André Souris

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André Souris
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André Joseph Gustave Souris
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Genre artistique

André Souris est un compositeur, chef d'orchestre, violoniste, musicologue, poète et pédagogue belge, né le à Marchienne-au-Pont et mort le à Paris 7e[1],[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

André Joseph Gustave Souris est issu d'un milieu populaire dans la banlieue de Charleroi. Il est le fils d'Hubert Souris, raboteur en fer, et d'Hélène Massem[3]. Dans sa famille, l'on compte toutefois des chefs de chorales ou de fanfares.

Il apprend la musique à l'Académie de musique de Marchienne-au-Pont sous la direction de Paulin Marchand, compositeur et pédagogue[4].

À l'âge de douze ans, il poursuit de ses études au Conservatoire de Bruxelles. Élève brillant, il y obtient des Premiers Prix de violon et de fugue en 1918[4]. Cette même année, il termine ses études de violon et de composition au Conservatoire de Bruxelles puis de direction d'orchestre. Il découvre alors les œuvres symbolistes et néoclassiques, de Claude Debussy, de Maurice Ravel et d'Igor Stravinsky.

En 1925, il rencontre Paul Nougé lors d'un concert qui présente pour la première fois en Belgique le Pierrot lunaire de Arnold Schönberg. Avec Camille Goemans et Marcel Lecomte, il fonde Musique (deux numéros) et publie avec Paul Hooreman Tombeau de Socrate en hommage à Erik Satie, ainsi que Festivals de Venise. Avec Hooreman, il compose en 1926 la musique du Dessous des cartes de Nougé comme une parodie du Groupe des Six. Il cosigne le tract Mariés de la Tour Eiffel quand la pièce de Jean Cocteau se joue à Bruxelles. Collaborant à la revue Distances, il compose Quelques airs de Clarisse Juranville, petite cantate sur un texte de Nougé et exécutée en au Conservatoire de Bruxelles. En , À l'occasion d'une exposition de René Magritte, il dirige un concert à Charleroi : programme Paul Hindemith, Arthur Honegger, Darius Milhaud, Schönberg, Souris lui-même et Stravinsky, précédé d'une conférence de Nougé sur la musique.

En 1932, André Souris cosigne le tract La poésie transfigurée sur l'affaire Louis Aragon. Il collabore en 1934 à Documents 34 de E. L. T. Mesens, en 1935 au Bulletin international du surréalisme. Il cosigne en 1935 Le Couteau dans la plaie qui réunit pour la première fois le groupe surréaliste de Bruxelles (Magritte, Mesens, Nougé, Louis Scutenaire, Lecomte) et Achille Chavée et Fernand Demoustier, du groupe du Hainaut. Dirigeant en 1936 une Messe des Artistes, André Souris se trouve exclu le du groupe surréaliste dans un tract, Le domestique zélé, notamment que signent Chavée, Dumont, Magritte, Mesens, Nougé et Lecomte (Colinet et Scutenaire se sont abstenus[5].

Il est professeur d'harmonie au Conservatoire de Charleroi, directeur de l'École de musique de Courcelles puis de l'Académie de musique de Marchienne-au-Pont[6].

De 1937 à 1945, André Souris, qui s'intéresse à la musique ancienne, au dodécaphonisme, au jazz comme à la musique de film et aux musiques ethniques, dirige l'orchestre de l'Institut National de Radiodiffusion (INR). En 1944, il est nommé directeur du studio musical du Séminaire des Arts et fonde en 1947 la revue Polyphonie. Ayant des contacts avec Karlheinz Stockhausen, il révèle la même année la première œuvre de Pierre Boulez.

De 1949 à 1964, André Souris enseigne l'harmonie au Conservatoire de Bruxelles et est également directeur de recherches sur les tablatures de luth des XVIe et XVIIe siècles au CNRS. En 1964, on lui doit une transcription et orchestration en version de concert des Fêtes d'Hébé qui est une contribution à la célébration du centenaire de Jean-Philippe Rameau. Il écrit de nombreuses musiques de films, notamment pour Le Monde de Paul Delvaux. André Souris meurt à Paris le . Il avait épousé Yvonne Rosette (1909-2004).

Compositions musicales (sélection)[modifier | modifier le code]

André Souris nous laisse de nombreuses compositions pour orchestre de chambre, orchestre à vent, musique de chambre, piano, pièces pour chœur, des œuvres vocales, des musiques de scène et musiques de film.

  • Trois poèmes japonais pour soprano et quatuor à cordes (1916)
  • Deux petits poèmes pour violon et piano (1917)
  • Petite marche pataphisique (1925)
  • Tombeau de Socrate (1925)
  • Choral, marche et galop (1925-1926)
  • 3 flonflons (1925-1928)
  • 3 inventions pour orgue (1926)
  • Quelques airs de Clarisse Juranville (1928)
  • Burlesque pentaphonique (1931)
  • Danceries de la Renaissance française (1932)
  • Fatrasie (1934)
  • Fanfare et scherzo (1937)
  • Rengaines (1937)
  • Symphonies (1939)
  • Comptines pour enfants sinistres (1942)
  • Danses mosanes (1943)
  • Pièce pour alto et piano (1944)
  • L'autre voix (1948)
  • Cinq danseries flamandes (1958)
  • Quatre Fantasies d'Henry Purcell pour cordes (1961)
  • Trois pièces anciennes pour violon et alto (1965)
  • Concert flamand d'après des sources de la Renaissance (1965)

Écrits[modifier | modifier le code]

  • Bribes, L'Arche, Paris, 1950.
  • Le Complexe d'Orphée, Les Lèvres nues, Bruxelles, 1956.
  • « Paul Nougé et ses complices », dans Entretiens sur le surréalisme, sous la direction de Ferdinand Alquié, Mouton, Paris-La Haye, 1968.
  • Hommage à Babeuf, Les Lèvres nues, Bruxelles, 1969.
  • Sept portraits de Marie enfant et un autre, avec huit photographies, Les Lèvres nues, Bruxelles, 1971.
  • Six ou sept notes, Les Lèvres nues, Bruxelles, 1972.
  • Entre musique et peinture, en collaboration avec René Magritte, Les Lèvres nues, Bruxelles, 1972.
  • Conditions de la Musique et autres écrits [avec une bibliographie complète des œuvres musicales d'André Souris], Bruxelles-Paris, éditions de l'Université de Bruxelles-Éditions du CNRS, 1976.

Filmographie[modifier | modifier le code]

Hommage[modifier | modifier le code]

L'académie de musique de Marchienne-au-Pont porte son nom.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 7e, n° 210, vue 19/31.
  2. Levaux 2006, p. 581.
  3. Commune de Marchienne-au-Pont, « Acte de naissance n°264 » Inscription nécessaire, sur Familysearch, (consulté le )
  4. a et b Robert Wangermée, Nouvelle biographie nationale - volume 5, Bruxelles, Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, , 412 p. (lire en ligne), p. 316
  5. Michel Draguet, Magritte, folio biographies, Gallimard, 2014, p. 244-249.
  6. J.S., « Le musicien belge André Souris est mort à Paris », Le Soir,‎ , p. 15 (lire en ligne Accès limité)
  7. André Souris et le complexe d'Orphée : entre surréalisme et musique sérielle ; Robert Wangermée ; page 402

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : Source utilisée pour la rédaction de l’article

  • René Magritte et le surréalisme en Belgique, Musées royaux des beaux-arts de Belgique, Bruxelles, 1982.
  • Le mouvement surréaliste à Bruxelles et en Wallonie (1924-1947), Paris, Centre culturel Wallonie Bruxelles, 1988. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Christian Bussy, Anthologie du surréalisme en Belgique, Paris, Gallimard, 1972.
  • Christian Bussy, Les surréalistes au quotidien : petits faits vrais, préface d'Olivier Smolders, Bruxelles, Les impressions nouvelles, 2007 (ISBN 978-2-87449-028-6)
  • Xavier Canonne, Le surréalisme en Belgique, 1924-2000, Fonds Mercator, Bruxelles, 2006 (ISBN 90-6153-659-6); Actes Sud, Paris, 2007, 352 p (ISBN 9782742772094). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Thierry Levaux, Dictionnaire des compositeurs de Belgique du Moyen Âge à nos jours, Éditions Art in Belgium, , 736 p. (ISBN 978-2-930338-37-8), p. 581-588.
  • Thierry Levaux, « Quelques grandes figures musicales du Pays de Charleroi », dans Charleroi 1666-2016 : 350 ans d'histoire des hommes, des techniques et des idées (Actes de colloque, Charleroi, 23 et 24 septembre 2016), Bruxelles, Académie royale de Belgique, coll. « Mémoires de la Classe des Lettres », , 416 p. (ISBN 978-2-8031-0573-1), p. 331-340.
  • Marcel Mariën, L'activité surréaliste en Belgique (1924-1950), Bruxelles, Lebeer-Hossman, 1979.
  • Alain Mascarou, Surréalisme et musique, la partition belge, dans Europe, no 912, Paris, avril 2005, 179-189.
  • Paul Nougé, « André Souris », dans Distances, no 1, Paris, février 1928.
  • Irène, Scut, Magritte & C°, Bruxelles, Musées royaux des beaux-arts de Belgique, 1996, 558 p. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Henri Vanhulst, Stanley Sadie et John Tyrrell, "Souris, André". The New Grove Dictionary of Music and Musicians, Londres, Macmillan Publishers.,
  • Robert Wangermée, André Souris et le complexe d'Orphée ; entre surréalisme et musique sérielle, Mardaga, Liège, 1995.
  • Robert Wangermée, « Souris, André, Joseph, Gustave, », dans Nouvelle biographie nationale, t. 5, Bruxelles, Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, (lire en ligne [PDF]), p. 316-320.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]