Élections parlementaires zimbabwéennes de 2018

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Élections parlementaires zimbabwéennes de 2018
ZANU-PF – Emmerson Mnangagwa
Voix 2 477 708
52,35 %
en diminution 10
Députés élus 179 en diminution 17
Sénateurs élus 34 en diminution 3
Coalition MDC – Nelson Chamisa
Voix 1 624 875
34,33 %
en augmentation 4
Députés élus 88 en augmentation 16
Sénateurs élus 25 en augmentation 2
Composition de l'Assemblée nationale élue
Diagramme
  • ZANU-PF: 179 sièges
  • Coalition MDC : 88 sièges
  • MDC-T dissident : 1 siège
  • NPF : 1 siège
  • Indépendant : 1 siège
Composition du Sénat élu
Diagramme2
  • ZANU-PF: 34 sièges
  • Coalition MDC : 25 sièges
  • MDC-T dissident : 1 siège
  • Chefs tribaux : 18 sièges
  • Handicapés : 2 sièges

Les élections parlementaires zimbabwéennes de 2018 ont lieu le , en même temps qu'une élection présidentielle[1], afin de renouveler les 270 membres de l'Assemblée nationale et les 80 membres du Sénat.

Contexte[modifier | modifier le code]

Renversement de Robert Mugabe[modifier | modifier le code]

Robert Mugabe gouverne le pays de manière autoritaire depuis 1980. Les élections au début du XXIe siècle sont entachées de fraudes, de violences et d'actes d'intimidation à l'encontre de toute opposition politique. Le , Robert Mugabe annonce qu'il souhaite que son épouse Grace Mugabe, très impopulaire, devienne vice-présidente. Le , celle-ci lui demande publiquement de lui céder directement la présidence de la République. Le limogeage du vice-président Emmerson Mnangagwa le a ainsi pour objectif de conforter la première dame, mais déplaît aux forces armées, qui prennent le pouvoir durant la nuit du 14 au [2].

Sous la pression, Robert Mugabe démissionne le . Emmerson Mnangagwa est désigné président et est investi en prêtant serment le [3]. Il annonce la tenue d'élections présidentielle et législatives à échéance normale, en .

Unité de l'opposition[modifier | modifier le code]

Le 6 août 2017, en vue des élections de 2018, Morgan Tsvangirai lance l'Alliance du MDC avec Welshman Ncube, Tendaï Biti et quatre autres partis mineurs[4], dont Le peuple d'abord[5].

À la mort de Morgan Tsvangirai, Nelson Chamisa devient président par intérim du Mouvement pour le changement démocratique – Tsvangirai en mars 2018. Dans le même temps, Thokozani Khupe est désignée présidente du parti[6]. Pour cette raison, Chamisa participe à la présidentielle de 2018 sous la bannière Alliance du MDC[7], qu'il enregistre comme parti[8].

Système électoral et politique[modifier | modifier le code]

L'élection de l'Assemblée nationale et du Sénat est régie par les dispositions de la Constitution adoptée en 2013. Le pays compte 210 circonscriptions électorales, élisant chacune un député à l'Assemblée nationale au scrutin uninominal majoritaire à un tour. Pour les législatures de 2013 et de 2018 uniquement, soixante sièges supplémentaires sont pourvus à des femmes, six issues de chacune des dix provinces du pays, « d'après les votes exprimés en faveur de candidates représentant les partis politiques, proportionnellement à la part globale des voix obtenues par les partis dans le système majoritaire à un tour »[9].

Soixante des quatre-vingt membres du Sénat sont élus par les citoyens au scrutin proportionnel plurinominal. Chaque parti dépose une liste de candidats dans chacune des dix provinces, la tête de liste devant être une femme, suivie d'une alternance de candidats et de candidates. Chaque citoyen porte son vote sur l'une des listes, et six sénateurs sont ainsi élus par province, à la proportionnelle. Par ailleurs, deux sénateurs handicapés (qui doivent être un homme et une femme) sont élus par un corps électoral constitué de membres d'associations de personnes handicapées. Enfin, les dix-huit autres sénateurs sont des chefs : Le président et le vice-président du Conseil national des chefs siègent ex officio, et seize chefs sont élus par les assemblées provinciales de chefs des huit provinces rurales a raison de deux par province[10],[11].

Il n'y a pas de Premier ministre, mais le président de la République choisit ses ministres parmi les parlementaires, et le Parlement peut adopter une motion de censure pour destituer le gouvernement. Le président de la République peut, à tout moment, dissoudre le Parlement et convoquer des élections législatives anticipées[9].

Résultats[modifier | modifier le code]

Assemblée nationale[modifier | modifier le code]

Résultats des élections législatives zimbabwéennes de 2018[12],[13],[14]
Partis Voix % Sièges +/- Réservés Total
sièges
+/-
F +/-
Union nationale africaine du Zimbabwe (ZANU-PF) 2 477 708 52,35 144 en diminution 15 35 en diminution 2 179 en diminution 17
Coalition MDC 1 624 875 34,33 64 en augmentation 15 24 en augmentation 3 88 en augmentation 18
Mouvement pour le changement démocratique – Tsvangirai dissident (MDC-T) 161 824 3,42 0 en stagnation 1 en augmentation 1 1 en augmentation 1
Nouveau front patriotique (NPF) 49 103 1,04 1 en augmentation 1 0 en stagnation 1 en augmentation 1
Autres partis 181 162 3,83 0 en stagnation 0 en stagnation 0 en stagnation
Indépendants 238 179 5,03 1 en diminution 1 0 en stagnation 1 en diminution 1
Suffrages exprimés 4 732 851 100
Votes blancs et invalides
Total 210 en stagnation 60 en stagnation 270 en stagnation
Abstentions
Inscrits / participation

Sénat[modifier | modifier le code]

Résultats des sénatoriales zimbabwéennes de 2018[15]
Partis Voix % Sièges +/-
Union nationale africaine du Zimbabwe (ZANU-PF) 34 en diminution 3
Coalition MDC 25
Mouvement pour le changement démocratique – Tsvangirai dissident (MDC-T) 1
Autres partis 0 en stagnation
Sièges réservés aux handicapés 2 en stagnation
Sièges réservés aux chefs tribaux 18 en stagnation
Suffrages exprimés
Votes blancs et invalides
Total 100 80 en stagnation
Abstentions
Inscrits / participation

Suites[modifier | modifier le code]

À partir du , après l'annonce de la victoire du ZANU-PF aux législatives, au cours desquelles celui-ci obtient la majorité absolue, des affrontements ont lieu et font six morts[16],[17].

Selon la mission d'observation de l'Union européenne, « Le climat politique s'est amélioré, le vote s'est déroulé de manière pacifique, mais l'inégalité des chances, les intimidations d'électeurs et le manque de confiance dans le processus électoral ont miné l'environnement pré-électoral », ajoutant que « d'efforts pour saper l'expression en toute liberté de la volonté des électeurs, des intimidations légères, des pressions et des contraintes contre des électeurs pour qu'ils votent "en faveur du parti au pouvoir »[18].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) "Zimbabwe sets first post-Mugabe elections for July 30", Reuters, 30 mai 2018
  2. « Le Zimbabwe se réveille dirigé par des militaires », Le Monde, 15 novembre 2017
  3. « Au Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa investi président », Le Monde, 24 novembre 2017
  4. https://www.facebook.com/RFI, « Zimbabwe: Morgan Tsvangirai annonce la formation d'une coalition d'opposition », sur RFI, RFI, (consulté le ).
  5. https://www.facebook.com/RFI, « Zimbabwe: une partie de l’opposition lance l'Alliance du MDC », sur RFI, RFI, (consulté le ).
  6. (en-GB) Staff Reporter, « Khupe elected MDC-T President », sur The Zimbabwe Mail, (consulté le )
  7. (en) « Zimbabwe: Supreme Court decision leaves Thokozani Khupe’s MDC in disarray », sur The Africa Report.com (consulté le ).
  8. (en) « Zimbabwe: Chamisa 'forced to register MDC Alliance as a political party amid squabbles' », sur News24 (consulté le ).
  9. a et b « Zimbabwe : Assemblée nationale », Union interparlementaire
  10. « Zimbabwe : Sénat », Union interparlementaire
  11. (en) "Shiri, Mashavakure elected to represent people living with disabilities", The Herald (Zimbabwe), 3 août 2013
  12. https://www.zec.org.zw/pages/election_results2018
  13. « Deadly poll violence in Zimbabwe capital », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. (en-US) « Zanu PF wins 2/3 majority in parly | ZBC News Online », sur www.zbc.co.zw (consulté le )
  15. résultats sénatoriales
  16. « Zimbabwe : au moins trois personnes tuées dans des heurts post-électoraux », sur Le Figaro (consulté le )
  17. « Zimbabwe: nouveau bilan des violences, 6 morts », sur Le Figaro (consulté le )
  18. VOA, « L'UE dénonce l'"inégalité des chances" entre les candidats au Zimbabwe », sur voaafrique.com, (consulté le ).