Abbaye Saint-Matthias de Trèves

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Abbaye Saint-Matthias
Image illustrative de l’article Abbaye Saint-Matthias de Trèves
Vue de la façade de la basilique
Présentation
Culte Catholicisme
Type Abbaye et basilique mineure
Rattachement Ordre de Saint-Benoît
Début de la construction Époque carolingienne
Style dominant Architecture romane
Site web http://www.abteistmatthias.de
Géographie
Pays Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Land Drapeau de la Rhénanie-Palatinat Rhénanie-Palatinat
Ville Trèves
Coordonnées 49° 44′ 17″ nord, 6° 37′ 55″ est

Carte

« Benediktinerabtei St. Matthias » (l'abbaye Saint-Matthias) par Fritz Quant, tableau de 1919.

L’abbaye Saint-Matthias est une abbaye bénédictine masculine appartenant à la congrégation de l'Annonciation Congregatio Annuntiationis BVM, dont elle est l'abbaye territoriale. Elle se trouve à Trèves en Allemagne.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le pèlerinage au tombeau de l'apôtre saint Matthias est connu depuis l'Antiquité byzantine, lorsque sainte Hélène fit don de ces reliques à la ville de Trèves[1]. Une communauté monastique est recensée dans les textes depuis l'époque carolingienne. Les moines adoptent la règle de saint Benoît en 977 et conservent les reliques des deux premiers évêques de Trèves, saint Eucharius et saint Valère dans des sarcophages du IVe siècle visibles aujourd'hui à la crypte.

Les restes supposés de l'apôtre sont retrouvés en 1127, lors de la reconstruction de l'église, et l'abbaye connaît un essor remarquable. Les Bollandistes (Acta Sanctorum, mai, III) doutent que les reliques soient celles de l'apôtre mais plutôt celles de Saint Matthias de Jérusalem (en) qui fut évêque de Jérusalem sans doute de 113 à 120, et dont la biographie pourrait avoir été confondue. La nouvelle église est consacrée en 1148. Après le concile de Bâle, sous Jean Rode, l'évêque de Trèves fait appliquer la règle de l'Ordre des chartreux qui redonne encore de l'élan à l'abbaye, puis l'abbaye rejoint en 1458 la congrégation de Bursfelde, union d'abbayes bénédictines qui se réforment en Allemagne centrale.

Pendant la réforme protestante, l'abbaye n'est presque pas endommagée, mais elle est affectée par les guerres et les épidémies. Elle entre en période de décadence et son dernier abbé, Adalbert Wiltz, est démissionné en 1773, tandis que l'abbaye est dirigée par le prieur.

Lorsque les troupes de l'armée française entrent en Allemagne après la Révolution, elles réquisitionnent les bâtiments abbatiaux en 1794 et l'abbaye est dissoute en 1802.

Seconde fondation[modifier | modifier le code]

Malgré des tentatives infructueuses au long du XIXe siècle, il faut attendre 1922 pour que des moines y reviennent. L'abbaye de Seckau en Autriche, appartenant à la congrégation de Beuron, achète une partie des bâtiments et y fonde un prieuré. Les moines en sont chassés en 1941, lorsque les autorités la réquisitionnent, et ils trouvent refuge à l'abbaye de Maria Laach.

À leur retour après la guerre, l'église étant devenue église paroissiale indépendante de l'Ordre de saint Benoît, des dissensions apparaissent quant à la gestion des lieux. Une partie des moines part en 1949 pour l'abbaye de Tholey et l'autre reste à Trèves en se séparant de la congrégation de Beuron.

Finalement l'abbaye rejoint la congrégation de l'Annonciation de la Vierge Marie en 1981, dont elle devient plus tard l'abbaye territoriale ou archi-abbaye. Le prieuré de Huysburg (Saxe-Anhalt) refondé en 1972 se joint à elle en 2004.

La communauté monastique de vingt moines est responsable de la paroisse de Saint-Matthias qui comprend 10 000 baptisés. Elle s'occupe aussi de soins et de retraites spirituelles.

Chapelle de la Croix[modifier | modifier le code]

La chapelle de la Croix (Kreuzkapelle) conserve au pied de la tour nord un reliquaire du XIIIe siècle, surmonté d'une croix d'or et de pierres précieuses, contenant des reliques de la Sainte-Croix.

Abbés de la période moderne[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Elles sont conservées à la crypte.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]