Élections législatives tchèques de 2002

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Élections législatives tchèques de 2002
200 sièges de la Chambre des députés
(Majorité absolue : 101 sièges)
et
Type d’élection Élections législatives
Corps électoral et résultats
Inscrits 8 264 484
Votants 4 793 706
58,00 % en diminution 16
Votes exprimés 4 768 006
Blancs et nuls 25 700
ČSSD – Vladimír Špidla
Voix 1 440 279
30,20 %
en diminution 2,1
Sièges obtenus 70 en diminution 4
ODS – Václav Klaus
Voix 1 166 975
24,47 %
en diminution 3,3
Sièges obtenus 58 en diminution 5
KSČM – Miroslav Grebeníček
Voix 882 653
18,51 %
en augmentation 7,5
Sièges obtenus 41 en augmentation 17
KDU-ČSL-US-DEU – Cyril Svoboda
Voix 680 671
14,21 %
en diminution 4,8
Sièges obtenus 31 en diminution 8
Parti vainqueur par circonscription
Carte
  • ČSSD
  • ODS
Président du gouvernement
Sortant Élu
Miloš Zeman
ČSSD
Vladimír Špidla
ČSSD
volby.cz

Les élections législatives tchèques de 2002 (en tchèque : Volby do Poslanecké sněmovny Parlamentu České republiky 2002) se tiennent les vendredi et samedi , afin d'élire les 200 députés de la 4e législature de la Chambre des députés pour un mandat de quatre ans.

Le scrutin est marqué par une nouvelle victoire du Parti social-démocrate tchèque (ČSSD), au pouvoir depuis . Vladimír Špidla accède aux fonctions de président du gouvernement à la tête d'une coalition de centre gauche bénéficiant de l'exacte majorité absolue.

Contexte[modifier | modifier le code]

Aux élections législatives anticipées des et , le Parti social-démocrate tchèque (ČSSD) de Miloš Zeman remporte la majorité relative avec 32,3 % des suffrages exprimés et 74 députés sur 200.

Le Parti démocratique civique (ODS) de Václav Klaus — président du gouvernement entre et et artisan de l'indépendance du pays — se contente de la deuxième place en réunissant 27,7 % des voix et 63 parlementaires. Il est suivi par le Parti communiste de Bohême et Moravie (KSČM), qui reste le troisième parti de Tchéquie en totalisant 11,03 % des suffrages et 24 élus.

Deux autres partis obtiennent une représentation à la Chambre des députés : l'Union chrétienne démocrate - Parti populaire tchécoslovaque (KDU-ČSL), qui remporte 9 % des exprimés et 20 députés, et l'Union de la liberté (US), qui rassemble 8,6 % des voix et 19 sièges.

Bien que les partis de centre droit et de droite bénéficient donc d'une très courte majorité absolue avec 102 élus, Zeman accède au pouvoir après avoir passé un accord avec Klaus, connu sous le nom d'« accord d'opposition » (en tchèque : opoziční smlouva). Cette forme de « grande coalition » donne au ČSSD la présidence du gouvernement et à l'ODS la présidence de la Chambre des députés.

Les élections régionales du constituent un sévère désaveu pour le Parti social-démocrate. Avec 14,66 % des voix dans les 13 régions tchèques, il est nettement devancé par le Parti démocratique civique, qui remporte 23,8 % des suffrages, la « Coalition des Quatre » (4K, formée autour de l'Union chrétienne-démocrate), qui totalise 22,9 % des voix, et le Parti communiste, qui réunit 21,1 % des exprimés. Huit présidents de région sont ainsi issus de l'ODS et cinq de la KDU-ČSL. Le même jour, les élections sénatoriales confirment l'impopularité des sociaux-démocrates qui obtiennent un seul sénateur sur les 27 remis en jeu, perdant ainsi huit de leurs sièges.

Trois mois après, le ministre du Travail Vladimír Špidla devient président du ČSSD en remplacement de Miloš Zeman.

Mode de scrutin[modifier | modifier le code]

La Chambre des députés (en tchèque : Poslanecká sněmovna) est la chambre basse du Parlement tchèque.

Elle se compose de 200 députés élus pour un mandat de quatre ans au scrutin proportionnel d'Hondt avec vote préférentiel dans 14 circonscriptions électorales qui correspondent aux 13 régions et à Prague[1].

Un seuil électoral est fixé à l'échelon national : 5 % des suffrages exprimés pour un parti, 10 % pour les coalitions de deux partis, 15 % pour les coalitions de trois partis et 20 % pour les coalitions de quatre partis et plus[1].

Lors du vote, en plus de celui pour la liste de parti de leur choix, les électeurs peuvent aussi indiquer leur préférence pour un maximum de quatre des candidats inscrits sur la liste. Les candidats recueillant plus de 5 % des suffrages préférentiels à l'échelon régional sont placés en haut de la liste de leur parti. Lorsque plusieurs candidats recueillent plus de 5 % des votes préférentiels, ils sont classés par ordre du nombre total de votes préférentiels qu'ils ont recueillis[1].

Le vote n'est pas obligatoire[1].

Campagne[modifier | modifier le code]

Principales forces politiques[modifier | modifier le code]

Formation Chef de file Idéologie Score en 1998
Parti social-démocrate tchèque
Česká strana sociálně demokratická
Vladimír Špidla
(Ministre du Travail)
Centre gauche
Social-démocratie, socialisme démocratique, keynésianisme
32,3 % des voix
74 députés
Parti démocratique civique
Občanská demokratická strana
Václav Klaus
(Président de la Chambre des députés)
Droite
Libéralisme économique, conservatisme, euroscepticisme
27,7 % des voix
63 députés
Parti communiste de Bohême et Moravie
Komunistická strana Čech a Moravy
Miroslav Grebeníček Gauche
Socialisme, néocommunisme
11,0 % des voix
24 députés
Union chrétienne démocrate - Parti populaire tchécoslovaque
Křesťanská a demokratická unie - Československá strana lidová
Cyril Svoboda Centre droit
Conservatisme, démocratie chrétienne, libéralisme
9,0 % des voix
20 députés
Union de la liberté-Union démocratique
Unie svobody-Demokratická unie
8,6 % des voix
19 députés

Résultats[modifier | modifier le code]

Scores[modifier | modifier le code]

Parti Voix % Sièges +/-
Parti social-démocrate tchèque (ČSSD) 1 440 279 30,20 70 en diminution 4
Parti démocratique civique (ODS) 1 166 975 24,47 58 en diminution 5
Parti communiste de Bohême et Moravie (KSČM) 882 653 18,51 41 en augmentation 17
Union chrétienne démocrate - Parti populaire tchécoslovaque (KDU-ČSL) 680 671 14,27 23 en augmentation 3
Union de la liberté-Union démocratique (US-DEU) 8 en diminution 11
Union des indépendants (SNK) 132 699 2,78 0 en stagnation
Parti vert (SZ) 112 929 2,36 0 en stagnation
Les Républicains de Miroslav Sládek (cs) (RMS) 46 325 0,97 0 en stagnation
Parti rural - Forces civiles unies (SV-SOS) 41 773 0,87 0 en stagnation
Parti de l'assurance vie (SŽJ) 41 404 0,86 0 en stagnation
Parti national social tchèque (ČSNS) 38 655 0,81 0 en stagnation
Espérer (Naděje) 29 955 0,62 0 en stagnation
Bloc de droite (PB) 28 163 0,59 0 en stagnation
Alliance civique démocratique (ODA) 24 278 0,50 0 en stagnation
Choix pour l'avenir (VPB) 16 730 0,35 0 en stagnation
Autres 84 517 1,82 0 en stagnation
Votes valides 4 768 006 99,46
Votes blancs et nuls 25 700 0,54
Total 4 793 706 100,00 200 en stagnation
Abstention 3 470 778 42,00
Inscrits / participation 8 264 484 58,00

Analyse[modifier | modifier le code]

Alors que les deux principaux partis politiques du pays connaissent un recul comparable, le KSČM réalise une poussée importante, confirmant sa place de troisième force politique en Tchéquie. Il devance facilement la coalition politique formée par la KDU-ČSL et l'US-DEU, qui ne profite d'ailleurs qu'aux chrétiens-démocrates, puisque les libéraux perdent plus de la moitié de leurs sièges. Comme en 1996, aucune autre formation ne parvient à passer le seuil des 5 % des suffrages exprimés, requis pour faire son entrée à la Chambre.

Conséquences[modifier | modifier le code]

Ayant fait le choix de ne pas maintenir la coopération avec l'ODS, le ministre du Travail, Vladimír Špidla, qui se refuse à toute alliance avec les communistes, décide de former une coalition avec la KDU-ČSL et l'US-DEU, qui ne détient que 101 sièges sur 200 à la Chambre des députés. Son gouvernement remporte, le 7 août suivant, le vote de confiance à la Chambre, par 101 voix pour et 98 contre.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d « REPUBLIQUE TCHEQUE (Poslanecka Snemovna), Système électoral », sur www.ipu.org (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]