Église Sainte-Opportune de Paris

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Église Sainte-Opportune
L'église sur le plan de Turgot
L'église sur le plan de Turgot
Présentation
Culte catholique romain
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Île-de-France
Département Paris
Ville Paris
Coordonnées 48° 51′ 35″ nord, 2° 20′ 50″ est
Géolocalisation sur la carte : 1er arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 1er arrondissement de Paris)
Église Sainte-Opportune
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Église Sainte-Opportune

L'église Sainte-Opportune est une église disparue de Paris.

Emplacement[modifier | modifier le code]

L'église se trouvait dans l'actuel 1er arrondissement, au sud des Halles, bordant la rue Saint-Denis, avec son entrée principale rue de l'Aiguillerie (partie sud de la rue Sainte-Opportune)[1].

L'église a donné son nom à une paroisse de Paris et surtout à l'ancien quartier Sainte-Opportune. Le nom de Sainte-Opportune est encore porté par quelques rues et une place du quartier :

Histoire[modifier | modifier le code]

La fondation remonterait à une chapelle dédiée à Notre-Dame des Bois, la chapelle Notre-Dame-des-Bois, qui aurait été bâtie au Bas-Empire, époque pendant laquelle la partie nord-ouest de Paris était encore couverte par une zone incertaine et marécageuse appelée Tudella et prolongeant la forêt de Rouvray, dont le bois de Boulogne n'est qu'un vestige.

Au IXe siècle, l'évêque de Sées en Normandie, chassé de son pays par les Vikings, se serait réfugié à Paris et aurait déposé dans cette chapelle des reliques de sainte Opportune (une côte et un bras). Les miracles attribués à cette sainte ayant attiré des pèlerins, et Louis le Bègue ayant fait donation des terres voisines au nord (les Champeaux, soit les actuelles Halles), on remplaça la chapelle par une église entourée d'un cloître et qui reçut un chapitre de chanoines.

Vers 866, Louis le Bègue cède aux chanoines de Sainte-Opportune les terrains bordant le ruisseau de Ménilmontant (dit aussi Grand égout). Le fief de la censive Sainte-Opportune s'étendait donc sur un large territoire au pied des collines de Montmartre et Belleville[2].

Au XIIe siècle, elle devint église paroissiale[3]. Cette paroisse était de taille limitée puisqu'elle s'étendait sur les parcelles entourant l'église (rue de l'Aigullerie, rue Courtalon, place Sainte-Opportune et une partie des rues des Fourreurs et de la Tabletterie)[4].

Louis VII donna à cette église la seigneurie sur tous les prés et bois jusqu'à Montmartre. L'église fut reconstruite aux XIIIe et XIVe siècles.

En 1790, l'église Sainte-Opportune est le siège de l'une des 52 paroisses urbaines du diocèse de Paris. Son curé depuis 1763, l'abbé Claude-Antoine Pion[5], refuse de prêter le serment constitutionnel contrairement à ses quatre autres confrères, prêtres de cette paroisse[6].

Devenue bien national en 1790, elle est vendue le comme carrière de pierre. Elle est rapidement détruite. À son emplacement, sont construits le no 2 rue Sainte-Opportune, le no 8 place Sainte-Opportune et les immeubles côté pair de la rue Courtalon[7]. Son emprise apparaît dans le parcellaire[8].

Emprise de l’église Sainte-Opportune, visible dans le parcellaire.

Œuvres d’art[modifier | modifier le code]

L’église abritait plusieurs œuvres[9] :


Références[modifier | modifier le code]

  1. Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, édition de 1844, pp. 503-504 [lire en ligne]
  2. Alfred Fierro, Dictionnaire du Paris disparu, Parigramme, , 335 p. (ISBN 2-84096-099-0), p. 262
  3. name=dicolazare
  4. Plan de Jean Junié, 1786
  5. Debure, gendre de feu d'Houry, Almanach Royal pour l'année 1789, Paris, Imp. Veuve d'Houry, s. d., p. 103). Consulter en ligne.
  6. Abbé Delarc, L'Église de Paris pendant la Révolution Française, 1789-1801, Paris, Desclées de Brouwer, s. d. (ca 1900), t. 1, chapitre VII, p. 345. Consulter en ligne.
  7. Félix Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, Paris, Imprimerie de Vinchon, 1844-1849, p. 166
  8. Michel Huard, Paris empreintes secrètes, Paris, Parigramme, , page 52.
  9. Jacques-Antoine Dulaure, Histoire physique, civile et morale de Paris, Paris, Furne et Cie, Libraires-éditeurs, , tome1, page 328.
  10. « La Présentation au temple »
  11. « La Vierge de douleur »

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean Lebeuf, Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris, Paris, Féchoz et Letouzey, , p. 41, lire en ligne sur Gallica.
  • Jean Aimar Piganiol de la Force (ill. Jean-Baptiste Scotin), Description de Paris, Paris, Théodore Legras, , lire en ligne sur Gallica.
  • Jacques-Maximilien Benjamin Bins de Saint-Victor, Tableau historique et pittoresque de Paris : depuis les Gaulois jusqu'à nos jours, t. second, seconde partie, Paris, C. Gosselin puis Lésage, , 2e éd., lire en ligne sur Gallica.
  • Grégory Chaumet, Le cloître de Sainte-Opportune, Dossiers d'Archéologie, 2015, n° 371, p. 36-37.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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