Alain Soral

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Alain Soral
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Alain Soral lors d'une conférence à Lyon le .
Nom de naissance Alain Bonnet
Alias
Alain Bonnet de Soral
Naissance (65 ans)
Aix-les-Bains, France
Nationalité Drapeau de la France France
Drapeau de la Suisse Suisse
Profession
Formation
Diplôme d'instructeur fédéral de boxe anglaise obtenu en juin 2004
Famille
Agnès Soral (sœur)

Alain Bonnet, dit Alain Soral (son nom d'usage étant Bonnet de Soral[n 1]), est un essayiste, idéologue et chef d'entreprise franco-suisse, né le à Aix-les-Bains.

Alain Soral est d'abord membre du Parti communiste, qu'il quitte en 1993. Parallèlement, il travaille dans les médias et le monde du spectacle jusqu'au début des années 2000. Au cours de cette décennie, il devient, aux yeux de la plupart des observateurs, un idéologue d'extrême droite, oscillant entre un antisémitisme traditionnel et le nouvel antisémitisme. Partageant des thèses à la fois nationalistes et de gauche, lui-même se définit comme « national-socialiste »[n 2].

Après s'être rapproché du Front national (FN), il fonde en juin 2007, avec d'anciens membres du GUD, le mouvement Égalité et Réconciliation (E&R) qu'il préside depuis lors. Cette association, qui se présente comme « nationaliste de gauche », est souvent classée à l'extrême droite par les observateurs extérieurs et considérée comme proche du FN. En novembre 2007, Alain Soral devient par ailleurs membre du comité central du FN. Il quitte le parti en février 2009 dans le contexte des élections européennes de 2009, lors desquelles il se porte candidat en Île-de-France, en cinquième position sur la « liste antisioniste ». Celle-ci est conduite par Dieudonné, dont il est devenu l'ami voire l'« éminence grise », ce qui permet d'observer une continuité entre ses discours et les spectacles de l'humoriste.

En mars 2011, il fonde la SARL « Culture pour tous » qui comprend notamment la maison d'édition Kontre Kulture.

Biographie

Jeunesse, premiers essais et carrière dans le milieu du spectacle

Frère de l'actrice Agnès Soral, sa cadette, et de la productrice Jeanne Soral, seul garçon de trois enfants, Alain Soral naît en Savoie[2]. Sa famille s'étant établie à Meudon-la-Forêt dans les années 1960, il est inscrit à la « communale »[2], puis au collège Stanislas[3]. Se qualifiant lui-même d'« enfant mal-aimé »[4], il vit une enfance difficile en raison d'une mère qu'il juge « passive et froide »[2], et de la violence de son père qui le bat[4]. Sa sœur Agnès décrit ce père comme un « pervers narcissique ». Lui indique en mai 2003, interrogé dans l'émission de Mireille Dumas Vie privée, vie publique[4] : « Quand on a eu une enfance comme la mienne, on n'a que deux choix : devenir victime ou bourreau. On m'a programmé pour être un monstre[5]. » Il insultera ses parents dans le dossier remis à la presse pour son long-métrage Confession d'un dragueur[6]. Selon sa sœur Agnès, il aurait également souffert, au cours de son enfance, de l'expropriation par l'État de terrains forestiers appartenant à son père[4].

Alain Soral a été reçu à l'École nationale supérieure des beaux-arts, dont on voit ici l'entrée.

Le père d'Alain Soral, qui exerce la profession de conseiller juridique[4], est condamné en 1973 pour escroquerie, et incarcéré à la prison de Champ-Dollon[7]. Alain Soral passe ensuite une adolescence marginale à Grenoble (quartier de la Capuche), puis à Annemasse[2]. Le souvenir d'avoir vécu durant cette adolescence au-dessus d'une loge maçonnique l'aurait marqué, d'après sa sœur Agnès[4]. Sans bac en poche, Alain Soral monte à Paris en 1976 où il mène une existence « provo-punk » aux Halles, exerçant divers « petits boulots » (chantiers, convoyages, etc.), avant d'être reçu aux Beaux-Arts[2].[n 3].

Au cours de sa jeunesse, il est aussi pigiste pour le magazine féminin 20 ans, pour lequel il rédige des billets d'humeur. Il écrira plus tard dans Entrevue, à la rubrique « Rumeurs »[5].

L'actrice Agnès Soral, sœur d'Alain Soral, introduit celui-ci dans le milieu du spectacle au cours des années 1980.

Dans les années 1980, introduit par sa sœur auréolée du succès de Tchao Pantin[7], Alain Soral fréquente la « nébuleuse noctambulo-artistique parisienne », aux Bains Douches ou au Palace[4], côtoie de nombreux homosexuels[4],[5] et se lie d'amitié avec le cinéaste Vincent Dieutre[2]. Durant cette période, il suit pendant quelque temps comme élève-stagiaire[n 4]. les séminaires de Cornelius Castoriadis à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales[9],[2],[10]. En 1984, il cosigne son premier ouvrage : Les mouvements de mode expliqués aux parents, avec Alexandre Pasche et Hector Obalk. Il vit néanmoins très mal que ce dernier soit le seul à être invité à l'émission Apostrophes, au point que cet épisode marque durablement sa pensée. Il déclare ainsi : « J'ai été manipulé par un Juif qui a tiré la couverture à lui. À partir de ce jour-là, j'ai étudié le Talmud, l'histoire du sionisme. J'ai découvert que la trahison et la solidarité étaient au fondement de cette culture[5]. » Son intérêt se porte à cette époque sur la mode — il enseigne « l'histoire et l'analyse de la mode contemporaine » à l'ESMOD[11] de 1984 à 1987. Il se retire comme gardien au château de la Bosselette[12], près de Dieppe, et publie, en 1987, un nouvel ouvrage sur ce thème, intitulé La Création de mode, initialement manuel de cours destiné à l'ESMOD.

Au cours des années 1990, il écrit sur le thème de la « drague » et de la « féminisation de la société », avec un premier roman autobiographique La Vie d'un vaurien — largement inspiré du recueil d'Édouard Limonov : Journal d'un raté —, puis avec l'essai Sociologie du dragueur (Éditions Blanche, 1996). Alain Soral dit avoir également exercé comme reporter au Zimbabwe à la même époque[13].

Dans le même temps, il apparaît régulièrement à la télévision : conseiller en mode dans le cadre d'une émission de FR3 en octobre 1985, invité par Thierry Ardisson dans Lunettes noires pour nuits blanches, chroniqueur — aux côtés de Yolaine de La Bigne — dans Drevet vend la mèche (1989). Il est également plusieurs fois invité dans l'émission de Mireille Dumas Bas les masques (1991). Il joue son propre rôle au cinéma dans Parfait Amour !, de Catherine Breillat (1996). Il est ensuite régulièrement invité dans les émissions C'est mon choix et Tout le monde en parle[14].

Le seul long-métrage réalisé par Alain Soral, intitulé Confession d'un dragueur et sorti en salles en 2001, réunit Thomas Dutronc et Saïd Taghmaoui.

En 2001, il met en scène Confession d'un dragueur avec Thomas Dutronc et Saïd Taghmaoui en tête d'affiche. Le producteur Jean-François Lepetit raconte à ce sujet : « Son scénario était prometteur. Mais au moment du tournage, j'ai réalisé que ce que je croyais être de l'ironie était en fait du premier degré. » Portant sur la drague de rue et les rapports de classe, ce long-métrage est boudé par la critique et le public et « déprogrammé » au bout d'une semaine. Soral déclare par la suite, au sujet de l'échec de son film et de son parcours dans le milieu du spectacle : « J'ai été massacré par les deux cliques qui tiennent ce milieu, les pédés et les Juifs[5]. »

Le 21 décembre 1996, il se marie avec Maylis Bourdenx et s'installe à Bayonne[9],[2].

Passage par le Parti communiste

Les sources divergent quant à son entrée au Parti communiste français : au milieu des années 1980 pour les uns[n 5],[15], en 1991 pour Nicolas Lebourg et Joseph Beauregard[16], entre 1992 et 1994 d'après un CV issu d'un dossier de presse[9]. Alain Soral précise qu'il intègre la cellule Paul-Langevin[17]. Selon les auteurs de La Galaxie Dieudonné, cette appartenance au Parti communiste n'a cependant jamais été prouvée[18]. Alain Soral déclare également avoir animé pendant cette période, aux côtés de Marc Cohen, le « Collectif communiste des travailleurs des médias » (dit aussi « cellule Ramón-Mercader »), faisant paraître le bulletin La Lettre écarlate[3]. Selon Jean-Paul Gautier et ses coauteurs, « en réalité, ce collectif était dirigé par Henri Malberg, membre du comité central du PCF. Lors de nos investigations, nous n'avons trouvé aucun document qui laisserait entrevoir qu'Alain Soral aurait joué le rôle qu'il cherche à s'attribuer[19]. »

Après avoir fait campagne pour le non au référendum sur le traité de Maastricht de septembre 1992, il déclare avoir participé en mai 1993, toujours avec Marc Cohen, rédacteur en chef de L'Idiot international de Jean-Edern Hallier, à la rédaction de l'appel « Vers un front national », signé par Jean-Paul Cruse — ancien membre de la Gauche prolétarienne, membre du collectif et délégué SNJ-CGT de Libération, dont il est l'un des fondateurs — et publié en première page de L'Idiot[20]. Cet appel, s'appuyant sur la vision de la « destruction précipitée de la vieille gauche », propose « une politique autoritaire de redressement du pays », rassemblant « les gens de l’esprit contre les gens des choses, la civilisation contre la marchandise — et la grandeur des nations contre la balkanisation du monde […] sous les ordres de Wall Street, du sionisme international, de la bourse de Francfort et des nains de Tokyo » et appelle, pour « forger une nouvelle alliance », à la constitution d'un « front » regroupant « Pasqua, Chevènement, les communistes et les ultra-nationalistes », un nouveau front pour « un violent sursaut de nationalisme, industriel et culturel[21] ». Une polémique naît alors sur l'existence de convergences « rouges-bruns »[22].

Alain Soral quitte ensuite le PCF[précision nécessaire], disant s'opposer à l'abandon de son contenu révolutionnaire, tout en continuant à approuver l'« outil d'analyse » marxiste[23].

Critique du communautarisme

Dans les livres qu'il publie par la suite, il pourfend[24] ce qu'il qualifie de communautarisme : il s'en prend vivement aussi bien aux mouvements homosexuels ou féministes qu'aux associations représentatives de la communauté juive, dans des termes qui se veulent souvent provocateurs[25]. Pour Alain Soral, la montée des communautarismes en France est dangereuse pour la République et constitue une atteinte au principe d'universalité républicaine, car, à sa conception « fait[e] d’histoires comparées, de métissages, de transformations », elle tendrait à substituer « un débat réduit à la compétition victimaire. Soit l’Histoire ramenée à l’éternelle persécution des femmes, des pédés, des Arabes, des Noirs, des juifs[26]… » Dans son analyse de la société contemporaine, il prétend démonter les mécanismes de ce qu'il appelle l'« idéologie du désir », promue par l'omniprésence de la publicité, les journaux féminins et le phénomène de « starisation ». Il a vivement critiqué certains mensuels féminins qui, selon lui, transforment les consciences et relèguent la femme au statut de « femme-objet » consommatrice. Il expose son idée selon laquelle le système s'accommode très bien d'une situation où les femmes travaillent et consomment et que le féminisme, vu sous cet angle, n'est pas forcément un mouvement de libération, mais un « allié objectif » du capitalisme.

Après avoir critiqué Dieudonné dans un de ses livres, Alain Soral se lie d'amitié avec lui et devient même son « éminence grise ».

En 2002, dans l'ouvrage Jusqu'où va-t-on descendre ? Abécédaire de la bêtise ambiante, Alain Soral s'en prend, parmi de multiples cibles, à Dieudonné[27], qu'il accuse de vouloir bénéficier d'une « rente de culpabilisation victimaire » dont les Français blancs seraient, selon Soral, les victimes. Qualifiant l'humoriste d'« inculte et désormais pas drôle », il ajoute par ailleurs : « Si Dieudonné s’énerve sur le populo français, […] c’est peut-être parce qu'il lui démange de montrer du doigt la communauté logiquement désignée par sa revendication d’une plus juste représentation des “communautés visibles” ? Une “communauté invisible” surreprésentée dans le show-biz en termes de quotas, mais à laquelle il doit aussi son doux statut de rigolo[28]. » Ayant pris connaissance de ces critiques, Dieudonné souhaite rencontrer Soral. En 2004, les deux hommes prennent contact et deviennent finalement amis et politiquement proches, étant notamment tombés d'accord, selon Soral, sur le sujet de l'« antisionisme » et du « lobby juif »[29]. Dès lors, l'essayiste fait figure, de son propre aveu[30], d'« éminence grise » de Dieudonné[4],[31], ce qui permet d'observer une continuité entre ses discours et les spectacles de l'humoriste[4],[30].

S'estimant victimes de déboires comparables du point de vue des agressions physiques et du boycott par les médias, Alain Soral et Dieudonné se sont mutuellement soutenus[32], participant conjointement à la liste Euro-Palestine aux élections européennes de 2004, avant que le premier ne s'en retire[33], suivi par le second.

Les prises de position d'Alain Soral contre les communautarismes sont suivies avec intérêt par les Identitaires qui tentent en vain un rapprochement avec lui au début de l'année 2004 en lui écrivant deux lettres[34]. En 2006, il signe avec Fabrice Robert et Philippe Vardon, deux figures du Bloc identitaire, un appel à la libération de Michel Lajoye, condamné pour des attentats à l’explosif contre des commerces et des logement de travailleurs maghrébins[35].

En 2006 également, il fait partie — avec notamment Dieudonné, Thierry Meyssan et Frédéric Chatillon[36] (ancien responsable du GUD) — d'une délégation qui se rend au Liban, puis en Syrie, et rencontre notamment le président libanais Émile Lahoud, le général Aoun[37], opposant libanais, et, lors d'un passage à Damas, les dignitaires du régime syrien[5], ainsi qu'Hugo Chávez, président du Venezuela. D'après Fiammetta Venner, Alain Soral admire un Chávez « aux antipodes de celui admiré par une certaine gauche française. Ce qui interesse Alain Soral, c'est la repression virile des opposants, la revendication de chrétienté et les provocations contre les Etats-Unis et les juifs »[35].

Engagement au Front national

Alain Soral se dit marqué par la campagne de Jean-Pierre Chevènement lors de l'élection présidentielle française de 2002 :

« Chevènement pour mon parcours personnel est une sorte de sas. Je n'aurais jamais pu me rapprocher du FN directement. Toute mon idiosyncrasie est formatée par l'extrême gauche. C'est comme des pelures d'oignon qu'il faut enlever. Ce n'est pas possible sans médiation... Quand je vois que Chevènement au cours de la campagne de premier tour de 2002 s'effondre, n'ose pas franchir le Rubicon et on voit tout à coup qu'il n'a pas le courage d'aller au bout... Et finalement le seul qui a le courage, qui n'a pas l'appareil conceptuel finalement cohérent, le seul qui a le courage politique parce qu'il n'a jamais fait partie de la bourgeoisie politique, ce qu'on appelle l'establishment, le seul qui pourra aller jusqu'au bout d'une critique radicale du système s'il était à la limite moins mal entouré parce que c'est comme ça que je le vois, ce serait Le Pen et c'est là que je me dis je milite alors que je suis encore très lié au PC, enfin aux déçus du PC, je dis : « il faut voter Le Pen, c'est le vote révolutionnaire » »[38].

Il propose d'abord ses services au FN par l'intermédiaire de Bruno Gollnisch. Il se lie ensuite d'amitié avec Marine Le Pen, alors à la recherche de personnalités extérieures pour venir alimenter ses réflexions politiques et qui juge intéressante sa ligne sur la « gauche du travail » et la « droite des valeurs », avant de convaincre Jean-Marie Le Pen[39],[40],[35]. C'est durant l'automne 2005 qu'il rejoint l'équipe de campagne du Front national, où il est chargé des affaires sociales et du problème des banlieues. Ce ralliement n'est révélé par Soral que plus d'un an après, lors d'un entretien paru sur Internet le . Il explique alors sa démarche en affirmant que le Front national constitue le seul parti qui lutte efficacement contre la « déferlante capitaliste et ultralibérale ». En mars 2007, il affirme avoir voté pour Jean-Marie Le Pen aux deux tours de l'élection présidentielle de 2002, après avoir néanmoins été tenté de porter sa voix sur Jean-Pierre Chevènement au premier tour[3]. Le rapprochement d'Alain Soral avec Jean-Marie Le Pen est cependant accueilli alors avec une certaine méfiance par diverses personnalités du Front national[41].

Alain Soral inspire les discours prononcés par Jean-Marie Le Pen du 1er mai, de la fête des Bleu-blanc-rouge et de Valmy en septembre 2006[39],[42]. À l'occasion de l'élection présidentielle, il oriente la campagne de Jean-Marie Le Pen vers le national-républicanisme[43]. Son exposition à l'occasion d'une conférence de presse avec Louis Aliot et Marine Le Pen en février 2007 vise à faire contrepoids à l'offensive de Bruno Mégret, accusé d'utiliser l'Union des patriotes (mouvement de soutien à la candidature de Jean-Marie Le Pen) pour se remettre en selle[40]. Le président du FN indique alors : « Il apporte les éléments de sa propre personnalité, son talent, son intelligence. Et le fait qu'il soit un ancien communiste prouve bien la capacité de la nation et du mouvement national d'intégrer les Français quelles que soient leurs origines politiques »[44]. Marine Le Pen précisera en 2008 : « [...] contrairement à ce qui a pu être dit durant la campagne présidentielle, il n’a pas été le décideur de la stratégie de Jean-Marie Le Pen. Jean-Marie Le Pen, que les Français connaissent, a évidemment toujours conservé la maîtrise totale de ses choix stratégiques et celle de sa ligne politique »[45]. Le , après le net recul de Jean-Marie Le Pen à l'issue du premier tour, il déclare : « Le Pen méritait la France mais je ne suis pas sûr que la France méritait Le Pen[46] » et annonce qu'il va voter Ségolène Royal[47].

Parallèlement à son engagement au FN, Alain Soral lance en juin 2007, en compagnie de Jildaz Mahé O’Chinal et Philippe Péninque[48], son propre mouvement, appelé Égalité et Réconciliation (E&R)[49]. Cette association, qui se présente comme « un club de réflexion politique trans-courants dans la tradition du cercle Proudhon des Berth et Valois », « entend convertir au nationalisme politique les jeunes des milieux populaires, et notamment ceux issus de l'immigration[48] ». Avec le soutien financier des anciens membres du GUD Frédéric Chatillon, Gildas Mahé et Philippe Péninque, et la participation de Serge Ayoub, il ouvre Le Local, un bar associatif situé dans le 15e arrondissement de Paris. Néanmoins, cette association entre Soral et Ayoub fait long feu[50] et ce dernier conserve seul la gestion du Local[51], « les JNR de Batskin n'appréciant pas vraiment les militants arabes d'E&R » selon Frédéric Haziza[51].

Le , à l'occasion du congrès national du Front national à Bordeaux, Alain Soral, qui n'était pas candidat, est nommé au comité central par Jean-Marie Le Pen, réélu président du parti[52].

Départ du Front national et Liste antisioniste

Le , Alain Soral annonce sa candidature à l'investiture comme tête de liste du Front national aux élections européennes de 2009 en Île-de-France[53]. Six mois plus tard, le , il décide de quitter le FN à la suite de sa relégation à une « place d'honneur » sur la liste[54]. Accusant Marine Le Pen et Louis Aliot de s'être opposés à sa candidature[n 6] et de chercher à « virer tous les opposants authentiques au système, qu'ils proviennent de la vieille droite des valeurs ou de la vraie gauche sociale », il témoigne des profondes divergences apparues depuis près de deux ans au sein du Front national et ayant conduit au départ de plusieurs personnalités de ce parti, tout en saluant Jean-Marie Le Pen, « homme facétieux et délicat ». Ce dernier dénonce pour sa part un « comportement de petit enfant qui pique une grosse colère » et commente : « Alain Soral est plus fait pour l'écriture ou le show-business que pour la politique[55] ». Selon Laurent-David Samama, l'état-major du parti l'aurait jugé « trop obsédé par le complot sioniste »[56]. Alain Soral continuera néanmoins d'affirmer son soutien à Marine Le Pen, tout en ciblant le « suceur de sionistes » que serait Louis Aliot[57]. D'après Marc George, alors secrétaire général d'Égalité et Réconciliation, Alain Soral aurait perdu le soutien de Jean-Marie Le Pen en amont des élections européennes de 2009, après avoir qualifié ses propos sur les chambres à gaz de « lubies d'un vieil homme »[58]. Marine Le Pen finira par qualifier Alain Soral de « gourou » et de « pervers narcissique »[59].

Il présente, avec Dieudonné et Yahia Gouasmi, alors président de la Fédération chiite de France, une « Liste antisioniste » recueillant 1,30 % des suffrages en Île-de-France (2,83 % en Seine-Saint-Denis) au terme d’une campagne émaillée d’incidents et d’échauffourées[60]. Sa présence sur cette liste lui vaut d’être qualifié d’« impayable stalino-facho-antisioniste » par le philosophe communiste-libertaire Claude Guillon[61]. La liste aurait été financée par la République islamique d'Iran de Mahmoud Ahmadinejad à hauteur de 3 millions d'euros[62].

Entre-temps chroniqueur au journal Flash, à partir de sa fondation en octobre 2008 avec d'anciens collaborateurs de National-Hebdo, il le quitte en avril 2011 le jugeant devenu trop proche du Front national[63]. Par ailleurs, il se montre discret à l'occasion du congrès de Tours qui doit désigner le successeur de Jean-Marie Le Pen à la présidence du FN. Marc George l'accuse d'avoir renoncé à soutenir Bruno Gollnisch en échange d'une promotion de la part de Marine Le Pen[64].

Alain Soral continue néanmoins d'avoir une certaine influence chez une partie des militants du FN, notamment chez les jeunes, qui développent d'après l'historien Nicolas Lebourg « tout un discours “républicain” sous influence soralienne, pour pointer le poids d'un certain communautarisme » (juif)[65], mais aussi chez une partie des cadres[66],[67]. Pour Jacob Rogozinski, professeur à la faculté de Strasbourg, « des relations étroites existent toujours entre les réseaux Dieudonné-Soral et certains membres de la direction du FN, et ces passerelles font circuler dans les deux sens les hommes et les idées. Bien loin de s'opposer, soraliens et lepénistes tendent ainsi à se renforcer réciproquement »[68]. S'il considère qu'il a échoué à faire bouger la ligne du FN sur l'islam du temps où il en était membre, Alain Soral s'attribue néanmoins le « virage économique antilibéral » opéré par Marine Le Pen[69], ce que contestent Abel Mestre et Caroline Monnot, journalistes au Monde : « Tous les numéros 2 du Front national, hormis Bruno Gollnisch, ont plaidé pour un créneau social. La transformation de la sociologie électorale du Front national à partir de 1995 a rendu ce virage obligatoire selon le vieux principe “il faut bien que je les suive, puisque je suis leur chef” »[70].

Développement de ses propres activités politiques et commerciales

Après son départ du Front national, Alain Soral se concentre sur ses propres activités, en particulier le mouvement Égalité et Réconciliation et la maison d'édition Kontre Kulture.

Dès lors, s'inscrivant dans une démarche propre au média-activisme[71], Alain Soral se consacre essentiellement à Égalité et Réconciliation, dont l'objet est la « promotion des idées de l'essayiste Alain Soral sur la gauche du travail et la droite des valeurs »[72] — association présentée comme « nationaliste de gauche »[73] mais classée à l'extrême droite par la plupart des observateurs et qualifiée d'antisémite par certains d'entre eux[n 7] — en organisant des conférences et en réalisant des entretiens sur Internet particulièrement suivis[74], surtout par « un public jeune et masculin », composé de « chômeurs, mais aussi [d']étudiants ou cadres diplômés »[5], disposant souvent d'un certain capital culturel[58]. Pour le politologue Jean-Yves Camus[75], si le mouvement connaît une certaine audience auprès de la génération des 18-25 ans, « pour comprendre le phénomène Soral, il faut le replacer dans le contexte des années 2000 pendant lesquelles on assiste à une course à la transgression antisémite illustrée parfaitement par l’émergence de Dieudonné. Dans les deux cas, Soral et Dieudonné, c'est moins leur discours qui suscite l’engouement que leur capacité à dire des choses transgressives qui attire les gens ».

En mars 2011, il fonde sa propre structure, « Culture pour tous », société qui comprend la maison d'édition Kontre Kulture qui diffuse notamment la réédition de ses livres; Sanguis Terrae (vente de vin) ; Prenons le maquis (anciennement Instinct de survie[76], qui vend du matériel survivaliste et organise des stages, en partenariat avec Piero San Giorgio, auteur de Survivre à l’effondrement économique) ; et Au bon sens (vente par des circuits courts de produits bio)[7]. Alain Soral possède 80 % des parts de « Culture pour tous » qui est gérée par Julien Limes, secrétaire d'Égalité et Réconciliation[77]. En 2012, la société a déclaré un chiffre d’affaires de 640 400 €, pour un résultat net de 64 300 €. Pour l'essayiste Michel Briganti, Alain Soral s'inscrit, avec cette activité commerciale, dans une pratique répandue à l'extrême droite : « capitaliser sur une expérience militante est très classique dans ce milieu. (...) En fait, tous les petits groupes d’extrême-droite animés par de fortes personnalités font du business, d’une manière ou d’une autre », citant Frédéric Chatillon, Serge Ayoub et Dieudonné[72].

Depuis novembre 2012, à la suite de son refus de l'inviter sur le plateau de son émission sur LCP, Frédéric Haziza, journaliste à Radio J et sur LCP, fait l'objet d'une violente campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux et d'une pétition, lancée en février 2013 sur Change.org, visant à son renvoi de LCP pour « son incompétence, son tribalisme, sa partialité, sa totale agressivité et ses multiples provocations contre ceux qui ne sont pas d'accord avec lui »[78],[79],[80],[81],[82].

Alors que l'influence persistante d'Alain Soral au FN inquiète une frange du parti engagée dans une stratégie de « dédiabolisation », Louis Aliot en particulier[67], Aymeric Chauprade, conseiller aux questions internationales de Marine Le Pen, déclare en août 2014, alors qu'il tente d'infléchir la ligne du FN sur le plan international dans un sens favorable à Israël : « Soral n’a pas d’influence sur Marine, il s’est auto-investi d’une mission que personne ne lui a confiée. Si sa mission est de ramener des musulmans en leur expliquant que le FN est un parti antisémite et/ou antisioniste — parce que j’ai l’impression que ça devient un peu la même chose —, il s’est trompé d’adresse »[83]. Dénonçant « la trahison Chauprade », Alain Soral appelle dès lors à ne plus voter pour le FN, malgré une tentative de médiation de Jean-Marie Le Pen[67], puis annonce en novembre 2014 avec Dieudonné la création d'un nouveau parti dénommé « Réconciliation nationale ». Les deux hommes justifient cette démarche par le fait que « le Front national est entré dans le système après l’éviction de Jean-Marie Le Pen » ; et par « l’incroyable promotion » du Suicide français d'Éric Zemmour, publié un mois plus tôt[84]. Marine Le Pen refuse de commenter sérieusement cette initiative, qu'elle assimile à « du folklore » et « de la pub »[85]. Dans le même temps, de nombreux membres de la « dissidence », terme désignant en interne la mouvance constituée autour de Dieudonné et d'Alain Soral, se désolidarisent de ces derniers, dénonçant notamment l'autoritarisme et les outrances du président d'Égalité et Réconciliation[59].

Procès intentés contre Alain Soral

Condamnations

  • Le 8 novembre 2013, Alain Soral est condamné en première instance à 2 500 euros d'amende, un euro symbolique de dommages et intérêts, 3 000 euros au titre des frais de justice, ainsi qu'à la publication, à ses frais, du jugement dans deux journaux, pour diffamation envers le maire socialiste de Paris Bertrand Delanoë, après avoir porté à son encontre des accusations d'enrichissement illégal et de pédophilie, dans une vidéo datée du 6 mai 2013 sur le site d'Égalité et Réconciliation[86]. Cette condamnation est confirmée et alourdie en appel, le 16 octobre 2014, avec 2 000 euros de dommages et intérêts et 5 000 euros au titre des frais de justice[87].
  • Le 16 septembre 2014, Alain Soral est condamné à 2 000 euros d'amende, 2 000 euros de dommages et intérêts et 3 000 euros de frais de justice, pour diffamation envers le vice-président du Front national Louis Aliot, après l'avoir qualifié de « con du mois », de « suceur de sionistes », de « saloperie » et de « crétin », dans une vidéo publiée le 24 décembre 2011 sur le site d'Égalité et Réconciliation. Le directeur de la publication de ce site a également été condamné à 1 500 euros d'amende avec sursis. Alain Soral n'a pas fait appel du jugement[88].
  • Le 21 novembre 2014, Alain Soral est condamné à 6 000 euros d'amende, 3 000 euros de dommages et intérêts et 2 000 euros de frais de justice, pour provocation à « la haine, la discrimination ou la violence » à l'égard du journaliste juif Frédéric Haziza et de la communauté juive. Il avait, en décembre 2012, publié une vidéo dans laquelle il estimait que Frédéric Haziza faisait « un boulot de censeur tribaliste », et dénonçait « une arrogance, une domination et une malhonnêteté communautaire ».Le tribunal a estimé qu'Alain Soral, « mû par sa vindicte personnelle à l'encontre de Frédéric Haziza, (…) passant du particulier au général et radicalisant ses propos, s'est exprimé dans des termes qui, à l'évidence, visent non pas les seuls juifs sionistes, mais bien les juifs dans leur ensemble »[89]. Le tribunal a également ordonné à Alain Soral de supprimer les propos concernant Frédéric Haziza de la vidéo dans un délai de huit jours, sous astreinte de 1 000 euros par jour. Il a en outre été condamné à verser un euro de dommages et intérêts et 1 000 euros de frais de justice à la Ligue des droits de l'homme et à l'association « J'accuse », les parties civiles de la Licra, d'SOS Racisme et de l'UEJF ayant été déclarées irrecevables pour des raisons de procédure[90],[91].

Procédures en cours

  • Le 13 novembre 2013, le juge des référés de Bobigny, saisi par la LICRA, ordonne l'interdiction et le retrait des ventes « dans un délai d'un mois » de l'Anthologie des propos contre les juifs, le judaïsme et le sionisme, de Paul-Éric Blanrue, et la censure partielle de quatre ouvrages réédités par Kontre Kulture : La France juive d'Edouard Drumont, Le Salut par les Juifs de Léon Bloy, Le Juif international d'Henry Ford et La Controverse de Sion de Douglas Reed. La maison d'édition et Alain Soral sont également condamnés à verser, « à titre de provision », 8 000 euros à la LICRA, ainsi qu'à payer une partie des frais de justice[92]. Alain Soral a fait appel de cette condamnation, le délibéré devant avoir lieu le 24 novembre 2014. La LICRA a également demandé la réparation du préjudice subi pour incitation à la haine raciale et à l'antisémitisme par l'édition du livre Anthologie des propos contre les juifs, le judaïsme et le sionisme. Dans un délibéré daté du 2 décembre 2014 portant sur l'ouvrage de Paul-Eric Blanrue, la cour note que "l'auteur tient des propos tendancieux pour certaines entrées, que l'on pourrait assimiler comme des clins-d'oeil à l'usage d'un certain type de lecteurs", mais considère qu'il ny a pas infraction à l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH). Le TGI déboute la LICRA, Soral et la maison d'édition de leurs demandes respectives[93].
  • En janvier 2014, l'Union des étudiants juifs de France a déposé plainte contre Alain Soral pour une quenelle réalisée devant le mémorial de la Shoah, à Berlin, qu'il avait ensuite diffusée dans une vidéo en décembre 2013[94]. L'instruction est en cours[95].
  • Le 13 mars 2014, Alain Soral est condamné à 1 500 euros d'amende, 3 000 euros de dommages et intérêts ainsi que 1 000 euros euros au titre des frais de justice, pour diffamation envers un employé municipal de Toulouse, à la suite de propos tenus à son encontre dans une vidéo du mois de novembre 2011. Alain Soral a fait appel du jugement[96].
  • Le 16 novembre 2014, une top modèle et chanteuse française d’origine africaine dépose plainte contre Alain Soral. Les sources divergent quant à l'objet de la plainte : « injures raciales, menaces et chantage » ou « injures à caractère racial, violation des données informatiques et menaces »[97],[98].

Positions

Positionnement politique

Le positionnement politique d'Alain Soral est, de l'avis de la plupart des observateurs comme du sien, le fruit d'une combinaison, désignée en des termes divers, entre thèses nationalistes d'une part, et socialistes ou marxistes d'autre part. Si Michel Wieviorka le qualifie de « réactionnaire de gauche » en 2005[34], les observateurs s'accordent à le classer à l'extrême droite depuis son passage au Front national[99],[100],[101] alors que l'intéressé s'en défend. Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur, voit notamment en lui « celui qui, par son parcours, l'utilisation du Net, les manipulations auxquelles il se livre, les réseaux qu'il a constitués, unit et fédère, de façon inédite, le front des extrêmes »[102].

D'une manière générale, l'universitaire Stéphane François estime qu'il développe, bien qu'étant « issu des milieux catholiques traditionalistes », une pensée « composite, attrape-tout » ; aussi l'essayiste Jean-Paul Gautier voit-il en lui une « girouette idéologique »[103]. Des observateurs issus de la gauche antilibérale comme le sociologue Philippe Corcuff, Evelyne Pieiller, rédactrice au Monde diplomatique, ou Julien Salingue, rédacteur à L'Anticapitaliste, l'accusent respectivement de « brouillage idéologique »[104], d'« embrouilles idéologiques »[99] et d'« enfumage idéologique »[105]. L'écrivain Jacques de Guillebon considère également que « son indéniable talent réside justement dans sa capacité à s'adresser à des publics très divers, en mobilisant des éléments de langage d'origines disparates », invoquant René Guénon pour « certains musulmans », l'opposition à Vatican II pour « certains catholiques », « les racines païennes de la France » pour « les identitaires ou les férus de la Nouvelle Droite », ou encore « Valmy, la République jacobine et centralisatrice » pour les souverainistes[106]. Les observateurs s’accordent pour dire que ses sympathisants n’adhèrent pas en bloc à tous les pans de ce discours mouvant et protéiforme[107].

Certains, tels Claude Askolovitch[39] ou Frédéric Haziza[108], le désignent tout d'abord comme représentatif de la mouvance « rouge-brune ». La revue intitulée La Lettre écarlate qu'il a animée, ainsi que son appel à un « Front national » en 1993, alors qu'il était engagé au Parti communiste, sont notamment caractérisés comme tel[42],[56],[109]. La journaliste Marie-France Etchegoin, mettant en cause « son copinage avec les dictatures du monde arabe », parle quant à elle d'« alliance “rouge-brun-vert” »[5]. Caroline Fourest, qui souligne l'évolution de son discours sur la jeunesse d'origine maghrébine et le métissage, estime quant à elle qu'Alain Soral est emblématique de la transformation des rouges-bruns en « verts-bruns »[110].

Après son engagement au FN, le journaliste Claude Askolovitch en fait le théoricien d'un « lepéno-marxisme »[39],[111] : en février 2007, Alain Soral publie ainsi un texte intitulé « Marx voterait Le Pen »[42]. Selon Éric Naulleau, « on ne peut pas le comprendre si on ne le définit pas comme marxiste[4] », ce que contestent cependant Evelyne Pieiller[99], Guillaume Faye et Jean-Paul Gautier. Pour ce dernier, « Soral se situe en fait à la rencontre des frères Strasser (Gregor et Otto) en Allemagne et de Mussolini en Italie. Il se place sur son terrain de prédilection et sa spécialité : le double discours : marxiste et traditionaliste. C’est ainsi qu’il présente son livre Comprendre l'Empire [p. 15] : “Cet essai pédagogique récapitule le parcours complet allant de la Tradition au Marxisme et du Marxisme à la Tradition qui seul permet la mise à jour du processus de domination oligarchique engagé depuis plus de deux siècles en Occident” »[42]. L'historien Emmanuel Kreis considère qu'Alain Soral est « plus marqué par les penseurs des droites radicales que par le marxisme dont il se réclame »[112]. Le chercheur Jean-Yves Camus parle à son sujet de « gaucho-nationalisme »[113]. Le sociologue Philippe Corcuff résume la pensée d'Alain Soral comme « un amalgame d’extrême droite et de gauche » tout en le considérant comme l'un des principaux « pôles émetteurs », avec Éric Zemmour, Elisabeth Lévy et Alain Finkielkraut, de « l'idéologie néoconservatrice »[114],[115]. Pierre Tevanian et l'universitaire Fatiha Kaoues affirment : « Cette étrange synthèse entre un faux socialisme et un vrai nationalisme (...) porte un nom : fascisme »[109].

Pour sa part, l'intéressé récuse le classement à l'extrême droite, dont il estime être « aux antipodes »[11] et qu'il interprète, « au moins depuis 1945 et plus encore depuis Mai 68 », comme « une invention du gauchisme, sous sponsoring atlantiste, soit de la droite d'affaires (ce que j'appelle la Banque) pour cacher que le national-socialisme était socialement de gauche ». L'extrême droite désigne selon lui « les néoconservateurs, les impérialistes américano-sionistes et le pouvoir bancaire international »[116]. Il dénonce également la gauche « culturo-mondaine », par opposition à la gauche sociale et ouvriériste. Dans Jusqu'où va-t-on descendre ? Abécédaire de la bêtise ambiante, paru en 2002, Alain Soral affirmait : « Je suis émotionnellement de gauche, orphelin du PC et nostalgique du progressisme[2]. » Depuis, il utilise plusieurs termes pour se définir : « national-républicain », « gaucho-lepéniste à la rigueur »[11], républicain universaliste d'inspiration marxiste[117], ou encore « national-socialiste », précisant qu'il l'est « à la française » ou encore « à la manière d'Hugo Chávez », « sans besoin de recours à une théorie raciale pour des raisons d'espace vital, ce qui correspondait à la situation allemande. L'idéologie découlant souvent de la géographie ! »[5],[116]. Dans son ouvrage Comprendre l'Empire (2011), il cite Karl Marx, Pierre-Joseph Proudhon, Friedrich Nietzsche, Carl Schmitt, Georges Sorel, Georges Dumézil, Jean-Claude Michéa, Julius Evola et Michel Clouscard[118],[119],[n 8].

Références étrangères

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Alain Soral est proche de l'idéologue russe Alexandre Douguine.

Alain Soral est proche de la pensée de l'idéologue russe Alexandre Douguine, dont il est un ami : il a préfacé les traductions françaises de ses ouvrages, et reprend et diffuse ses analyses au sujet notamment du néo-eurasisme. Stéphane François corrèle cette proximité à une appartenance d'Alain Soral à la mouvance nationaliste révolutionnaire[120],[121],[122],[123]. Alain Soral se décrit par ailleurs comme « très pro-Poutine », voyant dans la Russie la promesse d’un « contre-empire »[124].

Il se dit également « très admiratif » du « modèle » social de CasaPound, mouvement néofasciste italien auquel il a rendu visite en novembre 2011 : « Ils forcent le respect par leur travail de terrain, et surtout avec une dimension sociale très importante »[125]. La proximité de CasaPound avec Beppe Grillo suscite également sa sympathie pour ce dernier, qu'il considère comme « le Dieudonné italien », tout en développant une certaine méfiance à son égard, craignant « qu’il soit un peu trop libertaire et utopique, trop poreux aux influences trotskistes [...] »[35].

Critique du féminisme

Le féminisme, et plus généralement les femmes, est un thème très présent dans l'œuvre d'Alain Soral (notamment dans Sociologie du dragueur, Vers la féminisation ? ou Misères du désir)[126]. Il prend des positions très virulentes à l'égard des lobbys et associations féministes[127], qu'il accuse de former une minorité « bourgeoise » qui confond sa propre condition avec celle des autres femmes. Il dénonce l'égalité homme-femme comme « illusoire » sur le plan biologique mais la qualifie de « parfaitement progressiste » sur le plan légal. À ce titre, il dénonce le féminisme comme une manipulation (dont les féministes ne seraient que l'instrument) visant à occulter ce combat d'inspiration marxiste. Pour Jean-Paul Gautier, André Déchot et Michel Briganti, « son antiféminisme prend sa source dans les positions du PCF d'avant 1975. Empreint d'une ignorance notable des débats qui ont parcouru le mouvement des femmes, depuis près de quarante ans, et ses interactions avec les organisations démocratiques et du monde du travail, son économisme et son pseudo-marxisme viriliste l'amènent à théoriser dans son ouvrage Vers la féminisation ? que « la femme n'est pas "l'avenir de l'homme", mais celle de la social-démocratie néolibérale, qui passe nécessairement par la dépolitisation "sociétale" des luttes sociales » »[128].

« Communautarisme » gay et « mariage pour tous »

Un conflit a opposé en 2003 l'association Act Up à sa maison d'édition, les Éditions Blanche, à laquelle elle reprochait la publication de plusieurs auteurs, dont Alain Soral[129], qui répandraient des préjugés négatifs envers les homosexuels et même, selon elle, « la haine des homosexuels ». Elle est ainsi intervenue pour que son directeur de publication cesse de l'éditer[130]. Act Up a également vandalisé les locaux des Éditions Blanche, en protestation contre sa ligne éditoriale[131]. Alain Soral s'est plaint des « persécutions physiques de la milice communautaire Act Up[132] ».

En janvier 2013, dans le contexte de l'opposition à l'ouverture du mariage aux couples de personnes de même sexe, il dénonce le « mariage pour tous » comme « une machination maçonnique, satanique, antichrétienne »[5].

Un idéologue progressivement considéré comme antisémite

L'idéologie d'Alain Soral a progressivement évolué, comme l'observe l'écrivain Jacques de Guillebon dans le magazine Causeur : « Si à l'époque de Jusqu'où va-t-on descendre ?, il faisait feu, avec une certaine vis comica, sur tous les signes de malaise et de déréliction du temps, dans le cours des années 2000, son viseur se resserre progressivement pour se focaliser sur une seule cible. Israël, donc le sionisme, donc la « communauté [juive] organisée » devient l’ultima ratio de l'essayiste[106]. » D'après l'historien Jean-Paul Gautier, Alain Soral a exprimé des « saillies antisémites de plus en plus claires » et connu un « tournant ouvertement conspirationniste », ainsi qu'un « virage vers la Tradition » l'amenant notamment à basculer du républicanisme à la défense de l'absolutisme face à la Révolution française[42].

L'antisémitisme d'Alain Soral puise notamment sa source dans les écrits d'Édouard Drumont et de Werner Sombart (de haut en bas).

Aujourd'hui, la plupart des observateurs voient en lui un « idéologue »[133] ou un « théoricien de l'extrême droite »[134] et de l'antisémitisme[135],[136], inspirant le « nouveau fascisme français »[137]. L'antisémitisme d'Alain Soral est protéiforme. Il se situe d'une part dans la veine de l'antisémitisme économique traditionnel en s'inspirant notamment des écrits d'Édouard Drumont et de Werner Sombart[42],[103],[138],[112],[107], réédités par sa maison d'édition Kontre Kulture (La France Juive notamment). Alain Soral « réveille aussi un antijudaïsme qui s’appuie sur l’étude des textes religieux que sont la Torah et son interprétation réalisée dans le Talmud aux IVe et Ve siècles », qui selon lui « servent encore de guide aux dirigeants de la communauté juive aujourd’hui », et qui diviseraient l'humanité entre le peuple élu et « les goyims comme nous, qui sommes en fait des animaux, dont le destin est de les servir »[107]. S'y ajoutent des références issues de l'antisémitisme islamique[139],[107]. Par ailleurs, Alain Soral se situe également dans la veine plus moderne du nouvel antisémitisme[140],[141], dont il serait devenu le « pape »[142] et qui cherche à mettre en avant un « antisionisme radical »[4], transformant, selon Pierre-André Taguieff, le mythe de la « conspiration juive universelle » en celui du « complot sioniste mondial »[143] : ce versant de son discours identifie notamment le sort des Palestiniens des territoires occupés à celui des « goys »[107]. L'historien Emmanuel Kreis associe l'antisémitisme d'Alain Soral à « une forte dimension conspirationniste »[112].

Les historiens Nicolas Lebourg et Jean-Paul Gautier le situent ainsi dans la filiation de Maurice Bardèche et François Duprat, le premier ajoutant Jean Thiriart et le second Pierre Sidos[42],[103],[144].

C'est à ce titre qu'Alain Soral est régulièrement mis en cause par Manuel Valls en tant que ministre de l'Intérieur, en particulier lors de son bras de fer avec Dieudonné fin 2013-début 2014[102],[134],[135].

Néanmoins, si Alain Soral « se prévaut d’une grande érudition »[145], certains relativisent la portée de sa pensée ou de son rôle : pour Stéphane François, « c'est surtout l'argent qui l'intéresse » via le développement de sa SARL « Culture pour tous » ; de son côté, Jean-Paul Gautier avance que « son poids politique est limité » ; pour Alain de Benoist, Alain Soral « se présente en chef de parti et en théoricien, mais en réalité il attire plus par sa véhémence »[103]. Aux yeux du politologue Hamdi Nabli, sa pensée, qu'il analyse conjointement à celle de Dieudonné, « est nulle. (...) conceptuellement, Soral est un homme du XIXe siècle : ses idées proviennent d’un univers mental dépassé. L’application de la méthode dialectique permet l’élaboration d’un discours hyper-simpliste et engendre un manque de nuance fatal à l’analyse (géo)politique »[146]. Pour l'historien Emmanuel Kreis, Alain Soral développe « un discours à la cohérence pour le moins relative » : « sa logorrhée se contredit, mais il utilise un ton, une posture qui peuvent séduire »[112]. Enfin, Philippe Corcuff estime qu'il contribue à « la désintellectualisation en cours du débat public »[114].

Le CRIF et la LICRA sont au cœur des attaques d'Alain Soral.

De son côté, l'intéressé se défend de tout antisémitisme[105],[147] et assure ne pas viser les « Juifs de tous les jours », qui ne feraient pas partie de la « communauté organisée », incarnée selon lui par le CRIF et la LICRA et qui aurait la main sur tous les leviers importants en France. Il affirme que l'accusation d'antisémitisme aurait changé de cible, passant de ceux qui « apprécie[nt] le projet hitlérien » à toute personne qui ne « se soumet pas au racialisme du judaïsme talmudo-sioniste »[107]. Jacques de Guillebon relève que « chez les admirateurs d'Alain Soral », « nul ne reconnaît que son système soit fondé sur l'antisémitisme. Ils le ramènent à un antisionisme courant ou à un antijudaïsme censément acceptable par les chrétiens ou encore, (...) assurent que les diatribes de l'agitateur à propos des “communautés” ne les intéressent pas le moins du monde (sans les gêner de façon rédhibitoire pour autant) »[106].

Les positions de plus en plus controversées d'Alain Soral lui valent, au cours des années 2000-2010, plusieurs agressions physiques. En septembre 2004, une de ses dédicaces est perturbée par une vingtaine de casseurs[148] : l'écrivain accuse la Ligue de défense juive — qui dément être impliquée — et le Betar[149]. L'Express évoque, en 2014, quatre agressions, « dont une à l'acide », dont aurait été victime Alain Soral[4].

Polémique de 2004

Les propos d'Alain Soral sur le judaïsme, le sionisme, ou encore la Shoah, font régulièrement polémique à partir de la décennie 2000. Le parcours de sa radicalisation est entamé lorsqu'il déclare, lors d'un reportage de Complément d'enquête diffusé sur France 2 le lundi et consacré à Dieudonné :

« Quand avec un Français, Juif sioniste, tu commences à dire “y a peut être des problèmes qui viennent de chez vous. Vous avez peut-être fait quelques erreurs. Ce n'est pas systématiquement la faute de l'autre, totalement, si personne ne peut vous blairer partout où vous mettez les pieds.” Parce qu'en gros c'est à peu près ça leur histoire, tu vois. Ça fait quand même 2 500 ans, où chaque fois où ils mettent les pieds quelque part, au bout de cinquante ans ils se font dérouiller. Il faut se dire, c'est bizarre ! C'est que tout le monde a toujours tort, sauf eux. Le mec, il se met à aboyer, à hurler, à devenir dingue, tu vois. Tu ne peux pas dialoguer. C'est-à-dire, je pense, c'est qu'il y a une psychopathologie, tu vois, du judaïsme sionisme [sic] qui confine à la maladie mentale[150] […] »

Ces propos créent alors une vive controverse et sont jugés antisémites par plusieurs observateurs, dont des représentants de la liste électorale Euro-Palestine, à laquelle il avait apporté son soutien. Alain Soral commente alors, sur le site oumma.com, la controverse provoquée par ses propos, expliquant qu'ils ont été sortis du contexte et qu'on cherche sa « mort médiatique ». Poursuivi en justice, entre autres par le B'nai B'rith, l'écrivain est condamné par la 17e chambre du tribunal de grande instance de Paris pour diffamation raciale et incitation à la haine raciale le 4 mai 2007[151], puis, au terme de quatre ans de procédure, astreint en 2008 au paiement d'une amende de 6 000 euros.

Polémiques de 2009

À l'occasion de sa participation à la « liste antisioniste » aux élections européennes de 2009, il est à nouveau accusé d'antisémitisme. Albert Herszkowicz, président de l'association progressiste Mémorial98, lui reproche en effet d'écrire que « Benoît XVI [va devoir] se rendre très prochainement dans cette merveilleuse démocratie du Moyen-Orient qu'est Israël pour y lécher, conformément au rite de soumission mondialiste, la dalle de Yad Vashem et y abjurer un peu plus la religion du Christ, au profit de l'hérésie siono-shoatique »[152].

En juillet 2009, se réjouissant de la décision de justice favorable à Bruno Gollnisch rendue au terme du procès sur ses propos d'octobre 2004, il écrit :

« (…) Puisque la loi française le permet désormais sans risque de mise à mort judiciaire, économique et sociale… répétons donc avec le courageux Gollnisch que : “Sans remettre en cause les déportations ni les morts des camps nazis, le débat doit avoir lieu quant à savoir la façon dont les gens sont morts… et sur les chambres à gaz, sans nier a priori leur existence, il faut laisser les historiens en discuter et cette discussion devrait être libre !”
Amen et merde aux cons[153] ! »

Publication de Comprendre l'Empire (2011)

En février 2011, il publie Comprendre l'Empire, sous-titré « Demain la gouvernance globale ou la révolte des Nations ? », essai qui témoigne de l'accomplissement de sa mue idéologique, et dont les fondements sont largement repris par son public au sein d'Égalité & Réconciliation[154]. Il y établit une opposition entre le nationalisme et, selon lui, l'« Empire », qui regrouperait les banques, la franc-maçonnerie, la bourgeoisie, le protestantisme, Israël et les États-Unis, le tout véhiculant sa domination par le mondialisme, « projet idéologique visant à instaurer un gouvernement mondial et à dissoudre en conséquence les nations, sous prétexte de paix universelle[99] », la finance, les libéraux, les sionistes et sur la notion d'« idéologies bien-pensantes de gauche » qui justifient les actions de l'Empire sous couvert de droits de l'homme. Cet ouvrage, qui connaît un certain succès de librairie[155] — 70 000 exemplaires vendus[4] — et qui figure encore en tête des ventes de livres politiques sur Amazon en 2014[5], suscite de vives réactions.

Pierre-André Taguieff écrit ainsi dans son Court traité de complotologie qu'« on y trouve tous les poncifs de la littérature conspirationniste produite depuis le début des années 1950 » et, faisant allusion à Ernest Jouin et à Urbain Gohier, précise que « si l'habillage lexical est nouveau, la rhétorique de la dénonciation du grand complot est la même que celle qu'on trouvait dans les écrits de Mgr Jouin ou d'Urbain Gohier dans les années 1920. Soral et ses semblables se proposent toujours, comme le dénonciateur des “puissances occultes” en 1924, “d'éclairer les peuples, en leur montrant l'œuvre des Sociétés secrètes”, qui portent de nouveaux noms[156]. »

L'écrivain Arnaud Le Guern juge pour sa part dans Causeur[155] que le livre « rappelle […] les pénibles souvenirs de lecture de Vers la féminisation ? et de Sociologie du dragueur. C’est le même enchaînement de micro-chapitres de quelques lignes qui découpent tout début de réflexion, n’en laissant que le gras indigeste ». « Essayiste brouillon quasi illisible », Alain Soral « a besoin […] d'un bouc émissaire » : « l’ennemi, c’est le juif, les juifs, Israël, les sionistes, la liste de Schindler, Freud, Rockfeller (sic), Arthur, Woody Allen… ».

Dans son article du Monde diplomatique d'octobre 2013[99], Évelyne Pieiller analyse le contenu de l'ouvrage et considère que Soral « a pour [les Juifs] une haine positivement fascinée » : « il les voit partout ». « Au cœur de ces conspirations se tiendraient, liés à l’Amérique rapace, les “Juifs”, sinon errants, du moins par nature étrangers à la nation, et de surcroît portés sur l’accumulation de capital. La banque est juive, la presse est juive, le destructeur de l’unité nationale est juif… » Elle y voit l'expression d'un « antisémitisme et non l’expression d’un soutien au peuple palestinien ou d’un goût marqué pour la provocation supposée libératrice ».

Propos divers sur la Shoah, le sionisme et le judaïsme

En avril 2003, Alain Soral déclare au magazine 20 ans : « La question juive n’occupe qu’un sixième de mon livre parce qu’elle ne constitue, à mon sens, qu’un sixième des forces, causes, problèmes... qui agitent le monde actuel (...) ». Pierre Tevanian et l'universitaire Fatiha Kaoues relèvent « dans ces propos fort confus » « des relents antisémites »[109].

Alain Soral estime que le souvenir de la Shoah fait l'objet d'une « mise en scène obscène » destinée à neutraliser la critique du sionisme par la culpabilisation de ceux qui pourraient la porter, et ainsi empêcher l’expression de la compassion pour les Palestiniens[157]. En 2013, il se félicite dans une vidéo que l'équipe de France de football n'ait pas visité ce qu'il désigne comme étant « LA » chambre à gaz d'Auschwitz, « qui fait, je crois, 100 mètres carrés », et dans laquelle, d'après lui, « pour que les six millions soient un chiffre possible, quatre millions et demi d'êtres humains sont morts, en moins de deux ans, je crois, hein », ce qui constitue selon lui « le plus grand prodige de l'humanité quand vous réfléchissez aux conditions matérielles que ça implique »[158]. En réponse, le site Pratique de l'histoire et dévoiements négationnistes (PHDN), spécialisé dans l'étude du négationnisme, publie un article sous le titre « Alain Soral. Stupidités sur Auschwitz & malveillances haineuses »[159]. D’après ce site, Alain Soral reprendrait à son compte des « contre-vérités négationnistes » et les diffuserait dans une série de vidéos où il accumulerait une suite « d’erreurs ou de mensonges et de falsifications »[160].

En janvier 2012, il déclare : « Si on était resté au projet de Herzl, de faire un État juif où les Juifs pourraient vivre en tant que nation comme les autres nations, sans renouer avec le projet biblique qui n’est pas un projet nationaliste — c’est un projet de domination mondiale et mondialiste au nom d’une élection divine, ce n’est pas du tout la même chose —, (...) je serais le premier des sionistes, bien évidemment  ». L'universitaire Julien Salingue en déduit que « le “sionisme” dénoncé par Soral est une entité transnationale, aux contours mal définis, qui dicterait sa politique aux banques, aux gouvernements des pays occidentaux et aux médias, et qui serait ainsi la source de la crise économique, politique et sociale. On est très loin d'Israël et des Palestiniens, et beaucoup plus près de “l'Ancien testament” qui inspirerait “Wall Street” »[105].

Concernant le judaïsme, Alain Soral revendique d'être « judéophobe » dans la mesure où « ce n'est pas interdit par la loi »[4]. Il dénonce ainsi une « communauté organisée », à savoir « juive et sioniste cosmopolite »[71], et considère qu'une « communauté qui continue à se proclamer “peuple élu” dans le monde moderne (…) constitue (…) une exception [à sa connaissance] unique, celle de ne pas s'être défait de sa mentalité primitive malgré le progrès de la Raison et d'avoir, au contraire, mis la Raison au service d'un tribalisme modernisé, élevé à l'échelle de l'univers[161] ». Cette « exception » serait selon lui à la source d'une « double éthique » caractéristique du judaïsme qui inciterait à juger selon des critères différents ce qui touche les Juifs et ce qui touche les « goyim »[162]. Le 11 janvier 2014, lors d'un meeting à Vence, il déclare : « Les juifs nous prennent pour des goyim, c’est-à-dire des sous-hommes. La Torah dit que notre destin est d’être leurs esclaves. Si on ne se révolte pas, ici, ce sera bientôt Gaza »[5].

Marie-France Etchegoin rapporte que dans Dialogues désaccordés. Combat de Blancs dans un tunnel, série d'échanges entre Éric Naulleau et Alain Soral publiée en décembre 2013, ce dernier « a pu dresser des listes » de personnalités juives ou « sionistes », « conspu[e] “cette putain fardée qu'est la raie publique (sic) parlementaire — en réalité la domination des réseaux sionistes et maçonniques” », déclare que « les révisionnistes sont les prisonniers politiques de l’Occident contemporain », que « les chambres à gaz sont “un dossier qui pue la merde et qui ne tient que par la terreur morale et judiciaire” », et que « l'assassinat de trois enfants dans une école juive par Mohamed Merah “résulte d’une opération conjointe franco-israélienne, dans le but de diaboliser les musulmans. C’est la version française, petit budget, des attentats du 11 septembre !” »[5]. L'écrivain Pierre Jourde, réagissant à la parution du livre, estime : « Toute la vision soralienne du monde, tout son système, globalisant, repose sur un fondement unique : Israël est le vrai maître du monde, le pouvoir financier qui nous domine et nous exploite est entre les mains des juifs, Auschwitz est le mensonge central qui articule le complot juif universel[163]. » Pour Aude Lancelin, directrice adjointe de la rédaction de Marianne : « La seule chose qui intéresse Soral ? Les juifs. La clé du monde pour Soral ? Les juifs. Le phénomène Soral, ce n'était donc que ça : la réapparition désinhibée des ficelles les plus grossières de l'antisémitisme[164]. »

En janvier 2014, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) et l'association « J'accuse ! action internationale pour la justice » portent plainte contre Alain Soral « pour injure raciale » après la diffusion en 2013 d'une photographie le montrant effectuer une « quenelle » devant le Mémorial de la Shoah à Berlin[165], qu'il justifie en déclarant que le Mémorial a été construit « pour humilier le peuple berlinois, la plus grande victime de la guerre »[5].

En mai 2014, une conférence animée par Alain Soral et Gilad Atzmon, jazzman israélo-britannique et antisioniste, est annoncée à Lyon avec pour titre « Les juifs et les autres ». Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve rappelle à cette occasion le principe républicain « du respect de l'autre, quel qu'il soit », « au vu de ce titre, raciste par nature, et au moment où des actes antisémites très graves viennent de se produire en Belgique et en France ». De son côté, le préfet du Rhône et de région Jean-François Carenco appelle « à ce que personne ne soit dupe de ces manipulations de la pensée portées par une philosophie d'essence raciste et antisémite ». Enfin, le CRIF demande l'annulation de la réunion. Alors qu'on annonce que la conférence est finalement annulée, le propriétaire de la salle ayant renoncé à la location face à la polémique, le maire de Lyon Gérard Collomb manifeste son « soulagement ». Cependant, la conférence a finalement bien lieu à Meyzieu, sans incident[166],[167],[168].

Dans la culture populaire

En 2014, le rappeur Médine, proche de Dieudonné, publie un titre intitulé MC Soraal, qui mélange les noms d'Alain Soral et du rappeur MC Solaar. Il entend faire passer le message suivant : « Je n’aboierai pas avec les loups. Ni avec les prétendus dissidents, ni avec les prétendus bien-pensants. Il y a une troisième voie »[169],[170],[171],[172].

Œuvres

Romans et essais

Préfaces

Bande dessinée

Films

Comme acteur

Comme réalisateur

Notes et références

Notes

  1. Sa sœur Agnès Soral explique : « En 1991, le pseudonyme de mon frère était ABS... Il souffrait de ne pas être connu et m'a demandé de l'aider pour vendre ses premiers livres qui n'avaient, à l'époque, rien de subversif. J'étais connue, j'avais déjà un nom, il ne lui restait qu'à se faire un prénom. Il est devenu Alain Soral. Mon nom à l'origine était Bonnet, originaire de Soral. Ce qui a donné le nom d'usage "Bonnet de Soral", que portent les papiers de mon frère »[1].
  2. Alain Soral utilise le terme de « national-socialiste » tout en se distinguant de l'acception courante du terme : voir la section consacrée à son positionnement politique.
  3. Soral précise, dans l'entretien vidéo[8] qu'il livre à la journaliste Pascale Goufan : " Comme je ne suis pas bachelier, il fallait que je sois étudiant pour des raisons de Sécurité sociale, parce que toute ma vie est guidée par la survie, j’ai passé le concours des beaux-arts et j’ai postulé à l’École des hautes études en sciences sociales qui sont deux cursus qu’on peut atteindre, faire, sans le bac. Mais en fait aux beaux-arts, je suis très peu allé, parce que j’étais dans une école où on nous disait « que l’art ne s’apprenait pas ». Alors je me suis dit : ben autant ne pas y aller. En plus le niveau était nul, les mecs étaient nuls, c’était des branleurs. C’était sale aussi. Enfin y’avait tout ça, c’était le chaos, ça ne m’intéressait pas, sauf les cours d’anatomie. Je me suis intéressé aux cours d’anatomie, c’est tout. "
  4. Soral précise toujours dans l'entretien vidéo[8] avec la journaliste Pascale Goufan : " (…) élève aux hautes études en sciences sociales – d’abord élève stagiaire, je crois, puis après élève (…) j’y suis allé un peu parce qu’il y avait quand même, j’étais dans le séminaire de Castoriadis que j’ai trouvé assez mauvais mais qui quand même qui était beaucoup moins nul que les sociologues actuels, qui était un marxiste psychanalytisant, c’est-à-dire que c’était un freudo-marxiste. Et ça me poussait surtout, en écoutant ses trucs, à me poser les questions de ses contradictions et de la faiblesse de sa construction théorique qui était un bricolage très facilement démontable. "
  5. « […] Une brouille de jeunesse qui l'a opposé au critique d'art Hector Obalk, coauteur, juif, de l'un de ses livres. À la suite de ce différend, Alain Soral prend sa carte au PC en affirmant : “Ça le fera chier, car ce sont eux qui ont inventé l'antisémitisme”[4]. »
  6. « Marine Le Pen […] n'a en revanche que peu d'empathie pour l'essayiste [Soral] : “Je me méfiais de lui […]”[4]. »
  7. Cf. l'article Wikipédia consacré à Égalité et Réconciliation.
  8. Dans une mise au point à L'Humanité en 2007 (« Aux antipodes de ma pensée », 30 mars 2007), Michel Clouscard, s'il lui reconnaît du « talent », refuse cependant qu'on associe son nom à celui d'Alain Soral, eu égard aux « menées prolepénistes » de l'intéressé.

Références

  1. « Agnès Soral : "Vous auriez envie de vous appeler Agnès Hitler ?" », sur tempsreel.nouvelobs.com, (consulté le ).
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  4. a b c d e f g h i j k l m n o p et q Tugdual Denis, « Alain Soral, ennemi public no 2 », L'Express, no 3263,‎ , p. 50-54 (ISSN 0014-5270, lire en ligne, consulté le ).
  5. a b c d e f g h i j k l m et n Marie-France Etchegoin, « Antisémite, “national-socialiste” : comment devient-on Alain Soral ? », Le Nouvel Observateur, 26 janvier 2014.
  6. Thomas Sotinel, « Confession d'un dragueur. Film français d'Alain Soral », Le Monde, 25 juillet 2001.
  7. a b et c « Qui est Alain Soral ? », Faits & Documents, 24 décembre 2013.
  8. a et b http://www.egaliteetreconciliation.fr/Visite-chez-Alain-Soral-12242.html#forum164744
  9. a b et c Dossier de presse de Confessions d'un dragueur
  10. « Alain Soral répond à Alain de Benoist », Éléments, no 113, 2004.
  11. a b et c Entretien avec Josselin Bordat du magazine Technikart pour le numéro d'octobre 2008.
  12. Alain Soral, Pyramide Films.
  13. Biographie officielle d'Alain Soral sur le site d'Égalité et réconciliation
  14. Emmanuel Poncet, « Et maintenant, j'accueille », Technikart, n° 72, 1er mai 2003
  15. « Quand l'extrême-droite mue : petite plongée dans la galaxie des fachos « antisionistes et anti-impérialistes », Article 11, 10 juillet 2009
  16. Nicolas Lebourg et Joseph Beauregard, Dans l'ombre des Le Pen : Une histoire des numéros 2 du FN, Paris, Nouveau Monde, , 390 p., p. 341.
  17. « Visite chez Alain Soral », site d'Égalité & Réconciliation, 7 juin 2012.
  18. Briganti, Déchot et Gautier 2011, p. 56
  19. Briganti, Déchot et Gautier 2011, p. 56, note 9.
  20. « Quand Jean-Paul Cruse encourageait une alliance des communistes et des ultra-nationalistes... », 13 juin 2007.
  21. « National-bolchevisme : de nouvelles convergences », REFLEXes, octobre 1993 ; mis à jour le .
  22. La journaliste Mariette Besnard et le romancier Didier Daeninckx ayant dénoncé, dans un dossier envoyé à Georges Marchais et à la grande presse, quelques membres ou proches du PCF qu'ils accusaient d'« accointances » avec l'extrême droite (cf. « Quand Daeninckx alerte Marchais du complot », Globe Hebdo, 30 juin-6 juillet 1993, p. 22), Le Canard enchaîné (en date du 23 juin 1993) prétend révéler l'existence de liens unissant les communistes et les nationalistes, notamment à travers la collaboration à certains journaux comme L'Idiot international et Le Choc du mois. François Bonnet, dans Libération, pointe alors du doigt les « compagnons de route de la galaxie nationale-bolchevik », considère que « le communisme est vraiment pourri puisqu'il n'hésite pas à s'allier au fascisme » et en vient à affirmer qu'« extrême gauche et extrême droite, c'est pareil ». Ces accusations sont ensuite relayées par deux journalistes du Monde, Edwy Plenel et Olivier Biffaud : « À l'abri de la réputation d'écrivain maudit qu'il s'est plu à construire, Jean-Edern Hallier fut donc bien l'alibi principal et l'acteur premier de ce théâtre d'ombres où se croisent, depuis plusieurs années, apprentis sorciers communistes et théoriciens néo-fascistes d'une “troisième voie” entre communisme et capitalisme. Toute la collection de l'Idiot international en témoigne. » (« “La tentation national-communiste” – “L'Idiot”, laboratoire rouge-brun », Le Monde, 1er juillet 1993). Pour un témoignage du principal mis en cause, cf. Alain de Benoist, « Sur Jean-Edern Hallier et “L'idiot international” ».
  23. « Les gens un peu instruits savent que le marxisme, loin de se réduire à l'expérience soviétique, est d'abord un outil d'analyse. Un outil d'analyse qui conçoit la réalité comme une totalité historique en cours, et dont les performances sont bien supérieures à ce que peut produire l'idéalisme, qu'il soit ontologiste ou subjectif. Le marxisme, dit aussi matérialisme historique et dialectique, donne à quiconque s'intéresse à la complexité du réel, une telle leçon de virilité intellectuelle, qu'il est difficile après de se contenter des visions passéistes d'un Maurras, nostalgiques d'un Heidegger, naïves d'un Marcuse, et même du mono-déterminisme plutôt sympathique d'un René Girard, qui gagnerait beaucoup à lire Henri Wallon ! », in « Alain Soral, l'intellectuel de gauche qui dérange la gauche », Éléments, no 113, été 2004.
  24. Notamment dans ses deux abécédaires — Jusqu'où va-t-on descendre ? Abécédaire de la bêtise ambiante (Éditions Blanche, 2002) et Socrate à Saint-Tropez : texticules (Éditions Blanche, 2003) — où Alain Soral passe au crible de son analyse polémique plusieurs sujets politiques et de société. Parmi les critiques consacrées à ces pamphlets, certaines évoquent le populisme de Soral, tandis que d'autres évoquent son courage et sa lucidité. Voir Régine Deforges, « Est-ce à ce point de la merde, mon pays ? », L'Humanité, 10 avril 2002 : « L'abécédaire de la bêtise ambiante », L'Humanité, 12 mars 2003. Cf. aussi « François Darras », « Quand Soral sort ses “texticules” », Marianne, 26 mai 2003.
  25. Il a notamment écrit : « En France, tous les communautarismes montants : gay, islamique… se créent et se renforcent par imitation, hostilité et opposition au communautarisme judéo-sioniste, dont le statut privilégié constitue la jurisprudence communautaire sur laquelle s'appuient leurs revendications face à la République » in : « Alain Soral attaque les communautarismes à l'œuvre contre la République », entretien avec « Génération République »,
  26. Cf. entrée « Intellectuel communautaire. Universalisme et duplicité », Socrate à Saint-Tropez : texticules, op. cit.
  27. Cf. p. 102-104 de l'édition de 2002.
  28. Dans le même ordre d’idées, on écoutera l’évocation de Dieudonné dans l’entretien précité « L'antisémitisme tient-il une place significative dans la société française ? ».
  29. Azzeddine Ahmed-Chaouch, « Comment Dieudonné s'est rapproché de Le Pen », Le Parisien, 8 janvier 2009.
  30. a et b « Dieudonné-Soral : querelle pour une quenelle », Le Point, 26 novembre 2013.
  31. Briganti, Déchot et Gautier 2011, p. 55
  32. Dans un entretien accordé le à VSD (« L'interview intégrale accordée à une journaliste de VSD »). Voir par ailleurs l'article de Claude Askolovitch dans Le Nouvel Observateur no 2103.
  33. « Pourquoi je me désolidarise d'Euro-Palestine », alainsoral.com, .
  34. a et b Michel Wieviorka, La tentation antisémite : Haine des Juifs dans la France d'aujourd'hui, Robert Laffont, , 405 p. (ISBN 978-2221104453, lire en ligne), note 33.
  35. a b c et d Fiammetta Venner, Itinéraire d'un gigolo sémantique. Revue ProChoix, n° 60, p. 57-72.
  36. « Dieudonné par Le Pen repris », REFLEXes, 24 mars 2007 ; mis à jour le 21 mai 2007.
  37. « Délégation Liban : Les images des premières rencontres, premier constat : ruines sous-estimées », « Les OGRES », .
  38. Entretien d'Alain Soral avec Emmanuel Blanchard, Jean-Charles Deniau et Grégoire Kauffmann le 18 mai 2011, cité dans : Nicolas Lebourg et Joseph Beauregard, Dans l'ombre des Le Pen : Une histoire des numéros 2 du FN, Paris, Nouveau Monde, , 390 p., p. 342.
  39. a b c et d Claude Askolovitch, « Soral le maudit », Le Nouvel Observateur, .
  40. a et b Christiane Chombeau, Pour l'écrivain Alain Soral, rallié au FN, "Marx voterait aujourd'hui Le Pen", Le Monde, 7 février 2007
  41. Citons cette réaction du national-catholique Bernard Antony (Soral attaquera par la suite Antony, qui lui répondra une nouvelle fois), les critiques de Guillaume Faye (« Guillaume Faye s’attaque à Soral », « Altermedia Canada », 23 février 2008)
  42. a b c d e f et g Jean-Paul Gautier, « Alain Soral : De Pif gadget à Comprendre l’empire », tantquillefaudra.org, 7 janvier 2014.
  43. Christophe Forcari, « Dieudonné, côté obscur », Libération, 2 janvier 2009.
  44. « Jean-Marie Le Pen : “Je n'ai pas changé dans mes convictions” », Le Monde, 23 mars 2007.
  45. « Marine Le Pen, candidate à la succession de son père et pour 2012 », Le Monde, 27 mars 2008.
  46. « Soral : “La France ne mérite pas Le Pen” », Le Journal du dimanche, .
  47. « Déçus, les militants FN se divisent sur l'avenir », Le Monde, .
  48. a et b Abel Mestre et Caroline Monnot, « Les étranges amitiés de Dieudonné », Le Monde, 24 février 2009 ; modifié le 8 avril 2009.
  49. « Alain Soral présente “Égalité et réconciliation” », L'Organe magazine, (vidéo mise en ligne le  ;
    charte du mouvement
  50. « Fin de « parti » pour Alain Soral », Droite(s) extrême(s), 23 février 2010.
  51. a et b Frédéric Haziza, Vol au-dessus d'un nid de fachos. Dieudonné, Soral, Ayoub et les autres, Fayard, p. 9-10.
  52. « Au FN, M. Le Pen reste capitaine mais fait de sa fille son principal lieutenant », ladepeche.fr, 18 novembre 2007.
  53. « Alain Soral candidat à l'investiture FN comme tête de liste pour les européennes de 2009 en Île-de-France », site d'Égalité et Réconciliation, .
  54. Alain Soral, « Marine m'a tuer », site d'Égalité et Réconciliation, 1er février 2009.
  55. « Le Pen déplore “des conflits de gamelle” au FN », Le Figaro, 4 février 2009.
  56. a et b Laurent-David Samama, « Le vrai portrait d'Alain Soral », La Règle du jeu, 24 janvier 2011.
  57. Nicolas Lebourg et Joseph Beauregard, Dans l'ombre des Le Pen : Une histoire des numéros 2 du FN, Paris, Nouveau Monde, , 390 p., p. 350-351.
  58. a et b Pierre Puchot et Dan Israel, « Comment Soral gagne les têtes (1/2) », Mediapart, 12 novembre 2014
  59. a et b Willy Le Devin et Dominique Albertini, « Après la quenelle, le temps des querelles », Libération, 5 décembre 2014
  60. Cf. « Rixe entre des partisans de Dieudonné et des inconnus », NouvelObs.com avec AFP, 31 mai 2009.
  61. Claude Guillon, « Céline, Dieudonné, Faurisson : toujours les maux pour rire », site de Claude Guillon, .
  62. « Alain Soral et le “butin de guerre” de la liste antisioniste, un conte iranien », La Vigie : le meilleur du web, 21 octobre 2013.
  63. « Alain Soral arrête Flash », streetpress.com, 8 avril 2011.
  64. Caroline Fourest et Fiammetta Venner, Marine Le Pen, Grasset, coll. « Documents Français », , 432 p. (ISBN 978-2246783824, lire en ligne)
  65. « Entre le FN et Dieudonné, des liens en accordéon », Le Point, 11 janvier 2014.
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  70. « Le FN répond à la définition historique de l'extrême droite », Le Monde, 6 décembre 2012.
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  73. « Du communisme au nationalisme : itinéraire d’un intellectuel français », art. cit. : « Je terminerai cette allocution en vous parlant d’avenir, en vous annonçant notamment la création de l’association Égalité et Réconciliation dont je prends la présidence. Association “nationaliste de gauche” prônant la réconciliation nationale, et se donnant pour but — ce but qui est le mien depuis quinze ans : créer l’union sacrée de la gauche patriote et de la droite antifinancière, afin d’atteindre le pourcentage électoral qui permettra au peuple de France de reprendre le pouvoir par les urnes et le contrôle de son destin. »
  74. Dans son article du Monde diplomatique, Evelyne Pieiller constate en octobre 2013 que les quatre-vingt-deux vidéos postées sur YouTube totalisent quinze millions de vues.
  75. Nicolas Zomersztajn, « Alain Soral : un bavard obsédé par les Juifs », Centre communautaire laïc juif David Susskind, 15 avril 2013.
  76. « Instinct de Survie change de nom et devient Prenons le Maquis », site d'Égalité et Réconciliation, 6 janvier 2014
  77. Elena Brunet, « Ces inquiétants stages "commandos" qui remplissent les poches d'Alain Soral », Le Nouvel Observateur, 7 août 2014
  78. « Frédéric Haziza (LCP), bête noire de la fachosphère », teleobs.nouvelobs.com, 1er août 2013.
  79. « Serge Ayoub demande l'exclusion du journaliste Frédéric Haziza, des élus du PS et de l'UMP condamnent », The Huffington Post, 1er août 2013.
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  103. a b c et d Pauline Graulle, « Alain Soral, l’imposteur », Politis, no 1285, 9 janvier 2014.
  104. Philippe Corcuff et Haoues Seniguer, « Quand les disciples d’Alain Soral nauséabondent à Lyon », Rue89 Lyon, 3 avril 2014.
  105. a b et c Julien Salingue, « Alain Soral, national-socialiste décomplexé », L'Anticapitaliste, no 55, juin 2014.
  106. a b et c Jacques de Guillebon, « Voyage en Soralie », Causeur, no 10, février 2014, p. 59.
  107. a b c d e et f Pierre Puchot et Dan Israel, « Comment Soral gagne les têtes (2/2) », Mediapart, 16 novembre 2014
  108. Philippe Goulliaud, « Enquête sur la nébuleuse “rouge brune” », lefigaro.fr, 29 décembre 2013.
  109. a b et c Fatiha Kaoues et Pierre Tevanian, « Les ennemis de nos ennemis ne sont pas toujours nos amis. Réflexions sur le cas Alain Soral », Oumma.com, 6 décembre 2004
  110. « Verts-bruns : la nouvelle extrême droite, par Caroline Fourest », Le Monde, 12 juin 2009.
  111. Claude Askolovitch et Léna Mauger, « Voyage au cœur de l'électorat frontiste. Pourquoi Le Pen y croit toujours », Le Nouvel Observateur, .
  112. a b c et d Carine Fouteau, «Le lien entre antisémitisme et conspirationnisme s'établit dès le XIXe siècle », Mediapart, 15 janvier 2015.
  113. Jean-Yves Camus, « Alain Soral rassemble Le Pen, Dieudonné et des islamistes », Actualité juive, no 994, .
  114. a et b Philippe Corcuff, « Eric Zemmour a encore franchi le mur du çon », Rue89, 10 décembre 2013.
  115. Anne Laffeter, Années 30, le remake ? Finkielkraut et Bouvet répondent à Corcuff, Les Inrockuptibles, 14 octobre 2014
  116. a et b Dialogues désaccordés, p. 65-66
  117. Communiqué de presse d'Égalité & Réconciliation, 18 janvier 2008.
  118. Michel Eltchaninoff, « À la recherche du nouvel ennemi », Philosophie Magazine, no 79, mai 2014, p. 49.
  119. Briganti, Déchot et Gautier 2011, p. 16
  120. Stéphane François, « L’œuvre de Douguine au sein de la droite radicale française », Diploweb, 22 septembre 20080
  121. Nolwenn Le Blevennec, « Pourquoi le Front national est fasciné par la Russie », Rue89, 3 janvier 2012.
  122. Vincent Jauvert, « Le Raspoutine de Poutine », blog « Affaires étrangères » affilié au Nouvel Observateur, 11 mai 2014.
  123. Joël Gombin, « L'extrême droite est devenue russophile. Voici une plongée dans les mystères du pourquoi et du comment », Slate, 24 mai 2014.
  124. Lorraine Millot, L’extrême droite, tête de pont du soutien à Moscou, Libération, 24 octobre 2014
  125. Karl Laske et Marine Turchi, « Les jeux d’ombre du prestataire de Le Pen avec les néofascistes italiens », Mediapart, 6 novembre 2014
  126. Sur ce que sont pour lui les « soubassements » psychologiques du féminisme, cf. « Alain Soral, l'intellectuel de gauche qui dérange la gauche », art. cit.
  127. À tel point que certaines féministes, comme Clémentine Autain (cf. « Quand Soral soutient Le Pen », site personnel, 17 février 2007), ont décidé, après avoir été confrontées à Soral, de ne plus débattre avec lui.
  128. Briganti, Déchot et Gautier 2011
  129. « Act Up et les éditions Blanche », tribune de Victoire Patouillard, présidente d'Act Up, parue dans L'Humanité du 21 avril 2003.
  130. « Les éditions Blanche veulent notre mort », communiqué d'Act Up-Paris, 11 avril 2003.
  131. « Zap des Éditions Blanche : précisions », actuparis.org, 16 avril 2003.
  132. « Alain Soral attaque les communautarismes à l'œuvre contre la République », art. cit.
  133. Victor Garcia, « Dieudonné : de la quenelle à Manuel Valls », L'Express, 27 décembre 2013.
  134. a et b « Manuel Valls : “Il faut casser cette mécanique de haine” », Le Parisien, 28 décembre 2013.
  135. a et b « Valls appelle à combattre “l’antisémitisme virulent” », Libération, 28 février 2014.
  136. Alban Dignat, « Vers un nouvel antisémitisme », herodote.net, 8 janvier 2014.
  137. Annette-Lévy Willard, « Alain Soral, la haine des juifs et des “tapettes” », Libération, 2 février 2014.
  138. « Emmanuel Kreis : “Soral, un antisémitisme drumontien” », Politis, 9 janvier 2014.
  139. Charles Rojzman, « Le véritable néo-nazisme », Le Huffington Post, 8 juillet 2014.
  140. « Alain Soral, Dieudonné et l'antisémitisme primitif », Le Huffington Post Québec, 18 décembre 2013.
  141. Charles Rojzman, « Le nouvel antisémitisme victimaire », Le Huffington Post, 4 juin 2014.
  142. Annette-Lévy Willard, « Le nouveau fascisme est arrivé », Libération, 26 janvier 2014.
  143. « Antisémitisme : de quoi l'affaire Dieudonné est-elle le symptôme ? », entretien de JOL Press avec Pierre-André Taguieff, 9 janvier 2014.
  144. « L'extrême droite était pro-israélienne jusqu'à la guerre du Kippour », Le Figaro, 28 juillet 2014
  145. David Navaro, « L'émergence de nouvelles radicalités, vue par Frédéric Haziza », Slate, 2 avril 2014
  146. Hamdi Nabli, « Soral et Dieudonné. Complotisme ou parrésia ? », Les Invités de Mediapart, 17 septembre 2013.
  147. Mathias Destal, « Les inquiétants bataillons d'Alain Soral », Marianne, n° 913, semaine du 17 au 23 octobre 2014, p. 22-26
  148. « Une dédicace d'Alain Soral perturbée par des casseurs », tempsreel.nouvelobs.com, 29 septembre 2004.
  149. Stupeur après l'attaque d'une librairie dans le Marais, Le Parisien, 30 septembre 2004.
  150. « Un an après les faits, la police n'a procédé à aucune arrestation dans le cadre de “l'enquête” sur le cassage de la librairie où le polémiste Alain Soral dédicaçait ses ouvrages », communautarisme.net ;
    « Une dédicace d'Alain Soral perturbée par des casseurs », Le Nouvel Observateur, .
  151. « Condamnation d'Alain Soral », communiqué du B'nai B'rith, .
  152. « Au Bourget, Tariq Ramadan a apporté sa caution à Soral et à Dieudonné », Rue89, 20 avril 2009.
  153. « Bloc note no 17, par Alain Soral », Flash, no 18, 16 juillet 2009.
  154. « Égalité & Réconciliation, enquête sur un vivier du FN », rue89.com, 9 mai 2012.
  155. a et b Arnaud Le Guern, « Comprendre Soral. Alain ne passe pas l'écrit », Causeur, 19 mars 2011.
  156. Pierre-André Taguieff, Court traité de complotologie, 2013.
  157. Cf. entrée « Shoah business (1). Pour une meilleure gestion de la culpabilité », op. cit.
  158. « Soral à son tour visé pour ses propos sur les chambres à gaz », Le Nouvel Observateur, 10 janvier 2014.
  159. « Alain Soral. Stupidités sur Auschwitz & malveillances haineuses », Pratique de l'histoire et dévoiements négationnistes, 6 juillet 2013.
  160. « In fine, le nombre d’erreurs ou de mensonges et de falsifications de Soral dans ce court passage est proprement hallucinant :
    • Présentation frauduleuse du nombre de victimes à Auschwitz (non pas quatre millions et demi, mais un million).
    • Présentation frauduleuse du calcul du nombre de victimes du génocide des Juifs, qui n’a jamais utilisé « quatre millions et demi » à Auschwitz.
    • Erreur sur la surface de la chambre à gaz d’Auschwitz I, augmentée d’un quart…
    • Ignorance scandaleuse sur la durée des gazages à Auschwitz, plus de trois ans et non moins de deux.
    • Stupidité totale quand Soral suggère que la totalité des victimes gazées à Auschwitz l’auraient été dans la chambre à gaz d’Auschwitz I. C’est une contre-vérité historique. Soral semble n’avoir jamais ouvert le moindre ouvrage d’histoire sur le sujet…
    • Crétinerie scientifique absolue quand Soral suggère que du gaz aurait pu perdurer 60 ans dans la pièce.
    • Malveillance haineuse et ironie déplacée basée sur une méconnaissance totale de l’histoire et de la topographie de cette chambre à gaz, en suggérant que la porte munie d’un carreau aurait fait partie de la chambre à gaz initiale. C’est encore une fois une contre-vérité historique. »
  161. Entrée « Peuple élu et mentalité primitive », Socrate à Saint-Tropez…, op. cit.
  162. « On retrouve bien là [dans les contestations du verdict sur l'affaire du gang des barbares] la vision du monde et le rapport à l’autre qui fonde le judaïsme : la double éthique. Et j’ose penser que cette double éthique — dans l’affaire du procès Fofana comme ailleurs — est le fond du problème ; « Bloc note no 18, par Alain Soral », Flash, no 19, 30 juillet 2009. Il y aurait en effet passage de l'état de « peuple élu » à celui de « peuple martyr » suivant un jeu dialectique : « Comment ne pas comprendre que, aussi durable que le yin et le yang, il y a engendrement réciproque, réciprocité dialectique de l'élection et du martyr ? Martyr parce qu'élu, élu parce que martyr ; et que, aussi fatale qu'est la fatalité elle-même, on ne peut échapper à l'une sans s'émanciper de l'autre. Entrée « Élu, martyr », op. cit.
  163. « Naulleau vs Soral », Confitures de culture, 1er novembre 2013.
  164. Aude Lancelin, « Alain Soral, tout ça pour ça », Marianne.net, 30 novembre 2013.
  165. « Procédures à tour de bras contre des “quenelles” », Libération, 8 janvier 2014.
  166. « Soral forcé d'annuler une conférence “raciste” », Le Figaro, 26 mai 2014.
  167. « “Les juifs et les autres”, la sulfureuse conférence d'Alain Soral à Lyon », Metronews, 25 mai 2014.
  168. « Sous haute protection, Alain Soral s’est finalement rabattu sur Meyzieu », Lyon Mag, 27 mai 2014.
  169. Loïc Le Clerc, Médine : l'étrange invité de la Fête de l'Humanité, Marianne, 27 septembre 2014
  170. Fouad Bahri, « FN : la guerre des rappeurs a bien eu lieu », Zaman France, 19 juin 2014.
  171. Sindanu Kasongo, « L’Observatoire du rap game (84) », Les Inrockuptibles, 3 juin 2014.
  172. Jérôme-Olivier Delb, « L'Unef invite Médine à un concert contre le racisme : pourtant, il soutient Dieudonné », Le Nouvel Observateur - Le Plus, 27 juin 2014.

Bibliographie

Articles connexes

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