Élections générales boliviennes de 2005

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Élections générales boliviennes de 2005
Président pour la période 2006-2011
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Corps électoral et résultats
Votants 3 091 707
84,5 %
Evo Morales – Mouvement vers le socialisme
Colistier : Álvaro García Linera
Voix 1 539 045
53,72 %
Jorge Quiroga – Pouvoir démocratique social
Colistier : María Renée de los Ángeles Duchén Cuéllar
Voix 819 817
28,62 %
Parti arrivé en tête par département
Carte
Chambre des députés
Diagramme
Chambre des sénateurs
Diagramme2
Président de la Bolivie
Sortant Élu
Eduardo Rodríguez Veltzé
Indépendant
Evo Morales
MAS

Les élections générales boliviennes de 2005 ont eu lieu de manière anticipée le . Le scrutin était initialement prévu en 2007.

Les deux principaux candidats à la présidence étaient Evo Morales, du Mouvement vers le socialisme, et de Jorge Quiroga Ramírez, dirigeant du Pouvoir démocratique et social (PODEMOS) et ex-dirigeant de l'Action démocratique nationaliste (ADN; Acción Democrática Nacionalista). Evo Morales, investi le , a été élu pour un mandat de cinq ans.

Forces en présence[modifier | modifier le code]

Principales forces politiques
Parti Idéologie Candidats
et colistiers
Résultat en 2002
Mouvement vers le socialisme
Movimiento al Socialismo (MAS)
Gauche
Socialisme du XXIe siècle, bolivarisme, plurinationalisme, indigénisme
Evo Morales
Álvaro García Linera
20,9 % des voix
27 députés
8 sénateurs
Pouvoir démocratique social
Poder Democrático Social
Centre droite Jorge Quiroga
María Renée de los Ángeles
Nouveau
Front d'unité nationale
Frente de Unidad Nacional
Droite
Libéralisme économique, conservatisme sociétal, fédéralisme
Samuel Doria Medina
Carlos Fernando Dabdoub Arrien
Nouveau
Mouvement nationaliste révolutionnaire
Movimiento Nacionalista Revolucionario (MNR)
Droite Michiaki Nagatani Morishita
Guillermo Bedregal Gutiérrez
22,5 % des voix
36 députés
11 sénateurs

Résultats définitifs[modifier | modifier le code]

Source : Cour nationale électorale de Bolivie

Candidat à la présidence Candidat à la vice-présidence Parti Voix %
Juan Evo Morales Ayma Álvaro García Linera MAS 1 544 374 53,74 %
Jorge Fernando "Tuto" Quiroga Ramírez María Renée de los Ángeles Duchén Cuéllar PODEMOS 821 745 28,59 %
Samuel Jorge Doria Medina Auza Carlos Fernando Dabdoub Arrien UN 224 090 7,80 %
Michiaki Nagatani Morishita Guillermo Luis Bedregal Gutiérrez MNR 185 859 6,47 %
Felipe Quispe Huanca Camila Choqueticlla MIP 61 948 2,16 %
Gildo Angulo Cabrera Gonzalo José Silvestre Quiroga Soria NFR 19 667 0,68 %
Eliceo Rodríguez Pari Rodolfo Antonio Flores Morelli Frepab 8 737 0,30 %
Néstor García Rojas Teodomiro Rengel Huanca USTB 7 381 0,26 %
Suffrages exprimés 2 185 960 100 %
Votes nuls 103 960 3,36 %
Votes blancs 122 879 3,97 %
Votants 3 091 707 100 %
Inscrits 3 670 995

Moins de la moitié des Boliviens en âge de voter sont inscrits sur les listes électorales.

La formation d'Evo Morales, a également obtenu la majorité à la Chambre des députés, élu dans un mode de scrutin complexe, combinant deux modalités de désignation des députés.

Le MAS a obtenu 72 députés sur les 130 sièges à pourvoir. La droite dirigée par l'ancien président Jorge Quiroga disposera de 43 députés. Les centristes du chef d'entreprise Samuel Doria Medina ont obtenu 8 députés, tandis que le Mouvement nationaliste révolutionnaire (MNR, centre droit) disposera de 7 sièges.

En revanche, le MAS d'Evo Morales sera minoritaire au Sénat. La droite a obtenu 13 sièges de sénateurs, le MAS 12, les centristes et le MNR un chacun, ce qui contraindra le MAS à nouer des alliances s'il veut disposer deux tiers des voix nécessaires pour des réformes constitutionnelles. Le vice-président, le sociologue Álvaro García Linera devient automatiquement le président du Congrès (réunion des deux chambres).

Récapitulatif
Parti Élus à la Chambre Élus au Sénat
Mouvement pour le socialisme (MAS) 72 12
Pouvoir démocratique social (PODEMOS) 43 13
Front de l'unité nationale (FUN) 8 1
Mouvement nationaliste révolutionnaire (MNR) 7 1
Autres 0 0

Commentaires[modifier | modifier le code]

La candidature d'Evo Morales est confrontée à l'hostilité de la majorité des médias. Au cours de la campagne, il est parfois décrit comme un « narco-cocalero », « instrument de Chavez et de Castro » et « ami des FARC »[1].

Rapidement après le scrutin, les premiers sondages ont enregistré une nette avance d'Evo Morales sur les autres candidats. Les résultats confirment cette avance ; il obtient la majorité des voix dès le premier tour, ce qui le dispense d'un second tour. Au second tour, c'est le congrès qui désigne le président.

Evo Morales a dit qu'il est le premier amérindien à remporter l'élection présidentielle depuis la création de la Bolivie. Proche des idées d'Hugo Chávez et de Fidel Castro, il est la « bête noire » du gouvernement des États-Unis. Car il veut notamment protéger la culture de la coca, ce que le gouvernement américain n'accepte pas car cette plante entre dans la composition de la cocaïne. Evo Morales a rapidement insisté sur le fait qu'il fera de la lutte contre la drogue un axe important de sa politique, mais que cela ne passe pas par la disparition de la culture de la coca.

La Bolivie est donc un nouveau pays de gauche en Amérique du Sud, avec :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Maurice Lemoine, Les enfants cachés du général Pinochet. Précis de coups d'Etats modernes et autres tentatives de destabilisation, Don Quichotte, , p. 402

Lien externe[modifier | modifier le code]