André François-Poncet

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André François-Poncet
Illustration.
André François-Poncet en 1931.
Fonctions
Parlementaire français
Député 1924-1932
Gouvernement IIIe République
Groupe politique GRD (1924-1928)
ADS (1928-1932)
Ambassadeur de France en Allemagne
Prédécesseur Pierre Jacquin de Margerie
Successeur Robert Coulondre
Ambassadeur de France en Italie
Prédécesseur Camille Blondel
Successeur Maurice Couve de Murville
Ambassadeur de France en Allemagne
Prédécesseur Robert Coulondre
Successeur Louis Joxe
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Provins
Date de décès (à 90 ans)
Lieu de décès Paris
Nationalité Française
Résidence Seine
Édouard Daladier et François-Poncet, à gauche, le
François-Poncet avec Erhard Milch en 1937

André François-Poncet, né le à Provins (Seine-et-Marne) et mort le à Paris, est un homme politique et diplomate français, membre de l'Académie française.

Biographie

Fils d’un magistrat ayant terminé sa carrière comme conseiller de la cour d'appel de Paris, André François-Poncet est un élève brillant et précoce successivement au lycée Carnot, au collège Stanislas, puis au lycée Henri-IV. Lauréat du concours général, il est admis en 1907 à l’École normale supérieure (Ulm).

Agrégé d'allemand, auteur d'une thèse sur les Affinités électives de Goethe, il commence une carrière d'enseignant, tout en publiant quelques billets dans la presse régionale. Mobilisé en 1914 comme lieutenant d’infanterie, il connut la vie des tranchées et « la quintessence de la culture populaire ». Il est blessé à Verdun puis est affecté en 1917 à un service de renseignement organisé à l'ambassade de France à Berne, mission qui le conduit au journalisme : en 1919, il est engagé par Robert Pinot pour le compte du Comité des forges de France comme directeur du Bulletin quotidien, une publication destinée aux industriels français. Il travaille également pour le quotidien L'Avenir. En 1923, Poincaré le nomme chef des services de renseignement économique en Allemagne, dans la Ruhr[1].

Il est élu député de la Seine en 1924, réélu en 1928. De tendance centre-droit Alliance démocratique sur la liste conduite par Paul Reynaud, il entre au gouvernement comme sous-secrétaire d'État en 1928. Il est ensuite nommé ambassadeur à Berlin de 1931 à 1938, puis à Rome (1938-1939).

En mars 1936, peu de temps avant la réoccupation allemande de la Rhénanie, il met en garde le gouvernement d'Albert Sarraut contre le projet d'Adolf Hitler de tenter un coup de force. En 1938, après les accords de Munich, le président du Conseil, Édouard Daladier, le nomme à Rome – sur sa demande – dans l'espoir, assez vain, d'éloigner l'Italie du Reich.

Sous l’Occupation, mis en disponibilité en décembre 1941, il contribue hebdomadairement à des rubriques dans Le Figaro alors replié en zone libre à Lyon. Membre (non actif) du Conseil national mis en place par Vichy, retiré dans la région grenobloise, il est arrêté en août 1943 par la Gestapo avec Albert Lebrun et passe deux ans en captivité dans le Tyrol dans le château d'Itter[2]. Il est libéré en 1945 par la 1re armée française. En 1949, il devient haut-commissaire de la Zone d'occupation française en Allemagne. À ce titre, il est signataire pour la France de l'accord de Petersberg, premier pas vers la souveraineté de l'Allemagne fédérale. En août 1955, il devient pour quelques mois le premier ambassadeur de France en RFA à Bonn.

En 1952, il est élu à l’Académie française, au siège du maréchal Pétain, que l'Académie avait refusé de remplacer de son vivant bien qu'il en eût été radié après la Libération. Dans son discours de réception, André François-Poncet trace un portrait impartial de son prédécesseur, que Robert Aron qualifiera de « modèle de méthode historique ».

De 1955 à 1967, il est vice-président, puis président de la Croix-Rouge française. Il fut également président de la Commission permanente de la Croix-Rouge internationale (aujourd'hui Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge) de 1948 à 1965.

Il fut enfin, avec la militante européenne Marcelle Lazard, le fondateur de la Maison de l'Europe de Paris en 1956.

Il est grand-croix de la Légion d'honneur. C'est le père du sénateur et ancien ministre des Affaires étrangères Jean François-Poncet.

André François-Poncet repose au cimetière Notre-Dame de Versailles. Son épouse est décédée en 1982 à 90 ans.

Fonctions gouvernementales

Publications

  • La France et les Huit Heures, Paris, 1922 (écrit avec Émile Mireaux)
  • La Vie et l'Œuvre de Robert Pinot, Paris, Armand Colin, 1927, 356 pages.
  • Souvenirs d'une ambassade à Berlin, septembre 1931-octobre 1938, Paris, Flammarion, 1947.
  • De Versailles à Potsdam. La France et le problème allemand contemporain, 1919-1945, Paris, Flammarion, 1948.
  • Carnets d'un captif, Arthème Fayard, Paris, 1952, 434 pages.
  • Au palais Farnèse. Souvenir d’une ambassade à Rome 1938-1940, Fayard, Paris, 1961, 187 pages.
  • Au fil des jours, propos d'un libéral 1942-1962, Flammarion, 1962, 372 pages.
  • Au fil des jours, propos d'un libéral 1962-1965, Flammarion, 1966, 345 pages.
  • Stendhal en Allemagne, Hachette, 1967, 109 pages.

Sources

  • Les papiers personnels d'André François-Poncet sont conservés aux Archives nationales sous la cote 462AP[3].

Notes et références

  1. Annie Lacroix-Riz, Le Choix de la défaite, p. 9
  2. http://www.bddm.org/liv/details.php?id=I.297.#BOROTRA
  3. Archives nationales

Annexes

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Ouvrages et articles scientifiques

Source commentée :

  • Les Rapports mensuels d'André François-Poncet, haut commissaire français en Allemagne : 1945-1955 : les débuts de la République fédérale d'Allemagne, 2 vol., Imprimerie nationale, Paris, 1996 (présentés et commentés par Hans-Mandfred Bock).
  • Hans Manfred Bock, Zur Perzeption der frühen Bundesrepublik Deutschland in der französischen Diplomatie: Die Bonner Monatsberichte des Hochkommissars André François-Poncet 1949 bis 1955 (avec résumé français), in Francia 15, 1987, p. 579-658.
  • Annette Messemer, “Andre Francois-Poncet und Deutschland. Die Jahre Zwischen den Kriegen” Vierteljahrshefte Für Zeitgeschichte Nr. 1991 - 39(4): p. 505-534.
  • Hans-Manfred Bock, « André François-Poncet, vieux démons et vertus de l’Allemagne », in Le Magazine littéraire, no 359, novembre 1997, Dossier France-Allemagne, p. 51.
  • Hans-Manfred Bock, « De la „République moderne“ à la „Révolution nationale“. L’itinéraire intellectuel d’André François-Poncet de 1912 à 1942 », in A. Betz, S. Martens (éd.) : Les Intellectuels et l’occupation, Paris 2004, p. 106-148.
  • Claus W. Schäfer, André François-Poncet als Botschafter in Berlin (1931-1938), R. Oldenbourg Verlag München 2004, 382 pages.
  • Hélène Miard-Delacroix, Question nationale et nationalisme. Perceptions françaises d’une problématique allemande au début des années cinquante, Lille-Villeneuve-d’Ascq, Presses du Septentrion, 2004, 460 pages.
  • Françoise Berger, « André François-Poncet, des réseaux intellectuels à l'expérience du journalisme économique au service des entrepreneurs. », in O. Dard et G. Richard (dir.), Les Permanents patronaux : éléments pour une histoire de l’organisation patronale en France dans la première moitié du XXe siècle, Presses de l’université de Metz, 2005.

Lien externe

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