21e Panzerdivision

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21e Panzerdivision
Création
Dissolution
Pays Allemagne
Branche Wehrmacht
Type Division blindée
Fait partie de District militaire (Wehrkreis) III
Guerres Seconde Guerre mondiale

La 21e Panzerdivision était une division blindée de l’armée de terre allemande, la Heer, au sein de la Wehrmacht durant la Seconde Guerre mondiale. Elle a été formée en janvier 1941 sous le nom de 5e division légère (5. leichte Division) mais est très vite surnommée « Division Légère Afrika » (leichte Division Afrika). Elle est officiellement renommée 21e Panzer-Division le 1er août 1941.

Elle est envoyée en Afrique du Nord au sein de l’Afrika-Korps au mois d’août 1941 et est détruite en Tunisie en mai 1943. Reconstituée en juillet 1943 en France, elle prend part aux combats en Normandie dès le 6 juin 1944 à la suite desquels elle est détruite dans la Poche de Falaise. Reconstituée une deuxième fois en septembre 1944 en Lorraine, elle participe à l’Opération Nordwind en Alsace du Nord puis est basculée sur le front de l’est où elle est détruite dans la Poche d’Halbe au sud-est de Berlin le 1er mai 1945.

Emblèmes divisionnaires[modifier | modifier le code]

Histoire[modifier | modifier le code]

Opérations en Afrique du nord[modifier | modifier le code]

Pour secourir l'armée italienne en déroute en Libye, le , Adolf Hitler ordonne à la Wehrmacht d'envoyer un Speerverband (littéralement : « détachement de pointe ») formé à partir des unités issues de la 3e Panzerdivision.

Ce groupement prend le nom de 5. leichte division et est confiée au Generalmajor Johannes Streich.

Le , Hitler décide d'envoyer une deuxième division et le lendemain, il charge Erwin Rommel de prendre le commandement de ces deux unités, ainsi que des troupes mécanisées italiennes. Rommel arrive à Tripoli, le , suivi deux jours plus tard par l'avant-garde de la 5. leichte Division, à savoir l'Aufklärungsabteilung 3 et le Panzerjägerabteilung (mot.) 605.

Ces faibles forces montent quelques coups de main, pour impressionner les Britanniques, qui de tout façon, ont ordre de suspendre leur avance.

Le , c'est le Panzer regiment 5, qui débarque, avec 150 chars dont 80 PzKW III et PzKW IV.

Le , Rommel déclenche une contre-attaque, en coupant à travers le désert, et repousse les Britanniques jusqu'à la frontière égyptienne, encerclant la garnison australienne de Tobrouk, le . Cependant, les assauts contre le port échouent face à la détermination de la 9e Australian division, qui parvient même à anéantir, un des deux bataillons de mitrailleurs de la 5. leichte Division, le Maschinengewehr Btl. 8, lors d'une contre-attaque, le , la situation est alors bloquée et Rommel, doit attendre des renforts et une amélioration de son ravitaillement, pour reprendre son avance vers l'Égypte.

Après l'arrivée de la 15e Panzerdivision sur le théâtre africain, le , la 5e division légère est restructurée et prend le nom de 21e Panzerdivision.

Elle faisait alors partie de l'Afrikakorps commandé par le Generalfeldmarschall Erwin Rommel.

La division fut employée durant la campagne d'Afrique, au début surtout contre des unités britanniques, plus tard contre diverses unités alliées. Lors de la seconde bataille d'El Alamein et lors de sa retraite vers la Tunisie en 1942, la division a subi de lourdes pertes.

Elle était à la tête de la contre-attaque lors de la bataille de Kasserine mais elle fut anéantie, comme la plupart des unités allemandes, près de Tunis en 1943.

Avance de la 39e section Panzerjäger de la 21e Panzerdivision en 1942

Ordre de bataille le 10 février 1941[modifier | modifier le code]

Kommandeur : généralmajor Streich

  • Panzer Regiment 5
    • Stab (état major avec 2 leichte Panzerzüge)
    • 2 Abteilungen (groupe)
      • Stabskompanie (1 leichte Panzerzüg)
      • 2 leichte Kompanien
      • 1 mittlere Kompanie
  • Regiment Stab zbV 200 (motorisé) (zbV = emploi spécial)
    • MG Bataillon 2
      • 3 MG Kompanien (compagnies de mitrailleuses)
      • 1 schwere Kompanie (cie lourde, ici 6 mortiers de 81 mm et 6 Pak 35/36)
      • 2 Pionierkompanien (Sapeurs)
    • MG Bataillon 8
      • 3 MG Kompanien (compagnies de mitrailleuses)
      • 1 Panzerjägerkompanie (compagnie antichar avec 9 PaK 35/36 de 3,7 cm)
      • 1 Pionierkompanie (Sapeurs)
  • Aufklärungs Abteilung 3 (motorisé)
    • 1 Panzerkampfwagen Kompanie (25 autos blindées)
    • 1 Kradschützen Kompanie (motocyclistes)
    • 1 schwere Kompanie
  • Abteilung/Artillerie Regiment 75 (motorisé)
    • 3 leichte Batterien (4 le.FH18 10,5 cm)
  • Panzerjäger Abteilung 39 (motorisé)
    • 3 Panzerjäger Kompanien (8 PaK 35/36 et 3 PaK 38 de 5 cm)
  • Panzerjäger Abteilung 605
    • 3 Panzerjäger Kompanien (9 Panzerjäger I)
  • Flak Bataillon 606 (motorisé)
    • 3 leichte Flak Batterien (12 Sdkfz 10 semi chenillé armé du Flak 30 de 2 cm
  • I Abteilung/Flak Regiment 33 (motorisé)
    • 3 schwere Flak Batterien (48,8 cm Flak 18
    • 2 leichte Flak Batterie (12 Flak 30/38 de 2 cm

Ordre de bataille en avril 1941[modifier | modifier le code]

  • Panzer Regiment 5, avec 2 Abteilung de chacun 3 compagnies légères et une lourde.
  • Aufklärungsabteilung 3, avec deux compagnies d'automitrailleuses et deux de motocyclistes
  • Infanterie Regiment z.b.V. 200, à deux bataillons, les 2e et 8e Maschinengewehr Bataillon.
  • Panzerjägerabteilung 39 avec 9 canons de 88 mm
  • Panzerjägerabteilung 605 équipé de Panzerjäger I
  • Flak Abteilung 1/33 (défense anti-aérienne)
  • Flak Abteilung 606 (défense anti-aérienne)

Reconstitution en France et bataille de Normandie[modifier | modifier le code]

Le maréchal Rommel inspectant une unité de la 21e Panzerdivision en Normandie en mai 1944

La 931e brigade rapide est restructurée le dans la région de Rennes, en France, et est renommée 21e Panzerdivision. Elle est reconstituée au départ sur la base de la Panzer Artillerie Brigade, renommée Schnelle Brigade West (« brigade rapide de l'Ouest »)[1] qui avait été équipée de matériels blindés français reconditionnés.

En juin 1944, lors des opérations Overlord et Neptune du Débarquement de Normandie, la 21e Panzerdivision est sous le commandement du Generalleutnant Edgar Feuchtinger depuis le et dispose de 20 000 hommes. Positionnée au sud de Caen, avec un quartier-général établi à Saint-Pierre-sur-Dives, elle représente, de par sa localisation, un sérieux danger pour les unités alliées.

Elle parvient à contrer les alliés sur la plage de Sword et lors de l'opération Tonga, et lance une contre-attaque entre les plages Juno et Sword. Le premier bataillon du 192e régiment de grenadiers pousse jusqu’à la côte et ouvre un corridor, mais les chars ne suivent pas. Deux détachements attaquent de front les troupes anglaises et canadiennes à Biéville et à Périers et sont tenus en échec.

Affaiblie lors de la bataille de Caen, elle est finalement anéantie dans la poche de Falaise.

Ordre de bataille durant l’Opération Overlord[modifier | modifier le code]

Position de la 21e Panzer-Division en juin 1944.
  • Commandant : Generalleutnant Edgar Feuchtinger
  • Panzer-Aufklärung-Abteilung 21
  • Panzer-Regiment 22
  • Panzerartillerie-Regiment 155
  • Panzergrenadier-Regiment 192
  • Panzergrenadier-Regiment 125
  • Panzerjäger-Abteilung 200

Opération Nordwind et derniers combats contre les soviétiques[modifier | modifier le code]

Début septembre 1944 on décide de reconstituer l’unité. La nouvelle division est créée en renommant la 112. Panzer-Brigade qui prend le nom de 21. Panzer-Division. Elle va progressivement accroître ses effectifs durant les semaines qui suivent. L’unité combat en Alsace dès la fin du mois de septembre et se trouve sur la Ligne Siegfried fin décembre 1944. Rattachée au groupe d’attaque « Alsace » du 39e corps d’armée, elle quitte le secteur de Wissembourg le 4 janvier 1945 pour avancer vers Seltz. Le 8 janvier elle change de direction et rejoint les communes d’Hatten et de Rittershoffen pour aider les 25. Panzer-Grenadier-Division et 245VGD qui y sont alors en prise avec les américains. Ceux-ci lancent une contre-attaque le 10 janvier mais se font massacrer par les allemands. Le 16 janvier l’unité est véritablement épuisée et doit être remplacée par des éléments de la 7. Fallschirm-Jäger-Division. Elle récupère un temps puis se dirige vers le sud pour occuper à partir du 24 janvier le flanc gauche de la 10. SS-Panzer-Division« Frundsberg » qui tente d’avancer sur Bischwiller. Elle se trouve à ce moment-là dans le secteur d’Herrlisheim. Avec la fin de Nordwind à la fin de mois de janvier, elle redéployée début février sur le front de l'est en Pologne puis en Allemagne où elle se bat dans le cadre de la bataille de Berlin. La 21. Panzer-Division disparaît dans la poche d'Halbe peu avant la fin de la guerre, le 1er mai 1945.

Ordre de bataille durant l’Opération Nordwind[modifier | modifier le code]

  • Panzer-Regiment 100
  • Panzergrenadier-Regiment 125
  • Panzergrenadier-Regiment 192
  • Panzer-Artillerie-Regiment 155
  • Panzer-Aufklärungs-Abteilung 21
  • Heeres-Flakartillerie-Abteilung 305
  • Panzerjäger-Abteilung 200
  • Panzer-Pionier-Bataillon 220
  • Panzer-Versorgungstruppen 200

Ordre de bataille lors du basculement sur le front soviétique[modifier | modifier le code]

  • Panzer-Regiment 22
  • Panzergrenadier-Regiment 125
  • Panzergrenadier-Regiment 192
  • Panzer-Artillerie-Regiment 155
  • Panzer-Aufklärungs-Abteilung 21
  • Heeres-Flakartillerie-Abteilung 305
  • Panzerjäger-Abteilung 200
  • Panzer-Pionier-Bataillon 220
  • Panzer-Versorgungstruppen 200

Théâtres d'opérations[modifier | modifier le code]

Commandants[modifier | modifier le code]

À droite, le General der infanterie Walter Buhle discutant avec le Generalfeldmarschall Erwin Rommel, le 30 mai 1944
Début Fin Grade Nom
Generalmajor Johann von Ravenstein (fait prisonnier)
Oberstleutnant Gustav-Georg Knabe (commandant par intérim)
Generalmajor Karl Böttcher
Generalmajor Georg von Bismarck
Oberst Alfred Bruer (commandant par intérim)
Generalmajor Georg von Bismarck (tué sur le front)
Oberst Carl-Hans Lungershausen (it) (commandant par intérim)
Generalmajor Heinz von Randow (tué sur le front)
1er janvier 1943 Oberst Kurt Freiherr von Liebenstein (commandant par intérim)
Generalmajor Hans-Georg Hildebrandt (it)
Oberst Heinrich-Hermann von Hülsen (en) (fait prisonnier avec la division)
(reconstitution de la division) Generalleutnant Edgar Feuchtinger
Generalmajor Oswin Grolig (pt)
Generalleutnant Franz Westhoven
Generalleutnant Edgar Feuchtinger
Oberst Helmut Zollenkopf
Generalleutnant Werner Marcks

Composition[modifier | modifier le code]

1942 Afrique du nord 1943 Tunisie 1944 front de l'ouest 1945 front de l'est
  • Panzer-Regiment 5
  • Panzer-Regiment 5
  • Panzer-Regiment 100
  • Panzer-Regiment 22
  • Schützen Regiment 104
  • Panzergrenadier-Regiment 47
  • Panzergrenadier-Regiment 104
  • Panzergrenadier-Regiment 125
  • Panzergrenadier-Regiment 192
  • Panzergrenadier-Regiment 125
  • Panzergrenadier-Regiment 192
  • Kradschützen-Bataillon 20
  • Artillerie-Regiment 155
  • Panzerartillerie|Panzer-Artillerie-Regiment 155
  • Panzer-Artillerie-Regiment 155
  • Panzer-Artillerie-Regiment 155
  • Heeres-Flakartillerie-Abteilung 305
  • Heeres-Flakartillerie-Abteilung 305
  • Heeres-Flakartillerie-Abteilung 305
  • Aufklärungs-Abteilung 3
  • Panzer-Aufklärungs-Abteilung 580
  • Panzer-Aufklärungs-Abteilung 21
  • Panzer-Aufklärungs-Abteilung 21
  • Panzerjäger-Abteilung 39
  • Panzerjäger-Abteilung 200
  • Panzerjäger-Abteilung 200
  • Panzerjäger-Abteilung 200
  • Pionier-Bataillon 200
  • Panzer-Pionier-Bataillon 220
  • Panzer-Pionier-Bataillon 220
  • Panzer-Pionier-Bataillon 220
  • Versorgungstruppen 200
  • Panzer-Versorgungstruppen 200
  • Panzer-Versorgungstruppen 200
  • Panzer-Versorgungstruppen 200

Récompenses[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. . « Beaukommando Becker », p. 82, Dictionnaire du Débarquement sous la direction de Claude Quétel, éditions Ouest-France, mars 2011, (ISBN 978-2-7373-4826-6)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Livres :

  • Heinz-Dietrich Aberger : Die 5. (lei.)/21. Panzer-Division in Nordafrika, Preußischer Militär-Verlag, 1994, (ISBN 978-3-927292-17-8)
  • (en) Chris Ellis, 21st Panzer Division : Rommel's Afrika Korps spearhead, Shepperton, Ian Allan, coll. « Spearhead » (no 1), , 96 p. (ISBN 978-0-711-02853-1, OCLC 50123259)
  • (fr + en) Jean-Claude Perrigault (trad. William Jordan), 21. Panzerdivision, Bayeux Great Britain, Heimdal, , 527 p. (ISBN 978-2-840-48157-7, OCLC 51840059)
  • (fr + en) François de Lannoy et Josef Charita, Panzertruppen : les troupes blindées allemandes, Bayeux, Heimdal, , 272 p. (ISBN 978-2-840-48151-5, OCLC 1015457546)
  • Jorge Rosado et Chris Bishop (trad. de l'anglais par Christian Muguet), Les divisions blindées de la Wehrmacht : le guide d'identification des blindés : 1939-45 [« Essential tank identification guide »], Paris, Éd. de Lodi, , 192 p. (ISBN 978-2-846-90287-8)
  • Paul Carell, Ils arrivent, Éditions Texto,
  • Lexikon der Wehrmacht — 21. Panzer-Division —

Articles :

  • Yves Buffetaut, Le Baukommando Becker et les chars français modifiés (1re partie), in Batailles no 60, Editions Histoire & Collections, 2013
  • Pierre Stutin, , la 21e Panzer, in 39/45 Magazine no 1, Editions Heimdal, 1983
  • Pierre Stutin, La stratégie du Général Feuchtinger, in 39/45 Magazine no 1, Editions Heimdal, 1983

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]