Soultan Amet-Khan

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Amet-Khan Soultan
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
Amet-Han SultanVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Allégeances
Formation
Académie militaire d'aviation Youri A. Gagarine (en) ( - )
École Supérieure des Pilotes de l'Aviation Militaire de KatchaVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
Parti politique
Arme
Grades militaires
Conflits
Distinctions
Prix Staline ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Liste détaillée
Ordre de l'Étoile rouge ()
Ordre du Drapeau rouge (, , et )
Ordre de Lénine (, et )
Héros de l'Union soviétique ( et )
Étoile d'or ( et )
Ordre d'Alexandre Nevski ()
Ordre de la Guerre patriotique de 1re classe ()
Prix Staline ()
Ordre de l'Insigne d'honneur ()
Pilote d'essai honoré de l'URSS (en) ()
Médaille du centenaire de la naissance de Lénine (en)
Médaille de la Bataille de Berlin
Médaille pour la prise de Königsberg
Médaille pour la Défense de Stalingrad
Médaille pour la victoire sur l'Allemagne dans la Grande Guerre patriotique de 1941-1945
Médaille du Jubilé des « 20 ans de la victoire dans la Grande guerre patriotique de 1941-1945 » (en)
Médaille du Jubilé des « 50 Ans des Forces armées de l'URSS » (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Soultan Amet-Khan (en russe : Султан Амет-хан ; en tatar de Crimée : Sultan Amethan), né le et mort le , est un aviateur soviétique. Membre du Parti communiste de l'Union soviétique depuis 1942. Pilote de chasse et as de la Seconde Guerre mondiale, il fut distingué deux fois par le titre de Héros de l'Union soviétique.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation initiale[modifier | modifier le code]

Soultan Amet-Khan est né le à Aloupka, en Crimée ; son père est daghestanais et sa mère tatar[1],[2]. Il fréquente dans sa jeunesse une école professionnelle de chaudronnerie ferroviaire dont il est diplômé en 1938. Il travaille ensuite pendant un temps comme assistant chaudronnier dans un dépôt de chemin de fer, mais préfère finalement s’engager dans l’armée en 1939, où il peut bénéficier de cours à l’école d’aviation de Kachinsk, dont il est diplômé en 1940[2].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Affecté au 4e régiment de chasse basé à Odessa au début de la guerre, il effectue en quelques mois cent trente sortie sur I-16 avant d’être nommé chef d’escadrille et de passer sur Hurricane à la fin de l’année 1941. Le , il réalise vers Iaroslavl un abordage volontaire, dit taran, sur un Ju-88 après que ses mitrailleuses se soient enrayés, ce qui lui vaut d’être décoré de l’ordre de Lénine[2],[3]. L’été 1942 est particulièrement animé avec souvent jusqu’à cinq ou six sorties par jour dans la région de Voronej pendant lesquelles il abat plusieurs Me 109 et Ju-88, ce qui lui vaut d’être décoré pour la deuxième fois de l’ordre du Drapeau rouge pour avoir détruit sept appareils allemands en quelques jours avec son Yak-1. Son régiment subit toutefois de lourdes pertes et il est lui-même abattu par un Me 109 en août près de Stalingrad, mais parvient à faire un atterrissage d’urgence dont il ressort sans blessure grave[4].

L’état-major de la 8e armée décide en de regrouper les meilleurs pilotes au sein du 9e régiment de chasse de la Garde, dans lequel Amet-Khan devient chef de la première escadrille. Son tableau de chasse augmente considérablement dans les mois suivants, avec de plus en plus souvent plusieurs appareils abattus en une seule sortie tandis qu’il passe sur P-39 au début de l’été[4]. À la suite de nombreuses victoires aériennes, il est élevé au rang de héros de l’Union soviétique le [2].

À la fin de la guerre, son tableau de chasse est de trente appareils abattus en six cent trois missions, auxquels s’ajoutent dix-neuf autres victoires partagées. Promu au grade de major, il reçoit pour la seconde fois la dignité de héros de l’Union soviétique le avant de retourner à la vie civile en 1946[2].

Après guerre[modifier | modifier le code]

Après la guerre, Amet-Khan devient en pilote d'essai à l’Institut de recherche aéronautique Mikhaïl Gromov (en). En 1947, il est décoré de la médaille de pilote d’essai de première classe et est promu podpolkovnik. Au cours de sa carrière de pilote d’essai il effectue environ deux mille heures de vol sur une centaine de modèles d’aéronefs différents[5].

En 1956, Soultan Amet-Khan est l'un des premiers à signer la pétition adressée au comité central du parti communiste de l'URSS demandant la réhabilitation des tatars de Crimée[6].

Soultan Amet-Khan meurt le dans le crash d’un Tu-16 qu’il testait et est inhumé au cimetière de Novodevitchi à Moscou[2].

Postérité[modifier | modifier le code]

L'aéroport Ouïtach à Makhatchkala, capitale du Daghestan, porte son nom.

En 2010, le monument à l'effigie de Soultan Amet-Khan est inauguré à Iaroslavl[7].

Son histoire est portée au cinéma dans le film Haytarma (2013)[8].

Le musée consacré au célèbre aviateur a ouvert ses portes à Aloupka en 1993, depuis 2001, c'est une filiale du musée des arts des tatars de Crimée[9].

Annexes[modifier | modifier le code]

Tableau de chasse[modifier | modifier le code]

  • 603 sorties[1] ;
  • 130 combats aériens[1] ;
  • 30 victoires aériennes personnelles[1] ;
  • 19 victoires aériennes partagées[1] ;

Liste des récompenses[modifier | modifier le code]

Récompense Date de remise
Héros de l’Union soviétique (deux fois)[1] Première remise :


Deuxième remise :

Ordre de Lénine (trois fois)[1] Première remise : après un taran réalisé le [4]
Ordre du Drapeau rouge (cinq fois)[1] Deuxième remise : vers [4]
Ordre d'Alexandre Nevski[1]
Ordre de la Guerre patriotique de 1re classe[1]
Ordre de l'Étoile rouge[1]
Médaille de pilote d’essai de première classe[5] 1947

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Hans Seidl, Stalin’s Eagles : An Illustrated Study of the Soviet Aces of World War II and Korea, Atglen, Schiffer Military History, , 368 p. (ISBN 0764304763).
  • (en) Henry Sakaida, Heroes of the Soviet Union : 1941-45, vol. 111, Londres, Osprey Publishing, coll. « Elite », (ISBN 1841767697).

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j et k Seidl 1998, p. 30.
  2. a b c d e et f Sakaida 2004, p. 12.
  3. Seidl 1998, p. 30-31.
  4. a b c et d Seidl 1998, p. 31.
  5. a et b Seidl 1998, p. 32.
  6. (ru) « 95-ю годовщину дважды Героя Советского союза Амет-Хана Султана отметят в Крыму и в Дагестане. », sur riadagestan.ru,‎ (consulté le )
  7. (ru) Андрей Сидорчик, « Орлы умирают в небе. Жизнь и бессмертие Амет-Хана Султана. », sur aif.ru,‎ (consulté le )
  8. (ru) Елена Ардабацкая, « «Хайтарма»: боль одного народа?. », sur mk.ru,‎ (consulté le )
  9. (ru) « Музей дважды Героя Советского Союза Амет-Хана Султана. », sur krtmuseum.com (consulté le )