Anglésite
Anglésite Catégorie VII : sulfates, sélénates, tellurates, chromates, molybdates, tungstates[1] | |
| |
Général | |
---|---|
Numéro CAS | |
Classe de Strunz | 7.AD.35
|
Classe de Dana | 28.3.1.3
|
Formule chimique | PbSO4 |
Identification | |
Masse formulaire[2] | 303,3 ± 0,1 uma O 21,1 %, Pb 68,32 %, S 10,57 %, |
Couleur | incolore, bleu, vert, gris, jaune |
Système cristallin | orthorhombique |
Réseau de Bravais | primitif P |
Classe cristalline et groupe d'espace | dipyramidale, Pbnm |
Clivage | bon sur {001} et distinct sur {210} |
Cassure | conchoïdale |
Habitus | agrégats massifs |
Échelle de Mohs | 2,5 - 3 |
Trait | blanc |
Éclat | adamantin, résineux, vitreux, soyeux |
Propriétés optiques | |
Indice de réfraction | α=1,878 β=1,883 γ=1,895 |
Biréfringence | Δ=0,017 ; biaxe positif |
Dispersion optique | 75° |
Fluorescence ultraviolet | luminescent, fluorescence |
Transparence | transparent à translucide |
Propriétés chimiques | |
Densité | 6,2 à 6,4 g·cm-3 |
Température de fusion | 1170 °C |
Solubilité | acide chlorhydrique à froid, acide sulfurique chaud,et dans la potasse caustique. |
Comportement chimique | inattaquable à l'HNO3 |
Propriétés physiques | |
Magnétisme | aucun |
Radioactivité | aucune |
Précautions | |
Directive 67/548/EEC | |
SIMDUT[3] | |
D2A, |
|
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. | |
modifier |
L’anglésite est une espèce minérale composée de sulfate naturel de plomb de formule PbSO4 (sulfate de plomb), avec des traces de Ba et Cu.
Inventeur et étymologie
Découvert par le minéralogiste anglais Withering qui l'avait initialement nommé vitriol de plomb natif[4]. C'est le minéralogiste français François Sulpice Beudant qui en est l'inventeur : il l'a décrit en 1832 sous le nom d'anglésine puis d'anglésite. Le minéral est nommé d'après le lieu de découverte du topotype[5].
Topotype
Mine Parys, île d'Anglesey (Pays de Galles), Royaume-Uni.
Cristallographie
L'anglésite cristallise dans le groupe d'espace orthorhombique Pbnm (Z = 4)[6].
- Paramètres de la maille conventionnelle : = 6,955 Å, = 8,472 Å, = 5,397 Å ; V = 318,03 Å3
- Densité calculée = 6,33 g cm−3
Les cations Pb2+ ont une coordinence 12 d'anions O2–, avec une longueur de liaison moyenne Pb-O = 2,864 Å. Les cations S6+ ont une coordinence 4 d'O2– et forment des tétraèdres SO4 isolés, avec une longueur de liaison moyenne S-O = 1,477 Å.
-
Structure de l'anglésite, projetée sur le plan (b, c). Gris : Pb, jaune : S, bleu : O.
Cristallochimie
Isostructurelle avec la barite et la célestine, l'anglésite appartient au groupe de la baryte.
Groupe de la baryte
Ces minéraux ont une structure orthorhombique et une formule chimique qui répond au terme général A(SO4), où A peut être le plomb, le baryum, le strontium ou le chrome…
Gîtologie
L’anglésite se forme par oxydation de la galène dans la zone d'oxydation des gîtes de plomb : cette oxydation peut être soit directe (avec formation de couches d'anglésite autour d'un cœur de galène), soit par solution de la galène et recristallisation. L'anglésite donne souvent des macrocristaux bien formés, blancs. L’anglésite est un isomorphe de la barite.
Minéraux associés
Brochantite, calédonite, cérusite, galène, gypse, hémimorphite, lanarkite, leadhillite, linarite, malachite, massicot, mimétite, pyromorphite, smithsonite, sphalérite, wulfénite.
Synonymie
- anglésine (Beudant)[7]
- plomb sulfaté (Delamethérie)
- sulfate of lead (Thomson)
- vitriol de plomb natif (Withering)[4]
Variétés
- Argento-anglésite (synonyme : Argentiferous anglesite) : variété riche en argent trouvée à Mowry Mine, Comté de Santa Cruz, Arizona, États-Unis[8].
- Barytoanglésite[9] : variété de formule (Pb,Ba)SO4[10]. Trouvée dans deux occurrences : en Auriche à Bad Bleiberg, Carinthie et aux États-Unis à Royal Flush Mine, Comté de Socorro, Nouveau-Mexique.
- Cupro-anglésite (Synonyme : Curian-anglesite) : variété de formule (Pb,Cu)SO4. Cette variété est regardée par beaucoup comme un mélange. Trouvée en Russie à Treschina fumarole, volcan Tolbatchik, Kamchatka.
Critères de détermination
Confusion possible avec la cérusite et la phosgénite, mais ces deux minéraux se dissolvent avec effervescence dans les acides, l'anglésite est soluble sans effervescence.
Gisements remarquables
- Australie
- Canada
- Poudrette, Mont Saint-Hilaire, comté de Rouville, Montérégie, Québec
- France
- Champ Brècheté, Urbeis, Val de Villé, Bas-Rhin, Alsace
- Carrière de la Lande Plumelin, Morbihan[12]
- Italie
- Mine de Monteponi, Iglesias, province de Carbonia-Iglesias, Sardaigne[13]
- Maroc
- Touissit, district de Touissit, préfecture d'Oujda-Angad[14]
- Namibie
- Mine de Tsumeb
Utilisations
- Utilisée comme source mineure de plomb.
- Les pierres gemmes peuvent être taillées avec le statut de pierres fines.
Galerie
-
Monocristal d'anglésite - Touissit, Maroc -
Anglésite jaune - Touissit, Maroc -
Anglésite - Monteponi, Sardaigne -
Anglésites taillées - Brésil
Références
- La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- « Sulfate de plomb » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009
- Jean André Henri Lucas et René Just Haüy, Tableau méthodique des espèces minérales, Volume 2, 1813, p. 326
- Beudant, Traité élémentaire de Minéralogie, seconde édition, 1832
- ICSD No. 92 609 ; (en) Steven D. Jacobsen, Joseph R. Smyth, R. Jeffrey Swope et Robert T. Downs, « Rigid-body character of the SO4 groups in celestine, anglesite and barite », The Canadian Mineralogist, vol. 36, no 4, , p. 1053-1060
- François Sulpice Beudant, Minéralogie, vol. 3, 1832, p. 134
- (en) Stanton B. Keith, « Index of Mining Properties in Santa Cruz County Arizona », dans Arizona Bureau of Mines Bull., vol. 191, 1975, p. 81
- Société française de minéralogie et de cristallographie, dans Bulletin de la Société française de minéralogie, vol. 73, 1950, p. 463
- (de) Ramdohr, dans Abh. deutsch. Ak. Wiss. Berlin, no 4, 1947, p. 1
- (en) Bottrill et Baker (in prep), Catalogue of minerals of Tasmania
- P. Le Roc'h et M. Bocianowski, « La carrière de la Lande, Plumelin (Morbihan) », dans Le Cahier des Micromonteurs, vol. 72, no 2, 2001, p. 7-10
- (it) V. De Michele, Guida mineralogica d'Italia, Istituto Geografico De Agostini, Novara, 1974, 2 vol.
- Claveau, Paulhac et Pellerin, 1952