Processus supracondylaire de l’humérus

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Processus supracondylaire de l’humérus
apophyse sus-épitrochléenne sur un humérus humain
Détails
Système
Bord interne de l'humérus (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Connecté avec
Identifiants
Nom latin
Processus supracondylarisVoir et modifier les données sur Wikidata
TA98
A02.4.04.017Voir et modifier les données sur Wikidata
TA2
1200Voir et modifier les données sur Wikidata
FMA
75815Voir et modifier les données sur Wikidata

Le processus supracondylaire de l’humérus (ou apophyse sus-épitrochléenne) (en latin : processus supracondylaris, en anglais : supra-condyloid process ou supra-trochlear spur) est une petite formation osseuse situé sur l'humérus, rare chez l'espèce humaine. Elle a été décrite pour la première fois par Friedrich Tiedemann en 1822[1]. Elle correspond à une formation analogue présente de façon constante chez certains mammifères.

Description[modifier | modifier le code]

L’apophyse sus-épitrochléenne possède une forme approximativement pyramidale, elle est située à environ 6 cm (chez l’adulte) au-dessus de l’épitrochlée et à mi-distance des bords interne et antérieur de l’humérus[2]. La plupart du temps, une bandelette fibreuse fait suite à l’apophyse et forme avec elle un canal ostéofibreux où passe le nerf médian accompagné en général d’une artère[3].

humerus de tigre avec un foramen supracondylaire bien visible

Cette variation anatomique rare chez l’homme correspond au foramen supracondylaire, présent de façon constante chez certains mammifères (certains primates, rongeurs et carnivores dont les félins, la plupart des marsupiaux, etc.) Chez ces espèces, le foramen est le plus souvent fermé par un pont osseux complet, il est destiné au passage de l’artère brachiale et du nerf médian. Ce pont osseux est donc tout à fait comparable à l'apophyse sus-épitrochléenne, sa présence chez l’homme s'expliquant vraisemblablement par la résurgence atavique d’un caractère phylogénétique[4].

Embryologie[modifier | modifier le code]

L’apophyse sus-épitrochléenne apparait probablement très tôt dans le développement embryonnaire. De nombreux cas d’apophyses sur des jeunes enfants et des nouveau-nés voire des fœtus ont été rapportés [5]. L’embryon humain normal développe un tubercule transitoire sur l’humérus, exactement à l’endroit où se forme l’apophyse sus-épitrochléenne [6]. Par contre, l’embryon ne développe habituellement aucune ébauche de bandelette fibreuse [7]. La question du lien direct entre ce tubercule transitoire et la formation de l’apophyse sus-épitrochléenne n’est pas résolue.

Aucune cause favorisante n’est connue pour l’apparition d’une apophyse. Son déterminisme est probablement génétique puisque plusieurs cas familiaux ont été rapportés[8],[9].

apophyse sus-épitrochléenne sur une radiographie de profil du coude

Fréquence et répartition au sein de l'espèce humaine[modifier | modifier le code]

La prévalence dans les diverses populations d’origine européenne se situe autour de 1%[10],[11]. Elle semble beaucoup plus faible voire inexistante chez des populations amérindiennes, afro-américaines, indiennes ou asiatiques[12],[13].

Aspect clinique[modifier | modifier le code]

L’apophyse sus-épitrochléenne peut parfois être symptomatique par la compression nerveuse entre l’apophyse osseuse et les masses musculaires environnantes. La fracture de l’apophyse sus-épitrochléenne peut également provoquer des lésions des éléments nerveux ou artériels passant à proximité[14].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. cité in Léo Testut (1889). L'apophyse sus-épitrochléenne chez l'homme (22 observations nouvelles). Journal International Mensuel d'Anatomie et de Physiologie 6: 391-437
  2. Georges Paturet, 1951, Traité d'anatomie humaine, Paris, Masson
  3. Dellon, A. L. (1986). Musculotendinous variations about the medial humeral epicondyle. J Hand Surg [Br] 11(2): 175-81
  4. Struthers, J. (1873). On hereditary supracondyloid process in man. Lancet 101:2581: 231
  5. Cunningham, DJ. (1898). Supra-condyloid process in the child. J Anat 33: 357-358
  6. Adams, JL. (1934). The supracondyloid variation in the human embryo. Anatomical Record 59(3): 315-35
  7. Olivier, G. (1962). Formation du squelette des membres chez l'homme. Paris, Vigot
  8. Terry, RJ. (1921). A study of the supracondyloid process in the living. Am J Phys Anthropol 4: 129-139
  9. Magnant, J. S., Coiffu, et al. (1971). L'apophyse sus-epitrochleenne de l'humerus; ses incidences vasculo-nerveuses. Le syndrome du canal sus-epitrochleen. Chirurgie 97(5): 336-43
  10. (en) Pieper, I., « On the incidence of the supracondyloid process », Am J Phys Anthropol, vol. 8,‎ , p. 169-171
  11. Ludovic Debono (d) Voir avec Reasonator, Évolution diachronique (anthropologique et paléopathologique) du squelette post-crânien des adultes d'une population historique du sud-est de la France, (lire en ligne), p. 169
  12. Aleš Hrdlička (1923). Incidence of the supracondyloid process in whites and other races. Am J Phys Anthropol 6: 405-412
  13. Kumar GR (2008) A Study of the Incidence of Supracondylar Process of the Humerus J. Anat. Soc. India 57 (2) 111-115
  14. Newman, A. (1969). The supracondylar process and its fracture. Am J Roentgenol Radium Ther Nucl Med 105(4): 844-9

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Ressources relatives à la santéVoir et modifier les données sur Wikidata :