Pithécophage des Philippines

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Aigle des singes)

Pithecophaga jefferyi • Aigle des singes

Pithecophaga jefferyi
Description de cette image, également commentée ci-après
Individu perché
Classification COI
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Aves
Ordre Accipitriformes
Famille Accipitridae

Genre

Pithecophaga
Ogilvie-Grant, 1896

Espèce

Pithecophaga jefferyi
Ogilvie-Grant, 1896

Répartition géographique

Description de l'image Phileagle rangemap.png.

Statut de conservation UICN

( CR )
CR A2cd;C2a(ii) :
En danger critique

Statut CITES

Sur l'annexe I de la CITES Annexe I , Rév. du 01/07/1975

Le Pithécophage des Philippines (Pithecophaga jefferyi), communément appelé Aigle des singes, est une espèce de rapaces endémique des Philippines. C'est la seule espèce du genre Pithecophaga. Il a été décrit en 1896 par William Robert Ogilvie-Grant.

Description[modifier | modifier le code]

Ce rapace mesure de 86 à 102 cm pour une masse de 5 à 8 kg et une envergure de 2,20 m.

Libres d'évoluer en dehors de la concurrence d'autres grands prédateurs, les pithécophages sont devenus les chasseurs dominants des forêts philippines. En raison de leur taille, un vaste territoire de forêt pluviale leur est indispensable pour se nourrir.
Les couples reproducteurs préfèrent les hauts arbres aux cimes dégagées. Les nids sont construits à des altitudes allant de 25 à 50 m et servent souvent pour les nidifications suivantes. Chaque couple a besoin de 70 à 130 km2 pour élever un seul poussin, ce qui rend l'espèce vulnérable à la déforestation.

Distribution[modifier | modifier le code]

Cette espèce peuple les plus grandes îles du nord et de l'est des Philippines (Luçon, Leyte, Samar et Mindanao où se trouve la plus grande population). Elle est endémique des Philippines.

Menace d'extinction et mesures conservatoires[modifier | modifier le code]

Classé en 1988 dans la catégorie « menacé » de la liste rouge de l'UICN, cette espèce est désormais considérée comme « en danger critique d'extinction » (catégorie CR), du fait du nombre très faible et en déclin de sa population (l'effectif total de l'espèce est estimé à moins de 250 individus adultes[1]). La raréfaction de son habitat, par l'exploitation forestière, le défrichement ainsi que la chasse de subsistance et la pollution aux pesticides, constituent les menaces principales qui pèsent sur l'espèce.

Le pithécophage des singes est protégé par la loi dans les Philippines et le commerce international et l'export est strictement réglementé par la Convention de Washington sur le commerce international d'espèces menacées d'extinction (CITES). Un programme de conservation et restauration de l'espèce est mené (« The Philippine Eagle Conservation Programme ») afin de sensibiliser les Philippins par des campagnes éducatives, inventorier et suivre les nids et mener un programme d'élevage conservatoire.

Malgré ces efforts de conservation, on s'accorde à dire que l'espèce est très fortement menacée d'extinction à court terme si la pression sur son habitat naturel garde le même rythme.

Actuellement (2008), il existe un programme d'élevage en captivité où le personnel sert aux poussins une nourriture similaire à celle des adultes. Après des années d'échec, 21 aiglons ont vu le jour dans le cadre du programme et les défenseurs de l'environnement étudient différents moyens de relâcher les oiseaux élevés en captivité dans la forêt.

Régime alimentaire[modifier | modifier le code]

Ses proies sont constituées de macaques (d'où vient son nom : pithécophage = mangeur de singes), de calaos, de civettes palmistes, de galéopithèques, d'écureuils volants, de chauves-souris frugivores, d'oiseaux, de serpents et d'animaux domestiques.

Reproduction[modifier | modifier le code]

La saison de reproduction est de octobre à décembre. La femelle pond un seul œuf, elle le couve deux tiers du temps et le mâle un tiers du temps. L'œuf éclot au bout de 60 jours. L'oisillon est nourri par ses deux parents pendant 7 à 8 semaines. Il quitte le nid au bout de 5 à 6 mois[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. UICN, « évaluation de l'espèce Pithecophaga jefferyi » (consulté le ) - L'article de Sciences et Avenir d'août 2008 donne une estimation de 500 couples, dont 200 sur l'île de Mindanao; le nombre d'individus était estimé à 6 000 il y a 40 ans.
  2. Pithecophaga jefferyi sur ADW

Références externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :