Anne Dufourmantelle

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Anne Dufourmantelle
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 53 ans)
RamatuelleVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Anne Claude Alice DunandVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Conjoint
Frédéric Boyer (jusqu'en )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Autres informations
A travaillé pour
Directeur de thèse
Distinction

Anne Dufourmantelle, née le à Paris 8e[1] et morte le à Ramatuelle, est une psychanalyste et philosophe française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Née d'un père anglo-suisse et d'une mère française, théologienne et analyste jungienne, tous deux proches d'Ivan Illich[2], Anne Dufourmantelle passe plusieurs années en Espagne et en Amérique centrale.

Elle soutient un doctorat de philosophie, sur La vocation prophétique de la philosophie sous la direction de Jean-François Marquet[3], à l'université Paris-Sorbonne en 1994[4] et est diplômée de l'université Brown, elle enseigne à l’École nationale supérieure d'architecture de Paris-La Villette, à l’Institut des hautes études en psychanalyse à l’École normale supérieure[5], à l' université de New York et dirige la collection d’essais « L’autre pensée » chez Stock. Analysée par Serge Leclaire, elle devient psychanalyste et membre du Cercle freudien[1].

Elle travaille comme éditrice pour Calmann-Lévy, où elle est responsable de la littérature dans le domaine de la philosophie et de plus de cinquante livres publiés. Elle rejoint le groupe Hachette puis les éditions Stock.

À partir de 2007, elle collabore au quotidien Libération.

Anne Dufourmantelle meurt le des suites d'un arrêt cardiaque, en tentant de sauver l'enfant d'une amie[1] de la noyade[6] sur la plage de Pampelonne.

Elle est mère de trois enfants[7], et compagne, jusqu’à sa mort, de l'écrivain Frédéric Boyer[6]. Sa fille Clara Ysé lui rend hommage dans Libération[8].

Publications[modifier | modifier le code]

En 1998, Anne Dufourmantelle reçoit le prix Raymond de Boyer de Sainte-Suzanne de l'Académie française[9] pour La Vocation prophétique de la philosophie, traduit de Nelson Goodman Langage de l'art et publie un essai, La Structure de comparution. Dans La Sauvagerie maternelle (2001), elle s'intéresse au risque que doit affronter l'enfant pour se défaire du lien avec sa mère, lien que celle-ci souhaite inconsciemment préserver[10]. Elle développe la notion de « sauvagerie maternelle » en 2011, dans Éloge du risque, et propose que les passions négatives – qui s'originent selon elle dans la dépendance première à la sauvagerie – soient accueillies plutôt que déniées, afin de dépasser les peurs qui les accompagnent[10]. En 2009, dans En cas d'amour, psychopathologie de la vie amoureuse, elle explore les déclinaisons de l'amour et l'événement de la rencontre, entre le sujet et son témoin[10]. Dans Intelligence du rêve (2012), elle propose d'« écouter les rêves », dans leur puissance d'action car, selon elle, ils puisent dans « l'histoire de la culture, dans l'histoire personnelle, dans notre rapport au visible et à l'invisible »[10].

Un livre posthume est publié en 2018, sous le titre Souviens-toi de ton avenir. Ce roman met en scène des guerriers mongols du XIVe siècle qui cherchent à gagner le Pacifique en passant par la Chine et un groupe d'historiens qui se réunit dans une librairie à Paris.

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Élisabeth Roudinesco, « Mort d'Anne Dufourmantelle, “chercheuse inlassable” d'une “humanité exceptionnelle” » sur Le Monde, 24 juillet 2017.
  2. Se trouver, Éd. JC Lattès, 2014, p. 11.
  3. La vocation prophétique de la philosophie, Thèses
  4. Notice de la thèse de doctorat sur le site du Sudoc (thèse sous la dir. de Jean-François Marquet).
  5. [1], sur savoirs.ens.fr.
  6. a et b « La philosophe et psychanalyste Anne Dufourmantelle se noie en secourant des enfants », Le Monde, 23 juillet 2017.
  7. Élisabeth Philippe, « Anne Dufourmantelle, philosophe du risque et de la douceur » sur L'Obs, 24 juillet 2017
  8. Clara Dufourmantelle, « "Tu m'as appris à dire oui, à plonger la tête dans l’invisible, à célébrer la vie » sur Libération, 30 juillet 2017
  9. [2], sur academie-francaise.fr.
  10. a b c et d Catherine Durieux Benassem, « Dufourmantelle Anne [Paris 1964] », cf. bibliographie.
  11. « Pervers narcissique, comment déjouer ce prédateur », France Info.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]