Amanita jacksonii

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Amanita jacksonii, l'Amanite de Jackson ou le César fuselé d'Amérique, est une espèce de champignons basidiomycètes comestibles de la côte est de l'Amérique du Nord qui fait partie du genre Amanita dans la famille des Amanitaceae. Proche de l'Amanita caesarea européenne, son stipe (pied) est moins massif et l'hyménophore est plus vif encore.
De nombreuses variétés sont répertoriées sans qu'on sache s'il s'agit d'espèces différentes ou de variétés.

Description du sporophore[modifier | modifier le code]

Jeune spécimen dans sa volve.
Spécimen adulte avec volve.
Amanita jaksonii, spécimen adulte umboné avec sa marge pectinée.

Apparaissant à l'est du continent Nord-américain, des forêts boisées de la province de Québec jusqu'à l'État mexicain d'Hidalgo,

Cuticule : elle est facilement reconnaissable à ses couleurs brillantes ; l'hyménophore va de 8 à 12 cm de diamètre. La couleur de l'hyménophore commence à s'estomper du jaune à partir la marge pectinée vers l'umbon qui reste rouge.

Stipe : de 9 à 14 cm, mince, fibreux, jaune rougeâtre à orange. Certaines variétés ont un stipe massif comme l'espèce européenne. Une espèce robuste ordinaire inféodée au pin Pinus ponderosa en Arizona et au Nouveau-Mexique a été considérée comme le lien avec Amanita caesarea pendant des années, elle a un stipe de 1,5 à 3 cm d'épaisseur[1]. Seule l'analyse des gènes communs nous donnera les réponses précises quant à la distribution entre espèces différentes et les simples variétés.

Habitat[modifier | modifier le code]

Amanita jacksonii est mycorhizienne avec les chênes et les pins, l'été et l'automne.

Elle est répandue du Québec au Canada jusque dans les plaines des USA et l'État d'Hidalgo au Mexique.

Systématique[modifier | modifier le code]

Amanita jacksonii du nom du naturaliste MHAC Jackson (1877-1961)[2] est classée actuellement dans la section vagineae du sous-genre Amanita, récemment classée dans le nouveau clade plutéoïde des Agaricales.

Taxonomie[modifier | modifier le code]

Nom binomial accepté[modifier | modifier le code]

Les sources sont divisées : Amanita jacksonii Pomerleau 1984[3].

Synonymes[modifier | modifier le code]

  • Amanita umbonata (Sumst.) Sartory & L. Maire 1923[4] (synonyme)
  • Amanitopsis umbonata (Sumst.) Sacc. & Trotter 1925 (synonyme)
  • Vaginata umbonata (Sumst. 1914[5]) (synonyme)
  • Amanita tullossii

La nébuleuse américaine[modifier | modifier le code]

Les versions nord-américaines de l'Amanita caesarea européenne sont nombreuses et confuses. Leur taxonomie n'a pas encore été complètement établie, et il faudra attendre les résultats des études phylogénétiques pour y voir clair. Les principaux spécimens responsables de cette polémique sont assez facilement reconnaissables par leurs lames jaunes, leur ample volve blanche en forme de sac, et leur couleur orange vif ou son hyménophore franchement rouge, aux marges pectinées. À la tête de cette nébuleuse taxonomique, on trouve Amanita jacksonii.

Une espèce sans nom d'amanite, recueillie dans le New Jersey, semblable à Amanita jacksonii, est représentée et décrite brièvement par Phillips (1991). Ce peut ou peut ne pas être le même champignon que celui décrit sous le nom provisoire Amanita banningiana (Tulloss) : la cuticule est brune au centre et jaunâtre vers la marge, et son stipe est blanc.

Autres espèces et variétés[modifier | modifier le code]

  • Amanita murrilliana Singer, trouvée à l'est des Great Plains dans le chêne ou en mixte bouleau conifères bois, diffère de Amanita jacksonii présente des couleurs beaucoup plus pâles et une volve qui est largement attachée à la tige.
  • Amanita banningiana (Tulloss nom prov.) a une cuticule qui est d'abord jaune, devenant brun jaunâtre à brun-orange au centre ; elle se trouve sous les hêtres, les chêne ou les pins, les forêts de chênes, les spores longues et de 8,5 à 12 μ.
  • Amanita sp. F10, une espèce en Floride croissant sous les pins, dans les forêts de chênes, présente une cuticule jaune vif qui, adulte, devient orange rougeâtre au centre avec des spores 9 à 11 μ de long.
  • Amanita sp. CR6, proche du chêne américain, a une cuticule qui présente des nuances olive quand il est jeune, et plus tard devient jaune brunâtre avec un centre brun rougeâtre ; son stipe est sale, des restes jaune du voile universel s'accrochant à elle, et ses spores sont de 8 à 11 μ de long.
  • Amanita virginiana (Murrill), dit Petit César de Virginie, proche d'Amanita vaginata par les dimensions, a des couleurs brun-vin.

En 2001, plusieurs Césars mexicaines ont été décrites[6], y compris Amanita basii, Amanita Laurae et Amanita Yema, qui ont toutes des stipes épais comme l'Amanita cesareae européenne.

Tableau morphologique comparatif[modifier | modifier le code]

Nom scientifique Noms vernaculaire Cuticule du chapeau Marge du chapeau Couleur du stipe et des lames Ovoïde de l'œuf Forme de la volve Habitat
Amanita muscaria Amanite tue-mouches Fausse oronge parsemé de petits flocons blancs, éventuellement délavés lisse et rouge blanc circulaire vers le bas bourrelet floconneux Universelle
Amanita caesarea Amanite des Césars Oronge (vraie) nu avec parfois des grands lambeaux de volve strillé et jaune d'or jaune d'or (jamais blanc) elliptique vers le bas blanche, épaisse en forme de sac Méditerranée, Indes, Sichuan
Amanita xanthocephala Grisette vermillon lambeaux de volve orange strillé et orange blanche circulaire vers le bas orange, forme de sac Australie, Tasmanie
Amanita jacksonii César d'Amérique aucun lambeau orange pectinée et rouge jaune en forme de sac rouge écarlate, forme de sac Côte Est : Canada, USA, Mexique

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Arora, 1986.
  2. Amanita jacksonii nomen novum. Ce nom honore MHAC Jackson (1877-1961), artiste et naturaliste, Le Naturaliste canadien, vol. 111, Ibid.
  3. René Pomerleau, « À propos du nom scientifique de l'oronge américaine », dans Naturaliste canadien, 111, no 3, p. 329–330, Presses de l'Université Laval, 1984.
  4. Sartory & L. Maire, dans Compendium Hymenomycetum, Amanita, fascicule 17:[374], 1923
  5. Sumst. in: Mycologia: 35, 1914
  6. Guzmán Gastón; Ramírez-Guillén Florencia The Amanita caesarea-complex, Bibliotheca Mycologica, vol. 187, 2001, 66 p.

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Liens externes[modifier | modifier le code]