Ana María de Huarte y Muñiz

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Ana Maria de Huarte y Muniz
Description de cette image, également commentée ci-après
Portrait de l'impératrice Ana Maria.

Titres

Impératrice du Mexique


(10 mois)

Prédécesseur Titre créé
Successeur Monarchie abolie

Impératrice du Mexique


(5 jours)

Prédécesseur Elle-même
Successeur Charlotte de Belgique (indirectement)
Biographie
Dynastie Maison d'Iturbide
Naissance
Valladolid (Michoacán, Mexique)
Décès (à 75 ans)
Philadelphie (Pennsylvanie, États-Unis)
Père Isidro Huarte y Arrivillaga
Mère Ana Manuela Muñiz y Sánchez de Tagle
Conjoint Augustin Ier
Enfants Agustín Jerónimo et 9 autres enfants
Religion Catholicisme romain
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Ana María Josefa Ramona de Huarte y Muñiz, dite Ana Huarte de Iturbide, née le à Valladolid au Mexique et morte le à Philadelphie aux États-Unis, est l'épouse de l'empereur Augustin Ier du Mexique et en cette qualité impératrice du Mexique de 1822 à 1823[1],[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille et jeunesse[modifier | modifier le code]

Ana Maria est née le 17 janvier 1786 à Valladolid, considérée par les érudits de cette époque comme « le jardin de la Nouvelle-Espagne ». Elle est la fille d'Isidro Huarte, un immigré de Goizueta en Navarre, et de sa seconde épouse Doña Ana Manuela Muñiz y Sánchez de Tagle. Elle appartient à l'une des familles les plus riches et les plus influentes de la Nouvelle-Espagne, la maison Tagle, la famille des marquis d'Altamira. Elle est l'arrière-petite-fille de Juan de Acuña, marquis de Casa Fuerte, vice-roi de la Nouvelle-Espagne de 1722 à 1734.

Elle fréquente le collège Santa Rosa María de Valladolid, réputé pour son excellence éducative et musicale. Elle se distingue comme une excellente élève en étant par ailleurs douée de talents musicaux.

Impératrice du Mexique[modifier | modifier le code]

Portrait de l'impératrice Ana María.

En 1805, à l'âge de vingt-deux ans, Ana María Huarte y Muñiz épouse le général Agustín de Iturbide. Avec sa dot de 100 000 pesos, le couple achète l'hacienda d'Apeo dans la petite ville de Maravatío.

Proclamé empereur du Mexique sous le nom d'Augustin Ier, il est couronné le en la cathédrale de Mexico, avec son épouse, Ana María, lors d'une cérémonie élaborée[3]. Leur fils aîné, Agustín Jerónimo, est titré prince impérial héritier. Leurs autres enfants reçoivent les titres de princes et princesses.

Des factions politiques commencèrent à critiquer brutalement le régime impérial. Face à ces critiques, l'empereur décide de dissoudre le Congrès le . Cette décision déplait à des chefs militaires locaux tels que Guadalupe Victoria et Antonio López de Santa Anna, commandant de la garnison de Veracruz. Santa Anna et ses troupes se révoltent contre l'empereur et Guadalupe Victoria proclame la République le à Veracruz. Face à cette rébellion, Augustin Ier cherche à obtenir l'aide de l'Église mais décide finalement de renoncer au trône. Il présente son abdication au Congrès le avant de fuir vers l'Italie.

Exil et fin de vie[modifier | modifier le code]

L'impératrice Ana Maria.

La famille impériale rejoint l'Europe sur un bateau rempli de nourriture, de vin, de bijoux et d'œuvres d'art. Ferdinand III, grand-duc de Toscane, permet à l'ex-famille impériale de séjourner à Livourne, où elle loue une petite maison de campagne[4]. Mais ensuite, le roi d’Espagne Ferdinand VII fait pression sur le grand-duc de Toscane pour qu’il expulse la famille impériale. L'impératrice et sa famille partent donc pour Londres[5].

L'ex-empereur continue de recevoir des informations en provenance du Mexique ainsi que des conseils de partisans selon lesquels, s'il revenait, il serait salué comme un libérateur et un dirigeant potentiel contre une nouvelle invasion espagnole. Le , Iturbide adresse un message au Congrès à Mexico, offrant ses services en cas d'attaque espagnole, mais n'obtient aucune réponse. Des factions politiques plus conservatrices convainquent finalement Iturbide de revenir au Mexique. Il débarque à Soto la Marina (es), (Tamaulipas) le 15 juillet 1824. D'abord victorieuses, les unités d'Iturbide sont finalement vaincues et dispersées par les troupes républicaines. Capturé puis jugé pour trahison, Iturbide est condamné à mort après un procès expéditif présidé uniquement par des militaires républicains, avant d'être fusillé le .

Le Congrès mexicain autorise l'ancienne impératrice et ses enfants à se rendre en Grande Colombie et leur octroie une pension annuelle de 8 000 pesos. Faute d'avoir trouvé un navire, la famille s'installe aux États-Unis. Ana Maria donne naissance à son dixième enfant à la Nouvelle-Orléans puis réside à Baltimore avant de s'installer dans une petite maison à Georgetown, à côté de Washington.

Elle souffre de la mort de deux de ses filles et désapprouve le mariage de son fils Angel avec Alice Green, l’arrière-petite-fille de George Plater, gouverneur du Maryland.

Dans la nuit du , à l'âge de 75 ans, Ana Maria de Huarte de Iturbide y Muñiz, ancienne impératrice du Mexique, meurt à son domicile à Philadelphie. Elle est inhumée dans la chapelle du cimetière de l'église Saint-Jean-l'Évangéliste dans cette ville.

Descendance[modifier | modifier le code]

Ana María Huarte et Agustín de Iturbide ont dix enfants :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Burton Kirkwood (trad. de l'allemand), History of Mexico., Westport, CT, Greenwood Publishing Group, Incorporated, , 1re éd., 245 p., poche (ISBN 978-1-4039-6258-4, lire en ligne), p. 107
  2. (en) Burton Kirkwood (trad. de l'allemand), History of Mexico., Westport, CT, Greenwood Publishing Group, Incorporated, , 1re éd., 245 p., poche (ISBN 978-1-4039-6258-4, lire en ligne), p. 100
  3. (es) Estudios Genealógicos, D. Ricardo Ortega y Pérez Gallardo, Impr. Eduardo Dublan, México, 1902.
  4. Rocio Elena Hamue-Medina, « Agustín Iturbide » [archive du ] (consulté le )
  5. (es) « Casa Imperial - Don Agustín de Iturbide » [archive du ] (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (es) Lucas Alamán, Historia de México desde los primeros movimientos que prepararon su independencia en 1808 hasta la época presente, México D.F., Fondo de Cultura Económica,
  • (es) Carmen Blázquez Domínguez, Veracruz, una historia compartida, Mexico, Gobierno del Estado de Veracruz, Instituto Veracruzano de Cultura, , 369 p. (ISBN 968-6173-60-9)
  • (es) Francisco Bulnes, La guerra de Independencia, México, Distrito Federal, 1910.,
  • (es) Carlos María de Bustamante, Cuadro histórico de la Revolución mexicana, México D.F., INEHRM, (réimpr. 1985)
  • (es) Luis Garfias Magana, Guerrilleros de México : Personajes famosos y sus hazanas, desde la Independencia hasta le Revolución mexicana, México D.F., Panorama, , 138 p.
  • Alexander Von Humboldt, Essai politique sur le royaume de la Nouvelle-Espagne, Paris,
  • (es) Luis Pazos, Historia sinóptica de México : de los Olmecas a Salinas, México D.F., Diana, , 165 p. (ISBN 968-13-2560-5)
  • (es) Guillermo Prieto, Memorias de mis tiempos, Editorial Pátria, (réimpr. 1906)
  • Vicente Rivas Palacio (coord.) et Julio Zárate, México a través de los siglos, vol. III : La guerra de independencia (1808 - 1821), México D.F., Cumbre, (réimpr. 1970)
  • Vicente Rivas Palacio (coord.), Juan de Dios Arias et Enrique de Olavarría y Ferrari, México a través de los siglos, vol. IV : México independiente (1821 - 1855), México D.F., Cumbre, (réimpr. 1970)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]