4-AcO-DMT

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4-AcO-DMT
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Identification
Nom UICPA [3-[2-(diméthylamino)éthyl]-1H-indol-4-yl]acétate
Synonymes

O-acétylpsilocine, 4-acétoxy-N,N-diméthyltryptamine

No CAS 92292-84-7
SMILES
InChI
Apparence Blanc cassé (oxalate)[1]
Propriétés chimiques
Formule C14H18N2O2  [Isomères]
Masse molaire[2] 246,304 9 ± 0,013 5 g/mol
C 68,27 %, H 7,37 %, N 11,37 %, O 12,99 %,
Propriétés physiques
fusion 144,2 °C (oxalate)[1]
172-173 °C (fumarate)[3]
Solubilité 4-AcO-DMT chlorhydrate[4] :
  • 10 g·L-1 (DMSO)
  • 30 g·L-1 (DMF)
  • 10 g·L-1 (PBS)
Caractère psychotrope
Catégorie Hallucinogène psychédélique
Mode de consommation

Ingestion, insufflation[5]

Autres dénominations

Psilacétine

Risque de dépendance Très faible[6]

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Le 4-AcO-DMT (ou O-Acétylpsilocine) est une tryptamine hallucinogène, structurellement proche de la psilocine.

Historique[modifier | modifier le code]

Découverte et popularisation[modifier | modifier le code]

Le 4-AcO-DMT a été découvert dans les années 1960 par Albert Hofmann et Franz Troxler, lors de recherches pour l'entreprise pharmaceutique Sandoz[7].

Cependant, il est resté pratiquement inconnu jusqu'à ce qu'une étude de David Nichols, de l'université de Purdue, le présente comme une potentielle prodrogue de la psilocine[3]. Il est aujourd'hui considéré comme un NPS, et le nombre de consommateurs est en augmentation[8] ; il serait même l'un des NPS les plus consommés dans le monde en 2016[6].

Statut légal[modifier | modifier le code]

En 2017, le 4-AcO-DMT n'est spécifiquement considéré comme illicite dans presque aucun texte officiel, à l'exception de certains états américains comme la Floride[9] ou le Texas[10]. Cependant, dans certains pays (notamment le Royaume-Uni et l'Italie), sa possession est illégale car il s'agit d'un ester de la DMT, inscrite au tableau international des substances psychotropes[11],[12].

Chimie[modifier | modifier le code]

Structure chimique[modifier | modifier le code]

Le 4-AcO-DMT est un dérivé de la DMT, en position 4 de laquelle on substitue l'atome d'hydrogène par un groupe acétoxy (en).
Il a pour formule semi-développée H3C-COO-C8H5N-(CH2)2-N(CH3)2.

Synthèse[modifier | modifier le code]

Première voie de synthèse (1963)[modifier | modifier le code]

La synthèse proposée par Albert Hofmann et Franz Troxler lors de sa découverte implique l'utilisation de psilocine (qui est structurellement très proche du 4-AcO-DMT) sous forme de sel de sodium.
Il s'agit alors de faire réagir la molécule avec du chlorure d'acétyle, dans une solution de diméthoxyéthane, puis de faire cristalliser le produit à l'aide d'éther de pétrole[7].

Seconde voie de synthèse (1999)[modifier | modifier le code]

Lors de son étude du 4-AcO-DMT, David Nichols proposa une nouvelle manière de synthétiser la molécule.
Sa méthode implique l'hydrogénation de palladium sur charbon, d'acétate de sodium, de benzène, d'anhydride acétique et de 4-benzyloxy-DMT, dont il décrivit également une synthèse[3].

Stabilité[modifier | modifier le code]

Au fil du temps, le 4-AcO-DMT se dégrade en psilocine[13].

Pharmacologie[modifier | modifier le code]

Le 4-AcO-DMT étant une prodrogue de la psilocine[3], ses effets pharmacologiques sont très proches de ceux de la psilocine. Cependant, aucune étude concernant les effets pharmacologiques du 4-AcO-DMT (et notamment des effets éventuels du 4-AcO-DMT sur l'organisme avant sa métabolisation en psilocine) n'a encore été menée en 2017.

Effets[modifier | modifier le code]

Du 4-AcO-DMT
Du 4-AcO-DMT sous forme de poudre

Les effets du 4-AcO-DMT sont très similaires à ceux de la psilocine et de la psilocybine, cette dernière molécule (contenue dans les champignons hallucinogènes) étant elle aussi une prodrogue de la psilocine.
Leur durée est d'environ 3 à 6 heures, en fonction de la dose et de la personne[14].

Effets recherchés[modifier | modifier le code]

Effets secondaires[modifier | modifier le code]

Conséquences[modifier | modifier le code]

Le 4-AcO-DMT étant un NPS, ses conséquences à long terme sur la santé ne sont pas encore connues et aucune étude n'a encore été menée sur son action pharmacologique ni sur sa toxicité.

Usages[modifier | modifier le code]

Usage privé[modifier | modifier le code]

Les utilisateurs du 4-AcO-DMT sont généralement intéressés par la découverte de soi, l'accomplissement spirituel, mais également par leur propre plaisir. Ils notent également la quasi-inexistence de comportements de dépendance. Le potentiel addictif de cette molécule est bien moindre que celui de la plupart des NPS, mais également moins important que celui noté avec d'autres NPS hallucinogènes comme le 25I-NBOMe[6]. La molécule a une importante tolérance croisée, la prise plusieurs jours consécutifs réduit donc énormément les effets.

Aucun cas de surdose impliquant le 4-AcO-DMT n'a été rapporté en 2017.

Production et trafic[modifier | modifier le code]

Comme beaucoup de NPS, le 4-AcO-DMT est essentiellement acheté via Internet par ses consommateurs[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) « 4-AcO-DMT monograph », sur Scientific Working Group for the Analysis of Seized Drugs, (consulté le ).
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. a b c et d (en) David E. Nichols et Stewart Frescas, « Improvements to the Synthesis of Psilocybin and a Facile Method for Preparing the O-Acetyl Prodrug of Psilocin », Thieme (en) Synthesis, vol. 1999, no 6,‎ , p. 935-938 (lire en ligne).
  4. (en) « 4-AcO-DMT (chlorhydrate) product information », sur Cayman Chemicals, (consulté le ).
  5. (en) Erowid, « 4-Acetoxy-DMT dose », sur Erowid, (consulté le ).
  6. a b c et d (en) Christophe Soussan et Anette Kjellgren, « The users of Novel Psychoactive Substances: Online survey about their characteristics, attitudes and motivations », International Journal of Drug Policy, vol. 32,‎ , p. 77-84 (lire en ligne).
  7. a et b Albert Hofmann, Franz Troxler, « Esters of indoles », (Brevet US 3075992 ).
  8. (en) A. Palma, L. Galindo, M. Grifell, P. Quintana, A. Toll, M. Ventura, I. Fornís, M. Torrens et M. Farré, « An old chemical that became a new psychoactive substance: study on O-Acetylpsilocin samples handled for analysis and raise of awareness », European Neuropsychopharmacology, vol. 25, no 2,‎ , p. 620-621 (lire en ligne).
  9. (en) The Florida Legislature, « Drug Abuse Prevention and Control Standards and Schedules », sur Online Sunshine, (consulté le )
  10. (en) « Texas Controlled Substances Act », sur Texas Constitution and Statutes, (consulté le )
  11. (en) « Misuse of Drugs Act 1971 », sur legislation.gov.uk, (consulté le ).
  12. (it) « Legge 16 maggio 2014, n. 79 », sur Ministero della Salute, (consulté le ).
  13. (en) Jeremiah Morris, « Color Tests and Analytical Difficulties with Emerging Drugs of Abuse », sur National Institute of Standards and Technology (consulté le ).
  14. (en) Erowid, « 4-Acetoxy-DMT effects », sur Erowid, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]