Pierrevert (AOC)

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Pierrevert AOC
Image illustrative de l’article Pierrevert (AOC)
Vignoble sur les coteaux de Pierrevert.

Désignation(s) Pierrevert AOC
Appellation(s) principale(s) pierrevert
Type d'appellation(s) AOC
Reconnue depuis 1998
Pays Drapeau de la France France
Région parente vignoble de Provence
Sous-région(s) moyenne vallée de la Durance
Climat tempéré méditerranéen sous influence alpine
(altitude moyenne : 450 mètres)
Sol argilo-calcaire
Superficie totale 1 823 hectares
Superficie plantée 300 hectares en production
Nombre de domaines viticoles une cave coopérative (200 adhérents) et cinq domaines
Cépages dominants grenache N, syrah N, grenache blanc B, vermentino B, clairette B et ugni blanc B[1]
Vins produits 30 % rouges, 60 % rosés et 10 % blancs
Production 15 000 hectolitres
Pieds à l'hectare minimum 4 000 pieds par hectare,
soit maximum 2,5 m2 par pied
Rendement moyen à l'hectare 55 à 66 hectolitres par hectare en rouge et rosé, 60 à 66 en blanc[2]

Le pierrevert[3] est un vin d'appellation d'origine contrôlée produit sur la rive droite de la Durance, schématiquement sur l'axe délimité par les communes de Corbières, et de Villeneuve, en passant par Manosque, auquel il convient d'ajouter un terroir singulier sur la commune de Quinson.

Histoire[modifier | modifier le code]

Antiquité[modifier | modifier le code]

Lors de la conquête des Gaules, sur ce territoire vivent les Albiques, tribu celto-ligure des Alpes méridionales. En , César qui a passé le Rubicon décide de réduire Massalia, alliée de Pompée. La cité phocéenne fait appel aux Albiques. Le siège est mis. Pour la seconde fois César, dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules signale l'utilisation de tonneaux par les assiégés[4].

En 122, une dame de la suite d'Hadrien, Eelia Faustina, épouse de l'ancien consul Titus Pollion, préteur impérial, va prendre les eaux à Gresols[5]. À la fin de son séjour, elle fait graver une dédicace en l'honneur de « Nymphis Griselicis », protectrice de la source.

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

En 960, Jean III, l'évêque de Sisteron, donne à dom Maïeul de Cluny, sur le site de Ganagobie, les églises dédiées à la Vierge et à Jean le Baptiste. Le prieuré clunisien de Ganagobie va être richement doté en terres et en vignes autour de Manosque et dans le Diois.

Au milieu du XIIIe siècle, ce prieuré contrôlait quatorze monastères en Haute Provence[6].

Les Templiers puis les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem furent seigneurs de Manosque. Ce furent eux qui du XIIe siècle jusqu'à la Révolution firent cultiver et entretenir le vignoble pour leur compte[7].

Époque moderne[modifier | modifier le code]

Ce terroir, qui jouxte la ville de Manosque, fut beaucoup plus étendu avant le phylloxéra. Il s'étendait sur les deux rives de la Durance et remontait jusqu'aux portes de Sisteron.

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

Cave coopérative de Quinson
Cave coopérative de Pierrevert

Le décret du est reconnue initialement sous le nom « coteaux-de-pierrevert »[8].

Géographie[modifier | modifier le code]

Ce vignoble est situé entre celui de la vallée du Rhône et l'aire de production des côtes-de-provence.

Orographie[modifier | modifier le code]

Géologie[modifier | modifier le code]

Climatologie[modifier | modifier le code]

Même si la région reçoit l'influence vivifiante des Alpes toutes proches, ce terroir viticole est soumis à un climat méditerranéen d'intérieur, dit tempéré continental, très semblable à celui que l'on trouve dans le reste de la Provence à basse altitude. Les hivers sont frais, avec des gelées fréquentes, tandis que les étés sont très chauds et secs, avec quelquefois des orages. La température moyenne mensuelle varie entre 5,5 °C en janvier et 23,5 °C en juillet, avec 13,5 °C de température moyenne. L'amplitude thermique diurne moyenne est assez élevée (10 °C en hiver, 15 °C en été), la moyenne annuelle des précipitations est d'environ 700 mm et le vignoble reçoit environ 2 800 heures d'ensoleillement par an.

Relevé météorologique de Manosque
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 0 0 3 5 9 13 15 15 12 8 4 1 6,5
Température moyenne (°C) 4,5 5,5 8,5 11 15 19,5 22 22 18 13,5 8,5 5 12,7
Température maximale moyenne (°C) 9 11 14 17 21 26 29 29 24 19 13 9 18
Précipitations (mm) 26,9 24,3 23,8 44 40 27,9 20,9 32,7 45,9 53,5 52,4 30,7 482,8
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
9
0
26,9
 
 
 
11
0
24,3
 
 
 
14
3
23,8
 
 
 
17
5
44
 
 
 
21
9
40
 
 
 
26
13
27,9
 
 
 
29
15
20,9
 
 
 
29
15
32,7
 
 
 
24
12
45,9
 
 
 
19
8
53,5
 
 
 
13
4
52,4
 
 
 
9
1
30,7
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

Vignoble[modifier | modifier le code]

Domaine viticole de l'AOC Pierrevert

Présentation[modifier | modifier le code]

Les communes productrices sont : Corbières, Gréoux-les-Bains, Manosque, Pierrevert, Quinson, Saint-Laurent-du-Verdon, Sainte-Tulle, Villeneuve et Volx.

Les communes de Montfuron et Saint-Martin-de-Brômes, bien que dans le périmètre de l'AOC, ne produisent pas de vin[9].

Encépagement[modifier | modifier le code]

Les cépages rouges sont : grenache noir, syrah, carignan, téoulier et cinsault.

Les cépages blancs sont : grenache blanc, vermentino, ugni blanc, clairette et roussanne.

Terroir et vin[modifier | modifier le code]

Il se présente en rouge, rosé et blanc. En fonction de leur robe, ils peuvent traditionnellement accompagner les viandes rouges ou blanches, le gibier ou les venaisons, les poissons d'eau douce, et toute la cuisine de Haute Provence.

Liste des producteurs[modifier | modifier le code]

AOC Pierrevert, domaine de la Blaque
  • Bastide des Oliviers
  • Cave des vignerons de Pierrevert (Petra viridis), provenant de la fusion de toutes les caves coopératives départementales (Pierrevert, Quinson, Manosque, Villeneuve)
  • Château de Rousset
  • Domaine de la Blaque
  • Domaine Saint-Jean
  • Domaine de Régusse
  • Domaine de la Madeleine
  • Domaine Lou Roucas

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Benoît France: Grand Atlas des Vignobles de France, éd. Solar, Paris 2002, (ISBN 2-263-03242-8)
  • Pierre Galet: Cépages et Vignobles de France, éd. Lavoisier, Paris 2004, (ISBN 2-7430-0585-8)
  • Marc Donato, Vignes et vin - Une aventure dans les Hautes-Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence, éd. Fournel, 2005 (ISBN 2-915493-27-8)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Les cépages blancs peuvent entrer dans l'élaboration du vin rosé à la hauteur de 20 %.
  2. Décret du 28 octobre 2009
  3. Références sur la façon d'orthographier les appellations d'origine
  4. Il n'y avait aucune tradition de fabrication de la cervoise au sud des Alpes. Manosque (-osc), était une cité ligure où vivaient donc des artisans tonneliers. Il y avait chez cette tribu une vinification de « vin noir » (Strabon, Géographie) faite à partir de lambrusques ou vigne sauvage (Vitis vinifera subsp. silvestris). Le nom primitif de Forcalquier était d'ailleurs « lambrusca ».
  5. Gresols nommait alors l'actuel Gréoulx dans les Alpes de Haute Provence.
  6. Dans ce fleuron provençal de Cluny a été restauré la plus grande mosaïque romane de France.
  7. Pour des raisons historiques, le bailliage provençal de Manosque fut rattaché à la « langue d'Auvergne », il regroupait les commanderies de Corbières, Sainte-Tulle, Volx et gouvernait la ville de Manosque.
  8. La procédure de passage en appellation d'origine contrôlée a fait l'objet d'un reportage télévisuel du magazine Capital sur M6.
  9. André de Réparaz, « Terroirs perdus, terroirs constants, terroirs conquis : vigne et olivier en Haute-Provence XIXe – XXIe siècles », Méditerranée, 109 | 2007, p. 56

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]