-Brigitte, Gorgo-Vent La technique des siphons n'a pas été utilisée, sauf pour les conduites de 1892, avec à chaque passage en siphon un regard de visite en amont et une ventouse (purge de l'air) en aval. Pour la conduite dite du Génie, les siphons ont été réalisés à l'aide de tubes métalliques, avec regards en amont et en aval.
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Mur de franchissement de vallon en amont de Malpasset
Regards
On ne retrouve que peu de regards d'origine, sauf une courte série avant et après le Gargalon : il est donc impossible d'en évaluer l'espacement moyen.
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Schéma en coupe de l'aqueduc de Fréjus.
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Vue intérieure d'une section-type.
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Aqueduc de Mons à Fréjus : mis au jour lors de la construction d'un parking.
Matériaux
Les romains utilisaient plus particulièrement deux types de matériaux : le mortier de chaux à granulats centimétriques, maintenant appelé "béton romain", et (surtout pour l'étanchéité) le mortier de tuileau, toujours à base de chaux, mais implémenté de débris concassées infra-centimétriques d'objets courants en brique rouge : tuiles (tegula et imbrex), amphores… Par nécessité ils utilisaient par facilité les matériaux locaux sur un trajt géologiquement très varié : karstique, sédiementaite, métamorphique, inimbritique, ce qui explique les nombreuses variantes locales : on retrouve ainsi plusieurs carrières et fours à chaux sur le trajet.
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Mortier romain à la chaux et gros granulats.
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Section de mortier de tuileau (rouge) surmontée de tuf grossier (fuites)
Détails techniques
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Traces d'escoube dans la pierre de Roche-Taillée.
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Reste de trous dans la roche pour la tailler avec des coins en bois mouillés.
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Ope de soutien de coffrage de voûte.
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Aqueduc d'Aix-Traconnade : logette de lampe à huile.
L'ennemi des aqueducs en région karstique : la "calcairosclérose"
Les aqueducs avaient de nombreux ennemis : l'homme en premier lieu, par des actions de destruction. La chaleur aggravait les concrétions et le froid dilatait les structures, la sécheresse avait aussi une action néfaste. Les racines envahissantes des arbres voisins pouvaient les abîmer. L'instabilité du sol (solifluxion) et les crues torrentielles détruisaient les ponts-aqueducs. Les animaux cherchaient à profiter de l'eau ou de l'abri.
En région karstique, les concrétions carbonatées internes demandaient un curage régulier[8].
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Concrétions internes par infiltration.
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Racines de chênes perforantes et proliférentes : quelle infusion!
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Nid de sanglier ?
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Concrétions lamellaires internes : la lumière est réduite de 70 à 17 cm
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Regard "Ferro" = une énigme : les concrétions sont au plafond !
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Section de dépôts carbonatés (concrétions internes correspondant à 305 ans de fonctionnement).
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Section = 305 ans de fonctionnement).
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Examen au microscope des stries sombres des dépôts carbonatés - travail personnel original.
Les aqueducs méditerranéens se trouvent le plus souvent en région karstique (calcaire), ils sont alors exposés aux dépôts carbonatés déposés par l'eau saturée en carbonate de calcium : pour l'aqueduc de Mons à Fréjus, on estime que l'épaisseur des dépôts était de 1 millimètre par an, soit 10 centimètres par siècle. Le résultat de cette "calcairo-sclérose" se manifestait par une réduction de la lumière d'écoulement qui nécessitait un curage régulier et, au niveau des ponts-aqueducs, par une surcharge pondérale qui leur devenait souvent fatale et nécessitait la reconstruction d'un pont. Cette fragilité était aggravée par la violence des crues méditerranéennes dévalant les vallons courts mais très pentus et sans assise résistante (en particulier quand l'aqueduc a dépassé les régions karstiques). Obésité et calcairo-sclérose étaient déjà deux fléaux d'une partie du monde romain. Les dépôts internes sont à granulation fine comme celle des travertins, ils présentent une striation périodique faite de doublets (un clair, un plus foncé) traduisant statistiquement une année de dépôts. On remarque parfois, en plus, des plans de clivage habituellement attribués à des périodes de sécheresse. L'étude de ces striations permet de faire une approche rétrospective du climat environnant[8]. Les dépôts externes sont à grain grossier et souvent sale, comme les formations de tufs visibles à l'émergence des grottes en région de karstique.
En comparaison, les aqueducs lyonnais ne souffraient pas de ce cancer. Leurs problèmes se trouvaient au niveau du franchissement des vallées au moyen de siphons en tuyaux de plomb (rare, coûteux et résistant parfois mal aux pressions considérables).
À l'examen microscopique, les stries foncées des doublets périodiques ont une cristallisation très différente de celle des stries claires : cela pourrait s'expliquer par des températures de cristallisation différentes. Ces stries foncées paraissent elles-mêmes pouvoir être décomposées en plusieurs doublets (2 à 3) internes. La coloration de ces stries apparaît en rapport avec des impuretés. Il faut cependant être très prudent : les techniques de coupe et de polissage sont très destructrices et apportent des matériaux de dégradation.
Aqueduc romain : utilisation et réutilisation moderne
On ne connait pas avec précision la date de fin d'exploitation globale de l'aqueduc de Mons à Fréjus : la dernière date connue correspond au siège de Fréjus en 1590 (guerre de religion contre les Carcistes (nom local des Huguenots) par Bernard de La Valette qui fit mettre l'aqueduc hors d’usage pour provoquer la fin du siège, et aussitôt aller faire le siège de Mons. L'aqueduc est toujours en service sur son quart supérieur : cela doit être l'héritage de la maison de Villeneuve qui avait dû l'entretenir pour l'approvisionnement de ses fiefs de Beauragard, San-Peyre, Pibresson, Cananilles, Font-Bouillen, Velnasque et Tourrettes[9]. Il a été localement réaménagé pour être utilisé pour l'irrigation de la riche plaine de Fonduranne ainsi que le fonctionnement de son moulin et de sa scierie. Il a par ailleurs été réutilisé partiellement en 1892 pour y installer une conduite en amiante-ciment de 40 cm de diamètre afin d'alimenter en eau Fréjus et Saint-Raphaël:
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profil en long par Perrier (1892) AZD83 7 S 77 Art 150
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réutilisation schéma de Perrier 1892 AD-83 7 S 77 Art 150
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Conduite fermée en ciment (1894) insérée dans le canal romain : culée amont du pont de franchissement du Biançon qui l'a emporté.
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Conduite fermée en ciment (1894) insérée dans le canal romain dans une falaise.
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Conduite fermée en ciment (1894) insérée dans le canal romain sur un pont-aqueduc effondré.
Voir aussi
Articles connexes
- Mons : l'origine de l'aqueduc
- Trajet de l'aqueduc romain de Mons à Fréjus immergé dans le lac de Saint Cassien
- Liste des monuments historiques du Var
Liens
Notes et références
- « Monuments historiques - Aqueduc antique (restes de l') », sur culture.gouv.fr (consulté le )
- « Inventaire général du patrimoine culturel - Aqueduc. », sur culture.gouv.fr (consulté le )
- L'aqueduc romain de Mons à Fréjus, sa description, son histoire et son environnement, Gébara Ch., Michel T.-M. et coll., RAN supp. 33, Asso. rev. Archéo. de Narbonnaise Ed., Montpellier, 2002 (ISBN 2-84269-517-8)
- Les sources de la Siagnole de Mons, Étienne M., Thèse Doct. 3e cycle, 1987, Univ. Sc. et Tech. du Languedoc, Montpellier
- Observation du trajet de l'aqueduc romain de Fréjus dans la partie habituellement immergée du lac de retenue E.D.F. de Saint-Cassien (communes de Montauroux, Callian et Les Adrets-de-l'Estérel, Var.) Royon M., Anne et Jean-Pierre Joncheray, Cahiers d'Archéologie Subaquatique, XVI, 2007 p. 5-86. Aqueduc romain de Mons à Fréjus immergé dans le lac sur 7 km
- Aqueduc romain de Mon à Fréjus
- Observation du trajet de l'aqueduc romain de Fréjus dans la partie habituellement immergée du lac de retenue E.D.F. de Saint-Cassien (communes de Montauroux, Callian et Les Adrets-de-l'Estérel, Var.) Royon M., Joncheray Anne et J.-P., Cahiers d'Archéologie Subaquatique, XVI, 2007 P.5-86.
- Dubar M. : Approche climatique de la période romaine dans l'est du Var : recherche et analyse des composants périodiques sur un concrétionnment centenal (Ier-IIe siècle après J.-C.) de l'aqueduc de Fréjus. ArchéoSciences 30-2006, p. 163-171.lire en ligne
- Juigné De Lassigny E., : Histoire de la maison de Villeneuve en Provence, généalogie et table de 1200 à 1900, réimpression, 1990.