Acolhuas

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La capitale acolhua, Texcoco, et la vallée de Mexico (vers 1519).

Les Acolhuas étaient un peuple de Mésoamérique qui s'installa tardivement dans la vallée de Mexico[1], à Texcoco, au début du XIIIe siècle.

Leur culture était proche de celle des Aztèques, des Tépanèques, des Chalcas, des Xochimilcas et d'autres peuples mésoaméricains, cependant la famille régnante des Acolhuas descendait probablement des locuteurs otomis et non des locuteurs nahuatl. C'est le dirigeant (tlatoani) Techotlalatzin qui décréta que le nahuatl serait parlé à Texcoco.

Sous le règne du petit-fils de Techotlalatzin, Nezahualcoyotl, les Acolhuas s'allièrent avec les Mexicas (Aztèques) dans ce qui allait devenir la Triple alliance aztèque, pour s'opposer aux Tépanèques du tlatoani Maxtla. La capitale acolhua, Texcoco, se développa au cours du XVe siècle et atteignit son apogée au début du XVIe siècle en devenant, sous les règnes éclairés de Nezahualcoyotl et de son fils Nezahualpilli, un centre culturel de première importance au sein de l'empire aztèque[2].

On connaît mal les productions précoloniales, mais on dispose cependant d'un certain nombre de codex acolhuas qui datent du XVIe et du XVIIe siècles[3], avec souvent une influence occidentale, voire avec une recomposition de l'histoire et une transculturation[4],[5],[6], comme par le chroniqueur Alva Ixtlilxochitl[7],[8] ou le propriétaire terrien et chroniqueur d'origine métisse hispano-acolhua Juan Bautista Pomar[9]. Certains comportent des récits picturaux sous forme de cartographies[10],. Il en ressort également que les Acolhuas étaient notamment de très bons géomètres[11].

Les Acolhuas développent des tlaxilacalli, structures de peuplement à la fois spatiales, sociales et dynastiques[12].

Les Acolhuas subissent un massacre de la part des troupes de conquistadores d'Hernán Cortès, en 1521, à la suite de leur capture de prisonniers espagnols et de ressortissants d'autres groupes (Tainos, Tlaxcaltèques, Mayas, Zambos, etc.), qu'ils avaient tués en offrande à leur divinités, avec des actes d'anthropophagie[13].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. https://www.britannica.com/topic/Acolhua
  2. Javier Eduardo Ramírez López, « Benjamin Daniel Johnson, Pueblos within Pueblos: Tlaxilacalli Communities in Acolhuacan, Mexico, ca. 1272-1692 », Estudios de Historia Novohispana, no 60,‎ , p. 215 (ISSN 2448-6922 et 1870-9060, DOI 10.22201/iih.24486922e.2019.60.65212, lire en ligne, consulté le )
  3. Guy Stresser-Pean, « Le codex de Xicotepec. Découverte et interprétation d'un manuscrit pictographique aztèque inédit du XVIe siècle (information) », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 140, no 1,‎ , p. 215–224 (DOI 10.3406/crai.1996.15576, lire en ligne, consulté le )
  4. Patrick Lesbre, « Chant de Teanatzin : traditions préhispaniques acolhua et chroniques coloniales », Caravelle, vol. 76, no 1,‎ , p. 213–222 (ISSN 1147-6753, DOI 10.3406/carav.2001.1299, lire en ligne, consulté le )
  5. Eloise Quiñones Keber, « The Tlailotlaque in Acolhua pictorial histories : imitators or inventors ? », Journal de la Société des Américanistes, vol. 84, no 2,‎ , p. 83–96 (ISSN 0037-9174, DOI 10.3406/jsa.1998.1718, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Alena Johnson, « Rewriting Native Imperial History in New Spain: The Texcocan Dynasty », Spanish and Portuguese ETDs,‎ (résumé, lire en ligne [PDF], consulté le )
  7. Patrick Lesbre, « Oublis et censures de l'historiographie acolhua coloniale : Nezahualcoyotl », Caravelle. Cahiers du monde hispanique et luso-brésilien, no 72,‎ , p. 11-30 (lire en ligne [PDF])
  8. (en) Peter B. Villella, « The Last Acolhua: Alva Ixtlilxochitl and Elite Native Historiography in Early New Spain », Colonial Latin American Review, vol. 23, no 1,‎ , p. 18–36 (ISSN 1060-9164 et 1466-1802, DOI 10.1080/10609164.2013.877249, lire en ligne [PDF], consulté le )
  9. Lesbre, Patrick, « Thèse : Historiographie acolhua du premier siècle de la colonisation, genèse d'une culture métisse », sur Amoxcalli, (consulté le )
  10. Patrick Lesbre, « La (re)découverte des codex acolhua en France au XIXe siècle », dans Ernest Hamy, du Muséum à l’Amérique, Presses universitaires du Septentrion, (ISBN 978-2-7574-2300-4, DOI 10.4000/books.septentrion.26408, lire en ligne), p. 239–264
  11. (en) María del Carmen Jorge, Clara Eugenia Garza-Hume et Ramiro Chávez, « A Mathematical Description of the Agricultural Fields of the Acolhua Codices Vergara and Santa María Asunción », Latin American Antiquity, vol. 32, no 4,‎ , p. 835–849 (ISSN 1045-6635 et 2325-5080, DOI 10.1017/laq.2021.58, lire en ligne, consulté le )
  12. Benjamin D. Johnson, Pueblos within Pueblos : Tlaxilacalli Communities in Acolhuacan, Mexico, ca. 1272-1692, University Press of Colorado, (ISBN 978-1-60732-691-5 et 1-60732-691-4, OCLC 1021038434, DOI 10.2307/j.ctt20061fh, présentation en ligne)
  13. Marine Benoit, « En 1521, la sanglante chute de Tecoaque, cité aztèque », sur Sciences et Avenir, (consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]