Ablon

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Ablon
Ablon
La mairie.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Calvados
Arrondissement Lisieux
Intercommunalité Communauté de communes du Pays de Honfleur-Beuzeville
Maire
Mandat
Xavier Canu
2020-2026
Code postal 14600
Code commune 14001
Démographie
Gentilé Ablonnais, Ablonnaises
Population
municipale
1 187 hab. (2021 en diminution de 2,38 % par rapport à 2015)
Densité 99 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 23′ 39″ nord, 0° 17′ 48″ est
Altitude Min. 0 m
Max. 118 m
Superficie 12,00 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Honfleur
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Honfleur-Deauville
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
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Liens
Site web ablon.fr

Ablon est une commune française, située dans le département du Calvados, en région Normandie, peuplée de 1 187 habitants[Note 1].

Géographie[modifier | modifier le code]

La commune est située au nord-ouest du Calvados, à cinq kilomètres de Honfleur, dans le pays d'Auge, dans la vallée de l'Orange.

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 h/an) ; forte humidité de l’air (plus de 20 h/jour avec humidité relative > 80 % en hiver), vents forts fréquents[2]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat contrasté des collines », correspondant au Pays d’Auge, Lieuvin et Roumois, moins directement soumis aux flux océaniques et connaissant toutefois des précipitations assez marquées en raison des reliefs collinaires qui favorisent leur formation[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 12,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 878 mm, avec 12,8 jours de précipitations en janvier et 8,6 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Boulleville à 8 km à vol d'oiseau[4], est de 11,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 851,2 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Ablon est une commune rurale[Note 2],[8]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[9],[10]. Elle appartient à l'unité urbaine de Honfleur, une agglomération inter-départementale regroupant 12 communes[11] et 21 768 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[12],[13].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Honfleur, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 11 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[14],[15].

La commune, bordée par la baie de Seine, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[16]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[17],[18].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (72,8 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (77 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (52,5 %), forêts (22,2 %), terres arables (18,1 %), zones urbanisées (4,7 %), zones agricoles hétérogènes (2,2 %), eaux maritimes (0,2 %)[19]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

La construction du domaine d'Ablon n'ayant pas suivi les règles d'urbanisme, la demande de restitution du pré dans son état originel a été demandée à la justice par la communauté de communes du Pays de Honfleur-Beuzeville[20].

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la localité est attesté sous les formes Eblelont (sans date)[21] et Abelon en 1180[22] ou/et en 1198[23].

Selon Jean Renaud, si la forme ancienne qu'il cite est juste, il s'agit d'un ancien Epli-lundr, composé toponymique norrois signifiant « verger de pommier, pommeraie » et il est dans ce cas homonyme de Yébleron (Seine-Maritime), l'ancien scandinave lundr « verger, bois » a régulièrement abouti à -lon comme deuxième élément d'un toponyme (cf. Bouquelon, Écaquelon, Yquelon, etc.). René Lepelley, qui ne cite pas de forme ancienne, mais qui connaissait certainement celle de 1180, penche pour un nom de personne germanique Abilo, suivi du suffixe -o/-one de présence. Cependant, François de Beaurepaire fait remarquer que l'emploi du suffixe -o(ne) est inusuel avec un anthroponyme germanique. Ernest Nègre propose le nom de personne germanique Abilo pris absolument, en conformité avec la forme ancienne qu'il cite. L'emploi d'un nom de personne unique sans suffixe, ni appellatif est exceptionnelle dans la toponymie normande.

La localisation d'Ablon dans la zone de répartition de la toponymie scandinave et le fait que lundr ait régulièrement abouti à -lon en fin de mot, font préférer une hypothèse norroise. En outre, si l'on exclut la forme non datée donnée par Jean Renaud, il n'est guère étonnant qu’Abelon de 1180 ne comporte pas de t final car à l'époque il n'était plus articulé comme en témoignent d'ailleurs Bouquelon (Eure, Bochelon en 1180), homonyme du Bouquelon (Seine-Maritime, Boos, Bouquelont en 1198) ou Yquelon (Manche, Ichelon en 1180), homonyme d'Iclon (Seine-Maritime, Angiens, Ichelunt en 1088).

En outre, il existe une ancienne commune jouxtant Ablon, nommée Ableville qui représente peut-être un ancien *Ab(b)eville, toponyme répandu en Normandie, où l'on rencontre également Abbetot (anciennement Abetot), formé avec l'appellatif tot d'origine scandinave. L'élément Abe- représente le nom de personne germanique Abbo encore utilisé au Moyen Âge sous la forme Abbon ou son correspondant scandinave Abbi, forme hypocoristique d’Ábiǫrn[24]. Un [l] postiche aura été ajouté par analogie avec Ablon ou de manière spontanée comme dans Hableville à Senneville-sur-Fécamp (anciennement Habeville). Ableville et Ablon formeraient donc une paire toponymique comme on l'observe pour Crémanville et Crémanfleur à côté, ainsi que Honnaville et Honfleur dans les environs. Par ailleurs avec -lon (-lundr), se trouvent Étoupeville (Manche, Sotteville, Estobavilla 1093) et son bois d’Étoublon (Stobelont vers 1000) ou encore Acqueville (Calvados, Achevilla 1190) et Achelunda (1070 - 79), etc.

Si la forme Abelon est la seule correcte, il s'agirait alors d'un « bois d'Abbon ».

L'homophonie et l'homographie avec Ablon-sur-Seine sont sans doute fortuites.

Le gentilé est Ablonnais[25].

Histoire[modifier | modifier le code]

À la veille de la Révolution, Louis-Jean-Baptiste de Brévedent est seigneur d'Ablon. En 1809, Ablon s'agrandit par la réunion avec deux autres communes : Crémanville et Ableville.

Ablon fut également le siège de la dynamiterie Nobel[26] de 1879 à 1989. Elle cessa son activité après une forte explosion qui tua cinq personnes, dont le directeur de l'usine, et en blessa huit autres le . Des vitrines furent brisées jusqu'à Honfleur, située pourtant à plus d'un kilomètre de là[27],[28].

Depuis 2004, une épicerie-bar-point poste et une nouvelle école primaire ont été construites.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
2001 2008 Christian Trocque UMP  
2008 En cours Xavier Canu[29] DVD Infirmier

Tendances politiques et résultats[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[33]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[34].

En 2021, la commune comptait 1 187 habitants[Note 4], en diminution de 2,38 % par rapport à 2015 (Calvados : +1,02 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
324259332982901738702702721
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
660719660638628650660740757
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
803741760728772741775841813
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013
8528668388809401 0471 1451 1751 211
2018 2021 - - - - - - -
1 1981 187-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[35] puis Insee à partir de 2006[36].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

L'église Saint-Pierre-ès-Liens.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Population municipale 2021, légale en 2024.
  2. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en celle d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  3. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
  4. « Orthodromie entre Ablon et Boulleville », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Boulleville » (commune de Boulleville) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Boulleville » (commune de Boulleville) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  8. « Zonage rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  10. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Unité urbaine 2020 de Honfleur », sur insee.fr (consulté le ).
  12. « Base des unités urbaines 2020 », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
  14. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
  15. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
  16. « Les communes soumises à la loi littoral. », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
  17. « La loi littoral »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur collectivites-locales.gouv.fr (consulté le ).
  18. « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. », sur cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  19. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  20. « Pourquoi ce luxueux domaine touristique pourrait être complètement détruit », sur France 3 Normandie, (consulté le ).
  21. Jean Renaud, Vikings et noms de lieux de Normandie. Dictionnaire des toponymes d'origine scandinave en Normandie, éditions OREP, 2009 (ISBN 978-2-915762-89-1).
  22. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Droz, Genève, Ch. IV, p. 825, no 14261 [1]
  23. Citée dans les Archives de l'Échiquier de Normandie.
  24. Abbi sur Nordic Names (lire en anglais)
  25. Gentilé sur le site habitants.fr, consulté le 25 août 2008.
  26. « Usine de produits explosifs », notice no IA14000758, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  27. Fiche d'accident sur la base ARIA
  28. Fiche d'accident détaillée sur la base ARIA.
  29. Réélection 2020 : « Municipales à Ablon. Xavier Canu réélu maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  30. « Ablon : Découvrez les résultats des élections Européennes 2019 », sur LCI (consulté le ).
  31. Ministère de l'Intérieur - Calvados (Basse-Normandie), « Résultats de l'élection présidentielle de 2012 à Ablon » (consulté le ).
  32. Ministère de l'Intérieur - Calvados (Normandie), « Résultats de l'élection présidentielle de 2017 à Ablon » (consulté le ).
  33. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  34. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  35. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  36. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.