Abbaye Notre-Dame de Fontgombault

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Abbaye Notre-Dame de Fontgombault
Vue aérienne de l'abbaye Notre-Dame de Fontgombault
Vue aérienne de l'abbaye Notre-Dame de Fontgombault

Ordre Bénédictin
Abbaye mère Abbaye Saint-Pierre de Solesmes
Fondation 1091
Fondateur Pierre de l'Étoile
Style(s) dominant(s) Roman
Protection Logo monument historique Classé MH (1862)
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Région Centre
Département Indre
Commune Fontgombault
Coordonnées 46° 40′ 37″ nord, 0° 58′ 43″ est
Géolocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
(Voir situation sur carte : Centre-Val de Loire)
Abbaye Notre-Dame de Fontgombault
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Abbaye Notre-Dame de Fontgombault

L'abbaye Notre-Dame de Fontgombault est une abbaye bénédictine de la congrégation de Solesmes située à Fontgombault dans l'Indre, en France. Fondée au XIe siècle elle est redevenue abbaye 'vivante', une communauté monastique y ayant rétabli l'office divin en 1948.

Joyau de l'art roman, avec son déambulatoire et chapelles rayonnantes aux proportions parfaites, l'abbaye fit l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862[1].

Histoire

La première abbaye

En 1091, Pierre de l'Étoile (Petrus a Stella), alors ermite, fonde l'abbaye sur les bords de la Creuse, près de la fontaine de Gombaud. Devant l’afflux important de disciples désireux de vivre l’ascèse, Pierre de l’Étoile crée une communauté soumise à la Règle de saint Benoît et en devient l’abbé. Il meurt quelques années plus tard, en 1114, d’ergotisme[A 1]. Les abbés Guillaume et Airaud lui succéderont[A 2].

Aux XIIe siècle et XIIIe siècle, l’abbaye connaît un développement considérable et fonde une vingtaine de prieurés. Au XVe siècle, les abbés de Fontgombault font creuser de nombreux étangs contribuant ainsi avec les abbayes de Saint-Cyran et de Méobecq au développement de la pisciculture dans la Brenne. Au XVIe siècle, l’abbaye subit plusieurs méfaits. Son trésor est tout d’abord pillé par des mercenaires à la solde de la famille de François de Sully, puis, en 1569, l’abbaye est pillée et incendiée par les Calvinistes[B 1]. Cela n’empêchera pas Jean d’Harambure dit « le Borgne », ancien gouverneur de Vendômes et encore gouverneur d’Aigues Mortes, puissant voisin du château de Romefort à Ciron et commandant des chevaux légers du roi, mais huguenot et fidèle d’Henri IV, d’en recevoir le 6 février 1609 le bénéfice (BN Carre d’Hozier 330 piece 34 et Don Jacques de Bascher Abbaye royale Ntre Dame de Fongombault 1991 p 198 et 199). Elle est restaurée à la fin du siècle suivant par Dom Nicolas Andrieu, prieur de 1647 à 1705[B 1]. Jean-François de Chamillart est abbé de l’abbaye. Mais en 1741, à la suite de la décision de l’archevêque de Bourges, Frédéric Jérôme de Roye de la Rochefoucauld, la communauté des Bénédictins, réduite à quatre moines, est remplacée par des Lazaristes. Ces derniers fondent alors un séminaire et lancent des missions dans la région. Ils restent en poste jusqu’en 1786.

De la Révolution à la première Guerre mondiale

Pendant la Révolution, l’abbaye est en partie détruite, vendue comme « bien national » et utilisée comme carrière de pierres. Elle est finalement rachetée par des Trappistes en 1849 qui s’efforcent de la redresser en entretenant le domaine agricole et en fondant une distillerie de kirsch. Mais en 1905, les trappistes sont expulsés de France par les lois anti-congrégations, et l’abbaye à nouveau vendue est achetée par Louis Bonjean qui y installe une fabrique de boutons. À la mort de celui-ci, en 1914, l’abbaye est transformée en hôpital militaire pour les blessés de l’armée belge, et le reste jusqu’en 1918.

Le séminaire

De 1919 à 1948, un séminaire diocésain s’installe dans les murs de l’abbaye, mais il finit par fermer faute de vocations.

Le retour des Bénédictins

Depuis 1948, l’abbaye, restaurée par l’abbé Germain Cozien, abbé de l’abbaye de Solesmes, est redevenue bénédictine avec l’installation de 22 moines venus de Solesmes. Elle en compte aujourd’hui près de soixante-dix et a déjà fondé quatre autres abbayes, Notre-Dame de Randol en 1971, Notre-Dame de Triors en 1984, Notre-Dame de Gaussan en 1994, et Notre-Dame de l’Annonciation de Clear Creek aux États-Unis en 1999. L’abbaye de Fongombault est la fille la plus prolifique de Solesmes.

Appartenant à la congrégation de Solesmes, l’abbaye a gardé les traditions liturgiques grégoriennes et dès 1984 a profité de l’indult envers le rite de Saint Pie V.

Du 22 au 24 juillet 2001, l’abbaye a organisé un colloque, nommé « journées liturgiques de Fontgombault », destiné selon le père abbé Dom Antoine Forgeot à « amorcer un nouveau mouvement liturgique[2] ». Le cardinal Joseph Ratzinger, alors Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, y a notamment participé, y donnant deux conférences, dont celle de clôture.

Le 18 août 2011, dom Jean Pateau, jusqu’ici chantre et prieur, a été élu quatrième abbé de Fontgombault à la suite de la démission de dom Antoine Forgeot[3].

Le 10 octobre 2013, l'abbaye envoie 13 moines pour reprendre le flambeau de l'Abbaye Saint-Paul de Wisques[4], dont la communauté était vieillissante, désormais celle-ci adoptera la forme extraordinaire du rite Romain.

Architecture

La nef de l'abbatiale.

L’abbatiale Notre-Dame de Fontgombault est d’architecture romane. Son plan en forme de croix latine est orienté, comme la plupart des églises chrétiennes, au sud-est vers Jérusalem et son chœur est légèrement désaxé sur la gauche. À noter que le plan de l’église abbatiale est assez similaire avec celui de l’église Saint-Nicolas de Blois, construite en 1138 en tant qu’abbatiale de Saint-Laumer.

Elle se caractérise par son chœur doté de doubles bas-côtés flanqué de cinq chapelles absidiales rayonnantes. Son abside se décompose en trois niveaux avec successivement : des grandes arcades, des arcatures ouvrant sur les combles, et surplombant l’ensemble, des fenêtres entourées d’arcades. Ces dernières laissent ainsi entrer beaucoup de lumière, tout comme les grandes baies situées en périphérie du déambulatoire.

Les murs latéraux du transept ne sont dotés que de deux grandes fenêtres et se remarquent par leur nudité. La nef se compose d’un vaisseau central et de bas-côtés avec une fenêtre à chacune des huit travées.

Le portail de l’abbatiale est cintré par une succession d’archivoltes sur quatre rangées, mais n’est néanmoins pas surmonté d’un tympan.

Dimensions de l'abbatiale

  • Longueur totale dans œuvre : 80,40 m ;
  • Longueur de la nef : 47,88 m ;
  • Largeur totale du transept : 29,33 m ;
  • Hauteur sous voûte de la nef principale sous clef : 17,60 m ;
  • Hauteur de la coupole : 22,70 m[5].

Liste des abbés

Notes et références

  1. Notice no PA00097347, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Christophe Geffroy, « 3 questions au TRP Dom Antoine Forgeot, abbé de ND de Fontgombault », La Nef,‎ , p. 10 (ISSN 1146-4461)
  3. Journal La Croix, 20 août 2011
  4. Marine Soreau, « Des moines de Fontgombault reprennent l’abbaye St Paul de Wisques », sur aleteia.org, (consulté le )
  5. Berry Roman, volume 32, collection « La nuit des temps »
  1. p. 150
  2. p. 185
  1. a et b p. 60

Voir aussi

Bibliographie

  • Abbé L. Bellouard, Histoire de l'abbaye N.-D. de Fontgombault, Poitiers, Oudin, 1899, 184 p.
  • Jean Verdon, La Chronique de Saint-Maixent, 751-1140., , 229 p.
  • Dom Jacques de Bascher, L'abbaye royale Notre-Dame de Fontgombault, Poitiers, Oudin, 1991, 464 p.
  • Jacques Henriet, A l’aube de l’architecture gothique., , 366 p. (ISBN 2-84867-117-3, lire en ligne)
  • Jacques Henriet, L'abbatiale Notre-Dame de Fontgombault, p. 98-116, dans Congrès archéologique de France. 142e session. Bas-Berry. 1984, Société française d'archéologie, Paris, 1987

Articles connexes

Liens externes

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