Óscar Sevilla

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Óscar Sevilla
Óscar Sevilla en 2018
Informations
Nom de naissance
Óscar Miguel Sevilla RiveraVoir et modifier les données sur Wikidata
Naissance
Nationalités
Équipe actuelle
Spécialité
Équipes non-UCI
Équipes UCI
Principales victoires
1 classement annexe de grands tours
Leader du classement du meilleur jeune Meilleur jeune du Tour de France 2001
Course à étapes
Tour des Asturies 2006

Óscar Sevilla Ribera, né le à Albacete, est un coureur cycliste espagnol puis hispano-colombien[1], membre de l'équipe continentale Medellín. Professionnel depuis 1998, il a notamment été meilleur jeune du Tour de France 2001 et deuxième du Tour d'Espagne la même année. Après plusieurs problèmes liés au dopage et une suspension en résultant, il réalise une carrière professionnelle exceptionnellement longue principalement en Amérique du Sud et remporte à 47 ans le Tour de Hainan 2023, une course chinoise classée en UCI ProSeries.

Biographie[modifier | modifier le code]

1999-2000 : premiers faits d'armes[modifier | modifier le code]

Óscar Sevilla passe professionnel en 1998 au sein de l'équipe Kelme-Costa Blanca. L'année suivante, il remporte une étape du Tour de Romandie en terminant 7e du général. Sur le Tour d'Italie, équipier de Roberto Heras, il se montre alors qu'il n'est âgé que de 22 ans : il finit 10e à l'Alpe di Pampeago (étape remportée par Marco Pantani) et 13e du classement général. En 2000, il obtient un second succès mais termine surtout 16e du Tour d'Italie et 14e du Tour d'Espagne.

2001 : la révélation d'un grimpeur[modifier | modifier le code]

Óscar Sevilla fait sensation sur le Tour de France 2001 en terminant 7e du classement général avec le maillot blanc du meilleur jeune à 24 ans. Ses supporters se souviennent notamment de sa performance à l'Alpe d'Huez : 5e de l'étape remportée par Armstrong[2]. Il confirme encore son potentiel en terminant second du Tour d'Espagne 2001 derrière l'Espagnol Ángel Casero.

2002-2006 : lente descente[modifier | modifier le code]

En 2002, il est victime d'une chute sur le Critérium du Dauphiné libéré. Depuis Óscar Sevilla ne retrouve plus la forme qu'il avait en 2001. Second de la Classique des Alpes, il termine quand même 4e du Tour d'Espagne. L'année 2003 est blanche. Hormis quelques places sur le Tour d'Espagne (qu'il termine à la 12e place), Sevilla n'est pas classé dans les grandes courses et n'est plus à son niveau de 2001. Il fait son grand retour sur le Critérium du Dauphiné libéré 2004. 3e du contre-la-montre au Mont Ventoux, il se classe 3e du général. En juin 2005, il guérit d'un pincement du nerf sciatique et renoue avec la forme sur le Tour d'Espagne. 7e du Tour d'Espagne 2005, il termine aussi 18e du Tour de France 2005. Un semblant de mieux, mais très loin de ses jambes d'antan.

2006 : l'Affaire Puerto[modifier | modifier le code]

L'année 2006 a été très mauvaise pour Sevilla, même s'il a remporté le classement général du Tour des Asturies. Une nouvelle affaire de dopage commence, l'affaire Puerto.

Résumé des faits[modifier | modifier le code]

Le directeur sportif de la Liberty Seguros, Manolo Saiz est arrêté en compagnie du docteur Eufemiano Fuentes et du médecin José Luis Merino Batres. L'hebdomadaire espagnol "Interviu" déclare que Sevilla se rendait avec son vélo (sans la roue avant) dans le bureau du médecin José Luis Merino (probablement pour faire un test d'effort après une transfusion sanguine). Il n'est pas seul dans cette affaire, ses anciens équipiers Santiago Botero et Ángel Vicioso sont eux aussi nommés. Mais le , une liste noire des coureurs impliqués dans l'affaire Puerto est dévoilée. Óscar Sevilla en fait partie. Il est donc écarté du Tour de France 2006 et même licencié par sa propre équipe T-Mobile avec son coéquipier et leader Jan Ullrich. Le , on apprend que trois des poches de sang contenant des traces d'EPO appartiendraient à Sevilla.

2007-2009 : son retour[modifier | modifier le code]

Le , Óscar Sevilla rejoint son compatriote Francisco Mancebo, également cité dans l'affaire Puerto, dans la formation Relax-GAM. Il gagne l'étape de montagne du Tour de Catalogne qu'il finit 5e. Il remporte aussi la Route du Sud (ainsi qu'une étape). Cependant, des doutes subsistent sur son innocence dans l'affaire de dopage.

Il intègre l'équipe Rock Racing en 2008. Il finit 5e du Tour du lac Qinghai. En 2009, il remporte sa première victoire sur le sol européen depuis 2007, lors du Tour des Asturies. Il récidive en remportant le Tour de Chihuahua en fin de saison. L'année suivante, dans un contexte difficile pour son équipe Rock Racing, en proie à des problèmes financiers, il remporte le Tour du Mexique.

2010-2011 : contrôle positif et suspension pour dopage[modifier | modifier le code]

Il a été provisoirement suspendu à la suite d'un contrôle antidopage positif le lors du Tour de Colombie, a annoncé l'Union cycliste internationale. Sevilla, qui doit être auditionné maintenant par la RFEC, a été positif (contrôle urinaire) à l'hydroxyéthyl starch (HES), une substance fluidifiant le sang. Ce substitut de plasma sanguin peut masquer la prise d'EPO en faisant baisser l'hématocrite[3]. Il a été sanctionné par la fédération royale espagnole de cyclisme plus d'un an plus tard. Sa licence lui est retirée à compter du pour une durée de six mois, la fédération insistant sur le caractère involontaire de la positivité[4].

2012 : victoire sur le Clásico RCN[modifier | modifier le code]

En 2012, il quitte la formation colombienne Gobernación de Antioquia-Indeportes Antioquia. Au mois de mars, il dispute le Tour du Mexique pour la formation Empacadora San Marcos. Lors de la deuxième étape, il fait partie d'une échappée. Il distance, un à un, ses derniers compagnons pour terminer seul[5]. L'écart qu'il réussit à creuser lui permet de gagner l'épreuve[6].

Début avril, il s'engage pour la formation Formesan-IDRD-Pinturas Bler, équipe professionnelle non-affiliée à l'UCI[7]. Avec celle-ci, il termine deuxième de la Clásica de Anapoima[8] et de la Vuelta al Tolima[9].

Au mois de mai, le Tribunal arbitral du sport condamne Sevilla à un an de suspension pour son contrôle antidopage, subi lors du Tour de Colombie 2010. Le TAS reconnait le caractère involontaire de la positivité et déboute l'Union cycliste internationale qui voulait le sanctionner pour quatre ans. L'UCI avait fait appel de la sanction de six mois, jugée trop clémente, que la fédération espagnole de cyclisme lui avait infligée. En outre, le TAS considère que Sevilla a déjà effectué huit mois de sa sanction et l'autorise à recourir le suivant. Cependant ses résultats sont annulés, il perd notamment le bénéfice de sa victoire au Tour du Mexique 2012[10].

Il reprend la compétition le mercredi , lors de la première étape de la Vuelta a Boyacá. Il remercie les dirigeants de sa formation de l'avoir soutenu pendant cette période difficile. Durant sa suspension, il n'a cessé de s'entraîner et bien qu'il craigne manquer de rythme, il espère le retrouver rapidement pour s'aligner au départ du Clásico RCN 2012 avec l'intention de le gagner. Le Clásico RCN lui tient particulièrement à cœur car c'est en remportant l'édition 2008 de cette épreuve qu'il fut considéré en Colombie[11].

Il redevient, de suite, compétitif puisqu'il domine sa course de rentrée, la Vuelta a Boyacá. Il remporte la deuxième étape, disputée en contre-la-montre individuel, reléguant le deuxième à plus de deux minutes[12]. Seuls quatre coureurs réussissent à terminer à moins de quatre minutes du temps réalisé par Óscar Sevilla[13]. Grâce à ses coéquipiers, il peut contrôler ses adversaires les jours suivants et s'adjuge même l'ultime étape. Après le sommet d'un col de première catégorie, très sélectif, il finit échappé seulement accompagné par Alex Cano (son futur dauphin), qu'il bat au sprint. Cette victoire le place en position de favori du prochain Clásico RCN[14].

Il domine le Clásico RCN, seul Alex Cano est en mesure de rivaliser avec lui. C'est sa seconde victoire dans cette épreuve[15]. Au mois d'octobre, alors que la presse spécialisée s’attend à le voir continuer avec la formation Formesan, il s'engage pour la saison 2013 avec l'équipe EPM-UNE et son directeur sportif, Raúl Mesa[16]. En novembre, il impose sa loi à ses futurs coéquipiers dans la 32e édition de la Vuelta a Chiriquí. Il remporte ainsi sa quatrième compétition de l'année sur les sept qu'il a pu disputer du fait de sa suspension (les trois autres, il les termine sur le podium)[17].

depuis 2013 : le spécialiste des courses par étapes sud-américaines[modifier | modifier le code]

Il commence sa saison 2013 à la fin février, lors de la Clásica José María Córdova de Rionegro. Il domine totalement l'épreuve, en gagnant le prologue et deux étapes, en plus du classement général final[18]. Deux semaines plus tard, lors d'une sortie d'entraînement, Sevilla heurte un véhicule en stationnement. La fracture de l'omoplate qu'il se fait l'oblige à rester au repos quatre semaines[19].

Vingt-cinq jours, à peine, après son accident, il renoue avec la compétition et le succès. Lors de la Clásica de Anapoima, dans la deuxième étape, la plus accidentée de l'épreuve, il dépossède son coéquipier Weimar Roldán du maillot de leader, en règlant au sprint ses compagnons d'échappée, près de six minutes devant le peloton[20]. Le lendemain, il conclut la course victorieusement, en s'adjugeant l'étape (un contre-la-montre), le général et les classements de la régularité et de la montagne[21]. Dans l'épreuve suivante du calendrier national colombien, la Clásica de Fusagasugá, Sevilla remporte son troisième contre-la-montre de l'année[22]. En protégeant la fuite de son coéquipier Ramiro Rincón, dans l'étape suivante[23], il lui permet de remporter l'épreuve, Sevilla se contentant de la deuxième place finale[24].

Privé de compétition la semaine précédente, pendant le déroulement des Championnats de Colombie, il reprend sa domination sur le circuit national colombien dès l'épreuve suivante. En effet, il prend la tête du classement général de la Vuelta al Tolima, dès le prologue, pour ne plus la quitter. Il remporte, également, l'étape-reine de la course[25].

Deux semaines plus tard, il exerce, pour la quatrième fois, son emprise sur le peloton colombien en remportant deux étapes et le classement général final de la Vuelta a Antioquia. Il assortit cette troisième victoire dans cette course de deux classements annexes. Vainqueur de la première étape, il accompagne ses principaux rivaux le lendemain, qu'il écarte définitivement, en remportant le contre-la-montre du troisième jour[26].

En début d'année 2018, il se classe deuxième du classement général du Tour de San Juan, derrière le local Gonzalo Najar, vainqueur à la surprise générale. Ce dernier est contrôlé positif à l'EPO et est déclassé au profit de Sevilla[27]. En mars, il se fait agresser à l'entrainement à Bogotá par cinq hommes masqués qui lui volent son vélo. Il se fracture le poignet gauche lors de l'attaque[28].

En octobre 2023, il remporte à 47 ans le classement général du Tour de Hainan, course chinoise de cinq étapes faisant partie du calendrier UCI ProSeries 2023, le deuxième niveau du cyclisme international.

Palmarès[modifier | modifier le code]

Palmarès année par année[modifier | modifier le code]

Résultats sur les grands tours[modifier | modifier le code]

Tour de France[modifier | modifier le code]

4 participations

  • 2001 : 7e, Leader du classement du meilleur jeune vainqueur du classement du meilleur jeune
  • 2002 : abandon (16e étape)
  • 2004 : 24e
  • 2005 : 18e

Tour d'Italie[modifier | modifier le code]

3 participations

Tour d'Espagne[modifier | modifier le code]

6 participations

  • 2000 : 14e
  • 2001 : 2e, maillot or pendant 12 jours
  • 2002 : 4e, maillot or pendant 9 jours
  • 2003 : 12e
  • 2004 : 22e
  • 2005 : 7e

Classements mondiaux[modifier | modifier le code]

Année200020012002200320042005200620072008200920102011201220132014201520162017201820192020202120222023
Classement UCI39e8e23e nc nc
UCI ProTour70e nc nc nc
Classement mondial1017e153e786e181e222e510e2217e216e
UCI Europe Tour22e nc 163e nc nc nc nc nc 1222e nc 116e1823e148e185e413e1395e nc
UCI Asia Tour nc 54e nc nc nc nc nc nc nc nc nc nc
UCI America Tour nc 9e144e2e nc nc 9e2e5e100e17e36e
Légende : nc = non classéSource : UCI

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Père de deux filles, marié à une Antioqueña, il a acquis la nationalité colombienne en 2012 : (es) « Sevilla no canta victoria », sur elmundo.com, (consulté le ).
  2. « CLASSEMENT DE L'ETAPE : 10. Aix les Bains - L'Alpe d'Huez (208km) », sur lequipe.fr via Wikiwix, (consulté le ).
  3. « L'Espagnol Oscar Sevilla contrôlé positif », sur www.rtlinfo.be (consulté le )
  4. (es) « Óscar Sevilla acata una sanción de seis meses », sur www.marca.com, (consulté le )
  5. (es) « Vuelta a México: Sevilla gana la 2ª etapa », sur www.biciciclismo.com (consulté le )
  6. (es) « Vuelta a México: Oscar Sevilla bicampeón. Juan Esteban Arango ganó la etapa final. Barrida colombiana », sur www.revistamundociclistico.com, (consulté le )
  7. (es) « El ciclista Oscar Sevilla pasó al Formesan-Pinturas Bler-IDRD », sur www.antena2.com, (consulté le ).
  8. (es) « Báez (EPM-UNE) gana la Clásica de Anapoima, Sevilla, 2º », sur www.biciciclismo.com (consulté le )
  9. (es) « El Tolima “tierra talismán para GW Shimano”, Félix Cárdenas campeón de la vuelta 2012 », sur nuestrociclismo.com (consulté le )
  10. a et b (es) « El TAS sanciona con un año a Sevilla », sur www.biciciclismo.com, (consulté le )
  11. (es) « El regreso de Oscar Sevilla: “Vuelvo con más ilusión y deseos de competir que antes” », sur revistamundociclistico.com (consulté le )
  12. (es) « V. Boyacá, etapa 2: Oscar Sevilla el regreso del matador », sur nuestrociclismo.com (consulté le )
  13. (es) « Le classement de la deuxième étape de la Vuelta a Boyacá 2012 », sur docs.google.com (consulté le )
  14. (es) « Vuelta a Boyacá: Oscar Sevilla gana la última etapa y es el gran campeón », sur revistamundociclistico.com (consulté le )
  15. (es) « Óscar Sevilla se proclamó campeón del 52 Clásico RCN Claro », sur www.eluniversal.com.co, (consulté le )
  16. (es) « Ciclo mercado 2013: Oscar Sevilla firma con EPM-UNE », sur revistamundociclistico.com (consulté le )
  17. (es) « Oscar Sevilla también fue campeón en Chiriquí (Panamá) », sur nuestrociclismo.com, (consulté le )
  18. (es) « Epm –Une acaparó de nuevo el podio rionegrero », sur www.nuestrociclismo.com, (consulté le )
  19. (es) « 30 días de reposo para Óscar Sevilla », sur www.nuestrociclismo.com, (consulté le )
  20. (es) « Clásica de Anapoima: Óscar Sevilla gana la segunda etapa y es nuevo líder », sur revistamundociclistico.com (consulté le )
  21. (es) « Clásica de Anapoima: Óscar Sevilla bicampeón », sur www.nuestrociclismo.com, (consulté le )
  22. (es) « Óscar Sevilla, puntual en la crono, primer líder en Fusa », sur www.nuestrociclismo.com, (consulté le )
  23. (es) « Clásica de Fusagasugá: Ramiro Rincón ganó la etapa reina y es nuevo líder », sur www.ciclismodecolombia.com, (consulté le )
  24. (es) « Les classements officiels de la Clásica de Fusagasugá 2013 », sur docs.google.com (consulté le )
  25. (es) « Vuelta Tolima: 3er título de temporada para Oscar Sevilla », sur www.nuestrociclismo.com, (consulté le )
  26. (es) « XL Vuelta Antioquia: Oscar Sevilla tercer tricampeón », sur www.nuestrociclismo.com, (consulté le )
  27. (nl) Eindzege Vuelta a San Juan toegewezen aan Oscar Sevilla | WielerFlits
  28. Oscar Sevilla victime d'une agression et blessé au poignet

Liens externes[modifier | modifier le code]

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