Aménagement du territoire

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Un exemple d'aménagement du territoire : l'autoroute française A63 traversant les Landes.

L'aménagement du territoire est le nom donné à un ensemble d'actions menées par des acteurs publics (ou privés dans le cadre de missions de service public qui leur sont confiées) qui interviennent sur un territoire donné et façonnent son paysage.

« L'aménagement du territoire désigne à la fois l'action d'une collectivité sur son territoire, et le résultat de cette action »

— Roger Brunet[1]

C'est « l'action et la pratique (plutôt que la science, la technique ou l'art) de disposer avec ordre, à travers l'espace d'un pays et dans une vision prospective, les hommes et leurs activités, les équipements et les moyens de communication qu'ils peuvent utiliser, en prenant en compte les contraintes naturelles, humaines et économiques, voire stratégiques. »[2]

L'aménagement du territoire « se propose de substituer un nouvel ordre à l'ancien, de créer une meilleure disposition, une meilleure répartition dans l'espace de ce qui constitue les éléments de fonctionnement d'une société ; meilleure par rapport aux buts, c'est-à-dire non seulement à des fins économiques, mais davantage encore pour le bien-être et l'épanouissement de la population ; termes vagues mais qui définissent néanmoins clairement la finalité sociale, humaine, de l'aménagement du territoire. »[3] L'aménagement du territoire est une action géographique au sens fort du terme, c'est-à-dire qu'il contribue à modifier la géographie d'un certain territoire en agissant sur une ou plusieurs de composantes-réseaux de communication, développement urbain ou localisations industrielles. Mais toute action géographique est une action d'aménagement.

Objectifs

Les deux objectifs majeurs, et parfois contradictoires, des politiques d'aménagement du territoire consistent en l'accompagnement du développement économique des territoires, et en la réduction des inégalités spatiales en termes économiques ou sociaux. Ces objectifs sont réunis dans la formulation d'un « développement équilibré du territoire », qui est énoncé dans un nombre de documents de planification et de textes de loi. Que signifie « équilibré » ? Un sociologue comprendra sans doute « qui assure à tous les ménages des niveaux de vie semblables ». Pour des géographes comme Jean-François Gravier, il s’agit plutôt de répartir la population et les activités aussi également que possible sur tout le territoire. Cette politique pose un grave problème : lorsque 75 % de la population vit dans des villes et 30 % dans de grandes agglomérations, équiper également les territoires revient à équiper inégalement les ménages, car les ressources sont limitées. Les cinq premières régions urbaines françaises produisent la moitié de la richesse nationale[4]. L’aménagement du territoire induit ainsi un transfert considérable des grandes agglomérations (et surtout de leurs périphéries, plus peuplées) vers les petites villes et l’espace rural.

Moyens

Dans une perspective de développement durable, l'aménagement du territoire intervient dans différents secteurs pour parvenir aux objectifs énoncés ci-dessus :

Échelles

L'aménagement du territoire existe :

Précautions à prendre par rapport aux aléas naturels

La multiplication de phénomènes climatiques extrêmes qui découle du réchauffement climatique global pousse les experts à repenser l'aménagement du territoire en fonction des aléas naturels. Par exemple, la tempête Xynthia (2010) a frappé plusieurs pays européens, elle a entraîné en France des inondations très importantes du littoral, et a occasionné de nombreuses victimes humaines ainsi que des dégâts matériels. Cela pose la question de savoir s'il est concevable d'urbaniser dans des zones inondables[5].

Les questions sur l'aménagement du territoire vis-à-vis des aléas naturels concernent aussi l'utilisation du génie civil. Les scientifiques ont montré que les fonctions de protection/les finalités des écosystèmes sont parfois à privilégier dans les décisions d'aménagement du territoire. C'est par exemple le cas du bassin de la Durance où la morphologie des plantes est utilisée pour lutter contre les inondations[6].

Notes et références

  1. Roger Brunet (dir.), Robert Ferras et Hervé Théry, Les mots de la géographie : dictionnaire critique, Montpellier, RECLUS, , 470 p. (ISBN 2-11-002852-1), p. 29.
  2. Pierre Merlin, « Aménagement du territoire », dans Pierre Merlin et Françoise Choay (dir.), Dictionnaire de l'urbanisme et de l'aménagement, Paris, PUF, , 3e éd., 902 p. (ISBN 2-13-050587-2), p. 38-43.
  3. Eugène Claudius-Petit.
  4. Laurent Davezies, La République et ses territoires : la circulation invisible des richesses, Paris, Seuil, coll. « La République des idées », , 109 p. (ISBN 978-2-02-092558-7).
  5. Bruno Barroca et Gilles Hubert, « Urbaniser les zones inondables, est-ce concevable ? », Développement durable et territoires En ligne, Dossier 11 | 2008, mis en ligne le 06 novembre 2008, consulté le 22 janvier 2014, DOI : 10.4000/developpementdurable.7413
  6. « Risques naturels : se protéger grâce à la nature », sur /www.irstea.fr, (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Pierre Merlin, Géographie de l'aménagement, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Espace et liberté », , 334 p. (ISBN 2-13-041833-3).
  • Pierre Merlin, L'aménagement du territoire, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Premier cycle », , 448 p. (ISBN 2-13-052211-4).

Articles connexes

Liens externes