Agaricomycetes

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Les Agaricomycetes sont une classe de champignons basidiomycètes. Le groupe est monophylétique et il est fondé essentiellement sur des critères de biologie moléculaire. Ils comprennent depuis 2008 une vingtaine d'ordres, une centaine de familles, soit quelque 1 100 genres et 21 000 espèces.

Histoire[modifier | modifier le code]

Une lépiote Macrolepiota procera.

La classe est à peu près identique à l'ancienne classe obsolète des Homobasidiomycetes définie en 2001[1] mais avec l'inclusion des Auriculariales et des Sebacinales. Elle ne comprend pas que des champignons classiques, mais aussi la plupart des espèces placées dans les taxons obsolètes des Gasteromycetes et Homobasidiomycetes[2].

Dans le sous-embranchement des Agaricomycotina, qui exclut les champignons du charbon et de la rouille, les Agaricomycetes peuvent encore être définis par l'exclusion des classes des Tremellomycetes et des Dacrymycetes qui sont généralement considérées comme des Heterobasidiomycetes (champignons en gelée). Cependant, quelques anciens champignons en gelée, tels que les Auricularia, sont classés dans les Agaricomycetes.

Modifications et évaluations du nombre de taxons[modifier | modifier le code]

Grâce à l'étude conséquente[2], se référant aux analyses phylogénétiques moléculaires récentes et avec la participation de nombreux spécialistes en taxinomie fongique, une classification phylogénétique globale du règne des champignons est proposée en 2008, Le classement comprenant 195 taxons, qui vont jusqu'au niveau des ordres, dont 16 nouveaux taxons sont décrits ou validés : Dikarya, un nouveau sous-règne ; deux nouveaux phylums : les Chytridiomycetes et les Neocallimastigomycota ; deux nouvelles classes : les Monoblepharidomycetes et les Neocallimastigomycetes. Les nouvelles sous classes des Eurotiomycetidae, des Lecanoromycetidae, et des Mycocaliciomycetidae. Le clade contenant les divisions des Ascomycota et des Basidiomycota est classé comme sous-règne des Dikarya, reflétant la synapomorphie putative des hyphes dicaryotiques. Les changements les plus spectaculaires dans le classement par rapport aux travaux précédents concernent les genres qui ont traditionnellement été inclus dans les Chytridiomycètes et Zygomycètes. Les Chytridiomycètes sont conservés dans un sens restreint, avec les Blastocladiomycota et les Neocallimastigomycota qui représentent les phylums séparés des champignons flagellés. Les taxons traditionnellement placés dans les Zygomycètes sont répartis entre Glomeromycota et plusieurs sous-embranchements et taxons incertae sedis, y compris les Mucoromycotina, Entomophthoromycotina, Kickxellomycotina et Zoopagomycotina. Les Microsporidia sont inclus dans les champignons, mais aucune autre subdivision du groupe n'est proposée. Plusieurs genres de « Fungi basaux » à la situation incertaine ne sont placés dans aucun taxon supérieur, il s'agit de Basidiobolus, Caulochytrium, Olpidium et Rozella. Les Agaricomycetes comprennent selon le relevé de 2008 une vingtaine d'ordres, une centaine de familles, quelque 1 100 genres et 21 000 espèces[3].

Systématique[modifier | modifier le code]

Alors que la morphologie des champignons ou de leur sporophore a été à l'origine du classement des Agaricomycetes[4][réf. incomplète], ce n'est maintenant plus le cas. À titre d'exemple, la distinction entre les Gastéromycètes (Vesse-de-loup) et les Agaricomycètes (la plupart des autres champignons) n'est plus reconnue comme naturelle, certaines Vesses-de-loup ayant apparemment évolué de façon indépendante à partir d'Agaricomycètes. Cependant, la plupart des guides de champignons considèrent encore le groupe des Vesses-de-loup à part des autres champignons parce que l'ancienne classification de Fries est toujours très pratique pour classer les champignons selon les formes de leur fructification. De même, les classifications modernes divisent l’ordre des Lycoperdales en Agaricales et Phallales.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Tous les membres de cette classe produisent des sporophores qui vont de la taille de tasses minuscules de quelques millimètres de diamètre aux polypores géants de plus de un mètre de diamètre et pesant jusqu'à 130 kg. La classe comprend également ce qui est sans doute les plus anciens et les plus grands organismes individuels sur terre : le mycélium d'Armillaria gallica dont on estime qu'elle peut s'étendre sur plus de 150 000 mètres carrés, avoir une masse de 10 000 kg et un âge de 1 500 ans[5].

Habitat[modifier | modifier le code]

Presque toutes les espèces sont terrestres (quelques-unes sont aquatiques), poussant dans un large éventail d'environnements et la plupart ont des fonctions de désagrégation, en particulier du bois. Cependant, certaines espèces sont pathogènes ou parasites et d'autres encore sont symbiotiques, notamment les importants mycorhizes des arbres forestiers.

Description[modifier | modifier le code]

Typiquement, ils sont constitués de mycélium à cellules dicaryotes. Les hyphes caractéristiques présentent des anses d'anastomose, ils sont septés et munis de dolipores. On n'observe que rarement des stades conidiens. Leurs fructifications présentent souvent l'aspect classique du champignon (avec chapeau et pied). À l'intérieur de ces fructifications, chaque baside produit, pour la plupart des espèces, quatre basidiospores.

Classification[modifier | modifier le code]

Liste des sous-classes et des ordres[modifier | modifier le code]

Selon Catalogue of Life (28 juin 2013)[6] :

Selon BioLib (16 janvier 2019)[7] :

Selon ITIS (16 janvier 2019)[8] :

Taxinomie des Agaricomycetes[modifier | modifier le code]

Vue d'ensemble de l’arbre phylogénétique des Agaricomycètes selon les résultats de l'étude de 2006[9]

Position des Agaricomycètes[modifier | modifier le code]

Phylogramme des Agaricomycetes[modifier | modifier le code]

Phallomycetidae : Clavaria zollingeri
Agaricomycetidae :Crepidotus variabilis

La phylogénétique moléculaire moderne suggère les relations suivantes[10] :



autres basidiomycetes


Agaricomycetes

Cantharellales




Sebacinales




Auriculariales





Stereopsidales


Phallomycetidae

Geastrales




Hysterangiales




Gomphales



Phallales








Trechisporales




Hymenochaetales





Thelephorales



Polyporales






Corticiales




Jaapiales



Gloeophyllales






Russulales


Agaricomycetidae

Agaricales




Boletales




Amylocorticiales




Lepidostromatales



Atheliales
















Galerie de photographies[modifier | modifier le code]

Références taxinomiques[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) D.S. Hibbett, R.G. Thorn et D.J. McLaughlin (éd.), The Mycota, Vol. VII. Part B., Systematics and Evolution, Berlin, Springer-Verlag, , 121–168 p.
  2. a et b (en) D.S., Hibbett, et Manfred Binder, Joseph F. Bischoff, Meredith Blackwell, Paul F. Cannon, Ove E. Eriksson, Sabine Huhndorf, Timothy James, Paul M. Kirk, Robert Lücking, H. Thorsten Lumbsch, François Lutzoni, P. Brandon Matheny, David J. McLaughlin, Martha J. Powell, Scott Redhead, Conrad L. Schoch, Joseph W. Spatafora, Joost A. Stalpers, Rytas Vilgalys, M. Catherine Aime, André Aptroot, Robert Bauer, Dominik Begerow, Gerald L. Benny, Lisa A. Castlebury, Pedro W. Crous, Yu-Cheng Dai, Walter Gams, David M. Geiser, Gareth W. Griffith, Cécile Gueidan, David L. Hawksworth, Geir Hestmark, Kentaro Hosaka, Richard A. Humber, Kevin D. Hyde, Joseph E. Ironside, Urmas Kõljalg, Cletus P. Kurtzman, Karl-Henrik Larsson, Robert Lichtwardt, Joyce Longcore, Jolanta Miądlikowsk, Andrew Miller, Jean-Marc Moncalvo, Sharon Mozley-Standridge, Franz Oberwinkle, Erast Parmasto, Valérie Reeb, Jack D. Rogersa, Claude Rouxa, Leif Ryvardena, José Paulo Sampaioa, Arthur Schüßlera, Junta Sugiyamaa, R. Greg Thorna, Leif Tibella, Wendy A. Untereinera, Christopher Walkera, Zheng Wang, Alex Weira, Michael Weiss, Merlin M. Whitea, Katarina Winka, Yi-Jian Yaoa, Ning Zhanga, « A higher level phylogenetic classification of the Fungi », Mycological Research, vol. 111, no 5,‎ , p. 509–547 (PMID 17572334, DOI 10.1016/j.mycres.2007.03.004, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) P.M. Kirk, P.F. Cannon, D.W. Minter et J.A. Stalpers, Dictionary of the Fungi. 10th ed, Wallingford, CABI, (ISBN 978-0-85199-826-8), p. 12–13
  4. Fries EM. (1874). Hymenomycetes Europaei. Upsaliae.
  5. (en) M. Smith et al., « The fungus Armillaria bulbosa is among the largest and oldest living organisms », Nature, vol. 356, no 6368,‎ , p. 428–431 (DOI 10.1038/356428a0)
  6. Catalogue of Life Checklist, consulté le 28 juin 2013
  7. BioLib, consulté le 16 janvier 2019
  8. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 16 janvier 2019
  9. (en) David S. Hibbett, « A phylogenetic overview of the Agaricomycotina », Mycologia, vol. 98, no 6,‎ , p. 917–925. (lire en ligne)
  10. Hibbett D, Bauer R, Binder M, Giachini AJ, Hosaka K, Justo A, Larsson E, ((Larsson K-H)), Lawrey JD, Miettinen O, Nagy LG, Nilsson RH, Weiss M, Thorn RG, Systematics and Evolution, vol. 7A, Berlin, Heidelberg, Springer-Verlag, coll. « The Mycota: A Comprehensive Treatise on Fungi as Experimental Systems for Basic and Applied Research », , 2nd éd., 373–429 p. (ISBN 978-3-642-55317-2, DOI 10.1007/978-3-642-55318-9_14, lire en ligne), « Agaricomycetes »