159e régiment d'infanterie

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159e régiment d'infanterie alpine
Image illustrative de l’article 159e régiment d'infanterie
Insigne régimentaire du 159e régiment d'infanterie alpine (1939)
Image illustrative de l’article 159e régiment d'infanterie
Insigne du Centre National Aguerrissement Combat Montagne du 159e régiment d'infanterie

Création
Dissolution
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type Régiment d'infanterie
Rôle Infanterie
Garnison Nice
Briançon
Ancienne dénomination 159e régiment d'infanterie
Devise « Ni chasseur, ni biffin : alpin »
Inscriptions
sur l’emblème
Edenkoben 1794
Alsace 1914
Artois 1914-1915
Picardie 1918
La Marne 1918
AFN 1952-1962
Anniversaire Saint-Maurice
Guerres Guerres de la Révolution française
Première Guerre mondiale
Guerre du Rif
Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Algérie
Fourragères Aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918.
Décorations Croix de guerre 1914-1918 (3 palmes)
Croix de guerre 1939-1945 (1 palme)

Le 159e régiment d'infanterie (159e RI), devenu 159e régiment d'infanterie alpine (159e RIA), est un régiment d'infanterie de l'Armée de terre française créé sous la Révolution sous le nom de 159e demi-brigade de première formation. Dissoute après deux ans d'existence, le 159e RI est recréé en 1887. Il devient le Centre national d'aguerrissement en montagne en 1994, dissout en 2006.

Ce régiment basé à Briançon, connu sous le nom de Quinze-neuf ou 15/9 ou de régiment de la neige, a joué un rôle pionnier joué dans l'histoire du ski en France et surtout par le capitaine Clerc en 1901.

Création et différentes dénominations[modifier | modifier le code]

  • 1794 : création de la 159e demi-brigade d'infanterie
  • 1796 : dissolution
  •  : création à Nice
  • 1914 : à la mobilisation, il met sur pied son régiment de réserve, le 359e régiment d'infanterie
  • 1919 : dissolution
  • 1920 : création du 159e régiment d'infanterie alpine
  • 1942 : dissolution
  • 1944 : nouvelle formation du 159e régiment d'infanterie alpine
  • 1947 : prend brièvement le nom de 159e demi-brigade d'infanterie alpine
  • 1951 : dissolution de la 159e demi-brigade d'infanterie alpine en mars, recréation comme 159e bataillon d'infanterie alpine en juillet
  • 1964 : redevient 159e régiment d'infanterie alpine
  • 1994 : dissolution, traditions conservées au centre national d'aguerrissement en montagne (CNAM)
  • 2006 : dissolution du CNAM

Colonels / Chefs de brigade[modifier | modifier le code]

(*) Officier qui devint par la suite général de brigade. (**) Officier qui devint par la suite général de division. (***) Officier qui devint par la suite général de corps d'armée

Historique des garnisons, combats et batailles du 159e RI[modifier | modifier le code]

Révolution et Empire[modifier | modifier le code]

La 159e demi-brigade de bataille, ancêtre du 159e régiment d'infanterie est créé le 7 juillet 1794 par amalgame du 1er bataillon du 88e régiment d'infanterie, le 4e bataillon de la Côte d'Or et du 2e bataillon de volontaires du Jura[1].

L'unité fait partie de l'armée du Rhin et participe le 13 et 14 juillet 1794 à la bataille d'Edenkoben. L'année suivante, il participe au siège de Mayence avant d'être dissoute en février 1796. Aucun régiment de l'armée française ne portera le numéro 159 avant 1887[1].

De 1871 à 1914[modifier | modifier le code]

Le commandant Goybet du 159e RI en 1906.

Le régiment est formé le 1er octobre 1887, à Nice, à partir des 1er bataillon du 40e régiment d'infanterie, du 55e régiment d'infanterie et du 111e régiment d'infanterie et il est rapidement envoyé en garnison à Briançon[1].

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Il subit plusieurs affectations pendant la Première Guerre Mondiale. En 1914, il est envoyé à Briançon. Il sera affecté[3] à la 44e division d'infanterie d' à fin [3] et à la 77e division d'infanterie de fin à [3].

Du côté des faits d'armes, il fera quelques opérations en Alsace fin août 1914[3], et participera aux Opérations des Ire et IIe Armées à Saint-Blaise et à la bataille du col de la Chipotte en août[3] également. En 1915, il est sur le champ de bataille de l'Artois[3]. En février 1916, il est envoyé en renfort dans le secteur de Verdun et participera aux batailles du Fort de Vaux, Damloup, Tavannes et de Souville[3]. Il participe également à la bataille de la Woëvre[3] et à celle de la Somme[3]. A partir du 3 juin 1917, il estsur le Chemin des Dames[3], avant d'aller en septembre en Alsace à Altkirch et à Thann[3].Le 24 mars 1918, il est envoyé dans l'Oise[3], puis dans les Vosges d'Alsace en mai-juin[3]. Il participe également aux batailles de la Montagne de Reims[3] et de la Lys[3].

Portrait du chef de bataillon Charles, décoré après avoir pris le commandement le régiment en 1915, paru dans les tableaux d'honneur de la Grande Guerre

Le régiment est dissout en 1919 à Nancy[2].

Entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

Le 159e RI est reconstitué le à Briançon par les dépôts des 17e, 52e et 75e RI. En 1922, le 3e bataillon du régiment part pour Embrun.

Le régiment envoie ses trois bataillons participer à l'occupation de la Ruhr, sous les ordres du lieutenant-colonel Vial. Ils reviennent dans les Alpes fin 1923. En janvier 1924, le régiment est rattaché à la 27e division d'infanterie alpine (27e DIA) nouvellement créée. Pendant la guerre du Rif, les 2e et 3e bataillons sont amalgamés avec un bataillon du 121e RI pour former un régiment de marche. Sous les ordres du colonel Lardant, l'unité patrouille dans l'Ouergha de septembre à novembre 1925[2].

Le 159e RIA s'entraîne au combat en montagne dans les Alpes, formant les premières sections d'éclaireurs-skieurs[2], et participe au renforcement du Secteur fortifié du Dauphiné[1].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Campagne 1939-1940[modifier | modifier le code]

Sous les ordres du colonel Gruyer, il rejoint avec la 27e DIA la région de Bitche, derrière la ligne Maginot. Pendant la drôle de guerre, le régiment forme des groupes francs. Après l'attaque allemande de mai 1940, le régiment rejoint l'Aisne avec sa division. Le , le régiment s'installe en défense de l'Ourcq. Encerclée, une grande partie du régiment est capturé, dont le colonel. Le capitaine Pegorier prend le commandement le puis le Capitaine Jeandel le . Les débris du régiment (500 hommes sur un effectif théorique de 3 500) sont au niveau de la Gartempe lors du cessez-le-feu du [1].

Armée de Vichy[modifier | modifier le code]

Affiche de recrutement du 159e RIA sous Vichy, vantant le « Régiment de la neige ».

Les rescapés du 159e RIA participent à la création au sein de l'armée d'Armistice du régiment départemental de l'Allier, futur 152e RI. Le 159e RIA est, lui, recréé à Grenoble et Gap à partir du régiment de l'Isère. Le régiment disparaît lors de l'invasion de la zone libre par les Allemands en novembre 1942 et beaucoup de ses cadres rejoignent la Résistance[2].

Libération[modifier | modifier le code]

Le 16 décembre 1944, trois bataillons de FFI, regroupés sous le nom de 4e demi-brigade alpine, reconstituent le 159e RIA au sein de la 27e DIA. En janvier 1945, il intervient en Alsace menacée par les contre-attaques allemandes[4]. Revenu dans les Alpes, il participe à la reconquête du col de Larche (22-)[5] puis entre en Italie[4].

De 1945 à nos jours[modifier | modifier le code]

Après-guerre, le 159e RIA rejoint l'Allemagne occupée[4].

Défilé de militaires français du 159e RIA devant les ruines du Reichstag, le 8 mai 1946.

Le , le 159e RIA prend le nom de 159e demi-brigade d'infanterie alpine (159e DBIA), stationnée à Nice, Menton et Villefranche-sur-Mer. Le , la 159e DBIA est renommée 5e demi-brigade d'infanterie du groupement d'infanterie no 5 avant de reprendre le nom de 159e RIA le . Celui-ci redonne naissance le à la 159e DBIA, qui est dissoute le et forme la 6e demi-brigade de chasseurs alpins[4].

Le régiment est recréé à Briançon le sous le nom de 159e bataillon d'infanterie alpine, à partir d'éléments des 35e et 92e RI[4].

Le 159e BIA participe à la guerre d'Algérie en Kabylie avec la 27e division d'infanterie alpine à partir d'octobre 1955[4]. Au cessez-le-feu du en Algérie, en application des Accords d'Evian du ), le 159e BIA forme une unité de la Force locale de l'ordre Algérienne, la 454e UFL-UFO composé de 10 % de militaires métropolitains et de 90 % de militaires musulmans, qui pendant la période transitoire devaient être au service de l'exécutif provisoire Algérien, jusqu'à l'indépendance de l'Algérie[réf. nécessaire]. Le 159e BIA quitte la Kabylie en juillet 1962 et s'installe à Réghaïa et Rocher Noir[4].

Le 159e BIA quitte l'Algérie en juin 1964[4] et rejoint à Briançon le centre d'instruction du BIA[réf. souhaitée]. Le 159e RIA est alors recréé le [4].

Le 159e RIA est dissous en juillet 1994, remplacé à Briançon par le centre national d'aguerrissement en montagne, qui conserve le drapeau du « 15-9 » et ses traditions. La pucelle du « 15-9 » est désormais portée sur la fourragère. Il sera dissous en 2009.

Drapeau[modifier | modifier le code]

Drapeau du 159e régiment d'infanterie de ligne

Il porte, brodées en lettres d'or, les inscriptions[6],[7]:

Décorations[modifier | modifier le code]

Sa cravate est décorée de la croix de guerre 1914-1918 avec 3 citations à l'ordre de l'armée (palmes) et la croix de guerre 1939-1945 avec citation à l'ordre de l'armée. Il porte la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918.

Traditions et uniformes[modifier | modifier le code]

À l'instar des unités d'infanterie alpine comme les chasseurs alpins, les militaires du 159e RI conservent leurs attributs propre : passementerie rouge/or, losange bleu foncé, soutaches rouges, etc.

La spécificité alpine est marquée par le port de la tarte et de la tenue de parade blanche (blouse et knickers) lors des cérémonies[4].

Insigne[modifier | modifier le code]

Régiment d’Infanterie Alpine, losange ciel bleu monts bleu foncé fleur edelweiss blanche tige feuilles vertes.

Devise[modifier | modifier le code]

« ni chasseur, ni biffin : alpin »[8] "Toujours lui !" "Le Quinze-neuf a les deux pieds dans la neige, le Quinze-neuf a les deux pieds enneigés"

Personnalités ayant servi au régiment[modifier | modifier le code]

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m n o et p Historique du 159e régiment d'infanterie alpine (lire en ligne)
  2. a b c d e f g h i j k l et m Jacques Sicard, « Le régiment de la neige entre deux guerres, 1919-1939 », Armes Militaria Magazine, no 243,‎ , p. 42-52
  3. a b c d e f g h i j k l m n et o « Parcours et historique des Régiments d'Infanterie durant 14/18 », sur www.chtimiste.com (consulté le )
  4. a b c d e f g h i et j Jacques Sicard, « L'infanterie alpine et ses insignes (2e partie) », Armes Militaria Magazine, no 94,‎ , p. 47 - 51
  5. Jean Mabire, La bataille des Alpes 1944-1945, Presses de la Cité, 1986 et 1992
  6. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
  7. Arrêté relatif à l'attribution de l'inscription AFN 1952-1962 sur les drapeaux et étendards des formations des armées et services, du 19 novembre 2004 (A) NORDEF0452926A Michèle Alliot-Marie
  8. Jean Mabire, La bataille des Alpes 1944-1945, Presses de la Cité, 1986 et 1992

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Ce site présente une partie concernant l'amicale des anciens du CNAM et du 15-9. Il permet à tous ceux passés par le régiment de la neige ou par le CNAM de retrouver photos souvenirs, documents historiques et un forum pour passer des annonces en vue de retrouver des anciens compagnons de régiment.