Alan García

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Alan García Pérez
Illustration.
Fonctions
44e et 47e président de la République du Pérou

(5 ans)
Élection
Président du Conseil Jorge del Castillo
Yehude Simon
Javier Velásquez
José Antonio Chang
Rosario Fernández
Prédécesseur Alejandro Toledo
Successeur Ollanta Humala

(5 ans)
Président du Conseil Luis Alva Castro
Armando Villanueva (es)
Luis Alberto Sánchez (es)
Luis Alva Castro
Prédécesseur Fernando Belaúnde Terry
Successeur Alberto Fujimori
Biographie
Nom de naissance Alan Gabriel Ludwig García Pérez
Date de naissance (74 ans)
Lieu de naissance Lima (Pérou)
Nationalité péruvienne
Parti politique APRA
Conjoint 1) Carla Buscaglia
2) Pilar Nores Bodereau
Enfants Premier mariage :
Carla García Buscaglia
Deuxième mariage :
Josefina García Nores
Gabriela García Nores
Luciana García Nores
Alan Raúl García Nores
Hors mariage :
Federico Dalton García Cheesman
Diplômé de Université nationale de San Marcos
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Profession Avocat
Résidence Palais du Gouvernement du Pérou

Alan García
Présidents de la République du Pérou

Alan García Pérez, né le à Lima, est un homme politique péruvien. Il est président de la République du Pérou de 1985 à 1990 puis de nouveau de 2006 à 2011.

Il est une figure éminente du Partido Aprista Peruano, émanation du mouvement politique latino-américain Alliance populaire révolutionnaire américaine.

Il a été de nouveau élu président de la République le pour un nouveau mandat et prend ses fonctions le 28 juillet suivant.

Jeunesse

Alan Gabriel García Perez est issu d’une famille de la classe moyenne, étroitement liée à l’Alliance populaire révolutionnaire américaine. Il fait ses études secondaires au Colegio Nacional José María Eguren du district de Barranco.

Son père, Carlos García Ronceros est secrétaire de l’organisation du parti pendant le gouvernement du général Manuel A. Odría qui avait fait interdire l’Alliance populaire révolutionnaire américaine en 1948. Il est emprisonné et ne connaîtra son fils que cinq ans plus tard. Encore collégien, Alan García entre à la Federación Aprista Juvenil (Jeunesses apristes) et reçoit son livret de militant à l’âge de 17 ans.

Il poursuit ses études supérieures à l'Université catholique du Pérou puis obtient sa licence en droit de l'Université San Marcos en 1971. Désireux de compléter sa formation, il part pour l’Europe, assistant aux cours[1] de l’Université Complutense à Madrid. En 1973, il s’inscrit à l'Université de Paris, où il obtient une licence de sociologie.

En 1978, après plusieurs années passées à Paris, le fondateur de l'Alliance populaire révolutionnaire américaine, Víctor Raúl Haya de la Torre demande à García de retourner en politique et de revenir au Pérou quand le gouvernement Bermúdez crée les conditions de la restauration d’un gouvernement civil et permet la réorganisation des autres partis politiques.

Les élections générales de 1980 voient la victoire de Fernando Belaúnde Terry, l'Alliance populaire révolutionnaire américaine est deuxième mais ne participe pas au gouvernement.

Alan Garcia est candidat pour l'Alliance populaire révolutionnaire américaine aux élections générales de 1985. Il est élu le 14 avril président avec 45 % des voix. Selon la Constitution, il faut 50 % des voix pour passer au premier tour. Mais le candidat arrivé deuxième, Alfonso Barrantes Lingán, renonce à participer au second tour et García est déclaré vainqueur le 1er juin.

À seulement 36 ans, il devient le premier président apriste 60 ans après la fondation de son parti.

Président de la République (1985-1990)

García entre en fonction le , disposant de l’appui du peuple qu'il a séduit par sa jeunesse, ses grands talents d’orateur et son apparent radicalisme.

La gestion de García est controversée, car si dans les premières années le gouvernement fit montre d’une vitalité et d’une autorité inconnues jusqu’alors dans le pays, ses résultats, principalement en économie, furent sévèrement critiqués. La crise économique de l'époque est considérée par une grande partie de la population comme la plus grave que le pays ait jamais connue.

Difficultés économiques

La politique économique de García comprend un contrôle drastique du taux de change associé à une surémission de monnaie. Le sol, monnaie péruvienne, est dévalué et remplacé par l'inti à la mi 1985 à raison d’un Inti pour 1000 soles. Le gouvernement péruvien rejette les préconisations du Fonds monétaire international et limite le remboursement de la dette extérieure à 10 % des revenus d’exportations du pays. Cette décision en retarde le remboursement et vaut au Pérou d’être déclaré inéligible par le FMI en août 1986. La hausse des bas salaires, la baisse du taux d’inflation et la forte croissance de l’économie emportent dans un premier temps l’adhésion de la population et l'APRA gagne haut la main les élections municipales en novembre. Mais à partir de 1987, les déconvenues s’accumulent avec l’épuisement des ressources de l'État.

En juillet, le gouvernement annonce la nationalisation des secteurs de la banque et de l’assurance afin de garder sous contrôle l’inflation, mais cette tentative s’enlise à la suite de la saisie des tribunaux par les actionnaires dépossédés. Le pays entre en récession en 1988 malgré les tentatives de stabilisation.

Le Pérou souffre d’une inflation de 120 % en 1987, 1722 % en 1988, 2776 % en 1989, et qui atteint 7649 % en 1990. Entre et , l’inflation cumulée atteint 2 200 200 % et les réserves sont négatives de 900 millions de dollars à la fin du mandat de Garcia.

Selon des études de l’INEI et du PNUD yachay.com.pe, 41,6 % des Péruviens étaient pauvres au début du mandat de Garcia. Ce pourcentage est passé à 55 % en 1991.

Terrorisme

L'autre problème qui déstabilise le gouvernement de García est l'activité terroriste qui a débuté sous le gouvernement précédent de Fernando Belaúnde Terry mais qui connaît son paroxysme de violence en 1986 et 1988, nourrie par les tensions sociales engendrées par les difficultés économiques. Le Sentier lumineux, un mouvement violent d’inspiration maoïste, a commencé par attaquer des villages de montagne puis les grandes villes, notamment des usines électriques, provoquant de nombreuses coupures d'électricité à Lima qui jusque là ne voyait qu'un conflit confiné aux Andes. Le gouvernement García cherche sans succès une solution militaire au terrorisme, avec comme corollaire des violations des droits de l'homme. On peut citer le massacre d'Accomarca en août 1985 où 47 paysans sont assassinés par l’armée péruvienne, le massacre de Cayara (es) en dans lequel 30 personnes environ sont tuées et des dizaines d’autres disparaissent. Il y également l’exécution sommaire de plus de 200 détenus lors de mutineries dans les prisons de Lurigancho, San Juan Bautista, (El Frontón) et Santa Bárbara en 1986 à Lima, pendant que se tient au même moment un congrès de l’Internationale socialiste. Le président Garcia a donné l'ordre d’attaquer mais il n'assumera pas les conséquences funestes de cette attaque.

Une enquête officielle estime à 1 600 le nombre des personnes disparues pendant la présidence de García.

Réalisations

Au crédit du gouvernement apriste, il y eut toutefois des réalisations importantes dont :

  • l'achèvement en 1988 de la centrale hydroélectrique Charcani V (Arequipa)
  • la poursuite du projet d'irrigation Chavimochic
  • la mise en service en février 1988 du réservoir Gallito Ciego (La Libertad)

En revanche, le projet de train électrique commencé en 1986 à Lima reste inachevé malgré plusieurs millions de dollars d’investissements.

Défaite politique de 1990

L'instabilité économique et le terrorisme provoquent le mécontentement de la population et les élections générales péruviennes de 1990 voient la victoire d’Alberto Fujimori. García, après avoir remis l’écharpe présidentielle au président du Congrès, comme le prévoit le protocole officiel, quitte l'hémicycle du Congrès et n'assiste pas au premier discours de son successeur.

Carrière politique après la 1re présidence

En 1991, il est jugé pour une accusation constitutionnelle d'enrichissement illicite qui fut classée sans suite en .

En 1992, il est nommé secrétaire général de l’APRA.

Exil

Après l'autogolpe de Fujimori, au cours duquel les militaires prennent d'assaut sa maison, García demande l'asile politique à la Colombie le 5 avril 1992. Par la suite, García s'installe en France. Il vit un moment rue des Bourdonnais et rue de la Tour, avant de s'acheter en 1997 un appartement de 196 m2 rue de la Faisanderie, pour 2,6 millions de francs. L'année suivante, il est filmé au Stade de France pendant la Coupe du monde de football 1998, provoquant l'indignation de nombreux péruviens.

Campagne présidentielle de 2001

García ne retourne pas au Pérou avant 2001. Il est l'objet de plaintes quant à sa responsabilité dans les exécutions dans les prisons lors de la mutinerie de 1986. Mais aucun procès n'a lieu et la prescription survient en 2000.

Il est de nouveau candidat à la présidence aux élections de 2001, et crée la surprise en passant au deuxième tour, alors que Lourdes Flores le devançait nettement dans les sondages. Il ne perd qu'au second tour face à Alejandro Toledo. En tant que chef du Parti apriste péruvien, il est à la tête de l’opposition au Congrès.

Campagne présidentielle de 2006

Le , à Lima, García a lancé officiellement sa campagne pour les élections générales de 2006. Arrivé au premier tour de justesse devant Lourdes Flores Nano, il est candidat au second tour face à Ollanta Humala et remporte le scrutin avec 55 % des suffrages exprimés (après 77 % des bulletins comptés) grâce à un meilleur report des voix. Mais son parti n'a que 36 sièges au Congrès sur 120.

Président de la République (2006-2011)

Publications

Alan García est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le Pérou et l’Amérique latine dont la plupart sont consultables à la Bibliothèque nationale du Pérou.

  • A la inmensa mayoría : discursos (1988)
  • El futuro diferente (1989)
  • El desarme financiero : pueblo y deuda en América Latina (1989)
  • La revolución regional (1990)
  • La defensa de Alan García (1991)
  • El nuevo totalitarismo (1992)
  • El mundo de Machiavello (1994)
  • La falsa modernidad (1997)
  • Siete tesis erróneas del neoliberalismo en América Latina (1997)
  • Mi Gobierno hizo la regionalización (1999)
  • La década infame : deuda externa 1990–1999 (2000)
  • Modernidad y política en el siglo XXI: globalización con justicia social (2003)

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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