Albert Rivera

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Albert Rivera
Illustration.
Albert Rivera en 2019
Fonctions
Président de Ciudadanos

(13 ans, 4 mois et 21 jours)
Élection
Réélection
Prédécesseur Poste créé
Successeur Inés Arrimadas
Député aux Cortes Generales

(3 ans, 10 mois et 25 jours)
Élection
Réélection
Circonscription Madrid
Législature XIe, XIIe et XIIIe
Groupe politique Ciudadanos
Député au Parlement de Catalogne

(8 ans, 11 mois et 9 jours)
Élection
Réélection
Circonscription Barcelone
Législature VIIIe, IXe et Xe
Groupe politique Mixte (2006-12)
Ciudadanos (2012-15)
Biographie
Nom de naissance Alberto Carlos Rivera Díaz
Date de naissance (44 ans)
Lieu de naissance Barcelone (Espagne)
Nationalité espagnole
Parti politique PSC (jusqu'en 2003)
PP (2003-2005)
Ciudadanos (depuis 2006)
Profession Juriste
Religion Athéisme

Alberto Carlos Rivera Díaz, mieux connu comme Albert Rivera, né le à Barcelone, est un juriste et homme politique espagnol, président de Ciudadanos de 2006 à 2019, député au Parlement de Catalogne de 2006 à 2015 et membre du Congrès des députés de 2016 à 2019.

Il se définit comme défenseur de la Constitution espagnole de 1978, progressiste, laïque et fédéraliste européen. Il propose une Espagne fédérale sans privilèges territoriaux.

Après avoir fait de Ciudadanos, à l'origine limité à la Catalogne, un mouvement centriste majeur au niveau national, il tente une droitisation de son parti qui le mène à une déroute aux élections de novembre 2019. À la suite de cet échec, il se retire de la vie politique.

Biographie[modifier | modifier le code]

Études, formation[modifier | modifier le code]

Fils unique du Barcelonais Agustín Rivera et de María Jesús Díaz (originaire de Málaga), tous deux commerçants (magasin d'électroménagers dans le quartier de la Barceloneta)[1].

Albert Rivera est champion de Catalogne de natation à l'âge de 16 ans[2].

Il possède une licence de droit de l'ESADE (université Ramon Llull)[3] et un master en droit constitutionnel.

Après avoir commencé ses études de droit, il manifeste son intérêt pour la politique et les joutes oratoires. Il participe à un championnat universitaire de débats à travers l'Espagne. Son équipe remporte la compétition. Il est élève de Francesc de Carreras, professeur des universités en droit constitutionnel et initiateur de la plateforme citoyenne Ciudadanos de Cataluña qui débouche ensuite sur la création du parti politique Citoyens[2].

Après avoir obtenu sa licence en , il commence sa vie professionnelle à La Caixa. En 2004, il réussit un concours interne et travaille jusqu'en 2006 comme avocat aux services juridiques de La Caixa. Il demande un congé afin de préparer les élections catalanes de 2006.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Lors du premier congrès de Ciudadanos-Partido de la Ciudadanía qui se tient en , Albert Rivera est élu président.

Lors des élections au Parlement de Catalogne de 2006, Rivera se présente à la présidence de la généralité de Catalogne. Il pose nu sur son affiche de campagne[4]. Il parvient à se faire élire en compagnie de deux autres membres de son parti (sixième force en Catalogne).

En , il reçoit chez lui des menaces de mort pour le forcer à cesser « sa politique contre le nationalisme ». Devant chez lui, des inconnus placardent sa photographie avec une balle plantée dans le front. Deux militants indépendantistes d'ERC sont arrêtés et reconnaissent les faits[5], [6],[7].

En , il se présente aux élections générales espagnoles, mais sans succès.

Après un processus électoral interne au parti, Albert Rivera est choisi comme candidat à la présidence de la généralité de Catalogne en 2010[8], [9].

Albert Rivera s'oppose à l'interdiction des corridas en Catalogne[10]. Cette prise de position lui vaut d'être porté en triomphe avec Rafael Luna, député du Parti populaire, et le torero Serafín Marín aux arènes de Barcelone le [11].

Albert Rivera en 2015.

Sur l'affiche électorale pour les élections catalanes de 2010, Rivera apparaît habillé tandis que le reste des candidats sont nus au fond de l'image[12]. Lors de ces élections, il renouvelle son mandat de député[13]. Lors des élections catalanes de , le parti d'Albert Rivera parvient à tripler sa représentation au Parlement de Catalogne avec neuf sièges (7,56% des votes)[14]. Il demande la démission d'Artur Mas[15].

Albert Rivera est affilié au syndicat UGT[16], proche du Parti socialiste.

Fin 2015, Rivera est tête de liste aux élections générales de décembre, tandis que sa camarade de parti, Inés Arrimadas, est la tête de liste aux élections régionales catalanes de septembre.

En , il est aisément réélu président de Ciudadanos après que ses listes ont remporté la totalité des délégués votant lors du Congrès du parti.

Il est invité au groupe Bilderberg depuis 2017[17]

À l'approche des élections générales de novembre 2019, Albert Rivera exclut tout accord de gouvernement avec le PSOE à l’issue des élections, proposant un gouvernement de coalition avec le PP. Il n'exclut pas un soutien de Vox, sur le modèle du gouvernement andalou formé en janvier 2019[18]. Il annonce sa démission, le 11 novembre 2019, après sa débâcle aux élections générales. Alors qu'il avait obtenu 57 députés et 5 sénateurs en avril 2019, le scrutin du 10 novembre ne rapportent à Ciudadanos que 10 députés et plus aucun sénateur[19]. Il annonce également démissionner de son poste de député et sa volonté de quitter la vie politique[20].

Idées politiques[modifier | modifier le code]

Albert Rivera se définit comme constitutionnaliste, progressiste et libéral. Il évite de se situer sur l'axe gauche/droite en affirmant que cela ne sert qu'à générer des conflits et de la confusion. Il propose une Espagne combinant le marché libre ("sans copinages") et l'État providence. Son parti défend une Espagne laïque et fédérale, sans privilèges territoriaux, à l'intérieur des États-Unis d'Europe[21],[22],[23].

Il est favorable à une loi autorisant l'avortement au cours des 12 premières semaines. Cependant, Albert Rivera ne considère pas que l'avortement soit un droit mais qu'il s'agit d'un « échec de la société » et d'un drame qu'il faut réguler[24],[25],[26].

Rivera est favorable au mariage entre personnes de même sexe[27].

Il est opposé à la politique linguistique catalane actuelle. Il souhaite que l'enseignement à l'école se fasse de manière trilingue : 40 % en espagnol, 40 % en catalan et 20 % en anglais[28].

Il s'oppose à l'enseignement de la religion à l'école. Selon lui, l'école ne doit enseigner que des choses objectives et que chacun est libre de croire ce qu'il veut. Mais il n'est pas opposé à l'enseignement de l'histoire des religions car il en reconnaît l'importance[29].

Il est favorable à l'assistance sanitaire universelle pour tous les Espagnols et pour les étrangers régularisés. Pour les sans-papiers, il propose un catalogue de services basiques en cas d'urgence, pour les cas de maladies graves et contagieuses, de femmes enceintes et de mineurs[30].

Albert Rivera est pour une réforme fiscale qui fasse baisser les impôts afin de réactiver l'économie. Cette baisse d'impôts serait compensée par l'élimination ou la réforme du Sénat, la suppression des députations, la fusion entre des municipalités de petite taille[31].

Rivera souhaite un pacte sur l'éducation afin d'éviter qu'elle ne soit modifiée tous les 4 ans[32].

Il voudrait obliger les partis politiques auxquels appartiennent les politiciens corrompus à rembourser l'argent volé[33]. Il est proche idéologiquement d'Emmanuel Macron[34],[35], a qui il avait d'ailleurs apporté son soutien lors de l'élection présidentielle française[36].

Il est opposé au transfert des restes de Franco hors du mausolée de Valle de los Caídos voulu par le chef du gouvernement Pedro Sánchez[37].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Albert Rivera, Juntos Podemos, el futuro está en nuestras manos, Espasa, 2014.
  • Albert Rivera, El cambio sensato, 2015.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Albert Rivera, el abogado bilingüe del nuevo antiindependentismo.
  2. a et b Perfil de Albert Rivera en elmundo.es
  3. El candidato del partido 'Ciutadans' se presenta desnudo a las elecciones catalanas
  4. « Élections en Espagne : Albert Rivera, un avocat au flair politique », lejdd.fr.
  5. Albert Rivera amenazado de muerte Consultado el 22 de septiembre de 2007. 20minutos.es
  6. Dos jóvenes de ERC, presuntos responsables de las amenazas de muerte a Albert Rivera, abc.es, 2 octobre 2007
  7. Los acusados de amenazar a Rivera aceptan un año y 10 meses de cárcel, elmundo.es, 17 juin 2009
  8. Moción de censura de Ciudadanos a Albert Rivera
  9. Albert Rivera, reelegido candidato de Ciudadanos a la Generalitat, 31 mars 2010,lavozlibre.com
  10. Debate parlamentario sobre la prohibición de las corridas de toros. RTVE
  11. Dos diputados y el torero Serafín Marín salen a hombros de la Monumental de Barcelona, El País, 26 septembre 2010.
  12. Albert Rivera, el joven que se desnudó para luchar contra el nacionalismo catalán, rtve.es
  13. Albert Rivera cree un éxito consolidar sus tres diputados y aumentar en 15.000 votos
  14. Elecciones catalanas: Albert Rivera, líder de Ciutadans: "Hoy ha hablado la Cataluña real", lavanguardia.com
  15. Albert Rivera exige a Artur Mas que dimita o presentará una moción de censura, abc.es
  16. Albert Rivera admite que está afiliado a UGT: "Lo he dicho mil veces", Libertad Digital
  17. (es) « Rivera debuta ante el Club Bilderberg y acompaña a Guindos, Botín y a Cebrián en la delegación española », europapress.es,‎ (lire en ligne)
  18. Ludovic Lamant, « Espagne: des élections indécises, marquées par une radicalisation des droites », sur Mediapart,
  19. Espagne : démission du chef de Ciudadanos, Le Monde, 11 novembre 2019.
  20. M.-L.W. (photogr. Susana VERA de REUTERS), « Espagne : Albert Rivera, le chef de Ciudadanos, démissionne après des législatives désastreuses », http://www.leparisien.fr,‎ (ISSN 0767-3558, OCLC 436625044, lire en ligne)
  21. « Ciudadanos », sur www.ciudadanos-cs.org (consulté le )
  22. « Rivera, en Bruselas: Quiero unos Estados Unidos de Europa, con una España fuerte », sur www.lavozlibre.com (consulté le )
  23. (es) Europa Press, « 25M-Rivera advierte que Europa "no puede ser un reino de taifas" y apuesta por el proyecto de "Estados Unidos de Europa" », sur europapress.es (consulté le )
  24. La Razón, « Ciudadanos: aborto en la Sanidad Pública y eutanasia », sur www.larazon.es (consulté le )
  25. « Los contrarios al aborto no son admitidos en Ciudadanos », sur El Confidencial Digital (consulté le )
  26. « Para Ciudadanos el aborto no es un derecho sino "un fracaso de la sociedad" », sur www.cuatro.com (consulté le )
  27. « «Somos un partido laico y estamos a favor de los matrimonios homosexuales» | Nacional | Política - Abc.es », sur ABC (consulté le )
  28. elEconomista.es, « Albert Rivera: 40% en catalán, 40% en castellano y 20% en inglés, modelo ideal - EcoDiario.es », sur ecodiario.eleconomista.es (consulté le )
  29. (es) Ediciones El País, « Ciudadanos y Podemos quieren la Religión fuera de las aulas », sur EL PAÍS, (consulté le )
  30. « Ciudadanos apuesta por una atención sanitaria limitada para los inmigrantes en situación irregular », sur ELMUNDO (consulté le )
  31. « Así es el acuerdo PSOE-Ciudadanos: no contempla una subida de impuestos y sí reformar el 135 de la Constitución », sur ELMUNDO (consulté le )
  32. « Rivera critica las continuas reformas educativas y aboga por un modelo para 30 años », sur www.efe.com (consulté le )
  33. « Ciudadanos », sur www.ciudadanos-cs.org (consulté le )
  34. « En Espagne, Albert Rivera se rêve en Emmanuel Macron », Le Vent Se Lève,‎ (lire en ligne, consulté le )
  35. François Musseau, « Albert Rivera, le Macron espagnol », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le )
  36. « Ciudadanos encourage Macron », sur FIGARO, (consulté le )
  37. (es) EFE, Cadena SER, « PP y Ciudadanos no apoyarán el decreto ley del Gobierno para exhumar a Franco », Cadena SER,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]