Alain Doressoundiram

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Alain Doressoundiram
Alain Doressoundiram, 2024
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Marcello Fulchignoni (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Alain Doressoundiram est un astrophysicien français spécialisé en planétologie. Il est actuellement en poste au Laboratoire d’Études Spatiales et d'Instrumentation en Astrophysique (UMR CNRS 8109) de l’Observatoire de Paris-PSL.

Biographie[modifier | modifier le code]

Alain Doressoundiram est né en Algérie en 1968 de parents enseignants d’origine indienne de Pondichéry.

Alors qu'il n’a que 3 ans, son père obtient une mutation pour aller enseigner les mathématiques et la physique en Guyane française, à Cayenne puis à Kourou[1] au collège Agarande. Il fera donc sa scolarité jusqu’en 5e à Kourou. C’est là qu’il a pour la première fois contact avec le monde de l’Espace avec le Centre Spatial Guyanais. Il comprendra plus tard, que c'est au contact de l'environnement spatial kouroucien qu'il se forgera sa conviction de devenir astronome[1].

En 1981, son père obtient une affectation pour la Côte d’Ivoire à Daloa. Alain Doressoundiram y restera 2 ans, mais le système scolaire ivoirien n’est pas adapté à la poursuite de ses études. Il part donc faire sa seconde en Inde au lycée français de Pondichéry.

En 1984, il s’inscrit en 1ère Scientifique en région parisienne où il sera interne alors que ses parents sont toujours en Côte d’Ivoire. Son père obtient finalement une mutation pour Abidjan. Alain retourne en Côte d’Ivoire et effectue alors sa terminale au lycée français d’Abidjan.

Il fera ensuite ses études universitaires en région parisienne à l’Université Paris VI Pierre et Marie Curie et obtient en 1993 un DEA en « astronomie et instrumentation spatiale ». Il obtient sa thèse[2] en 1997 sur l’Origine collisionnelle des familles d'astéroïdes et des systèmes binaires à l’Université Paris VI. Il a comme enseignants des scientifiques de renom comme Pierre ENCRENAZ, Jacques BLAMONT, André BRAHIC.

Il enchaîne ensuite plusieurs post docs à l’Observatoire de Turin, au JPL de la NASA aux USA et à l’Observatoire de Paris. En septembre 2000, il obtient son premier poste en tant qu’astronome adjoint à l’Observatoire de Paris.

Il obtient son habilitation à diriger des recherches (H.D.R.) en 2008.

En septembre 2022, il obtient le grade d’ « Astronome classe exceptionnelle ».

Travaux de recherche[modifier | modifier le code]

Alain Doressoundiram travaille notamment sur la caractérisation et l’évolution des petits corps du système solaire (astéroïdes et objets transneptuniens), sur l’interprétation de la composition et des processus d’évolution des surfaces planétaires.

Il a contribué à la caractérisation spectroscopique de plusieurs familles d'astéroïdes et aidé à la planification des missions Rosetta et DS4-Champollion.

En 2000, il co-découvre les satellites naturels de Saturne Siarnaq et Tarvos et en 2001, il est également co-découvreur du premier objet transneptunien double.

Dans les années 2000, il a mené de grand relevés photométriques et spectroscopique des objets transneptuniens, amenant à des découvertes importantes sur ces objets primitifs comme la composition de surface ou encore une corrélation entre couleur et inclinaison orbitale, à la base des arguments pour le modèle de Nice.

Il a contribué à caractériser l’exosphère de Mercure, des propriétés spectrales de la surface de Mercure, et de l’interaction surface-exosphère[3].

L'astéroïde (7456) Doressoundiram est nommé d'après lui[4].

Réalisation d’instruments[modifier | modifier le code]

Depuis 2004, il travaille sur la mise au point de l’instrument SIMBIO-SYS (Co-Principal Investigator[5]) sur la mission euro-japonaise BEPI COLOMBO partie vers Mercure en 2018. Il a notamment travaillé sur la mise au point de l’instrument VIHI (spectro imageur vis-ir)[6]. Il est également co-investigateur de l’instrument PHEBUS[7] à bord de la même sonde.

Depuis 2004 également, Il coordonne la mise au point de l’instrument MIOSOTYS[8] (Multi-object Instrument for Occultations in the SOlar system and TransitorY Systems) installé sur le télescope de 1,2m de l’Observatoire de Calar Alto (Espagne) entre 2010 et 2019.

Il intervient également sur d’autres instruments comme MicrOmega[7] sur la mission ExoMArset SUPERCAM à bord du rover martien Persévérance.

Depuis 2020, il est le co-responsable de l’instrument MIRS sur la  mission japonaise MMX[9]

Activité d’enseignement[modifier | modifier le code]

En plus de l’encadrement des stagiaires et doctorants, Alain se spécialise depuis le début de sa carrière dans la formation des professeurs de lycée à travers le monde. Il intervient dans de nombreuses villes et pays : Lima, Djibouti[10] , Phnom Penh[11], Hanoï, Guyane[12],[13],[14], Inde (Pondichéry), Martinique[15], Ethiopie[16] , Brésil (São Paulo), Beyrouth[17] , Tokyo , Kuala Lumpur au travers notamment des lycées français.

Depuis 2000, il enseigne également au sein de l’Observatoire de Paris au sein de l’UFE en encadrant des Master, des stages, des formations de professeurs, des diplômes universitaires, et en parrainant des classes scolaires ou en intervenant sur des campus numériques. Ainsi il a créé en 2001 le dispositif des parrainages de classes à l’Observatoire de Paris.

A partir de 2004, il est responsable de plusieurs modules d’enseignement dans des masters liés à l’astrophysique.

Il enseigne également à l'IPSA (École d'ingénieurs de l'air, de l'espace et de la mobilité durable).

Activité de Médiation scientifique[modifier | modifier le code]

Alain Doressoundiram intervient régulièrement sur les médias nationaux et internationaux (TF1, France 2, Radio France, Le Monde, Ouest-France, Science&Vie, La Croix[18]…) et participe à de nombreuses opérations publiques comme les journées du patrimoine, la fête de la science, la nuit des planètes. Il intervient dans une dizaine de conférences grand public par an et écrit des articles pour des revues de vulgarisation et des encyclopédies.

Il participe au projet de campus numérique et à la mise en place de supports pédagogiques en ligne. Il est membre du jury du Prix littéraire « La science se livre » (CG92)

Depuis 2018, il est l’initiateur de plusieurs tournée de partage des savoirs en Guyane en concomitance avec le lancement de grande mission d’exploration de l’Univers depuis le Centre Spatial Guyanais :

Octobre 2018 : lancement de Bepi Colombo. Opération “Planète en Guyane”[12]

Décembre 2021 : Lancement du télescope spatial Webb. opération “La Guyane vers les étoiles”[13]

Juin 2022 : Guyane Astro Tour, médiation scientifique sur le fleuve Maroni[14]

Avril 2023 : Lancement de JUICE. Opération “JUICE : de la Guyane à Jupiter”

Suite à ces nombreuses interventions en Guyane, il devient Président d'honneur de l'association Guyane Astronomie.

Publications[modifier | modifier le code]

  • Doressoundiram, A et Lellouch, E. Les confins du Système Solaire. Editions Belin. 2008
  • Doressoundiram, A et Lellouch, E At the Edge of the Solar System: Icy New Worlds Unveiled. Popular Astronomy. Springer Praxis Books,  2009.
  • 1,2,3 Planète. film éducatif pour les collèges et lycées. (2008).
  • Du Temps, de l'Espace et de l'Eau, Film éducatif, 12mn. 2012. http://media4.obspm.fr/H2O/
  • Livre pour enfants. Aux Éditions Belin (La ronde mystérieuse des planètes, Les mystères du Soleil, notre étoile ; Seuls dans l’immensité du cosmos ; La station orbitale, c’est comment ?; La conquête spatiale)
  • Alain Doressoundiram et Emmanuel Lellouch, Aux Confins du système solaire, [détail des éditions]
  • QCM UE3 Physique - Semestre 1: Organisation des appareils et des systèmes. Kamel Boukheddaden, Alain Doressoundiram, Armelle Girard, Emmanuel Marcq. Foucher (2011), collection PAES SUP'FOUCHER

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Alain Doressoundiram, tombé dans la physique le nez dans les étoiles », sur franceguyane.fr, (consulté le )
  2. Alain DORESSOUNDIRAM, Origine Collisionnelle des Familles d'Astéroïdes et des Systèmes Binaires : Etude Spectroscopique et Modélisation Numérique., Paris, Université Pierre et Marie Curie, , 169 p. (lire en ligne)
  3. (en) A. DORESSOUNDIRAM, « THE COLOR DISTRIBUTION IN THE EDGEWORTH-KUIPER BELT », THE ASTRONOMICAL JOURNAL, no 124,‎ , p. 2279-2296 (lire en ligne)
  4. (en) « (7456) Doressoundiram », sur le site du Centre des planètes mineures (consulté le )
  5. « SIMBIO-SYS - BepiColombo - Cosmos », sur www.cosmos.esa.int (consulté le )
  6. « VIHI sur MPO-BepiColombo - LESIA - Observatoire de Paris », sur lesia.obspm.fr (consulté le )
  7. a et b « Conférence : En route pour la Lune - astronautes, sondes spatiales et roches extraterrestres », sur echosciences.nouvelle-aquitaine.science (consulté le )
  8. (en) Doressoundiram A., « The search for trans-Neptunian stellar occultations with MIOSOTYS », Lunar and Planetary Science Conference, vol. 42,‎ (lire en ligne [PDF])
  9. « Spectro-imageur MIRS pour la mission MMX de la JAXA », sur Observatoire de Paris - PSL - Centre de recherche en astronomie et astrophysique,
  10. Lycée français de Djibouti, « Conférences animées par Alain DORESSOUNDIRAM »,
  11. Lycée francais René Descartes, « Une semaine dans les étoiles », sur Lycée français René Descartes, Phnom Penh,
  12. a et b « L'astrophysicien Alain Doressoundiram à la rencontre des élèves de Guyane », sur Guyane la 1ère, (consulté le )
  13. a et b « Avant le lancement du télescope Webb, la Guyane s'active », sur franceguyane.fr, (consulté le )
  14. a et b « Opération : Guyane Astro Tour, à Maripasoula, Régina, et Papaïchton », sur Guyane la 1ère, (consulté le )
  15. « Un astrophysicien à la rencontre des élèves », sur martinique.franceantilles.fr, 2023-10-25ast01:00:00-04:00 (consulté le )
  16. « Addis Abeba : Premier festival d'astronomie d'Éthiopie », sur sites.google.com (consulté le )
  17. Collège Protestant Français, « LA SEMAINE DE L’ASTRONOMIE AU CPF – du 14 au 20 avril 2018 » [PDF], 14 au 20 avril 2018
  18. « Cap sur Mercure et ses mystères pour deux sondes spatiales », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]