Albert Rösti

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Albert Rösti
Illustration.
Portrait officiel, 2024.
Fonctions
Conseiller fédéral
En fonction depuis le
Élection 7 décembre 2022
Département DETEC
Prédécesseur Ueli Maurer
Conseiller national
Législature 49e, 50e et 51e
Groupe politique UDC (V)
Commission CEATE
CSSS (2019-22)
CSEC (2015-19)
Successeur Manfred Bühler
Président de la commune d'Uetendorf
Président de l'Union démocratique du centre
Réélection 24 mars 2018
Prédécesseur Toni Brunner
Successeur Marco Chiesa
Biographie
Date de naissance (56 ans)
Lieu de naissance Frutigen (BE)
Nationalité suisse
Parti politique UDC
Diplômé de École polytechnique fédérale de Zurich
Université de Rochester
Profession Ingénieur agronome

Albert Rösti (/rœsti/ ou /rœʃti/), né le à Frutigen (originaire du même lieu), est une personnalité politique suisse, membre de l'Union démocratique du centre (UDC).

Il est député du canton de Berne au Conseil national de 2011 à 2022, où il exerce une intense activité de lobbyiste, et président de l'UDC entre 2016 et 2020. Le , il est élu au Conseil fédéral, où il prend la tête du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication.

Biographie[modifier | modifier le code]

Albert Rösti naît le à Frutigen, dans l'arrondissement administratif bernois de Frutigen-Bas-Simmental. Il est originaire du même lieu[1]. Selon ses propres déclarations, son nom se prononce /rœsti/ (en allemand) ou /rœʃti/ (en dialecte de l'Oberland bernois) et signifie « pentu », comme la région concernée[2],[3].

Il grandit dans une ferme de montagne à Kandersteg[4] avec son frère aîné, Hans, qui reprend plus tard l'exploitation familiale et siège pendant 16 ans au Grand Conseil du canton de Berne sous les couleurs de l'UDC[5].

Il est scolarisé au primaire à Kandersteg et au secondaire inférieur à Frutigen. Il fait ensuite des études secondaires supérieures au gymnase de Thoune, où il obtient sa maturité en 1987[6].

Après son service militaire, qui le mène jusqu'au grade d'appointé[1], il étudie l'agronomie à l'École polytechnique fédérale de Zurich[7]. Il obtient un diplôme d'ingénieur agronome en 1994, puis un doctorat en 1997[6]. Il effectue plus tard un Master of Business Administration, achevé en 2002 à l'université de Rochester[8].

Il est secrétaire général de la direction de l'économie publique du canton de Berne de 2003 à 2006[7], puis directeur de la fédération suisse des producteurs de lait. Après avoir démissionné de ce poste « en raison de divergences stratégiques au sein de la fédération »[9], il fonde en 2013 à Uetendorf son propre bureau de conseils dans les domaines de l'énergie, de l'aménagement du territoire, de l'environnement et de l'agriculture (Büro Dr. Rösti)[8],[10].

Albert Rösti est marié (il a connu sa future femme, Theres[5], sur les bancs de l'école[11]) et père de deux enfants. Il vit à Uetendorf[1].

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Il adhère à l'UDC à l'âge de 18 ans[12].

Il est membre du Conseil communal d'Uetendorf de 2008 à 2013, puis président de cette commune de 2014 à 2022 (poste à 40 %)[13].

Candidat malheureux au gouvernement bernois en 2010[10], il est élu au Conseil national en octobre 2011 et réélu en 2015 (où il échoue à décrocher un siège au Conseil des États[10]) et 2019 (avec le meilleur score de Suisse[10]). Il siège au sein de la Commission de l'environnement, de l'aménagement du territoire et de l'énergie (CEATE), de la Commission de la science, de l'éducation et de la culture (CSEC) de 2015 à 2019 et de la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique (CSSS) depuis fin 2019, qu'il préside depuis fin 2021[1].

Il devient président de l'UDC le à la suite de l'annonce de la démission de Toni Brunner de la tête du parti le [14]. Un an plus tard, il essuie des critiques en raison de son caractère poli et placide (« gentil » selon ses détracteurs), à l'opposé du style de ses prédécesseurs[15]. Après la défaite de l'UDC aux élections fédérales de 2019, il indique qu'il quittera la présidence du parti au printemps 2020[16]. En raison de la crise du coronavirus, il prolonge finalement[17] son mandat[18] jusqu'en .

Conseiller fédéral[modifier | modifier le code]

Début , il se porte candidat à la succession d'Ueli Maurer au Conseil fédéral[19]. Le , il est retenu sur le ticket officiel de son parti aux côtés d'Hans-Ueli Vogt[20]. Il est élu au premier tour le par 131 voix (contre 98 à Hans-Ueli Vogt)[21]. Lors de la répartition des départements, il se voit confier celui de de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication[22].

Positionnement politique[modifier | modifier le code]

Qualifié par les observateurs de posé[23], de respectueux[24] et jugé conciliant[9] et ponctuellement capable de compromis[23], il est sur le fond plus proche de la ligne dure zurichoise de son parti que de l'UDC bernoise, plus modérée[25].

Ses thèmes de prédilection au Parlement sont la santé, l’agriculture et l’énergie[9],[26]. Il y défend divers intérêts économiques en lien avec ses mandats externes (négociants en combustibles, concessionnaires automobiles et du transport routier, exploitants de barrages, etc.)[27].

Opposé, comme son parti, à l'initiative pour les glaciers visant la neutralité carbone de la Suisse en 2050, il est coauteur du référendum facultatif contre la loi adoptée par le Parlement à titre de contre-projet[27],[28],[29].

Lobbyisme[modifier | modifier le code]

En plus de son mandat de conseiller national, Albert Rösti a 16 mandats externes[26], dont 13 sont rémunérés[13]. Sa rémunération pour ses activités de lobbyiste n'est pas connue[27].

Il est président du lobby du mazout et autres combustibles fossiles (SwissOil) de 2015 à 2022[30]. Depuis 2022, il est président du lobby des importateurs de voitures (Auto-Suisse)[31],[32] et siège au comité directeur de l’association faîtière des usagers de la route (Routesuisse)[26]. Il est aussi conseiller de l’Association suisse des transports routiers (Astag)[26].

Il a également été président de l'Association suisse pour l'aménagement des eaux[15], qui regroupe tous les producteurs d'énergie hydraulique[33], et de l'association pronucléaire Action pour une politique énergétique raisonnable[34]. Il exerce par ailleurs des mandats auprès de l'Association suisse des transports routiers et de Gastrosuisse.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d « Biographie de Albert Rösti », sur le site de l'Assemblée fédérale suisse.
  2. iar, « Albert Rösti lève le doute sur la prononciation de son nom », sur rts.ch, (consulté le )
  3. Arthur Grosjean, « Albert Rösti, un plat UDC cuisiné entre Ogi et Blocher » Accès payant, sur 24 heures, (consulté le )
  4. « Assemblée – Albert Rösti, nouveau président de l'UDC », Tribune de Genève,‎ (ISSN 1010-2248, lire en ligne, consulté le )
  5. a et b (de) Christina Neuhaus, « Alpauffahrt mit SVP-Präsident Albert Rösti » Accès payant, sur Neue Zürcher Zeitung, (consulté le )
  6. a et b « Albert Rösti - Munzinger Biographie », sur www.munzinger.de, (consulté le )
  7. a et b ATS, « L'UDC bernois Albert Rösti, candidat au Conseil fédéral », La Côte,‎ (lire en ligne)
  8. a et b (de) René Zeller, « «Sanft, aber mit Stacheln» », Neue Zürcher Zeitung,‎ , p. 9 (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  9. a b et c Fabian Renz, Raphaela Birrer et Charlotte Walser, « Succession d’Ueli Maurer – Albert Rösti est le visage de l’UDC, mais si différent » Accès payant, sur 24 heures, (consulté le )
  10. a b c et d (de) Agence télégraphique suisse, « Albert Rösti - Vom Bergbauernsohn zum Chef einer Bundesratspartei », sur BauernZeitung, (consulté le )
  11. (de) Jessica Pfister, « Albert Rösti SVP über Bundesrat, Beruf, Politik und Familie », sur Schweizer Illustrierte, (consulté le )
  12. Michel Guillaume, « Albert Rösti: «Je ne suis pas plus lobbyiste qu’un autre élu de milice» », Le Temps,‎ , p. 7 (ISSN 1423-3967, lire en ligne Accès payant, consulté le )
  13. a et b David Haeberli, « Son image de lobbyiste colle à la peau d’Albert Rösti », Le Temps,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  14. « Toni Brunner annonce qu'il quitte la présidence de l'UDC », sur www.letemps.ch (consulté le ).
  15. a et b Christine Talos, « UDC – L'amabilité d'Albert Rösti passe de plus en plus mal », Tribune de Genève,‎ (ISSN 1010-2248, lire en ligne, consulté le )
  16. « Le Bernois Albert Rösti va quitter la présidence de l'UDC », sur rts.ch, (consulté le )
  17. « Coronavirus – L'UDC renonce à son assemblée des délégués », 24 heures,‎ (ISSN 1424-4039, lire en ligne, consulté le )
  18. « Albert Rösti reste président du parti jusqu'à nouvel avis », sur UDC Suisse (consulté le )
  19. « Albert Rösti entre dans la course au Conseil fédéral », sur rts.ch, (consulté le )
  20. « L'UDC lance Albert Rösti et Hans-Ueli Vogt pour succéder à Ueli Maurer au Conseil fédéral », sur rts.ch, (consulté le )
  21. « L'UDC bernois Albert Rösti accède au Conseil fédéral dès le 1er tour », sur rts.ch, (consulté le )
  22. « Albert Rösti reprend le DETEC, Karin Keller-Sutter passe aux Finances », sur rts.ch, (consulté le )
  23. a et b Philippe Boeglin, « Succession Maurer: Hans-Ueli Vogt, champion surprise de l’UDC zurichoise », Le Temps,‎ , p. 8 (ISSN 1423-3967, lire en ligne Accès payant, consulté le )
  24. Philippe Boeglin, « Alors qu'Albert Rösti reste favori, la section zurichoise en quête de sursaut », Le Temps,‎ , p. 3 (lire en ligne Accès payant)
  25. « L'UDC bernois Albert Rösti, candidat au Conseil fédéral », sur Le Nouvelliste, (consulté le )
  26. a b c et d David Haeberli, « Un lobbyiste du pétrole peut-il vraiment arriver au Conseil fédéral ? », Le temps,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  27. a b et c Serge Enderlin, « En Suisse, un lobbyiste de l’industrie à la tête du ministère de l’environnement », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne Accès payant)
  28. Chancellerie fédérale suisse, « Objets soumis au référendum facultatif - Loi fédérale sur les objectifs en matière de protection du climat, sur l’innovation et sur le renforcement de la sécurité énergétique », sur www.chf.admin.ch, (consulté le )
  29. Rudolf Studer, « Avec la loi sur le climat, Rösti va devoir s'opposer à son propre parti », sur Blick, (consulté le )
  30. « Présidence », sur www.swissoilschweiz.ch (consulté le ).
  31. (de) « Albert Rösti übernimmt das auto-schweiz-Lenkrad von François Launaz », sur auto.swiss, (consulté le ).
  32. « auto-suisse Association Importateurs Suisses d'Automobiles », sur Lobbywatch (consulté le ).
  33. « Plus salée, la facture de l’eau sème la discorde entre les cantons et les producteurs d’électricité », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  34. Luigi Jorio (trad. Samuel Jaberg), « L’avenir énergétique de la Suisse se décide dans les urnes », sur Swissinfo, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

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