Éléments (revue)

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Éléments
Image illustrative de l’article Éléments (revue)

Pays France
Langue Français
Périodicité Bimestrielle
Genre Revue d'idées
Date de fondation 1973
Éditeur Seprecom
Ville d’édition Paris

Directeur de la rédaction Pascal Eysseric
Rédacteur en chef François Bousquet
ISSN 1251-8441
Site web revue-elements.com

Éléments (ou Éléments pour la civilisation européenne) est une revue bimestrielle française lancée en [1],[2].

Éléments est la revue officielle du Groupement de recherche et d'études pour la civilisation européenne (GRECE). La revue défend une vision critique de la modernité progressiste et est rattachée à la Nouvelle Droite[3],[4] et plus largement à l'extrême droite[5],[6].

Historique[modifier | modifier le code]

Traitant de sujets culturels, politiques, sociétaux et scientifiques, Éléments a longtemps été la vitrine grand public du Groupement de recherche et d'études sur la civilisation européenne (GRECE), think tank de la Nouvelle Droite, fondé en 1968[7],[8]. En 1985, la revue revendique un tirage entre 20 et 25 000 exemplaires[9].

Une chute relative de son nombre de lecteurs à partir du début des années 1980 en a fait une publication à tirage moyen (que l'on trouve néanmoins dans la plupart des maisons de la presse)[10]. La revue revendiquait en 2017 un tirage de 15 000 exemplaires après le lancement de sa nouvelle formule[9].

L'éditorialiste de la revue est depuis l'origine Robert de Herte, pseudonyme d'Alain de Benoist[11], qui revendique « la volonté de se situer au-delà des querelles politiciennes ou conjoncturelles pour juger des choses selon un point de vue plus général : celui des principes et des idées[12]. »

Après une reprise en 2015, la revue est relancée dans une nouvelle formule. La diffusion désormais en kiosques est permise par le changement de structures : à compter de 2019, la revue est éditée par Alain Lefebvre, l'un des cofondateurs du GRECE mais également une personnalité aguerrie du monde de la presse (fondateur du magazine Stratégies, et, avec son épouse, de Biba et 20 ans)[13].

Ligne éditoriale[modifier | modifier le code]

Ne se reconnaissant ni dans la droite ni dans la gauche classiques, la revue tient une ligne éditoriale où se combinent critique du libéralisme, défiance de l'américanisme et fortes réserves sur la société de consommation[14], réflexions sur le paganisme et l'écologie[15]. En 1975, elle prône un « retour en vogue » d'Arthur de Gobineau[16]. Elle met en avant les différences culturelles et s'oppose à tous les universalismes[17].

Pour le philosophe communiste Yvon Quiniou, Éléments est une revue « réactionnaire »[17]. Selon lui, la force de cette revue « tient à sa qualité incontestable et à sa capacité de faire appel à des auteurs très différents » : de l'extrême droite jusqu'à des penseurs « dits de gauche ou proches de la gauche »[17]. Ainsi, la revue a accueilli des intellectuels « plutôt à gauche » et « d’éminents profs de fac », tels Michel Maffesoli, Michel Onfray, Marcel Gauchet, Bernard Langlois (fondateur du magazine Politis et d’Attac), Pierre Manent, Patrick Buisson, Christophe Guilluy, Jacques Sapir ou encore Jean-Yves Camus, « éminent spécialiste de l’extrême droite »[18]. Ainsi, le philosophe Marcel Gauchet décrit la revue comme étant « de bonne facture »[18].

En 2002, Jean-Claude Valla défend dans les colonnes de la revue un négationniste, Jean Plantin[19] ; selon Stéphane François[19], la revue accueille aussi des publicités pour les éditions Akribeia de ce dernier. Le même note par ailleurs que certains articles « font un éloge discret de l'euthanasie et de l'eugénisme », ou « apportent une franche approbation à la libéralisation de l'avortement[20]. »

En 2019, le journaliste Simon Blin estime que « [l]a récente mue graphique [de la revue] ne change pas une ligne éditoriale de droite radicale[21]. » En mai 2019, le politiste Jean Jacob estime dans une tribune du Monde que « l’allure plaisante de la revue Eléments dissimule son réel ancrage à l’extrême droite[6]. »

Rédacteurs en chef[modifier | modifier le code]

Collaborateurs[modifier | modifier le code]

Influence[modifier | modifier le code]

L'influence du GRECE sur les milieux de droite ailleurs en Europe s'est traduite par la création d'une revue Elemente en Allemagne et Elementi en Italie.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Pierre Milza, L'Europe en chemise noire : les extrêmes droites européennes de 1945 à aujourd'hui, Fayard, , 484 p. (ISBN 978-2-213-65106-4, lire en ligne).
  2. Pierre-André Taguieff, Sur la Nouvelle Droite : jalons d'une analyse critique, Descartes & Cie, , 425 p. (ISBN 978-2-910301-02-6, lire en ligne).
  3. « Michel Onfray se confie dans "Eléments", la revue de la Nouvelle Droite », sur Les Inrocks (consulté le ).
  4. Emmanuel Durgoni, « "Eléments", la revue du confusionnisme », sur Bulb, la revue Idées conçue par Libération. (consulté le ).
  5. StreetPress, « Marcel Gauchet en couverture de la revue d’extrême droite "Éléments" », sur StreetPress (consulté le ).
  6. a et b « L’allure plaisante de la revue “Eléments” dissimule son réel ancrage à l’extrême droite », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. Éléments joua, du 10 septembre 1968 à juin 1970, le rôle de bulletin de liaison du GRECE (avec 14 livraisons) puis, de décembre 1970 à l'hiver 1972 (7 numéros parus), de trimestriel interne avant d'évoluer, à partir de 1973, vers la revue généraliste que l'on connaît aujourd'hui.
  8. Pour Pierre-André Taguieff, le trimestriel fut dès le départ « destiné à être diffusé aussi à l'extérieur de l'association » (cf. Sur la Nouvelle Droite. Jalons d'une analyse critique, « Descartes et cie », 1994).
  9. a et b Razmig Keucheyan, « Alain de Benoist, du néofascisme à l’extrême droite "respectable" », Revue du Crieur,‎ , p. 128 à 143 (lire en ligne Accès libre).
  10. Cf. trouverlapresse.com.
  11. « Alain de Benoist : "Hier on avait un métier, aujourd’hui on cherche un emploi" », entretien, causeur.fr, 13 octobre 2017.
  12. Le Grain de sable. Jalons pour une fin de siècle, Labyrinthe, 1994.
    Voir aussi l'article d'Alain de Benoist paru avant l'élection présidentielle de 2002, « TSD : Tout, sauf la droite ! », in Marianne, 15 avril 2002, p. 34-35.
  13. René Monzat, « Qui soutient la presse d’extrême droite ? Un voyage dans les droites radicales depuis 60 ans », ContreTemps,‎ (lire en ligne).
  14. Olivier Dard, « La Nouvelle Droite et la société de consommation », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 2006/3, no  91.
  15. Kevin Poireault, « Michel Onfray se confie dans Éléments, la revue de la Nouvelle Droite », lesinrocks.com, 16 octobre 2015.
  16. Stéphane François (préf. Laurent Olivier), Au-delà des vents du Nord : l'extrême droite française, le pôle Nord et les Indo-Européens, Lyon, Presses universitaires de Lyon, , 319 p. (ISBN 978-2-7297-0874-0), p. 126.
  17. a b et c Yvon Quiniou, « Éléments : le retour en force d'une revue réactionnaire », mediapart.fr, 6 juin 2016.
  18. a et b « Marcel Gauchet en couverture de la revue d'extrême droite Elements », streetpress.com, 24 février 2017.
  19. a et b Stéphane François (dir. Christian-Marie Wallon-Leducq), Les Paganismes de la Nouvelle Droite (1980-2004), Lille, université Lille-II, (lire en ligne), p. 168.
  20. François 2005, p. 27.
  21. Blin 2019.
  22. Maxime Macé et Pierre Plottu, « Extrême droite: la radicale résurrection du quotidien «Présent» », Libération,‎ (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]