Agriculture paysanne

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L'agriculture paysanne est une idée de l'agriculture qui s'inscrit dans les critères de durabilité, de respect de l'environnement et de conservation du tissu social. C'est une vision qui affirme que l'agriculture n'a pas qu'un rôle de production de denrées alimentaires, mais a aussi un rôle social, environnemental et de maintien de la qualité des produits agricoles.

Dans les pays en développement, l'agriculture paysanne est souvent aussi une agriculture familiale qui joue un grand rôle alimentaire, socio-économique, environnemental et culturel. Cette forme d'agriculture est mise en exergue en 2014 par l'« Année internationale de l’agriculture familiale » ou AIAF qui vise à encourager son développement ainsi que l'agroécologie. Selon le FIDA (Fonds international de développement de l'agriculture)[1] « un certain nombre de facteurs entrent en jeu comme l'accès au marché, l’accès à la terre et aux ressources naturelles, l’accès à la technologie, aux services de vulgarisation agricole et au crédit, les conditions démographiques, économiques et socio-culturelles, la disponibilité d’un enseignement spécialisé »[2].

Éléments de définition[modifier | modifier le code]

Au niveau mondial[modifier | modifier le code]

Au niveau mondial ce modèle est porté par la Via Campesina qui lutte notamment pour défendre les droits des paysans face aux multinationales. Créé en 1993 ce mouvement international paysan regroupait en 2017 182 organisations locales ou nationales[3]. La Via Campesina milite pour la souveraineté alimentaire, la réforme agraire, l'agroécologie, la biodiversité, la préservation des semences fermières, la reconnaissance du rôle des femmes. Dans les institutions internationales elle se positionne contre les accords de libre-échange.

En France : charte[modifier | modifier le code]

L'agriculture paysanne telle qu'elle est entendue en France s'appuie sur une charte, 10 principes, et 6 thèmes : la répartition, la transmissibilité, l'autonomie, le travail avec la nature, la qualité, le développement local[4].

Les dix principes de l'agriculture paysanne :

  1. Répartir les volumes de production afin de permettre au plus grand nombre d'accéder au métier et d'en vivre.
  2. Être solidaire des paysans des autres régions d'Europe et du monde.
  3. Respecter la nature.
  4. Valoriser les ressources abondantes et économiser les ressources rares.
  5. Rechercher la transparence dans les actes d'achat, de production, de transformation et de vente des produits agricoles.
  6. Assurer la bonne qualité gustative et sanitaire des produits.
  7. Viser le maximum d'autonomie dans le fonctionnement des exploitations.
  8. Rechercher les partenariats avec d'autres acteurs du monde rural.
  9. Maintenir la diversité des populations animales élevées et des variétés végétales cultivées.
  10. Raisonner toujours à long terme et de manière globale.

Il est difficile de déterminer combien d'agriculteurs français appliquent scrupuleusement cette démarche, il s'agit d'ailleurs plutôt d'une démarche de progression, ce n'est pas un label officiel comme l'agriculture biologique, il n'y a donc pas de règles absolues à suivre pour obtenir cette mention[5]. Il est néanmoins possible d'affirmer au vu des regroupements d'organisations paysannes qu'une part importante des agriculteurs qui pratiquent l'agriculture paysanne font appel à des pratiques respectueuses de l'environnement et évitent d'utiliser des pesticides et insecticides de synthèse. Cette conception de l'agriculture est portée par différentes organisations telles que les associations pour le maintien d'une agriculture paysanne (AMAP), la Via Campesina, la Confédération paysanne, la fédération des associations pour le développement de l'emploi agricole et rural (FADEAR-Terre de liens)[6] et Frères des Hommes.

« Ce sont essentiellement des petits producteurs marchands qui vivent et produisent pour dégager un revenu de leur activité, et aspirent à conserver leur indépendance au sein de structures sociales précapitalistes. »

— Pierre Bitoun , Le Sacrifice des paysans (p. 260).

Notes et références[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]