Agammaglobulinémie liée au sexe

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Agammaglobulinémie liée au sexe
Description de l'image X-linked recessive.svg.

Traitement
Spécialité ImmunologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CIM-10 D80.0
CIM-9 279.04
OMIM 300300
DiseasesDB 1728
MedlinePlus 001307
eMedicine 1050956
derm/858
MeSH et C537409 C537409 et C537409

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Agammaglobulinémie liée au sexe
Référence MIM 300300
Transmission Récessive liée à l'X
Chromosome Xq21.3-q22
Gène BTK
Empreinte parentale Non
Mutation Ponctuelle
Nombre d'allèles pathologiques Plus de 500
Prévalence 3 à 6 par 1 000 000 d'hommes
Diagnostic prénatal Possible
Liste des maladies génétiques à gène identifié

L'agammaglobulinémie liée au sexe, ou maladie de Bruton est un déficit immunitaire congénital d'origine génétique. C'est le premier déficit décrit, en 1952.

Cause[modifier | modifier le code]

Le gène affecté, BTK, code la tyrosine kinase de Bruton et sa mutation est responsable de 90 % des maladies héréditaires des lymphocytes B[1]. Ce gène fait partie de la famille des Src qui sont des proto-oncogènes[2] et semble indispensable pour la maturation des lymphocytes B[3].

Le gène concerné étant situé sur la partie du chromosome X qui fait défaut au chromosome Y, et se transmettant sur le mode récessif, il n'atteint pratiquement que les garçons. Du fait du caractère récessif et de la faible prévalence de la maladie, il est exceptionnel de voir des femmes touchées par la maladie, comme pour l'hémophilie

Signes[modifier | modifier le code]

Il s'agit d'un déficit pur de la lignée cellulaire Lymphocyte B - Plasmocyte, responsable de la fabrication des immunoglobulines. L'immunoglobuline est le support de l'activité anticorps et son taux sanguin est quasiment nul chez les malades. L'immunité cellulaire est, par contre, indemne.

Les signes apparaissent chez le très jeune enfant, dans la première année de la vie, sous la forme d'infections à répétition, notamment respiratoires et un peu plus rarement, digestives et cutanées[4], surtout d'origine bactérienne. Chez l'adulte, des cancers peuvent survenir et la durée de vie est limitée[5].

Diagnostic[modifier | modifier le code]

Chez un jeune garçon, la présence à l'électrophorèse des protéines sériques d'un effondrement des gamma globulines est très évocateur.

Les dosages des immunoglobulines montrent un déficit majeur portant typiquement sur toutes les classes.

La moelle osseuse ne contient pas de plasmocytes.

L'examen anatomo-pathologique des ganglions (si c'est le cas) ne montre aucun follicule lymphoïde.

Le reste des explorations immunologiques est normal.

Traitement[modifier | modifier le code]

Il convient de pallier le déficit en administrant régulièrement des immunoglobulines. Ce traitement a un caractère prolongé, sans alternative dans le cadre actuel de la science.

Les préparations actuelles d'immunoglobulines polyvalentes par voie veineuse sont beaucoup moins soumises à un risque de transmission de maladies virales (Hépatite B, VHC, VIH).

Les patients sont cependant susceptibles de déclencher des réactions "allergiques" aux Immunoglobulines injectées, de traitement difficile.

Liens externes[modifier | modifier le code]


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Conley ME, Dobbs AK, Farmeret DM al. Primary B cell immunodeficiencies: comparisons and contrasts, Annu Rev Immunol, 2009;27:199–227
  2. Vetrie D, Vorechovský I, Sideras P et al. The gene involved in X-linked agammaglobulinaemia is a member of the src family of protein-tyrosine kinases, Nature, 1993;361:226–233
  3. de Weers M, Verschuren MC, Kraakman ME et al. The Bruton’s tyrosine kinase gene is expressed throughout B cell differentiation, from early precursor B cell stages preceding immunoglobulin gene rearrangement up to mature B cell stages, Eur J Immunol, 1993;23:3109–3114
  4. Lederman HM, Winkelstein JA, X-linked agammaglobulinemia: an analysis of 96 patients, Medicine (Baltimore), 1985;64:145–156
  5. Van der Hilst JC, Smits BW, van der Meer JW, Hypogammaglobulinaemia: cumulative experience in 49 patients in a tertiary care institution, Neth J Med, 2002;60:140–147