Antonio Hodgers

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Antonio Hodgers
Illustration.
Portrait officiel, 2023.
Fonctions
Président du Conseil d'État du canton de Genève[a]
En fonction depuis le
Législature 3e
Prédécesseur Mauro Poggia
13 septembre 201817 octobre 2020
Législature 2e
Prédécesseur Pierre Maudet
Successeur Anne Emery-Torracinta
Conseiller d'État du canton de Genève
En fonction depuis le
Département Territoire[c]
Conseiller national
Président du groupe des Verts (2010-2013)[b]
3 décembre 200726 novembre 2013
Législature 48e et 49e
Groupe politique Verts (G)
Commission CdG (2007-08)
CIP (2007-11)
CTT (2011-13)
Successeur Anne Mahrer
Président des Verts genevois
mars 2006mars 2008
Prédécesseur David Hiler
Successeur Anne Mahrer
Député au Grand Conseil du canton de Genève
6 novembre 199730 novembre 2007
Législature 54e, 55e et 56e
Biographie
Date de naissance (48 ans)
Lieu de naissance Buenos Aires (Argentine)
Nationalité suisse
argentine
Parti politique Les Verts
Diplômé de IHEID
Profession Entrepreneur

Antonio Hodgers, né le à Buenos Aires (originaire de Meyrin), est un homme politique suisse, membre des Verts.

Il est conseiller d'État du canton de Genève depuis le et président du Conseil d’État du au et depuis le .

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines et famille[modifier | modifier le code]

Antonio Hodgers naît le à Buenos Aires, en Argentine. Il est originaire de Meyrin, dans le canton de Genève[1].

ll est le fils d’un avocat, Héctor Fernández Baños[2], et de Silvia Hodgers, danseuse et chorégraphe[3], tous deux opposants marxistes-léninistes à la dictature en Argentine. Son père est tué par la junte peu après la naissance d'Antonio Hodgers et sa mère est torturée[4].

Il rejoint la Suisse en [2], avec sa sœur et sa mère, après avoir transité par l’Italie (1977) et le Mexique (1979)[4].

Il obtient le statut de réfugié politique en 1983[4] et se fait naturaliser en 1990[5].

Il est marié et père de trois enfants[6], dont un issu d'un premier mariage[2].

Formation et carrière professionnelle[modifier | modifier le code]

Après une maturité de type scientifique au Collège Rousseau, il étudie à l’Institut de hautes études internationales et du développement[5].

Il lance en 2002 dvdmania.ch, entreprise de location et vente de DVD avec livraison à vélo[7], puis Mobilidée sàrl[8] en 2004. Il assure les rôles d’associé-directeur et conseiller en mobilité de ce bureau de conseil en mobilité durable pour collectivités publiques et entreprises privées jusqu’à son accession au Conseil d’État[réf. nécessaire] en .

Antonio Hodgers s’est engagé très jeune dans l’action humanitaire, notamment au sein de nombreuses associations basées à Genève et œuvrant en Amérique latine ou en Bosnie-Herzégovine. En 2009, il se rend à Gaza avec d’autres parlementaires suisses en mission d’observation puis en 2011 en Tunisie lors de la Révolution tunisienne de 2010-2011[9].

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Parlement des jeunes, Grand Conseil et Conseil national[modifier | modifier le code]

Entre 1993 et 1996, il siège au Parlement des jeunes de Meyrin[10], assemblée qu’il préside en 1995-1996[réf. nécessaire].

Il adhère aux Verts en 1997[5].

Entre 1998 et 2006, il préside l’association « J’y vis, J’y vote », qui promeut les droits politiques des étrangers au niveau communal. Il sera aussi responsable des campagnes de votation populaire du et du , date à laquelle les étrangers genevois établis depuis 8 ans en Suisse obtiennent le droit de vote communal.[réf. nécessaire]

Il est aussi l’un des initiateurs en 1993 des Noctambus, service de transports de nuit à Genève, dont le réseau de transports s’étend progressivement à l’ensemble des communes genevoises puis au canton de Vaud et à la France voisine. Il siège par ailleurs au sein du conseil d’administration des Transports publics genevois de 1998 à 2008[11].

En 1997, il est élu au Grand Conseil de la République et canton de Genève (parlement). Il est le benjamin de l'assemblée[9]. Il sera ensuite membre du Bureau (1999 à 2001) puis chef de groupe (2002 et 2003). Entre 2006 et 2008, il préside Les Verts genevois. Il siège au sein du législatif cantonal jusqu’en 2007.

En 2007, il est élu au Conseil national (parlement suisse) puis réélu en 2011, assurant la présidence du groupe parlementaire des Verts de 2010 à son départ du Conseil national en . À Berne, il décide d’apprendre le suisse allemand[9].

En 2012, après Micheline Calmy-Rey en 2007[12] et 2011[13], Antonio Hodgers est l’une des rares personnalités de Suisse romande à être conviée — sur invitation officielle de Jean-Daniel Gerber, président de la Société suisse d'utilité publique[d],[14] — à prononcer le discours annuel du 1er août[e],[15],[16],[17] sur la prairie du Grütli, lors de la Fête nationale suisse.

Conseil d'État[modifier | modifier le code]

Le , il est élu au Conseil d'État de la République et canton de Genève. Il démissionne donc du Conseil national, avec effet au .

Il prête serment le et reprend l'ancien Département de l'urbanisme, recomposé et renommé Département de l'aménagement, du logement et de l'énergie. Ce dicastère est chargé des domaines touchant à l'aménagement du territoire (de la planification directrice cantonale et régionale aux autorisations de construire), au logement, au patrimoine et à l'énergie. Il chapeaute sur le plan politique les Services industriels de Genève, les Fondations immobilières de droit public et la Fondation pour les terrains industriels de Genève.

Antonio Hodgers est réélu conseiller d'État (en 4e place) le [18]. Il conserve la responsabilité du département de l'aménagement, lequel se voit enrichi du volet environnemental[19]. Le , il est provisoirement nommé président du Conseil d’État en remplacement de Pierre Maudet, sous le coup d'une procédure pénale[20]. Il est nommé président permanent le 23 janvier 2019[21].

En 2021, sur son initiative, le gouvernement genevois présente un plan climat visant une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 60 % pour 2030 et la neutralité carbone pour 2050. Il est jugé l’un des plus ambitieux de Suisse[22].

Antonio Hodgers est réélu conseiller d'État (en 4e place) le [23]. Il accède pour la seconde fois à la présidence du gouvernement, pour la période 2023-2024[24]. C'est à lui que revient à ce titre de prononcer le traditionnel discours de Saint-Pierre, dans lequel le collège présente ses objectifs pour la nouvelle législature, lors de l'investiture du nouveau Conseil d’État le [25].

Positionnements[modifier | modifier le code]

  • En mars 2010, il publie une tribune dans l'hebdomadaire NZZ am Sonntag, où il affirme que le renforcement du suisse allemand pose un problème[26], ce qui crée une petite polémique[27].
  • Alors que les députés du Grand Conseil genevois votent un moratoire sur l'introduction de la téléphonie 5G sur le territoire du canton, Antonio Hodgers déclare qu'il est prématuré de voter une restriction préventive et qu'un renvoi en commission permettrait une approche plus scientifique[28].
  • Contrairement au mot d'ordre de son parti, Antonio Hodgers soutient le vote en faveur de la réforme de la fiscalité des entreprises[29].
  • En 2019, dans le cadre d’un entretien pour le journal en ligne Global Geneva, il s’exprime entre autres sur l'argent : « Un indice du bonheur peut faire réfléchir sur une manière de voir la société différemment, de faire en sorte qu’elle soit moins matérialiste et plus centrée sur les valeurs immatérielles que sont la culture, le partage, la solidarité », et sur la perte de confiance des électeurs envers les élus : « L’une des conséquences est que les gens finissent par élire des populistes. Des personnalités qui (sont) contre la migration, contre les étrangers au sens large, et qui mettent les enjeux de sécurité au cœur du problème. Tout le monde est en faveur de la sécurité, mais la sécurité est, pour chaque pays, une construction complexe. Les phénomènes migratoires et les questions liées à l’environnement sont aussi complexes. Un des rôles d’une personnalité politique est d’expliquer la complexité de ces thèmes à la population »[9].

Publications[modifier | modifier le code]

  • Antonio Hodgers, Sophie Balbo et Pierre-Alain Tschudi (préfacier), Fils : biographies de Silvia et Antonio Hodgers, Vevey, éditions de l'Aire, , 178 p. (ISBN 9782940478866, présentation en ligne). Écrit par Antonio Hodgers et par sa femme Sophie Balbo, l’ouvrage raconte la vie de Sylvia Hodgers (la mère d’Antonio, sous la plume de Sophie) et celle d’Antonio Hodgers (par lui-même)[30],[4].
  • Antonio Hodgers, Manifeste pour une écologie de l'espoir, Georg éditeur, coll. « Kraft », , 40 p. (ISBN 9782825713129, présentation en ligne)[31]. Préfacé par l’académicien Erik Orsenna, l'ouvrage évoque la nécessité de rendre le chemin de la transition écologique désirable[32].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Par intérim jusqu'au .
  2. Du 7 décembre 2010 au 26 novembre 2013.
  3. Du au  : Département de l'aménagement, du logement et de l'énergie.
  4. Depuis 1860, la SSUP assure l’administration de la prairie du Grütli.
  5. Le 1er août, jour de la Fête nationale suisse, est déclaré jour férié officiel dans toute la Suisse depuis 1994.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Biographie de Antonio Hodgers », sur le site de l'Assemblée fédérale suisse.
  2. a b et c Christian Rappaz, « Antonio Hodgers : « Je suis devenu l’homme à abattre » », L'Illustré, (consulté le )
  3. (es) Rodrigo Carrizo Couto, « Antonio Hodgers, hijo del exilio », sur Swissinfo, (consulté le )
  4. a b c et d Marc Moulin, « Antonio Hodgers : « Je n’en ai jamais voulu à mes parents » », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le ).
  5. a b et c Alexandre Lanz, « La saveur de la «Macarena » n’est pas musicale, mais quels souvenirs ! » Accès payant, sur 24 heures, (consulté le )
  6. « Conseil d'État - Législature 2023-2028 », sur ge.ch (consulté le )
  7. « Registre du Commerce du Canton de Genève : Extrait Internet », sur ge.ch (consulté le ).
  8. « Mobilidée », sur Mobilidee (consulté le )
  9. a b c et d Antonio Hodgers, Global Geneva, 2019
  10. « Parlement des jeunes »
  11. « La vie mobile | tpg transports publics genevois », sur www.tpg.ch (consulté le )
  12. swissinfo et les agences, « Grütli sans crânes rasés et présidentes très applaudies », sur swissinfo.ch, SSR SRG, (consulté le ) : les présidentes de la Confédération et du Parlement acclamées par 2 000 personnes pour la fête nationale au Grütli.
  13. Chloé Dethurens, Marie Prieur, « 1er Août : Calmy-Rey à Lancy, Unger à Bardonnex, Maudet à Jussy... », Fête nationale, sur tdg.ch, Tribune de Genève, (consulté le ) : à l’exception de Micheline Calmy-Rey en 2007 et en 2011, les Romands se sont peu exprimés sur la prairie du Grütli ces dernières décennies.
  14. « La Société suisse d’utilité publique (SSUP) et la prairie du Grütli », sur sgg-ssup.ch, Zürich, SGG : Schweizerische Gemeinnützige Gesellschaft (consulté le ).
  15. Agence télégraphique suisse (ATS), Newsnet, « Antonio Hodgers ira pour la première fois au Grütli », sur lematin.ch, Tamedia Publications romandes SA, (consulté le ), 1er août 2012 : Antonio Hodgers sera l’orateur de la Fête nationale cette année au Grütli.
  16. Agence télégraphique suisse (ATS), Newsnet, « Antonio Hodgers : « La tolérance, le secret du succès de la Suisse » », Prairie du Grütli, sur tdg.ch, Tribune de Genève, (consulté le )
  17. Fabian Muhieddine, « Hodgers fait frémir la plaine du Grütli », sur tdg.ch, Tamedia Publications romandes SA, (consulté le ). Orateur officiel, le Genevois a comparé les jeunes Suisses du XIXe siècle aux jeunes Arabes d’aujourd’hui.
  18. « Second tour de l'élection du Conseil d'Etat 2018 », sur www.ge.ch,
  19. Marc Moulin, « Le président Pierre Maudet garde la sécurité et l’aéroport », tdg.ch/,‎ (lire en ligne)
  20. « Pierre Maudet perd le Département présidentiel et la responsabilité de la police », sur RTS info, (consulté le )
  21. Conseil d'Etat de Genève, « Feuille d'Avis Officiel de Genève », sur fao.ge.ch, (consulté le )
  22. « La montagne à gravir du plan climat genevois - Le Temps », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  23. « Second tour de l'élection du Conseil d'Etat du 30 avril 2023 », sur www.ge.ch, (consulté le )
  24. ATS Keystone, « Antonio Hodgers nommé président du nouveau gouvernement », radiolac.ch,‎ (lire en ligne, consulté le )
  25. Rachad Armanios, « Investiture du gouvernement genevois – Baisses d’impôts et climat composent le discours de Saint-Pierre » Accès payant, sur Tribune de Genève, (consulté le )
  26. « Le renforcement du suisse-allemand pose un vrai problème national », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  27. « Polémique sur le suisse-allemand, Antonio Hodgers réplique », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  28. « Genève adopte un moratoire sur la 5G », Le Matin,‎ (ISSN 1018-3736, lire en ligne, consulté le )
  29. David Haeberli, « Antonio Hodgers: «J’en appelle à une helvétisation de Genève» », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  30. Biographies de Silvia et Antonio Hodgers, 2013..
  31. Marie-Pierre Genecand, « Antonio Hodgers : « Le réchauffement climatique n’induit pas la fin de l’humanité » », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  32. «Le récit de l’espoir», sur Le Courrier, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]