Émile-Guillaume Léonard

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Émile-Guillaume Léonard, né le à Aubais (Gard) et mort de à Saint-Cloud, est un historien français, directeur d'études à l'École pratique des hautes études et spécialiste de l'histoire du protestantisme.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Émile-Guillaume Léonard fait ses études secondaires au lycée de Montpellier, puis à Louis-le-Grand à Paris. Entré à l'École nationale des chartes en 1911, ses études sont interrompues par la Première Guerre mondiale.

Il est grièvement blessé lors de la bataille de Verdun et en garde des séquelles importantes à un bras[1]. Il se lie d'amitié avec Guillaume Apollinaire, qui lui dédie son poème « À Nîmes ».

En 1919, il soutient sa thèse de l'École nationale des chartes, intitulée Étude sur les chancelleries et la diplomatie des comtes de Toulouse (804-1209) et il est reçu archiviste paléographe, major de sa promotion[2].

Léonard soutient en 1932 sa thèse de doctorat ès lettres consacrée à « La jeunesse de Jeanne Ire de Naples reine de Naples, comtesse de Provence »[3], et une thèse complémentaire sur le « Catalogue des actes des comtes de Toulouse »[4].

Parcours professionnel[modifier | modifier le code]

Il est membre de l'École française de Rome de 1919 à 1922[5]. La première partie de sa carrière de chercheur est consacrée à l'Italie médiévale durant la présence angevine[1]. Il est nommé au département des manuscrits de la Bibliothèque nationale (1922-1927) où il s'occupe du catalogue du fonds protestant, et du « Nouveau d'Hozier », archives généalogiques et catalogue nobiliaire[6],[7], puis à l'Institut français de Naples (1927-1934).

À son retour en France, il est d'abord professeur d'histoire médiévale et d'histoire de la Normandie à Caen (1934-1940), puis professeur d'histoire à l'université d'Aix-en-Provence (1940-1948). Ses recherches s'orientent alors sur le protestantisme : il publie plusieurs études sur son village d'Aubais durant les persécutions religieuses ordonnées par Louis XIV[7], et des travaux plus généraux sur le protestantisme français au XVIIIe siècle.

En 1948, il est nommé directeur d'études et titulaire de la chaire d'histoire de la Réforme et du protestantisme à l'École pratique des hautes études (section des sciences religieuses), où il succède à Lucien Febvre qui l'avait pressenti pour ce poste[8].

Il donne des enseignements à l'université de São Paulo (1948-1950) et d'histoire de l'Église à la faculté libre de théologie réformée d'Aix-en-Provence. Il enseigne également la philosophie protestante à l'Institut d'études politiques de Paris[9].

Émile-Guillaume Léonard meurt en 1961, et Daniel Robert lui succède à l'EPHE.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

  • Catalogue des actes des Comtes de Toulouse. III. Raymond V (1149-1194), Paris, Picard, 1932, LXXX-167 p.
  • Histoire de Jeanne Ire, reine de Naples, comtesse de Provence (1343-1382) :
  • Un village d' "opiniâtres" : les protestants d'Aubais, de la destruction à la reconstruction de leur temple (1685-1838), Le Mas Soubeyran, Musée du Désert, 1938, 108 p.
  • Mon village sous Louis XV, Paris, PUF, coll. « Dito », (1re éd. 1941), 351 p. (ISBN 978-2-13-038543-1)
  • Histoire de la Normandie, coll. Que sais-je ?, no 127, PUF, 1945
  • Histoire du protestantisme, coll. Que sais-je ?, no 427, PUF, 1950
  • Le Protestant français, Paris, PUF, 1953, 316 p.
  • Les Angevins de Naples, Paris, Presses universitaires de France, , 575 p. (OCLC 931112837)
  • « La Résistance protestante en Normandie au XVIIIe siècle », Cahiers des Annales de Normandie, no 34, 2005, p. 1-128, préface d'Hubert Bost [lire en ligne]
  • Histoire universelle, Encyclopédie de la Pléiade, avec René Grousset, 3 vol., 1957
  • L'Armée et ses problèmes au XVIIIe siècle, Plon, coll. « Civilisations d'hier et d'aujourd'hui », 1958
  • Histoire générale du protestantisme, Paris, PUF, 1961-1964 ; rééd. coll. « Quadrige », 1988 :
    • T. 1 : La Réformation, (1961)
    • T. 2 : L'Établissement (1564-1700), 1961
    • T. 3 : Déclin et renouveau : XVIIIe – XXe siècle, 1964 (posthume)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Robert 1961, p. 32.
  2. a b c et d François 1963, p. 346.
  3. Thèse de doctorat ès lettres, Université de Paris, 1932, notice du Sudoc [1].
  4. Thèse complémentaire, 1932, notice du Sudoc [2].
  5. Michel Reulos, « Emile-G. Léonard », Bulletin de la Société de l'Histoire du protestantisme français, vol.108 (avril-juin 1962), p. 104-110 [3].
  6. Nouveau d'Hozier, Archives et manuscrits de la BnF sur le site de la BnF.
  7. a et b Robert 1961, p. 33.
  8. Robert 1961, p. 34.
  9. Marie Scot, Sciences Po, le roman vrai, Sciences Po, les presses, (ISBN 978-2-7246-3915-5)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]