Alain Seban

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Alain Seban
Alan Seban lors de la remise de la médaille des arts et lettres à Rémi Mathis à la suite de sa promotion au grade de chevalier des Arts et Lettres, en 2014.
Fonctions
Président
Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou
-
Conseiller d'État
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Alain Pierre Seban, né le à Toulouse (Haute-Garonne), est un responsable d'institution culturelle et un haut fonctionnaire français.

Entre 2007 et 2015, il a été le président du Centre Georges-Pompidou, ainsi qu'à ce titre du Centre Pompidou-Metz, de la Bibliothèque publique d’information (Bpi) et de l’Ircam (Institut de recherche et coordination acoustique/musique), trois organismes associés au Centre Pompidou.

Biographie[modifier | modifier le code]

Alain Seban est diplômé de l'École polytechnique (X83), de l'ENSAE et de l'Institut d'études politiques de Paris.

À sa sortie de l'ENA en 1991, il est nommé auditeur au Conseil d'État. Il est parallèlement conseiller juridique du directeur du patrimoine au ministère de la culture[1], rapporteur de la mission Picq sur les responsabilités et l’organisation de l’État[1], membre de la Commission de contrôle du Mobilier national[2] et secrétaire général de la mission de préfiguration de l’Institut national d'histoire de l'art[1], dirigée par Michel Laclotte, directeur honoraire du Musée du Louvre.

Il est promu maître des requêtes en 1994 et nommé au cabinet de Philippe Douste-Blazy, ministre de la culture l'année suivante[3]. Il y est chargé des musées, du patrimoine, de l’architecture, des archives, des affaires juridiques et des réformes et de la propriété littéraire et artistique. Réintégré au Conseil d'État en 1997, il y devient commissaire du gouvernement près l’Assemblée du contentieux et les autres formations de jugement[4].

En parallèle à ses fonctions au Conseil d'État, il est membre de la commission de gestion de la caisse de retraite du personnel de l'Opéra national de Paris[5] et de la commission de gestion de la caisse de retraites du personnel de la Comédie-Française[6], et membre suppléant de la commission des sondages[7]. Il est également conseiller juridique de la mission de préfiguration puis de l’établissement public du musée du quai Branly de 1997 à 2002[1] et maître de conférence à l'ENA de 1996 à 1999.

En 2002, il rejoint le cabinet du ministre des Affaires Étrangères, Dominique de Villepin en qualité de chargé de mission auprès du ministre[8], chargé notamment des relations culturelles internationales. Il est ensuite directeur du développement des médias (service du Premier ministre mis à la disposition du ministre de la Culture et de la Communication) de à [9]. À ce titre, il est notamment chargé de la réforme des aides à la presse[10], participe à la mise en place de la chaîne d’information internationale (devenue France 24) et au déploiement de la télévision numérique terrestre, est chargé de la transposition des directives européennes du « paquet télécoms »[11] et de la réforme des secteurs interdits de publicité télévisée[12].

Il devient alors conseiller pour la culture et les médias, puis conseiller pour l’éducation et la culture à la Présidence de la République[13]. Dans ce cadre, il est notamment chargé de superviser la négociation de l’accord inter-gouvernemental relatif au Louvre Abou Dabi et l’inauguration en 2006 du musée du quai Branly.

Il remplace Bruno Racine à la présidence du Centre Georges-Pompidou pour 5 ans à compter du [14] et est parallèlement promu conseiller d’État en service ordinaire[15]. Il s’attache à doter le Centre d’un plan stratégique, approuvé à l’automne 2007, qui prend appui sur la vision fondatrice du Président Georges Pompidou : « l’ambition de créer une interface entre la société et la création, avec la conviction qu’une nation qui s’ouvre à l’art de son époque est plus créative, plus agile, plus forte. »[16]. Ce plan s’articule autour de trois priorités :

  • Rendre le musée « global, parce que l’art est désormais global » en « développ[ant] des réseaux mondiaux d’information et de soutien […] appuy[é]s sur un effort accru dans le domaine de la recherche »[16] ;
  • « Retrouver, au cœur de l’institution, une dimension prospective, un laboratoire ouvert aux expériences les plus variées, en tirant parti de la pluridisciplinarité fondatrice de l’institution, qui constitue un atout unique à condition de la mettre au service des pratiques et des désirs des créateurs d’aujourd’hui »[16] ;
  • « Élargir [les] publics, parce que la mission centrale du Centre Pompidou est de diffuser la création contemporaine au cœur de la société en visant bien au-delà du cercle restreint des initiés »[16] ;

Dans le cadre de ce plan stratégique, le Centre Pompidou, à l’initiative d’Alain Seban, développe plusieurs « projets stratégiques » financés par le développement du mécénat : le Nouveau festival, lancé en [17] et dont la deuxième édition a lieu en  ; le Centre Pompidou-Metz, inauguré en , première décentralisation d’une grande institution culturelle nationale[18]; le Studio 13/16, premier espace destiné aux adolescents dans une grande institution culturelle, inauguré en [19]; l’exposition « Paris-Delhi-Bombay… », programmée en , qui fait dialoguer les scènes contemporaines indienne et française[20]; le Centre Pompidou virtuel, nouvelle plateforme de diffusion de contenus numériques concernant l’art moderne et contemporain[21]; le Centre Pompidou mobile, avec une première exposition à Chaumont (Haute-Marne) qui rassemble 29 000 visiteurs en 2 mois 1/2 (pour une population de 23 000 habitants)[22].

Sous sa présidence, si le Centre voit son projet de création d’un lieu d’exposition consacré aux artistes de la scène française dans les sous-sols du Palais de Tokyo à Paris écarté par la ministre de la Culture et de la Communication, Christine Albanel, qui lui préfère l’extension du Site de création contemporaine déjà installé sur les lieux[23], il connaît un développement spectaculaire de sa fréquentation avec 3,6 millions de visiteurs en 2011 (+40 % entre 2007 et 2011)[24], grâce notamment au succès de grandes expositions comme Kandinsky, Calder, Soulages, Lucian Freud ou Mondrian/De Stijl, et une forte progression de ses ressources propres (+50 % entre 2007 et 2009)[25]. Il renouvelle également en 2009 la présentation de ses collections contemporaines avec elles@centrepompidou, consacrée exclusivement aux artistes-femmes, qui reçoit 2,5 millions de visiteurs jusqu’à son renouvellement en [26].

Il est renouvelé pour trois ans à la tête de l'institution lors du conseil des ministres du [27]. Au cours de son second mandat, il développe le concept d'antennes temporaires du Centre Pompidou installées dans des lieux existants en France ou à l'étranger pour une durée de quelques années, sous le nom de « Centres Pompidou provisoires »[28]. Le premier de ces centres est inauguré à Malaga (Espagne) le quelques jours avant la fin de son mandat[29]. Il cède alors son siège à Serge Lasvignes, nommé en à la tête de l'institution, et réintègre le Conseil d'État[30]. Il est membre permanent du jury du Prix des prix littéraires depuis 2011.

En 2018, il devient président suppléant de la chambre disciplinaire nationale de l'ordre des médecins, parallèlement à ses fonctions au Conseil d'État[31].

Décorations[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Alain SEBAN, directeur du développement des médias de septembre 2002 à mars 2005
  2. arrêté du ministre de la culture et de la francophonie du 20 juillet 1994
  3. arrêté du ministre de la culture du 30 mai 1995
  4. décret du Président de la République du 9 octobre 1998
  5. arrêté de la ministre de l'emploi et de la solidarité, du ministre de l'économie, des finances et de l'industrie et de la ministre de la culture et de la communication du 25 septembre 1998
  6. arrêté de la ministre de l'emploi et de la solidarité, du ministre de l'économie, des finances et de l'industrie et de la ministre de la culture et de la communication du 15 octobre 1998
  7. décret du Président de la République du 15 novembre 2000
  8. arrêté du ministre des Affaires étrangères du 30 juillet 2002
  9. décret en Conseil des ministres du 12 septembre 2002
  10. La réforme des aides à la presse
  11. La loi n° 2004-669 du 9 juillet 2004 relative aux communications électroniques et aux services de communication audiovisuelle
  12. Les secteurs interdits de publicité télévisée
  13. arrêté du garde des sceaux, ministre de la justice du 8 avril 2005
  14. décret en conseil des ministres du 29 mars 2007
  15. décret en conseil des ministres du 20 avril 2007
  16. a b c et d « Le Centre Pompidou en 2009 / Bilan d’activité », sur Centre Pompidou
  17. Bilan d’activité 2009, p. 106
  18. Alain Seban : « Le Centre Pompidou-Metz est notre petit frère », Le Point, 10 mai 2010 ; Alain Seban : « A Metz, nous réinventons le modèle du Centre Pompidou », L’œil
  19. Centre Pompidou, Le Studio 13/16 ; Pompidou ouvre ses portes aux ados, L’Express
  20. Bilan d’activité 2009, p. 82
  21. Bilan d’activité 2009, p. 30
  22. Beaux-Arts Magazine - Interview Alain Seban
  23. Bilan d’activité 2009, p. 88
  24. Beaux- Arts Magazine - interview Alain Seban
  25. Bilan d’activité 2009, p. 126
  26. Bilan d’activité 2009, p. 54
  27. décret du
  28. Le Monde - 1er mars 2012
  29. [1]
  30. du 16 avril 2015 portant réintégration (Conseil d'État).
  31. Arrêté du 21 novembre 2018 relatif à la nomination de présidents suppléants de la chambre disciplinaire nationale de l'ordre des médecins, JORF n°0277 du 30 novembre 2018
  32. Décret du 22 avril 2011 portant promotion et nomination (lire en ligne)
  33. Décret du 29 mai 2019
  34. https://www.kongehuset.no/nyhet.html?tid=124695&sek=26939
  35. V. fil twitter de l'ambassade d'Espagne en France https://twitter.com/EmbEspFrancia/status/1407667972093718533?s=20

Liens externes[modifier | modifier le code]