Quatre mois, trois semaines, deux jours

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4 mois, 3 semaines, 2 jours (4 luni, 3 săptămâni și 2 zile) est un film roumain et belge réalisé par Cristian Mungiu, sorti en 2007. Il a reçu la Palme d'or au 60e festival de Cannes.

Synopsis

Le film se déroule en Roumanie lors des dernières années du pouvoir du dirigeant Ceaușescu. Il raconte l'histoire d'une étudiante qui tente de se faire avorter avec l'aide de sa colocataire.

Le film relate aussi les conditions de vie difficiles de ce pays, l'importance du marché noir, le retard des salaires, le contrôle de la société et les mille manières d'y échapper et de survivre. C'est un film sur la soif de contrôler sa féminité et son corps, quel qu'en soit le prix.

Le film surprend le spectateur à plusieurs niveaux : le « faiseur d'anges » est un homme, l'héroïne n'est pas la femme enceinte, l'absence de rebondissements spectaculaires, un déroulement de l'action en moins de vingt-quatre heures.

Au-delà de la question éthique, le réalisateur fait de l'avortement un acte de résistance contre la dictature en place. Dans une atmosphère oppressante (la chambre universitaire ressemble à une prison, les passagers de la voiture semblent coincés, les longs couloirs sombres, etc.) où l'on sent le poids du contrôle de la société et de l'État sur les individus, la transgression reste la seule issue pour se sentir libre.

Polémiques et controverses

Le sujet délicat du film (l'avortement) et la manière de traiter ce thème ont engendré plusieurs polémiques et controverses.

En France, des associations anti-avortement, et certaines personnes comme la ministre Christine Boutin, ont voulu interdire le DVD pédagogique promis par le Prix de l'Éducation nationale que le film avait reçu lors du Festival de Cannes[1]. Les contestations face à l'éventualité de cette censure[2], largement relayée par les médias, ont néanmoins conduit le ministre de l'éducation, Xavier Darcos, à autoriser ce DVD[3]. La controverse était d'autant plus étonnante que le film adopte une position neutre vis-à-vis de l'avortement, ce que confirma l'actrice Anamaria Marinca lors d'une interview en présence du réalisateur : « Nous avons mis un point d'honneur à ne pas prendre parti pour laisser le spectateur se forger son opinion »[4]. D'autre part, le film a finalement été classé « tout public » en France par la commission de classification, assorti d'un bandeau d'avertissement pour les spectateurs sensibles[4], ce qui a facilité la décision du ministre de diffuser le DVD.

Lors de la sortie du film, le Vatican a fait part de son indignation : « À présent que le recours excessif aux scènes de sexe a épuisé le potentiel d'attraction (du public), un nouveau coup bas est infligé à la dignité du spectateur, avec ce film récompensé par la Palme d'or : un signal dramatique d'un retour à la barbarie, individuel comme collectif, de nos consciences (...). On parle avec désinvolture de fœtus comme s'il s'agissait de choses, d'objets, et non pas d'êtres humains, appelés à la vie puis martyrisés, trucidés et jetés à la poubelle. »[5]

Fiche technique

Distribution

Distinctions

Notes et références

  1. Voir par exemple sur Commeaucinema.com
  2. Voir par exemple la déclaration du syndicat FSU
  3. Voir par exemple l'article « Collégiens et lycéens verront la palme d’or » dans Libération du mardi 10 juillet 2007 (accessible en ligne)
  4. a et b 20 minutes, mercredi 29 août 2007, p14.
  5. Propos cités par Allocine

Liens externes