Anna Leopoldovna de Russie

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Anna Leopoldovna
SAI Anna Leopoldovna.
Grande-duchesse et régente de Russie.
Fonction
Régente
-
Titres de noblesse
Impératrice de toutes les Russies (en)
Duchesse
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 27 ans)
KholmogoryVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Église de l'Annonciation de la laure d'Alexandre Nevski (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
А́нна Леопо́льдовна/ А́нна Ка́рловна/ Елизавета Катарина Кристина, принцесса Мекленбург-Шверинская ou Anna Leopoldowna/ Elisabeth Katharina Christine Herzogin zu Mecklenburg-SchwerinVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Lisabeth Katharina Christine von Mecklenburg-SchwerinVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Famille
Père
Mère
Conjoint
Antoine-Ulrich de Brunswick (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Ivan VI de Russie
Catherine de Brunswick (en)
Élisabeth de Brunswick (en)
Pierre de Brunswick (en)
Alexis de Brunswick (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinctions
Blason
Vue de la sépulture.

Élisabeth Catherine Christine de Mecklembourg-Schwerin dite Anna Leopoldovna (А́нна Леопо́льдовна), née à Rostock le et morte à Kholmogory le , également connue sous le nom d'Anna Karlovna (А́нна Ка́рловна), est régente de Russie pendant un an, de 1740 à 1741, pendant la minorité de son fils, Ivan VI de Russie.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines et mariage[modifier | modifier le code]

Elle est la fille de Charles-Léopold, duc de Mecklembourg-Schwerin, et de Catherine Ivanovna de Russie (1691-1733), fille du tsar Ivan V et sœur aînée de la tsarine Anne.

En 1722, séparée de son mari, la duchesse Catherine se réfugia avec sa fille âgée de 4 ans auprès de sa sœur Anne à la cour de Saint-Pétersbourg où régnait leur oncle Pierre le Grand.

La jeune Élisabeth, devenue Anna Leopoldovna pour la religion orthodoxe, devint héritière putative lorsque sa tante Anne monta sur le trône en 1730 à la suite d'un coup d'État. Elle fut mariée en 1739 à Antoine-Ulrich de Brünswick-Wolfenbüttel (1714-1774), neveu de l'empereur Charles VI du Saint-Empire mais aussi beau-frère et des rois Frédéric II de Prusse et Frédéric V de Danemark.

Ils eurent six enfants, tous sans alliance, ni postérité[1] :

  • Ivan VI (1740-1764) (empereur de Russie de 1740 à 1741) ;
  • Catherine Antonovna de Brunswick (1741-1807) ;
  • Enfant (né et mort en 1742) ;
  • Elizabeth Antonovna de Brunswick (1743-1782) ;
  • Peter Antonovitch de Brunswick (1745-1798) ;
  • Alexei Antonovitch de Brunswick (1746-1787).

Son fils nouveau-né est proclamé tsar à la mort d'Anne Ire en et la régence confiée au comte de Bühren, favori de la tsarine défunte.

Régence[modifier | modifier le code]

Anna Leopoldovna démet le régent dès le et s'octroie la régence. Elle confie le gouvernement au feld-maréchal Burckhardt Christoph von Münnich, brillant militaire, à qui elle octroie le titre de Premier ministre, mais qu'elle remplace bientôt par Andreï Ivanovitch Osterman[2].

Durant la régence est promulgué le « Règlement des fabriques », qui contractualise les relations entre patrons et ouvriers et limite la durée du temps de travail.

En politique extérieure, la Russie, qui a reconnu la Pragmatique Sanction, reste une alliée fidèle des Habsbourg. Soutiens de Marie-Thérèse pendant la guerre de Succession d'Autriche, les troupes russes remportent la brillante victoire de Villmanstadt () contre les Suédois, alliés des Français qui avaient imprudemment déclaré la guerre à la Russie.

Cependant, frivole, adonnée à ses amants (notamment le comte de Lynar (de)), critiquée pour son entourage allemand, son mépris affiché pour l'armée et les dissensions qui se font jour dans son entourage et ses ministres, la jeune régente devient impopulaire, notamment au sein de la noblesse. Une situation que l'ambassadeur de France, le marquis de La Chétardie, intriguant avec la grande-duchesse Élisabeth Petrovna, exploite avec habileté.

Un an à peine après être parvenue au pouvoir, un coup d'État ourdi par la France renverse Anna Leopoldovna, enferme son fils nouveau-né dans une forteresse dont il ne sortira pas et où il mourra dans des conditions obscures et porte la francophile Élisabeth sur le trône.

Exil[modifier | modifier le code]

Anna Leopoldovna, son mari et sa belle-famille sont enfermés dans une forteresse d'abord en Lettonie puis dans la région d'Arkhangelsk, où, coupés du monde, ils connaissent solitude et privations. Anna Leopoldovna meurt en couches en 1746 à l'âge de 28 ans à Kholmogory[3].

En 1762, lors de son accession au trône, Catherine II propose à Antoine-Ulrich une libération sous condition : retourner en Allemagne sans ses enfants, héritiers potentiels du trône des tsars (et menace pour le pouvoir de Catherine). Le prince refuse. Il meurt aveugle en 1774[3]. Ses enfants sont libérés en 1780 mais inaptes à une vie en société qu'ils n'avaient jamais connue, ils sont recueillis par leur tante paternelle, la reine douairière de Danemark, aux frais de la tsarine de Russie qui les fait placer en résidence surveillée dans un domaine du Jutland. La princesse Catherine, dernière survivante de la fratrie, s'éteint en 1807[4].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Huberty et Chevassu 1981, p. 112-113.
  2. Michel Heller : Histoire de la Russie et de son Empire chap.2-4; 2015, Éd. Tempus Perrin, (ISBN 978-2262051631)
  3. a et b Huberty et Chevassu 1981, p. 92.
  4. Huberty et Chevassu 1981, p. 112.

Sources[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]