Anselme (évêque d'Aoste)

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Anselme
Fonctions
Abbé de Saint-Maurice-d'Agaune
-
Évêque d'Aoste
-
inconnu (d)
Biographie
Décès
Activités
Père
Anselme (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Aldiud (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Ancilie d'Aoste (d)
Burchard II de Lyon (frère utérin)
Burchard (frère utérin)Voir et modifier les données sur Wikidata

Anselme d'Aoste, mort le , est un ecclésiastique valdôtain, évêque d'Aoste de 994 à 1021/22/25 (?).

Biographie[modifier | modifier le code]

Origine[modifier | modifier le code]

L'origine familiale d'Anselme (Anselmus, Anselmo)[1] est conjecturale. Marie-José de Belgique considère qu'il est le fils d'un « comte du Valais »[2]. Il serait ainsi le fils et homonyme du vir illustris Anselme abbé laïc de l'Abbaye territoriale de Saint-Maurice d'Agaune[3], filiation retenue notamment par le site de généalogie Foundation for Medieval Genealogy[4]. Les historiens anciens le nomment « Anselme III » en lui attribuant deux prédécesseurs l'un douteux selon Aimé-Pierre Frutaz : Anselme Ier, « mort le  » selon l'obituaire de la collégiale de Saint-Ours[5] ; l'autre fictif, Anselme II vers 950[6].

Aimé-Pierre Frutaz indique enfin que le roi Conrad le Pacifique eut d'une concubine nommée Aaldui ou Aldiud un fils Burchard II, archevêque de Lyon (979-1030/1031)[3],[4],[7]. Aaldui s'unit ensuite légitimement avec un certain Anselme d'où trois fils : Anselme, futur évêque d'Aoste, Burchard, archevêque de Vienne (1001-1032) et un certain Ulric ou Udalric (Odolricus), marié à Giselda[3],[4],[7],[8]. Il aurait également pour sœur, Ancilie (pl), qui serait devenue, selon certaines hypothèses, l'épouse du comte Humbert, à l'origine de la dynastie des Humbertiens[7],[4],[9],[10].

Son demi-frère, Burchard II, serait donc demi-frère de Rodolphe III, futur roi de Bourgogne[11].

Épiscopat[modifier | modifier le code]

Anselme est un membre de l'aristocratie du royaume de Bourgogne, sous le règne de Rodolphe III de Bourgogne. Il accède au siège d'Aoste en 994 dans des circonstances inconnues. Contrairement à ce qu'avance l'Abbé Henry il est improbable que l'évêque soit aussi comte d'Aoste et que Humbert ait été initialement son « lieutenant et vicomte »[12]. L'acte de 923 attribué à Anselme Ier « episcopus Augustensis ecclesie et comes » est désormais reconnu comme un faux du milieu du XIe siècle[13]. L'abbé Henry précise qu'Anselme aurait mérité le titre de « Père de la Patrie » du fait de la qualité de son administration temporelle et qu'avec les évêques des diocèses voisins ils étaient appelés « princes du Royaume » en 1002[14].

En fait, le comte Humbert actif dans la vallée d'Aoste de 1024 à 1040, semble avoir été l'époux d'Ancilie, sœur de l'évêque et il implante son autorité dans la vallée d'Aoste avec l'appui de son fils Burcard d'Aoste dans un premier temps en 1022 coadjuteur de son oncle maternel, puis lui-même évêque d'Aoste jusqu'en 1033[4],[15]. Laurent Ripart (2008) considère que dès 1021-1022 Burcard l'a remplacé sur le siège épiscopal[16].

Il est dit présent aux conciles d'Anse, près de Lyon, en tant qu'évêque, de 990 (probablement le même que le suivant), de 994[17],[18] ainsi que celui de celui de 1025[16]. Toutefois, l'existence de ce second concile est remise en cause[16].

Il est en outre présent dans plusieurs actes : le , lors de la cession d'un bien avec Burchard II de Lyon, archevêque de Lyon, qui est son frère utérin[7],[19]. Le , lors d'un échange de biens avec ce même Burchard. Le , il signe dans un diplôme délivré par le roi Rodolphe III[20].

Rodolphe III l'investit du comté du Val d'Aoste, avant novembre 1023[21].

Le dernier document le concernant est daté du , il semble qu'il meurt au début de l'année suivante le 16 janvier comme le relève le nécrologe de la Collégiale de Saint-Ours : « XVII Kal. Feb. Ob. Anselmus Episcopus Augustensis qui nostram contruxit ecclesiam »[1],[19].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (it) Aimé-Pierre Frutaz, Le fonti per la storia della Valle d'Aosta « Cronotassi dei vescovi », Rome, Ed. di Storia e Letteratura, (réimpr. 1997), 378 p. (ISBN 978-88-86523-33-2, lire en ligne), p. 291-292.
  2. Marie-José de Belgique (préf. Benedetto Croce), La maison de Savoie : Les origines. Le Comte Vert. Le Comte Rouge, vol. 1, Paris, A. Michel, (réimpr. 1989, Milan, pour le compte de la Fondazione Umberto II & Maria-Josè di Savoia), 425 p., p. 36-37.
  3. a b et c (en) Charles William Previté-Orton, The Early History of the House of Savoy : 1000-1233, Cambridge, Cambridge University Press (réimpr. 2013) (1re éd. 1912), 512 p. (lire en ligne), p. 10-11.
  4. a b c d et e (en) Charles Cawley, « B. Comtes des Equestres - Anselm II (et descendance) », sur Foundation for Medieval Genealogy (consulté en ).
  5. Henry, 1967, p. 65.
  6. Henry, 1967, p. 534, liste.
  7. a b c et d (en) Charles William Previté-Orton, The Early History of the House of Savoy : 1000-1233, Cambridge, Cambridge University Press (réimpr. 2013) (1re éd. 1912), 512 p. (lire en ligne), p. 68 et suivantes.
  8. Aimé-Pierre Frutaz, Fonti per la storia de la Valle d'Aosta, « Cronotassi dei vescovi », p. 291.
  9. Paul Guichonnet, Nouvelle histoire de la Savoie, Édition Privat, , 366 p. (ISBN 978-2-7089-8315-1), p. 121.
  10. Barbero, 2000, p. 1-10.
  11. Gilbert Coutaz, « Burchardus (le Vénérable ou le Grand) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du ..
  12. Henry, 1967, p. 76.
  13. Barbero, 2000, p. 1, 6 note no 13 & 85.
  14. Henry, 1967, p. 66-67.
  15. Barbero, 2000, p. 4-8.
  16. a b et c Laurent Ripart, « Le serment de paix viennois (c. 1020). Contribution à l’étude du manuscrit A9 de la bibliothèque de la bourgeoisie de Berne », dans Bernard Andenmatten, Catherine Chène, Martine Ostorero, Eva Pibiri (dir.), Mémoires de cours. Mélanges offerts Agostino Paravicini Bagliani, Lausanne, (lire en ligne [PDF]), p. 29-43.
  17. François Demotz, La Bourgogne, dernier des royaumes carolingiens (855-1056). Roi, pouvoirs et élites autour du Léman, Lausanne, Société d’histoire de la Suisse romande, , 764 p. (ISBN 978-2-94006-606-3), p. 475.
  18. « conciles d'Anse », sur museedudiocesedelyon.com (consulté le ).
  19. a et b (en) Charles William Previté-Orton, The Early History of the House of Savoy : 1000-1233, Cambridge, Cambridge University Press (réimpr. 2013) (1re éd. 1912), 512 p. (lire en ligne), p. 20.
  20. (it) Fedele Savio Gli antichi vescovi d'Italia dalle origini al 1300 descretti per regioni: Piemonte Fratelli Bocca Editore 1898 p. 87.
  21. Georges de Manteyer, « Les origines de la maison de Savoie en Bourgogne (910-1060) », Mélanges de l'École française de Rome, no 19,‎ , pp. 363-540, 465 et suivantes (lire en ligne).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (it) Alessandro Barbero, Valle d'Aosta medievale, Naples, Liguori Editore, , 271 p. (ISBN 8820731622)
  • Abbé Joseph-Marie Henry, Histoire populaire religieuse et civile de la Vallée d'Aoste, Aoste, Imprimerie Marguerettaz (réimpr. 1967) (1re éd. 1929), 585 p., chapitre 51, « L'évêque d'Aoste est Comte d'Aoste », p. 66-67
  • Georges de Manteyer, « Les origines de la maison de Savoie en Bourgogne (910-1060) », dans Mélanges de l'école française de Rome, (lire en ligne), chap. 19, p. 465 et suivantes

Liens externes[modifier | modifier le code]