Albert de Jérusalem

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Albert de Jérusalem
Image illustrative de l’article Albert de Jérusalem
Icône russe de St Albert de Jérusalem, patriarche latin.
Saint
Naissance 1150
Castro di Gualtieri Italie
Décès 14 septembre 1214 
Saint-Jean-d'Acre (Palestine)
Nom de naissance Albert Avogadro
Nationalité Italien
Ordre religieux Chanoines réguliers de saint Augustin
Fête 14 septembre et pour l'Ordre du Carmel le 17 septembre

Saint Albert de Jérusalem (également connu comme Albert Avogadro), né v. 1150 à Castro di Gualtieri, dans le diocèse de Parme, aujourd'hui diocèse de Reggio d'Émilie-Guastalla en Émilie-Romagne (Italie) et mort (assassiné) le 14 septembre 1214 à Saint-Jean-d'Acre (Palestine) était un chanoine régulier, nommé évêque de Bobbio puis de Verceil avant d'être élu patriarche de Jérusalem en 1205. Il est surtout connu pour avoir donné une 'règle de vie' aux ermites du mont Carmel (Ordre du Carmel), que l'on appelle la règle de saint Albert.

Il est considéré comme saint par l'Église catholique. Liturgiquement il est commémoré le 17 septembre.

Biographie

Évêque de Verceil

Attiré par la vie religieuse, Albert Avogadro entre chez les chanoines réguliers de la Sainte-Croix[1], à Mortara (près de Pavie). Il en devient le prieur en 1181.

En 1184, il est nommé évêque de Bobbio et l’année suivante est transféré à Verceil dans le Piémont (entre Turin et Milan), où il se montre très actif, annonçant l'Évangile, réformant le clergé (décrets disciplinaires du synode diocésain de 1191), et encourageant l’éducation. Il ouvre une école cathédrale où trois maitres du chapitre - théologien, écolâtre et copiste - enseignent gratuitement. Il construit plusieurs lieux de culte et, sur le plan temporel, se montre excellent gestionnaire de son diocèse.

Sa réputation fait qu’il est appelé à intervenir dans le domaine politique : il agit comme médiateur entre Clément III et Frédéric Barberousse[2]. Le successeur de ce dernier fait de l’évêque Albert un prince d'empire. Nouvelles missions de médiation entre les villes de Milan et Pavie en 1194, à la demande de Célestin III, et entre Parme et Plaisance, en 1199, à la demande d’Innocent III qui le charge plus tard de réconcilier les ‘Humiliés’ avec l’Église: il rédige pour eux une règle de vie (1201).

Patriarche de Jérusalem

Statue de Saint Albert de Jérusalem dans la chapelle des Carmélites de Santa Maria del Carmine à Milan

En 1204, les chanoines du Saint-Sépulcre, un groupe largement français et italien, le choisissent comme patriarche latin de Jérusalem. L’élection est ratifiée par Amaury de Lusignan, roi de Jérusalem et confirmée par Innocent III qui lui confère le pallium en 1205, et le nomme de plus légat pontifical en Terre sainte, ce qui l'autorise à recueillir des dons pour la croisade.

Le pape espère qu'il puisse intervenir auprès du sultan d'Égypte Al-Adel pour récupérer la ville sainte. En effet, le royaume franc de Jérusalem s'était effondré en 1187, à la suite de quoi 60 000 chrétiens avaient dû se réfugier à Saint-Jean-d'Acre pour se mettre sous la protection des chevaliers de Saint-Jean, qui les protègeront des Maures jusqu'en 1292.

Arrivé en Terre sainte en 1206, Albert s’installe à Saint-Jean-d'Acre. Il lui est impossible de prendre possession de son siège patriarcal de Jérusalem, la ville étant aux mains des musulmans depuis 1187. Comme médiateur il a fort à faire pour maintenir la paix entre les chefs croisés... Il a également des contacts avec l’ennemi. Il négocie avec succès l’échange de prisonniers avec le sultan d’Égypte[3]. Par contre ses légats envoyé auprès du sultan de Damas pour tenter de faire la paix en Terre Sainte (et récupérer Jérusalem) reviennent bredouilles.

Saint Albert et le Carmel

En 1209, à la demande des ermites qui s'étaient installée au Mont-Carmel, il rédige pour eux une règle rigoureuse, imposant la pauvreté, la solitude et le régime végétarien. Cette règle le fait considéré comme le fondateur de l'Ordre du Carmel (Carmes et carmélites); ceux-ci lui donnent une place importante dans leur histoire[1]. Dans l'Ordre du Carmel, la règle a gardée son nom : "La règle de Saint Albert"[2]. Pour cette règle, il s'inspire de la règle de Saint Augustin qu'il avait pratiqué dans sa jeunesse, et il accentue le caractère fraternel de la règle carmélitaine. Il insiste également sur le fait que les biens sont communs à tous, et qu'aucun frère ne doit avoir de biens en propre[3].

Assassinat

En 1213 le pape Innocent III, qui a grande confiance en lui, l’invite a participer au concile convoqué à Rome pour 1215 en vue de discuter du problème de la croisade. Il n’y sera pas présent. En effet, le , il est poignardé lors d'une procession religieuse dans les rues de Saint-Jean-d'Acre, par le maître de l’hôpital du Saint-Esprit, un chevalier de Saint-Jean originaire d'Ivrée au Piémont. Le patriarche Albert l’avait déposé pour cause d’indignité[4].

Mémoire posthume

Les Carmes gardent son souvenir depuis le 8 avril 1504. Plus tard sa fête est reprise dans le calendrier de 1609. Aujourd’hui la commémoration liturgique de Saint Albert de Jérusalem se fait le 14 septembre dans l'Église[2], mais le 17 septembre[5] avec rang de fête dans l'Ordre du Carmel[6].

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. a et b Vie de St Albert sur le site carm-fr.org
  2. a b et c nominis
  3. a et b Magnificat : Septembre 2012 N°238, Magnificat, , p220 Martyrologe de saint Albert de Jérusalem
  4. Vie de Saint Albert sur carmel.asso.fr
  5. Dans l'Eglise Catholique, le 14 septembre est occupé par la fête de la Croix Glorieuse qui prime sur les fêtes de saints de l'Ordre.
  6. Les heures du Carmel, Lavaur, Éditions du Carmel, , 347 p. (ISBN 2-84713-042-X), p191