Abbaye Saint-Georges de Rennes

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Abbaye Saint-Georges
L'abbaye Saint-Georges en 1644.
L'abbaye Saint-Georges en 1644.

Ordre Ordre de Saint-Benoît
Fondation XIe siècle
Diocèse Archidiocèse de Rennes, Dol et Saint-Malo
Fondateur Alain III de Bretagne
Localisation
Pays France
Région historique Bretagne
Département Ille-et-Vilaine
Commune Rennes
Coordonnées 48° 06′ 42″ nord, 1° 40′ 27″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Rennes
(Voir situation sur carte : Rennes)
Abbaye Saint-Georges

L’abbaye Saint-Georges est une ancienne abbaye de femmes bénédictine, fondée à Rennes par le duc Alain III de Bretagne entre 1024 et 1034 afin d'y accueillir sa sœur Adèle[Note 1] , [1] et les moniales bénédictines[2]. C'est la première abbaye de femmes en Bretagne[3]

Historique[modifier | modifier le code]

XIe siècle - XIIe siècle[modifier | modifier le code]

En 1032 selon la date traditionnelle[note 1], Alain III établit sa sœur, Adèle ou Adella ( 1067), qui était déjà religieuse, comme abbesse, et lui donne « porcion de sa comté de Rennes laquelle il luy octoya, et à la requeste d'elle la fist consacrer et dédier en abbaye perpétuelle en l'honneur de Saint-Georges martyr »[4]. La duchesse Havoise, le comte Eudes et les principaux barons de Bretagne, dont Alain Canhiart, le baron de Vitré : Riwallon, le sire Guethenoc de Porhoët et celui de Mainguené de La Guerche, ainsi que l'archevêque de Dol : Junguenée, et des huit autres évêques bretons à savoir: Orscand, évêque de Cornouaille, Omnes, évêque de Léon, Gauthier II, de Nantes, Garin, de Rennes, Adam de Saint-Brieuc, Hamon, évêque d'Aleth , Guillaume Ier de Tréguier, et Judicaël de Vannes, qui ratifient la donation ducale [5]. ; [6]

L’abbaye est brûlée avec une partie de la ville par Henri II d'Angleterre à la fin du XIIe siècle[7]. Elle se trouve en dehors de la cité jusqu'à l’extension des murailles en 1448[8].

XVIIe siècle - XVIII[modifier | modifier le code]

Cette ancienne abbaye fut reconstruite en 1670 et présentant un bâtiment flanqué d'un pavillon à chaque extrémité. L'ordonnance se compose de dix-neuf travées identiques présentant, au rez-de-chaussée, une arcade formant portique ; aux deux étages, d'une fenêtre à arc surbaissé ; dans la toiture d'une lucarne alternativement à fronton triangulaire ou circulaire. dit aujourd'hui palais Saint-Georges.

XIXe siècle - XXIe siècle[modifier | modifier le code]

L'abbatiale est détruite vers 1820. La piscine Saint-Georges et le palais Saint-Georges occupent aujourd'hui son emplacement au 2 rue Gambetta à Rennes.

Architecture[modifier | modifier le code]

Son église, qui avait pour vocable originel Saint-Pierre, était entourée de son cimetière, lequel comprenait en outre une chapelle dédiée à sainte Madeleine,

Abbesses[modifier | modifier le code]

Terrier, cartulaire, revenus[modifier | modifier le code]

Dans le cartulaire de l'abbaye Saint-Georges de Rennes vers 1100, on trouve le descriptif d'un certain nombre de possession de cette abbaye .

Paroisses, prieurés, dîmes[modifier | modifier le code]

Paroisses[modifier | modifier le code]

  • Paroisse de Champeaux. Les moniales bénédictines en recevaient alors les deux tiers des dîmes.

Prieurés[modifier | modifier le code]

Comté de Rennes
  • Prieuré Saint-Georges de Grehaigne
  • Prieuré Saint-Séglin, fondé par la vicomtesse Roianteline
  • Prieuré de la Chapelle Jeanson, fondé par la vicomtesse Roianteline
Comté de Penthièvre
  • Prieuré de Tinténiac
Comté de Vannes
  • Prieuré de l'île d'Arz
Comté de Trégor
  • Prieuré Saint-Georges de Pleubian. Prieuré-cure reçut à la fondation de l'abbaye[Note 2] La juridiction du prieuré de Saint-Georges de Pleubian exerce les droits de haute, moyenne et basse justice[9].
  • Prieuré Saint-Georges de Plougasnou. En 1039, la duchesse Berthe de Blois, épouse du duc Alain III de Bretagne, donna la prévôté de Saint-Georges en Plougasnou à l'abbaye Saint-Georges de Rennes. Le prieuré Saint-Georges de Plougasnou disposait au XVIIe siècle disposait d'un fief et d'une juridiction ayant droit de basse, moyenne et haute justice sur les paroisses de Plougasnou et Saint-Jean-du-Doigt, attestés par un aveu rendu au Roi en 1665 par Magdeleine de La Fayette, abbesse de l'abbaye Saint-Georges de Rennes. Anne de Bréhant, religieuse à l'abbaye Saint-Georges de Rennes, fut prieure du prieuré Saint-Georges à Plougasnou jusqu'à sa mort survenue en 1718[10]. Entre 1743 et 1787, la juridiction dépendant du prieuré de Saint-Georges à Plougasnou siégeait à Lanmeur[11]. Les registres d'audiences de la juridiction de Plougasnou entre 1761 et 1783, ainsi que les procédures de cette juridiction entre 1763 et 1785 ont été conservés[12].

Seigneuries, terre, ferme, et moulins[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Selon une hypothèse de Stéphane Morin, l'abbaye aurait été construite à la suite de la perte de l'abbaye du Mont-Saint-Michel qui était le lieu de sépulture des ducs de Bretagne, et qui tombe définitivement sous l'emprise des ducs de Normandie en 1030
  2. Infobretagne le Prieuré Saint-Georges de Pleubian
  1. l'acte contenant les donations primitives n'est pas daté.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Michel Brand'Honneur, aux origines de l'abbaye Saint-Georges de Rennes
  2. André Chéville, « De la cité à la ville (6e - 13e siècles) », dans Histoire de Rennes 2006, p. 57
  3. Étienne Mathieu, La naissance des prieurés de l'abbaye féminine Saint-Georges de Rennes dans : Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest, tome 113, n°3, 2006
  4. Pierre Le Baud Histoire de Bretagne chap. XXII p. 149.
  5. Les Abbayes Bretonnes, ouvrage collectif publié par la Biennale des Abbayes Bretonnes B.A.B & Fayard (ISBN 9782213013138) p. 269-278.
  6. Hubert Guillotel, Les actes des ducs de Bretagne (944-1148), thèse de droit dactylographiée, Université de Paris.II, 1973, n°28.
  7. André Chéville, « De la cité à la ville (6e - 13e siècles) », dans Histoire de Rennes 2006, p. 62
  8. Daniel Pichot, « La naissance d’une capitale », dans Histoire de Rennes 2006, p. 74
  9. Julien Rannou, Pleubian dans la Révolution, 1789-1799, Association Pleubian et son passé, , p. 15.
  10. Marquis Napoléon-Charles-Bihi de Bréhant, "Généalogie de la Maison de Bréhant en Bretagne", 1867, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57066011/f110.image.r=Plougasnou.langFR
  11. « Recherche par le cadre de classement », sur archives-finistere.fr via Wikiwix (consulté le ).
  12. H. Courteault, Chronique des archives départementales : Finistère, "Bulletin philologique et historique", 1930-1931, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5725115k/f421.image.r=plougasnou.langFR

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Paul de La Bigne Villeneuve, Cartulaire de l’abbaye de Saint-Georges de Rennes, (lire en ligne)
  • Gauthier Aubert (dir. de coll.), Alain Croix, Michel Denis et Jean-Yves Veillard (illustr.) (préf. Edmond Hervé), Histoire de Rennes, Rennes, éd. Apogée / Presses universitaires de Rennes, coll. « Images et histoire », , 295 p. (ISBN 2-84398-237-5 et 2-7535-0333-8, BNF 40973280)
  • Stéphane Morin, Trégor - Goëlo - Penthièvre : le pouvoir des comtes de Bretagne du XIe au XIIIe siècle, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2010, p. 51 note 84.

Articles connexes[modifier | modifier le code]