Anne-Christine Lang

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Anne-Christine Lang
Illustration.
Anne-Christine Lang en 2017.
Fonctions
Députée française

(5 ans)
Élection 18 juin 2017
Circonscription 10e de Paris
Législature XVe (Cinquième République)
Groupe politique LREM
Prédécesseur Denis Baupin
Successeur Rodrigo Arenas

(3 ans, 1 mois et 10 jours)
Élection 17 juin 2012 (suppléante)
Circonscription 9e de Paris
Législature XIVe (Cinquième République)
Groupe politique SRC (2014-2016)
SER (2016-2017)
Prédécesseur Jean-Marie Le Guen
Successeur Buon Tan
Conseillère de Paris

(19 ans, 3 mois et 10 jours)
Élection 18 mars 2001
Réélection 16 mars 2008
30 mars 2014
Maire Bertrand Delanoë
Anne Hidalgo
Biographie
Date de naissance (62 ans)
Lieu de naissance Mont-de-Marsan (France)
Nationalité Française
Parti politique PS (jusqu'en 2017)
LREM (depuis 2016)
TdP (depuis 2020)[1]
Profession Fonctionnaire

Anne-Christine Lang, née le à Mont-de-Marsan (Landes), est une femme politique française.

Lors de la formation du gouvernement Valls en 2014, elle devient députée en remplacement de Jean-Marie Le Guen dont elle est la suppléante.

En , elle est élue dans la dixième circonscription de Paris avec l'investiture de La République en marche. Candidate à un second mandat, elle est battue par Rodrigo Arenas en juin 2022. Elle s'éloigne de la vie politique et reprend son poste de fonctionnaire au sein de l’éducation nationale[2].

Elle est condamnée pour détournement de fonds publics en 2023.

Formation et parcours professionnel[modifier | modifier le code]

Anne-Christine Lang s'intéresse à la politique à partir des années 1970, au moment de l'élection présidentielle de 1974 et de la loi Veil sur l’avortement, en . Elle s'engage dans des associations pour les droits des femmes et suit des études à l'université de la Sorbonne et en Angleterre pour devenir professeur d’anglais. Elle enseigne pendant quinze ans dans différents collèges et lycées essentiellement parisiens[3].

Spécialiste des questions relatives à l'éducation et à la petite enfance, elle intègre le cabinet de Claude Allègre, le ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Ensuite, elle intègre le conseil régional d'Île-de-France, en tant que cadre territoriale chargée des politiques éducatives régionales jusqu'au , date à laquelle elle devient députée[4].

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Au Conseil de Paris[modifier | modifier le code]

Élue conseillère d'arrondissement d’opposition en 1995 dans le 13e arrondissement de Paris, Anne-Christine Lang est élue, le au Conseil de Paris dans le 13e arrondissement où elle a la charge du secteur de la petite-enfance auprès de Serge Blisko, maire du 13e puis de Jérôme Coumet. Première adjointe à la mairie du 13e arrondissement en 2008, elle est réélue conseillère de Paris le et le [5]. Elle est rapporteure de la mission d’information et d’évaluation sur l’engagement de la ville de Paris auprès des familles en matière d’accueil des enfants de moins de trois ans[6].

Elle crée en un site internet nommé « les tribus du 13 », qui met en relation les familles et les étudiants du 13e arrondissement de Paris en recherche de baby-sitting. L'initiative ayant été concluante, elle est étendue à l'ensemble des arrondissements par la ville de Paris.

Au lendemain des élections présidentielles et législatives de 2017, elle crée avec d’autres conseillers de Paris le groupe « Démocrates et progressistes », en soutien à l’action du président de la République[7].

Députée PS (2014-2017)[modifier | modifier le code]

Suppléante de Jean-Marie Le Guen dans la neuvième circonscription de Paris, elle devient députée lorsque celui-ci est nommé secrétaire d'État au sein du gouvernement Valls[8].

Le , elle rédige une tribune dans Le Nouvel Observateur appelant les femmes à s'affirmer en politique. Elle est membre du Pôle des réformateurs et soutient la politique gouvernementale sous le quinquennat de François Hollande.

Elle a été membre de la Commission des affaires culturelles et de l'éducation et rapporteure pour avis du budget Enseignement supérieur pour le projet de loi de finances 2016. Elle a fait partie de la mission d'information relative à la formation des enseignants.

Dans le cadre de l'expérimentation « Territoires zéro chômeur de longue durée », elle propose la candidature du 13e arrondissement pour être un des dix territoires pilotes[9].

Députée LREM (2017-2022)[modifier | modifier le code]

Elle rejoint En marche au printemps 2016 et soutient Emmanuel Macron pour l'élection présidentielle de 2017[10]. Entre les deux tours de l'élection présidentielle, elle quitte le PS[11]. Elle reçoit l'investiture de La République en marche dans la dixième circonscription de Paris pour les élections législatives[12]. Elle fait partie des rares députés PS officiellement investis par LREM[6].

En , elle est élue députée dans la dixième circonscription de Paris, avec 60,11 % des voix[13].

Travaux parlementaires

Membre de la Commission des affaires culturelles et de l'éducation, elle siège également aux conseils d’administration du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) et du Centre national des œuvres universitaires et scolaires (CNOUS)[14],[15].

En elle est nommée co-rapporteure[16] du projet de loi « École de la confiance » porté par Jean-Michel Blanquer, instaurant entre autres l'instruction obligatoire dès 3 ans, l'obligation de formation jusqu'à 18 ans ou encore un grand service de l'école inclusive[17]. Anne-Christine Lang est responsable du projet de loi Orientation et réussite des étudiants en 2017. Elle a aussi été rapporteure pour avis du projet de loi de finances 2018 pour l'enseignement scolaire. Elle a porté un amendement permettant de passer outre au refus de certains maires pour scolariser les enfants des migrants[18].

Elle est également membre de la Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi bioéthique, permettant notamment aux couples de femmes et femmes seules d'avoir recours à la procréation médicalement assistée (PMA). Elle se dit par ailleurs favorable au diagnostic préimplantatoire des aneuploïdies (DPI-A)[19].

En , elle déclare au sujet du bateau humanitaire de l'Aquarius, qui cherchait un port d'accueil : « face à l'urgence et à la détresse absolue, la France se serait honorée à faire une exception et à accueillir les passagers de l'Aquarius »[20].

En , elle s'oppose, avec une trentaine de députés, à l'amendement d'Éric Ciotti, soutenu par Jean-Michel Blanquer, visant à interdire le port du voile aux accompagnatrices scolaires[21]. Selon Mediapart, « elle porte une vision de la laïcité très proche de celle de Jean-Michel Blanquer » ; elle estime que « dans l'absolu, il ne serait pas absurde que les enfants en sortie scolaire soient accompagnés par des personnes sans signe religieux »[22].

Proche de Cédric Villani, elle est sa porte-parole pour les élections municipales de 2020 à Paris[23],[24],[25]. Elle appelle notamment à un référendum sur les rythmes scolaires[26].

En , elle participe avec d'autres députés La République en marche à la création d'« En commun », une association souhaitant contribuer au renforcement de la politique menée dans le « domaine des solidarités, de l'écologie, de la cohésion nationale et du renouveau des pratiques démocratiques. »[27].

Le 17 septembre 2020, dans le cadre de la Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du Covid-19 sur les enfants et la jeunesse, les députés reçoivent les syndicats étudiants pour discuter de ces questions. Dans la salle, l'une des syndicalistes porte un hijab, ce qui est légal dans le cadre du règlement de l'Assemblée nationale. Les députés LR décident de quitter la salle et la députée LREM Anne-Christine Lang quitte la salle à leur côté alors que la présidente de la commission Sandrine Mörch, députée LREM aussi, rappelle qu'« aucune règle n'interdit le port de signes religieux dans le cadre des travaux [parlementaires] pour les personnes auditionnées »[28].

Elle est à nouveau investie pour les élections législatives françaises de 2022 par la majorité présidentielle dans la dixième circonscription de Paris. Elle est défaite par Rodrigo Arenas.

Affaire judiciaire[modifier | modifier le code]

Détournement de son indemnité parlementaire[modifier | modifier le code]

En , plaidant la négligence, elle rembourse des dépenses faites sur son enveloppe parlementaire lors de son précédent mandat de février à . Le Monde pointe des utilisations des ressources parlementaires pour des soins et des dépenses personnelles en vacances[29]. En , elle est sommée de rembourser des dépenses faites illégalement sur son enveloppe parlementaire lors de son précédent mandat de février à , soit près de 45 000 euros[30],[31].

D'après une enquête de France Info, l'élue utilisa a de multiples reprises sa carte bleue de députée pour des achats dans « des supermarchés, des magasins de jouets ou de puériculture » ou encore afin de payer « des péages d'autoroute sur la route des vacances ». Le Monde pointe également des utilisations des ressources parlementaires pour des soins et des dépenses personnelles en vacances[32].

Le Monde décrit ses montages financiers pour minorer son impôt ; en 2015, elle a reçu 1 300 euros de crédit d’impôt alors qu’elle gagnait 50 000 euros la même année[33].

Condamnation[modifier | modifier le code]

À l'issue d'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, elle est condamnée en mai 2023 à 60 000 euros d'amende et trois ans d'inéligibilité. Elle obtient cependant une dispense d'inscription de sa condamnation au casier judiciaire. Si le montant retenu au départ des sommes détournées dépassait les 100 000 euros, le PNF a décidé de ne pas tenir compte des sommes dépensées avant le 3 mars 2015, date à laquelle les règles d’utilisation de l’IRFM ont été clarifiées par l’Assemblée nationale[34].

Références[modifier | modifier le code]

  1. https://territoiresdeprogres.com/parlementaires-territoires-de-progres/
  2. Abdelhak El Idrissi, « Frais de mandat : l’ex-députée Anne-Christine Lang condamnée pour détournement de fonds publics », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. « Anne-Christine Lang en première ligne sur la loi Blanquer », sur L'Opinion, (consulté le ).
  4. « Anne-Christine Lang », sur Le Huffington Post (consulté le ).
  5. Le 11 avril 2014 à 07h00, « Et Anne-Christine Lang (PS) remplace Jean-Marie Le Guen à l'Assemblée », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  6. a et b Marie-Pierre Bourgeois, « Ces fonctionnaires territoriaux qui deviennent députés », sur lagazettedescommunes.com, (consulté le ).
  7. Le Point magazine, « Municipales: La République en marche pousse ses pions dans le brouillard parisien », sur Le Point, (consulté le ).
  8. Six suppléants vont entrer à l'Assemblée nationale - Le Parisien
  9. Par Céline CarezLe 24 novembre 2016 à 19h40, « Paris : le XIIIe choisi pour être un « territoire zéro chômeur » », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  10. « Députée PS de Paris, je soutiens Emmanuel Macron à l’élection présidentielle »
  11. « Paris : la suppléante de Le Guen à l’Assemblée démissionne du PS », leparisien.fr, 3 mai 2017.
  12. Législatives à Paris : treize candidats de la République En marche! investis, leparisien.fr. 15 mai 2017.
  13. Paris - 10e circonscription - Résultats de la circonscription au 2d tour (site du ministère de l'intérieur, consulté le 19 juin 2017).
  14. Assemblée Nationale, « https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/comptes-rendus/cion-cedu/l15cion-cedu1718010_compte-rendu », sur Assemblée nationale (consulté le )
  15. « Legifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  16. Marie-Christine Corbier, « Ecole : ce que veut changer le projet de loi Blanquer », sur lesechos.fr, (consulté le ).
  17. « La loi pour une École de la confiance », sur Ministère de l'Education Nationale de la Jeunesse et des Sports (consulté le ).
  18. Assemblée Nationale, « Enseignement scolaire », sur Assemblée nationale (consulté le ).
  19. « Bioéthique : diagnostiquer ou pas la trisomie 21 sur un embryon en débat à l’Assemblée », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  20. Alain Auffray et Laure Equy, « «Aquarius» : la France refuse de se mouiller, Macron éclaboussé », sur Libération.fr, (consulté le ).
  21. « Hymne national, drapeau… Jean-Michel Blanquer irrite les députés LRM avec ses « marqueurs de droite » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. Manuel Jardinaud, « Laïcité: LREM s’embarque dans trois mois de débats à haut risque », sur Mediapart, (consulté le ).
  23. Manuel Jardinaud, « A Paris comme ailleurs, LREM se fracture en vue des municipales », sur Mediapart, (consulté le ).
  24. Geoffroy Clavel, « Aux municipales, LREM pris au piège de ses contradictions », sur Le Huffington Post, (consulté le ).
  25. BFMTV, « Capitale 2020 : Anne-Christine Lang, députée de Paris, porte-parole de Cédric Vilani », sur bfmtv.com, BFM Paris, (consulté le ).
  26. Le JDD, « Cédric Villani propose un référendum sur les rythmes scolaires à Paris », sur lejdd.fr (consulté le ).
  27. « L’appel de 46 députés LREM : « Nous voulons peser de l’intérieur » », sur L'Obs (consulté le ).
  28. Laure Equy, « Face à une syndicaliste étudiante voilée, des députés LR et LREM quittent une audition », sur Libération (consulté le )
  29. « Pourquoi certains députés ne paient pas d’impôt sur le revenu », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  30. « Cadeaux, courses, remboursement d'emprunts... Quand certains parlementaires abusent de leurs frais de mandat », sur www.francetvinfo.fr, .
  31. Le Point magazine, « Frais de mandat : la députée Anne-Christine Lang sommée de rembourser », sur Le Point, (consulté le ).
  32. « Anne-Christine Lang déjà épinglée sur son indemnité représentative de frais de mandat », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  33. « Pourquoi certains députés ne paient pas d’impôt sur le revenu », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  34. « Détournement de frais de mandat : l'ex-députée LREM Anne-Christine Lang condamnée à 60 000 euros d'amende », sur Franceinfo,

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]