André Michaux

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 1 janvier 2015 à 19:53 et modifiée en dernier par 90.59.84.247 (discuter). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Page de titre de Flora Boreali-Americana

André Michaux, né le à Versailles, mort le (à 56 ans) à Tamatave, Madagascar, est un botaniste et explorateur français. Ses travaux botaniques ont beaucoup fait pour la connaissance des plantes nord-américaines et orientales.

La confusion avec son fils François André, également botaniste, est fréquente.

Biographie

André Michaux naît à Versailles à la ferme de Satory incluse dans le Grand Parc de Versailles[1], où son père est laboureur, fermier du roi. À sa mort en 1763, il lui succède à la tête de l'exploitation, d'abord en association avec son frère, puis seul, après son mariage en 1769 avec Anne Cécile Claye. Quelques années après le décès de sa femme en 1770, à la naissance de leur fils François André, il laisse la ferme à son frère André-François. En 1797, Vincent Charlemagne Pluchet, gendre d'André-François et futur maire de la ville de Trappes, lui succèdera à la tête de la ferme.

Le « caillou Michaux »

Michaux étudie la botanique avec Louis Guillaume Le Monnier, premier médecin de Louis XV et Louis XVI et professeur de botanique au Jardin du roi[2], puis il suit les cours de Bernard de Jussieu au Trianon et au Jardin du roi. En 1779, ayant obtenu son brevet de botaniste, il est chargé d'une mission en Angleterre aux jardins botaniques royaux de Kew, puis il participe à l'expédition botanique de Lamarck en Auvergne ; en 1780, il herborise seul dans les Pyrénées françaises et espagnoles.

Mission en Perse

En 1782, il est envoyé en Perse par le gouvernement pour une mission botanique. Il voyage avec le consul Jean-François Rousseau, cousin du philosophe. Après un séjour de plusieurs mois à Alep il gagne Bagdad et Bassorah. Arrêté à la sortie de cette ville par une tribu arabe en révolte contre les autorités ottomanes, il peut finalement se rendre quelques jours plus tard en Perse, où il voyage sans encombre du Golfe Persique à la Mer Caspienne ; on dit qu'il aurait guéri le shah d'une maladie grave. Au bout de trois ans et demi, il revient en France avec un herbier et il introduit de nombreuses plantes orientales dans les jardins botaniques français, notamment le faux orme de Sibérie ou orme du Caucase (Zelkova carpinifolia), le ptérocaryer du Caucase (Pterocarya fraxinifolia) et la michauxie (Michauxia campanuloides). Il rapporte aussi de ce voyage le premier document épigraphique en écriture cunéiforme à être introduit en Europe, un kudurru babylonien, connu maintenant sous le nom de « caillou Michaux », conservé et exposé au Cabinet des médailles, Département des monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France.

Voyage en Amérique du Nord

Le succès de ce premier voyage lui vaut d'être nommé botaniste royal par Louis XVI et envoyé aux États-Unis à l'automne 1785 afin d'y rechercher des arbres et des plantes utiles pour enrichir les forêts, les parcs et les jardins de France. Il part avec son fils, François André (1770-1855), compagnon de ses premiers voyages, mais celui-ci rentre en France en 1790. André Michaux explore l'Amérique du Nord, de la Floride (alors espagnole) jusqu'aux approches de la baie d'Hudson (Canada), et de la côte atlantique jusqu'au Mississippi.

Le 3 mars 1786, le père et le fils créent d'abord[3] un jardin botanique dans le New Jersey, qu'ils confient ensuite à Paul Saunier et qui deviendra le « Jardin français ». La même année, ils vont plus au sud et en créent un deuxième à Charleston (Caroline du Sud), d'où il effectue ses expéditions, plus audacieuses les unes que les autres. Il décrit et nomme beaucoup d'espèces nord-américaines durant cette période. Il collecte de nombreuses plantes et graines afin de les envoyer en France. Durant cette même période, il introduit en Amérique de nombreuses espèces venant de diverses régions du monde telles que l'orme de Sibérie (Zelkova crenata), l'olivier odorant (Osmanthus fragrans), le lilas des Indes ou lilas d'été ou lagerose ou myrte de crêpe (Lagerstroemia indica), l'arbre à soie (Albizzia julibrissin), le Ginkgo biloba, le théier (Camellia sinensis), etc. et importe en France de nombreuses espèces nouvelles de chênes, érables, noyers ainsi que le virgilier (Cladrastis lutea), le magnolia à grandes feuilles (Magnolia macrophylla), le rhododendron de Virginie (Rhododendron catawbiense), etc. "L'affection d'André Michaux pour les grands arbres (...) lança la mode de l'arboretum en Europe" estime le botaniste Jean-Marie Pelt [3]. La remarque est vraie sur le fond, mais inexacte car s'agit plutôt de l'intérêt que leur porte Michaux fils, à la suite de son père et fils, qui contribue au lancement de cette mode dans les années 1830.

Expédition Baudin et Madagascar

À son retour en France, en 1796, il est victime d'un naufrage, sur les côtes de Hollande dans le petit port d'Egmond aan Zee. Il perd ses effets, mais peut heureusement sauver la plus grande partie de ses collections. De retour à Paris le 23 décembre 1796, il ne peut obtenir le règlement de ses appointements impayés depuis les débuts de la République. En 1800, il s'embarque dans l'expédition Baudin (1754-1803) en partance pour l'Australie, dite alors Nouvelle-Hollande. Un garçon jardinier, Jean-François Cagnet lui est spécialement attaché et il emmène avec lui un ancien esclave noir acheté en Amérique du nom de Merlot[4]. Mais il préfère quitter le navire à l'île de France (aujourd'hui île Maurice), au grand regret du commandant Baudin[5], voulant sans doute garder ses collections pour lui. Après un an de séjour dans cette île, il part pour Madagascar afin d'inspecter la flore de cette île, où il meurt d'une fièvre tropicale trois mois plus tard.

Il était membre de l'Institut et membre associé de l'Académie d'agriculture de Charleston en Caroline du Sud[6].

Publications

Il y a de nombreuses références aux travaux inédits d'André Michaux dans le livre de son fils, François André, Histoire des arbres forestiers de l'Amérique septentrionale[7]. De cette publication en trois volumes 1810-1813 et cent cinquante-six planches une adaptation en anglais est parue en 1817-1819 sous le nom The North American Sylva[8].

Bibliographie

  • Régis Pluchet, L'extraordinaire voyage d'un botaniste en Perse. André Michaux : 1782-1785, éditions Privat, 2014.
  • (en) « André Michaux », dans Encyclopædia Britannica, 1911 détail de l'édition
  • (en) The Proceedings of the André Michaux International Symposium, in Castanea, The Journal of the Southern Appalachian Botanical Society, Occasional Papers number 2, December 2004 (printed May 2006)
  • Nicolas Baudin, Mon voyage aux Terres australes, journal personnel du commandant Baudin, texte établi par Jacqueline Bonnemains, Imprimerie nationale, 2001
  • Ovide Brunet, Voyage d'André Michaux en Canada : depuis le lac Champlain jusqu'à la baie d'Hudson, Québec, Bureau de l'Abeille, 1861 (ISBN 0665324456 et 9780665324451)[9].
  • Joseph Philippe François Deleuze, « Notice historique sur André Michaux », dans Annales du Muséum National d'Histoire Naturelle, t. 3, An XII (1804).
  • Judith F. M. Hoeniger, « Michaux, André », dans Dictionnaire biographique du Canada
  • Jean-Marie Pelt, « Avec les Michaux dans les forêts d'Amérique du Nord », dans La cannelle et le panda : les grands naturalistes explorateurs autour du monde, Fayard, 1999 (ISBN 978-2213-60466-4).
  • Régis Pluchet, André Michaux : le laboureur et l'explorateur , dans Hommes et Plantes, Hiver 2005, Paris.
  • Régis Pluchet, François-André Michaux : l'homme des arbres, dans Hommes et Plantes, Automne 2007, Paris.
  • Régis Pluchet, En marge de l'expédition vers les Terres australes. Un portrait du botaniste André Michaux, dans Les voyages du capitaine Baudin, collection Études sur le XVIIIe siècle, éditions de l'Université de Bruxelles, 2010.
  • (en) H. Savage et E. J. Savage, André and François-André Michaux, University Press of Virginia, 1986.

Annexes

Éponymie

Michauxia campanuloides

Botanique

Le lis de Caroline (Lilium michauxii), le sumac de Michaux (Rhus michauxii), les michauxies (Michauxia) et de nombreuses autres plantes ont été nommées en hommage à Michaux.

Toponymes

Iconographie

Aucun portrait d'André Michaux n'est connu, bien qu'un portrait de son fils soit souvent présenté par erreur comme un portrait de lui[1].

Notes

  1. a et b Voir le site de l'André Michaux International Society.
  2. Les médecins de l'époque, qu'il faut bien distinguer des chirurgiens, soignaient par les plantes.
  3. a et b Jean-Marie Pelt, « Avec les Michaux dans les forêts d'Amérique du Nord » dans La Cannelle et le panda : les grands naturalistes explorateurs autour du Monde, Fayard, 1999 (ISBN 978-2213-60466-4)
  4. Né en 1786
  5. Baudin, op. cité, p. 174
  6. Page titre de l'Histoire des chênes
  7. Histoire des arbres forestiers de l'Amérique septentrionale sur Google Livres, 1811 Aussi chez Kessinger, 2009 (ISBN 978-1120513281)
  8. The North American Sylva sur Google Livres
  9. « Michaux and his journey in Canada », dans The Canadian Naturalist, 1863? [1]
  10. Fiche de la réserve, Fiche de l'île, Commission de toponymie du Québec

Voir aussi

Liens externes

Michx. est l’abréviation botanique standard de André Michaux.

Consulter la liste des abréviations d'auteur en botanique ou la liste des plantes assignées à cet auteur par l'IPNI