Alparslan Türkeş

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Alparslan Türkeş
Illustration.
Alparslan Türkeş dans les années 1930 ou 1940
Fonctions
Président du Parti nationaliste du travail (tr)

(5 ans, 3 mois et 20 jours)
Successeur Lui-même (en tant que président du Parti d'action nationaliste)
Vice-Premier ministre turc (tr)

(5 mois et 15 jours)
Avec Necmettin Erbakan
Président Fahri Korutürk
Premier ministre Süleyman Demirel
Gouvernement Demirel V (en)
Législature XVIème (en)
Coalition AP-MSP-MHP
Prédécesseur Orhan Eyüpoğlu
Turan Güneş
Successeur Orhan Eyüpoğlu
Turhan Feyzioğlu (en)
Faruk Sükan (en)

(2 ans, 2 mois et 21 jours)
Avec Turhan Feyzioğlu (en) et Necmettin Erbakan
Président Fahri Korutürk
Premier ministre Süleyman Demirel
Gouvernement Demirel IV (en)
Législature XVème (en) et XVIème (en)
Coalition AP-MSP-MHP-CGP (en)
Prédécesseur Zeyyat Baykara
Successeur Orhan Eyüpoğlu
Turan Güneş
Président du Parti d'action nationaliste

(4 ans, 2 mois et 11 jours)
Prédécesseur Lui-même (indirectement)
Successeur Devlet Bahçeli

(12 ans, 8 mois et 7 jours)
Prédécesseur Lui-même (en tant que président du Parti républicain des paysans de la nation)
Successeur Poste supprimé
Membre de la Grande Assemblée nationale de Turquie

(4 ans, 2 mois et 4 jours)
Élection 20 octobre 1991 (tr)
Circonscription Yozgat
Législature XIXème (en)
Coalition RP-MÇP (tr)-IDP (en)

(14 ans, 11 mois et 2 jours)
Élection 10 octobre 1965 (tr)
Réélection 12 octobre 1969 (tr)
14 octobre 1973 (tr)
5 juin 1977 (tr)
Circonscription Ankara (1965-1969)
Adana (1969-1980)
Législature XIIIème (en), XIVème (en), XVème (en) et XVIème (en)
Président du Parti républicain des paysans de la nation

(3 ans, 6 mois et 7 jours)
Prédécesseur Ahmet Oğuz (tr)
Successeur Lui-même (en tant que président du Parti d'action nationaliste)
Sous-secrétaire du Premier ministre turc

(3 mois et 24 jours)
Premier ministre Cemal Gürsel
Prédécesseur Ahmet Salih Korur (tr)
Successeur Mehmet Hilmi İncesulu (tr)
Biographie
Nom de naissance Ali Arslan ou Hüseyin Feyzullah
Surnom Başbuğ
Date de naissance
Lieu de naissance Nicosie (Chypre)
Date de décès (à 79 ans)
Lieu de décès Ankara (Turquie)
Nature du décès Infarctus du myocarde
Nationalité turque
Parti politique CKMP (1965-1969)
MHP (1969-1981)
MÇP (tr) (1987-1993)
MHP (1993-1997)
Enfants Tuğrul Türkeş (fils)
Ahmet Kutalmış Türkeş (tr) (fils)
Diplômé de Académie militaire turque
Profession Militaire

Signature de Alparslan Türkeş
Sous-secrétaires du Premier ministre de Turquie (tr)
Vice-Premiers ministres de Turquie (en)

Alparslan Türkeş (prononcé [ɑɫp.ɑɾs.ɫɑn tyɾk.'ɛʃ ], né le à Nicosie et mort le à Ankara) est un homme politique turc et fondateur du parti nationaliste Parti d'action nationaliste (en turc : Milliyetçi Hareket Partisi, MHP) et des partis qui ont précédé celui-ci, dont les idéologies sont un nationalisme pan-turc.

Biographie[modifier | modifier le code]

Türkeş naît à Nicosie à Chypre le , d’une famille originaire d’un village près de Kayseri en Turquie. Son vrai nom est inconnu, cité comme « Ali Arslan »[1] ou « Hüseyin Feyzullah »[2],[3] selon les sources diverses. Par la suite, il adopte le pseudonyme d’Alparslan Türkeş. Alp Arslan était un sultan Seldjoukide au XIe siècle, les Seldjoukides étant considérés par l’idéologie nationaliste turque comme les ancêtres en ligne droite des Turcs actuels. Quant au nom Türkeş, il peut être considéré comme destiné à mettre en avant son appartenance turque.

Il est surnommé par les nationalistes turcs le Başbuğ, c’est-à-dire le « meneur » en français. C’est un ancien mot turc utilisé aujourd’hui exclusivement pour désigner Türkeş.

Débuts[modifier | modifier le code]

Il est l'un des auteurs du coup d’État militaire de 1960[4].

Il intègre le Parti républicain des paysans de la nation (CKMP) dans les années 1960, et en devient en 1965 le président. En 1969, le CKMP devient le Parti d'action nationaliste et adopte comme symbole un drapeau rouge avec trois croissants de lune, un ancien drapeau turc utilisé sous l’Empire ottoman.

Il devient Vice-Premier ministre turc (en) en 1975, en faisant partie du gouvernement de coalition. Türkeş brule de devenir le principal dirigeant turc mais les généraux le devancent le en prenant le pouvoir par un coup d'État violent et le général Kenan Evren devient président.

Dans le cadre de l'« affaire du MHP et des organisations nationalistes », il est jugé par une cour martiale qui requiert initialement la peine de mort contre lui. Le , il est finalement condamné à 11 ans et 10 mois de prison. Le , il est libéré après avoir passé près de quatre ans derrière les barreaux.

En 1987, son interdiction de participer à la vie politique est levée, il entre au MÇP (tr) (Parti nationaliste du travail) le 20 septembre et en est élu président le 4 octobre de la même année. Il revient au parlement en 1991 grâce à une coalition avec le Refah Partisi (Parti du bien-être).

En 1992, grâce à un changement de la loi, le MÇP reprend le nom de Milliyetçi Hareket Partisi. Il aide cette même année les Loups gris à s’infiltrer dans la politique azerbaïdjanaise en soutenant Aboulfaz Eltchibeï, qui sera élu président[5]. Ce sera le début de l’implantation des Loups Gris dans la politique des ex-républiques soviétiques d’Asie Centrale. En 1995, il perd sa place au parlement.

Lui et les groupes nationalistes qu’il a dirigés ont pu acquérir beaucoup de pouvoir grâce à l’aide qu’ils pouvaient fournir dans la lutte contre les communistes et les rebelles kurdes en Turquie.

Mort[modifier | modifier le code]

Türkeş meurt d'une crise cardiaque le . Son enterrement est retransmis en direct à la télévision turque avec la présence de nombreuses personnalités turques et une cérémonie d'État est organisée pour l'occasion. Devlet Bahçeli lui succède à la tête du MHP.

Idéologies et influences[modifier | modifier le code]

Parmi les modèles de Türkeş on peut noter l’écrivain d’extrême droite Nihâl Atsız, de la première moitié du XXe siècle, écrivant sur la vie des Turcs des steppes d’Asie centrale il y a plusieurs siècles[6].

C’est une idéologie qui vise donc à glorifier un peuple turc existant et resté pur depuis des siècles, niant les mélanges incontestables qu’a provoqué l’Empire ottoman[non neutre]. Comme son mentor Nihal Atsız, Alpaslan Türkeş voit les Turcs comme un peuple directement issu des Huns.

Ses idées sur le plan économique, présentées dans le programme des « 9 lumières », prônent le développement des campagnes, le développement technique, le développement du pays. Les campagnes turques peu développées ont toujours été la base d’un soutien important pour les idées d’Alparslan Türkeş.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (tr) « BAŞBUĞ Alparslan TÜRKEŞ »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
  2. (tr) (en) Abdullah Muradoğlu, « Türkeş'in Gizli Dünyası », Yeni Şafak,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Ilnur Cevik, « Turkish Nationalists Lose Their Leader », Turkish Daily News, Hürriyet,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. Dorothée Schmid, La Turquie en 100 questions, Texto, , p. 80
  5. Martin A. Lee,« Les liaisons dangereuses de la police turque », Le Monde diplomatique, mars 1997 [lire en ligne (page consultée le 25 mai 2008)]
  6. (tr) « Nihâl Atsız sur un site nationaliste de Loups Gris »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]