Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon

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Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon
Armes de la société.
Façade extérieure de l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon .
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Forme juridique
Domaines d'activité
Science, lettres, arts, autres organisations fonctionnant par adhésion volontaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Objectif
se perfectionner dans les Sciences, dans les Belles-Lettres et dans les Arts
Siège
Pays
Coordonnées
Langue
Organisation
Affiliation
Identifiants
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SIREN
OpenCorporates
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L' Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon est une société savante fondée à Dijon en 1725.

Historique[modifier | modifier le code]

Fondation[modifier | modifier le code]

L'Académie de Dijon a été fondée par Hector-Bernard Pouffier, doyen du Parlement de Bourgogne, en 1725.

Elle reçut grâce à l’appui des princes de Condé, Louis-Henri puis Louis-Joseph de Bourbon, gouverneurs de Bourgogne, ses lettres patentes enregistrées au Parlement de Dijon le 30 juin 1740[1].

Les Académiciens, tous savants et tous natifs du duché de Bourgogne, devaient être 24 dont, 6 honoraires, 12 pensionnaires (4 pour la physique, 4 pour la morale et 4 pour la médecine), qui n’étaient pas tous pensionnés mais auxquels la récompense des prix était réservée, enfin 6 associés ou « aspirants » (2 dans chaque discipline).

L'Académie de Dijon couronne Jean-Jacques Rousseau[modifier | modifier le code]

Page de garde du « Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes  » de Jean-Jacques Rousseau, fruit d'un concours de l'Académie de Dijon

Le fondateur de l'académie avait souhaité organiser un concours entre les pensionnaires; mais, ceux-ci refusèrent et il fut décidé que l’Académie décernerait « tous les ans, à perpétuité, un prix au public » qui serait une médaille d’or en valeur de 300 livres » et « pour la première année sur la physique, pour la seconde sur la morale, et pour la troisième sur la médecine… » De 1741 à 1793, 28 lauréats furent couronnés pour 53 concours.

  • En 1742, on demanda de « déterminer la différence des vitesses d’un liquide qui passe par des tuyaux inflexibles et de celui qui passe par des tuyaux élastiques ». Le lauréat fut un substitut du procureur de la Chambre des comptes de Montpellier, Dasté.
  • En 1743, un avocat dijonnais, J.-B. Fromageot fut couronné pour son essai démontrant « si la loi naturelle peut porter la société à sa perfection sans le secours des lois politiques ».
  • En 1744, un autre Montpelliérain, le docteur Fournier, fut couronné pour avoir su le mieux « déterminer la cause de la fièvre ».
  • En juillet 1750, l'Académie de Dijon couronna le Discours sur les sciences et les arts de Jean-Jacques Rousseau.
  • En 1754, Jean-Jacques Rousseau concourut à nouveau, sur le sujet: « quelle est la source de l’inégalité parmi les hommes, et si elle est autorisée par la loi naturelle » ; mais, ce fut un chanoine bisontin, Talbert, qui fut couronné. Néanmoins, le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes était le fruit d'un concours organisé par l'Académie de Dijon.

Affirmation de l'académie et tourments révolutionnaires[modifier | modifier le code]

Avec son prix, l'Académie développe sa notoriété et obtient d'importants soutiens: la protection du prince de Condé en 1763, de nombreux présents de Bénigne Legouz de Gerland entre 1764 et 1770, et une importante donation permettant de doter son prix. En 1773, l'Académie fait l'acquisition de l'hôtel Despringle, lui permettant de quitter l'hôtel Pouffier trop exiguë. En 1775, elle devint Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon.

Comme toutes les autres sociétés savantes, l'académie disparait le 8 août 1793. S'ensuit une période trouble, où elle réapparait en 1798 sous le nom de Société libre des sciences, arts, et agriculture de Dijon, avant d'à nouveau se dissoudre et renaître sous son nom d'Ancien régimes. Ses biens, qui lui sont d'abord rendus, sont transférés à l'université impériale en 1808. Elle est finalement expulsée de son hôtel en 1841, et se trouve depuis logée par la ville de Dijon (aujourd'hui au 5 rue de l'école de droit, dans l'ancien collège des Godrans)[1].

L'Académie de Dijon depuis le XIXe siècle[modifier | modifier le code]

De 1855 à 1869 elle fut dénommée Académie impériale des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, avant de revenir en 1870, à la dénomination d'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon.

La première femme élue à l'académie l'est en 1966.

Interrompue après les guerres mondiales, la tradition des prix a été rétablie par le président Lucien Hérard en 1971.

Publications[modifier | modifier le code]

  • Mémoires

Les séries éditées entre 1769 et 1939 sont majoritairement disponibles sur Gallica, la bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France :

  1. les Mémoires de l'Académie de Dijon, tomes 1 et 2, publiés en 1769 et 1772
  2. les Nouveaux mémoires, publiés entre 1782 et 1785
  3. les Mémoires, publiés entre 1830 et 1939

Autres publications aux frais de l'Académie disponibles sur Gallica :

  1. C.X. Girault, Archéologie de la Côte d'Or, rédigée par ordre de localités, cantons et arrondissemens (1823)
  2. J. Garnier, Chartes de communes et d'affranchissements en Bourgogne, tome 1 (1867)
  3. J. Garnier, Chartes de communes et d'affranchissements en Bourgogne, tome 2 (1877)

Membres renommés[modifier | modifier le code]

Galerie[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Histoire de l’Académie des Sciences, Arts et Belles Lettres de Dijon – Académie des Sciences, Arts et Belles-lettres de Dijon », sur www.acascia-dijon.fr (consulté le )
  2. Henri Baudot, Note sur une statue de Minerve, destinée... dans Mémoires de l'Académie, 1843-1844. Partie des Lettres p.371-373.
  3. CTHS, « Estaunié, Louis Marie Édouard », sur cths.fr (consulté le )
  4. Il présenta une thèse de doctorat ayant pour sujet : Les parlementaires bourguignons à la fin du XVIIIe siècle (publiée en 1936).
  5. Source : Madeleine Blondel, Albert Colombet, marqueur de l'identité régionale, revue « Pays de Bourgogne » n° 200 de juillet 2003, pp. 51-54.